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LOTHEA |
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Lothéa est une ancienne paroisse, dont le territoire, ainsi que celui de sa trève Trélivalaire, fut partagé, à l'issue de la Révolution, entre les communes de Quimperlé et de Clohars-Carnoët. |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LOTHEA
Dans les documents, les noms de Lothéa et de son éponyme, saint Théa, prennent les formes suivantes : Locthea (1536), Lotheœ (1481), Loctheœ (1426), ecclesia sancti Tayaci (1262) (Peyron, Cartulaire de l’église de Quimper, p. 155), locus Tadei, sanctus Teiacus (1163-1186) (Léon Maître et Paul Berthou, Cartulaire de l’église de Sainte-Croix de Quimperlé, p. 197-198), monasteriolum sancti Taiaci (1029) [Note : Léon Maître et Paul Berthou, Cartulaire de l’église de Sainte-Croix de Quimperlé, p. 86. Ce moustoir dépendait probablement du monastère fondé à Quimperlé par saint Guthiern].
Demandez à un Breton, en langue bretonne, comment s’appelle ce hameau voisin de Quimperlé : il répondra Lothé (é long). Insistez : quel est le Saint que l’on y honore : la réponse sera sant Thé. Et le même vocable sant Thé est appliqué tout aussi bien à saint Avit, titulaire de la chapelle du cimetière de Quimperlé. Il n’y a pas loin de sant Thé à sant They, et, vraisemblablement, il s’agit d’un seul et même saint, Saint They, éponyme de la paroisse de Lothey, et qui, au surplus, a des chapelles en Saint-Jean-Trolimon, à Poullan, à Cléden-Cap-Sizun, et une fontaine à Plouhinec.
Trélivalaire, cette trève de Lothéa, note M. Waquet, est désignée sous diverses formes : Treffevalaire, Trelivalaere, Saint-Rivalaire, Saint-Yvaler, même Saint-Wallery ou Notre-Dame de Saint-Wallery (Rapport de l'Archiviste au Préfet du Finistère). Le rôle des Décimes l’appelle Trivoaler. Il est mention, au Cartulaire de Quimperlé, de la tribu sancti Rigualadri (1029). En 1262, cette église est appelée ecclesia santi Rivalazri (Cf. Loth, Chrestomathie bretonne, p. 207). Jusqu’au XVIIIème siècle, les actes concernant les tréviens étaient inscrits sur les cahiers de la mère-paroisse. La Justice des Abbés de Sainte-Croix avait des patibulaires à quatre poteaux au tertre de Rosanlou, en Trélivalaire.
Note 1 : QUELQUES BAPTÊMES ET UN ENTERREMENT A LOTHÉA : — 10 Février 1695. L’abbé Martial de Cacart, supplée les cérémonies de baptême, en l’église de. Trélivalaire, pour Pierre-Hiacinthe, fils de Yves Morice, sieur du Beaubois, et de dame Marianne Lohéac. L’enfant, né le 5 Octobre 1693, avait été ondoyé le 28 du même mois par Jean Ezven, bachelier de théologie, recteur de Lothéa. Parrain et marraine : écuyer Pierre Charpentier, seigneur de Calleon, et demoiselle Charlotte Coetnours, dame du Cosquer. Signé : Cacart, Martial de Cacart, prêtre, Y. Morice, Pierre Charpentier, Charlotte Coetnours, Anne Lohéac, Marie-Anne Lohéac, L. Gerard, Jean Le Beux, recteur. — 17 Juin 1695. Baptême, à Trélivalaire, de Martial, fils des mêmes. Parrain : missire Martial de Cacart ; marraine : Janne Lohéac, dame du Guilly. Signé : Martial de Cacart, prêtre indigne, André de Cacart, Thérèse de Cacart, Y. Morice, Anthoine Pichetz, Lohéac, Le Beux, recteur. — 25 Octobre 1696. Baptême, à Lothéa, de Charles Ricouart. Marraine : Catherine Mariteau, compagne d’écuyer Charles Bréart de Boisanger, seigneur de Québlen. — 10 Janvier 1752. Le recteur Duvergier baptise à Lothéa, Marie-Ursule-Jacquette Bréart de Boisanger, fille de Paul et de dame Marie-Ursule-Nicole Demaret le Roy. Parrain : missire abbé Jacques de Boisanger, de Lothéa ; marraine : Marie-Ursule Gaultron, veuve de noble homme Jean le Roy Demaret, de la paroisse Saint-Colomban. — 20 Avril 1753. Supplément de cérémonies du baptême donné à Pierre et Paul de Boisanger. Parrain : Pierre Boy de la Gate, trésorier de la Marine et de la Compagnie ; marraine : demoiselle Catherine Bréart. Signé : Jacques Bréart, Catherine Bréart, Marie le Bréart de Laporte, Josèphe-Françoise Gouyquet de Latouche, Anne-Marie Morice du Beaubois, Suzanne du Bot de Beaubois, Thomas Gouiquet de Bocozel, Marie-Ursule-Nicole le Roy de Boisanger, du Vergier, recteur. — 19 Août 1754. Baptême de Marie-Josèphe-Félicité de Boisanger. Parrain : Félix-Marie-Anastase du Combout, seigneur de Saint-Guénolé et autres lieux ; marraine : Josèphe Gouiquet, dame de la Touche. — 21 Août 1756. Baptême de Thomas-Charles-Armand-Nicolas de Boisanger. Parrain : Thomas Gouiquet, seigneur de Bocosèle et autres lieux ; marraine : dame Thérèse-Nicole Bréart de Lagatte. — 8 Août 1759. Baptême de Thérèse-Elisabeth-Marie de Boisanger. Parrain : missire Félix Pizon, capitaine des grenadiers du régiment de Penthièvre ; marraine : demoiselle Marguerite-Jeanne-Marie du Combout. — 5 Décembre 1717. Décès, au bourg de Lothéa, de Françoise Aymée, fille d’écuyer René Gouyquet, seigneur du Plexis Bocozel et de dame Claude Bréart, son épouse, enterrée le lendemain ,en l’église paroissiale de Lothéa, sous la tombe appartenant au sieur écuyer Charles Bréart, seigneur de Boisanger (Archives de l'Evêché).
Note 2 : RÔLE DES DÉCIMES EN 1789 : Galiot : 10 livres. Fabrice : 6 livres 7 sols 6 deniers. Trêve de Trivoaler : 6 livres 7 sols 6 deniers. Saint-Yves : 1 livre 5 sols. Liste non exhaustive des RECTEURS DE LOTHÉA AVANT LA REVOLUTION : - En 1461. Jean le Scanvic. — Le 19 décembre 1468, les abbés de Sainte-Croix et de Saint-Maurice sont chargés de priver de sa paroisse, Jean le Scanvic, recteur de Lothéa, parce qu’il ne s’est pas mis en mesure de recevoir la prêtrise, un an après sa nomination, et à cause surtout de sa mauvaise conduite. Si, après enquête, ces faits sont prouvés, il sera remplacé par Geoffroy Le Porzou (Peyron, Actes du Saint-Siège, p. 249). - En 1530. Jean Lezandévez. - En 1637. Jean Le Baron. - En 1640-1691. Jean Cariou. — Voici l’acte de décès de ce vénérable ecclésiastique : « Le saixiesme de décembre, jour de dimanche, mil six cent soixante et un, vénérable et discret missire Jan Cariou, recteur de Lothéa, rendit son âme à Dieu son créateur, dans son presbitere de Lothéa, environ les deux heures aprés-midy, prealablement confessé et communié par Missire Joseph Le Joye, prestre de cette paroisse, et mis en Extrêmonction par Missire Jan Even (Esven), prestre bachellier en theologie de la Sacrée Faculté de Paris, aagé de prés de quattre-vingt ans, sain de jugement. Apres avoir esté prestre et recteur de cette paroisse lespace de cinquante et un à cinquante et deux ans et fust le lendemain inhumé solennellement par le sieur vicaire de St-Michel et beaucoup d’autres ecclesiastiques dans le porchette [Note : en breton ar porchet] de cette paroisse soubs une tombe de pierre sur la quelle est escrit son nom avec ses qualités ; son enterrement fust precédé et suivi d’un grand nombre de services et de grandes messes que faisaient Messieurs les Recteurs et Prestres des paroisses circonvoisines. Cecy est escrit par lordre dudit sieur Even recteur apresant de Lothea a la memoire du sieur Deffunct qui lavoit elevé aux estudes tant en cette paroisse qu’a Quimper et a Paris ». Signé : Jan Le Beux, vicaire de Saint-Michel, — Joseph le Joye, prestre, — Nicolas le Quernec, soub-diacre, — Antoine Macarty, prestre indigne, — Jan Ezven, recteur. - En 1691-1694. Jean Ezven. - En 1694-1712. Jean-Gildas Le Beux. - En 1712-1714. Elouan Auffret. - En 1714-1726. Jean Le Cor. - En 1726-1743. Germain Peltier. - En 1744-1756. Louis-Jérôme du Vergier. - En 1757-1763. Jean-Marie Le Capitaine. - En 1765-1783. Guillaume Guillou, recteur de Mellac depuis 1783. - En 1783-1791. Jacques Galliot, né à Plussulien, le 5 Décembre 1733, prêtre en 1762, refuse, le 25 Janvier 1791, le serment à la Constitution civile du clergé, et rétracte celui qu’il avait fait « en qualité de maire et d’homme actif de la municipalité de Lothéa », incarcéré au château de Brest, le 15 Décembre 1791, déporté en Espagne en Août 1792. Sous le concordat, en 1805, il est recteur de Clohars-Carnoët, et meurt le 2 Juillet de la même année. Liste non exhaustive des CURÉS ET PRÊTRES DE LOTHÉA AVANT LA REVOLUTION : - En 1689. Joseph Le Joye. Michel. Le Ballay. Gabriel Ezven. Guy Guillou. - En 1690. Lahoulle. - En 1691. Jean Le Beux, curé. - En 1693-1694. Gabriel Ezven, curé. - En 1694-1709. Nicolas le Quernec, curé depuis 1704. - En 1707. Jean-François Grand. - En 1709. Joseph le Joye, curé. Jean Guillou. Jean Buisson. - En 1709-1714. Guillaume le Béchenec, curé. Alain Hengoat. - En 1717. Yves Fraval, curé. - En 1726-1734. Jean le Cloarec, curé. - En 1737. A. Peinsec, curé. - En 1738. Darquiviller, curé. - En 1740-1753. Mathieu Perret, curé. - En 1756-1764. Guillaume Guillou, curé. - En 1761-1763. L. Bonny, curé. - En 1764-1769. André le Lay. - En 1770. Yves Mével, curé. - En 1773-1780. Le Gouïc, curé. - En 1783-1787. P. Le Mouel, curé. - En 1787-1790. Urbain Hervé, curé. - En 1790. G.-F. Le Bihan, curé (Archives de l'Evêché).
Voir aussi : "Histoire de Lothéa et Trélivalaire"
Voir aussi : "Dom Pierre-Hyacinthe Morice de Beaubois"
PATRIMOINE de LOTHEA
l'église Saint-Théa (XVI-XVIIème siècle), dédiée autrefois à saint They (ancien disciple de saint Guénolé, semble-t-il) et restaurée au XXème siècle. Cette église se trouve à 3 kilomètres au Sud de Quimperlé. De la fin du XVIIème siècle, elle a une nef et un collatéral Nord. Elle peut mesurer en longueur de 17 à 18 mètres et a une largeur de 9 mètres environ. On remarque, du côté de l’évangile, la statue de saint Théa, revêtu d’une chasuble, avec une chevelure d’aspect monacal, puis celle de saint Yves, qui tient en main une bourse. Du côté de l’épître figure un groupe pittoresque de la Trinité : le Père Eternel, coiffé de la tiare, tient un crucifix, surmonté d’une petite colombe. Au-dessus de l’autel, dans la hauteur, est fixé un vieux crucifix, dont les deux branches ont la même longueur. Au bas de l’église, du côté de l’évangile, une petite Pietà est adossée à la paroi ; du côté de l’épître, c’est une ancienne Vierge-Mère. Contre le mur du côté Nord, apparaît un grand tableau du XVIIIème siècle, venant de l’église Saint-Michel de Quimperlé. Sur la droite, un prêtre donne à un moribond les derniers sacrements ; au pied du lit, le démon est représenté par un monstre ; à gauche, des âmes se débattent dans les flammes du purgatoire. On lit, dans le voisinage, l’inscription suivante : JE BRULE DANS CES FLAMES - AMIS HÉLAS SECOUREZ MOY - S. LE PAGE PIX. 1715. Au haut du tableau, c’est le paradis, où l’on voit le Père Eternel, le Fils de Dieu tenant sa croix, le Saint-Esprit, figuré par une colombe, et la Sainte Vierge. Plus bas, un ange conduit au paradis une âme, sortie du purgatoire. Dans le porche se trouve la tombe de M. Cariou, ancien recteur de Lothéa. Le placitre est un ancien cimetière, qui possède encore deux tombes, appartenant à la famille de Boisanger, du château de Québlen. Non loin de l’église, au bord du chemin creux, subsiste toujours le vieux presbytère. Brizeux a chanté Lothéa et son clocher : 1°) Dans les vallons, sur les montagnes, - J’irai suivant partout les rives du Lëta, - Et les tristesses, mes compagnes, - S’adouciront dans ces campagnes, - Salut à ton clocher ! Salut, cher Lo-Théa !. 2°) Doux Lo-Théa, fraîche vallée, - Paroisse où mon enfance errait tout à l’espoir, - Où par ses ennuis rappelée, - Ma jeunesse errante et troublée - Chaque automne vient se rasseoir. 3°) J’en crois votre aspect qui console, - Hêtres, pins murmurants, fleurs d’or, et vous ruisseaux, - Votre beauté n’est point frivole ; - L’ennui qui près de vous s'isole - S’endort mieux au bruit de vos eaux. Le mardi de Pâques, on célèbre, à Lothéa, une messe basse, et l’on y chante les vêpres. La messe y est dite le lundi des Rogations. Le pardon a lieu le dimanche de la Trinité. A peu de distance, au Sud de l’église, à l’orée de la forêt, nous disent les continuateurs d'Ogée, « se tient annuellement un pardon, célèbre dans le pays, sous le nom de pardon des Oiseaux, ou pardon de Toulfoën. Il a lieu le dimanche de la Pentecôte [Note : Cette assemblée profane se tient encore au début du XXème siècle le lundi de la Pentecôte, jour du pardon de Saint-Maurice, en Clohars], près d’un endroit appelé Toulfoën, et l’on y vend, de mémoire d'homme, une grande quantité d'oiseaux de toute espèce [Note : Ce marché aux oiseaux fut interdit par arrêté préfectoral, quelques années avant la grande guerre]. Ce pardon attire un nombre considérable d'étrangers ; les Lorientais surtout sont dans l’habitude de s’y rendre. Rien n’est varié, rien n’est frais et animé comme le tableau de ce pardon. Quelques riches équipages se voient à l’entrée de la forêt. Une foule de toilettes somptueuses et élégantes, depuis les modes parisiennes jusqu’aux costumes traditionnels et pittoresques des paysans d’un grand nombre de communes, se mêlent, se croisent en tous sens sous les vastes colonnades de la forêt, si riches de verdures et d’ombrages, si décorées de lierre et de mousses, si remplies de fraîches brises. Des danses se forment de tous côtés : la musique d'Auber et de Rossini répond aux vieux lais bretons... ». | |
l'église de Trélivalaire. Cette église, dont il reste quelques pans de murs, se trouvait au hameau qui porte encore aujourd’hui le nom de Trélivalaire, à deux bons kilomètres, au Sud-Ouest de Quimperlé, entre les routes de Quimperlé à Pont-Aven et à Moëlan. Elle mesurait « 60 pieds de long et 23 de large ». On y accédait, du côté Sud, par une allée de vieux chênes que l’on a abattus, vers le début du XXème siècle ; l’endroit porte toujours le nom de Coat-Dêro. A 200 mètres au Nord du village, on voit encore, dans un pré, la petite fontaine sacrée ; | |
l'ancienne chapelle Notre-Dame de Lorette, aujourd'hui disparue. Ancienne chapelle, mentionnée en 1680, dans le testament d'Amice Lozachrneur ; | |
l'ancienne chapelle de la Madeleine, aujourd'hui disparue. Elle est signalée, en 1720, comme appartenant à Trélivalaire, dans le testament de l’abbé Le Quernec. De cette chapelle, ni de la précédente, il n’est plus question au procès-verbal de visite épiscopale de 1782 ; | |
l'ancienne chapelle Saint-Yves. Cette chapelle de Trélivalaire, aujourd’hui disparue, avoisinait la partie Ouest de Quimperlé. Le souvenir en est encore conservé par la rue Saint-Yves. A l’emplacement qu’elle occupait s’élève en 1929 la boulangerie Coail (Léon Le Berre, Guide de Quimperlé, p. 19) ; | |
le calvaire de Lanvidac'h. A 500 mètres au Sud de Trélivalaire, au point de jonction des routes de Quimperlé à Moëlan et de Trélivalaire à Lothéa, se dresse le calvaire de Lanvidac'h. Le socle se compose de trois hauts degrés en blocs de granit. Une table de pierre s’y trouve, formant autel. Le fût de la croix est bosselé et mesure 1 m. 50 de hauteur. Le bras de croix brisé a été remplacé par une petite croix de fer. La partie supérieure du socle est décorée d’une banderole de granit, portant une inscription en caractères gothiques, dont le dernier mot pourrait être Loguivy. Au calvaire de Lanvidac'h a lieu la première station de la longue procession qui se rend annuellement, le dimanche après le 15 Août, de Quimperlé à la chapelle Saint-Roch de Moëlan. Cette procession, plusieurs fois séculaire, interrompue sous la Révolution, mais reprise en 1807, est un témoignage de gratitude de la population de Quimperlé à saint Roch, dont l’intercession avait brusquement arrêté dans la ville le fléau de la peste ; | |
un autre calvaire, restauré en 1897 par Jonant, du Lein, se trouve au village de même nom, à deux kilomètres Ouest de Trélivalaire, à la bifurcation des chemins de Quimperlé à Pont-Aven et à Moëlan ; | |
signalons enfin la croix de Kroas-Troc’h, non loin de Toulfoën, au pont d’intersection (troc'h) des routes de Quimperlé à Clohars-Carnoët et de Trélivalaire à Lothea ; | |
l'ancien manoir de Kermès. Possédé par Amyce de la Haye (1455), Perceval Baëllec (1539), Th. Kermorial, sieur de Kermorvan (1541), J. le Calvé, veuve Pégasse, les mineurs de Coëtnours (1657), Charlotte Moustel, veuve de Coëtnours (1683) ; | |
l'ancien
manoir de Ros-an-Menglaz. Possédé par Lucas Kerpaën (1540), François de
Chef-du-Bois (1578), Nicolas Pitonais (1617), François P., sieur de Kerfréhour.
En 1683, Yves Pitonais, sieur de Kerléanno, avocat à Hennebont, et
consorts, propriétaires de Rosmenglaz, sont condamnés, sous peine de 30
livres d’amende, à déclarer ce qu’ils possèdent dans la lande du
Guilly, ainsi que diverses rentes, omises dans leur déclaration (Archives départementales) | |
les lieux nobles de PontAngrolle, du Lein, du Beaubois, de Querblanchard, de Villeneuve et de Québlen (déclaration du 29 Janvier 1695) ; | |
le manoir de Québlen. Le manoir de Québlen est une noble demeure du XVIIIème siècle avec quelques éléments du XVIème. Il se cache dans des bois de haute futaie, que vient baigner le cours sinueux du Laïtà. Brizeux a chanté ce ravissant paysage. Le poète raconte qu’un jour il traversait le Laïtâ en barque, quand de joyeuses cavales qui se baignaient dans la rivière firent chavirer l'esquif, où il se trouvait avec ses compagnons, et qu’alors ils gagnèrent le bord, suspendus à leurs crins : Nous gagnâmes le bord, suspendus à leurs crins, - Excitant par nos voix et suivant à la nage - Le troupeau qui montait pêle-mêle au rivage. Cette scène pittoresque devait se passer non loin du manoir de Québlen, car le poète ajoute : Et tes bois, ô Kéblen ! et ceux de Lo-Théâ, - J’irai, j’irai revoir les saules du Laïtâ, - Seuls déserts oubliés, seuls coins de cette terre, - Où l’on peut vivre encore et mourir solitaire !. Voici quels furent, depuis 1426, les propriétaires successifs de la terre de Québlen, qui s’étendait jusqu’à Quilimar en Moëlan, Hoar-bihan en Clohars, et L’Isle en Mellac. La réformation de 1426 signale Robin Québlen, noble homme, au dit manoir. Ce seigneur possédait aussi Kerneloan en Moëlan. En 1458 Hervé de Québlen est secrétaire du duc de Bretagne, Arthur III (Dom Morice, Preuves, col. 1729-1730). La réformation de 1480 lui donne le titre d’auditeur des comptes. Henry et Jehan de Québlen sont archers en brigantine à la montre de 1481. Ils eurent quelques difficultés, au sujet d’un droit de passage, avec l’abbé de Sainte-Croix, Guillaume de Villeblanche, qui régit ce monastère de 1453 à 1483. Les bois de l’abbé, entourés de vieux murs, s’étendaient entre Québlen et l’abbaye, et les seigneurs de Québlen prétendaient passer par là, pour se rendre à une croix appelée Croaz-an-Beu à la chapelle Saint-Nicolas, et à la rue des Vaisseaux. On finit par s’accorder, car « les quels de Québlen se seraient désistés de tous pletz » et les religieux leur auraient accordé d’avoir sur ce « parc deux huisseries et huys fermant à clef... pour y entrer et exir, c’est-à-dire une entrée et une sortie, l’une du côté de la ville, et l’autre du côté des bois taillis de Québlen et d’avoir deux ou trois clefs pour fermer et ouvrir lesdits huys, afin qu’eux, leurs femmes, enfants et familiers domestiques y demeurant avec iceux, successeurs et consanguins seulement, puissent aller et venir à pied seulement, à l’endroit seulement qui conduit et pourrait conduire droitement de l’un des dits huys à l’autre » (P. Hersart de la Villemarqué, Chronique abrégée du vieux Quimperlé, Quimperlé, Carré, 1914, p. 37). En 1497-1498, le manoir est aux mains de Françoise de Québlen, fille d'Yvon. Décédée en Septembre 1528, elle laisse, comme héritier en ligne collatérale, Jacques de Lopriac. Au cours de Septembre 1531, René hérite de son frère Jacques ; il laisse à son tour ses biens à son fils Maurice, en Novembre 1533. Vers 1590, c’est la vente de la terre de Québlen à la famille Leprestre de Lézonnet. En Août 1641, a lieu le partage des biens de Mgr. Guillaume Leprestre, évêque de Cornouailles [Note : Une des pièces du vieux manoir, conservé en partie, porte traditionnellement le nom de chambre à l'évêque], propriétaire de Québlen, et le manoir passe à messire François, seigneur du Sal. En 1645, le sieur de Vaublanc en devient propriétaire. En Avril 1668, c’est l’achat de la terre de Québlen, au siège de la table de marbre de Vannes, après confiscation, par le seigneur de Meslien et dame Jacquette Le Flo, son épouse. Le sieur Jacques Le Mintier du Bignon Lehellec en fait l’acquisition en Juillet 1678. Il avait des droits honorifiques en l'église de Lothéa (Archives de la Loire-Inférieure, I, 49). Enfin, au cours de Mai 1694, Québlen est acheté par messire Bréart de Boisanger, secrétaire et conseiller du Roi, directeur de la Compagnie des Indes, et dame Mariteau de la Jonchère, son épouse ; |
A signaler aussi :
VIEUX MONUMENTS : Dans un tumulus, situé à 500 mètres du hameau de Lothéa, M. Boutarel, sous-inspecteur des Eaux et Forêts, trouva, en Juillet 1843, une chambre sépulcrale, mesurant intérieurement 2 m. 25 de long sur 1 m. 65 de large. Il y recueillit trois glaives et un poignard de bronze, deux chaînes, l’une en or, du poids de 225 grammes, l’autre en argent — ces chaînes, composées de chapelets entrelacés, se trouvent en 1930 au musée de Saint-Germain-en-Laye, — une chaîne et un bracelet en bronze, une hache à ailerons en bronze, deux pendeloques, l’une en jadéite, l’autre en pierre rouge, et six ou sept pointes de flèches en silex, à ailerons assez grossièrement taillés (Du Châtellier, Etudes archéologiques sur le Finistère). A côté de la métairie de Coz-Castel voisine du manoir de Québlen, traces d’enceinte, sous de vieux ifs. M. Th. Bréart de Boisanger, inspecteur général des Ponts et Chaussées en retraite, trouva, en 1879, devant son manoir de Québlen, un florin d’or de Louis I d'Anjou, roi de Hongrie, au revers duquel apparaît l’image de saint Jean-Baptiste ; |
ANCIENNE NOBLESSE de LOTHEA
La réformation de 1536 signale comme nobles à Lothéa : Thomas Kermorial, seigneur de Kermès, Charles Bizien, seigneur de Kerbestrou, Morice de Lopriac, seigneur de Québlen, Jean Quillihouc'h, seigneur de Pontangrol, Vincent Le Rouxeau, seigneur du Vieux Chastel, Laurent Le Bourgeois, seigneur de Beaubois.
D’autres familles nobles possédaient des tenues à Lothéa. Ainsi, M. de Kercarn, veuve de J. de Bennerven (1434), Yves de Poulcroix et Françoise de Bennerven, sa femme (1542), la veuve de Pierre de Kerhilliouch, en Bannalec (1502), Jean, son fils (1540), et M. Tubouc, veuve de ce dernier (1551), L. Le Couriault, écuyer, seigneur du Quillio en Bannalec (1726) (Archives de la Loire-Inférieure, I, 48).
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, le noble suivant de Lothéa était présent :
Henry de Queblen, représenté par Jehan de Queblen, archer en brigandine, et o luy Pierre Lingoet, archer en brigandine. |
A la
"Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à
Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Lothéa
sont mentionnés :
La
dame de Trosiven, sous l'esdict ; | |
Yvon
le Moal, default ; | |
Guillaume
de Kerperennès, default ; | |
Gilette de Kergoët, dame du Guilly, représentée par Maître Michel du Bot, procureur de Châteaulin, son mari, sieur de Guilly, et est en estat d'arquebusier à cheval et a dict estre exemt de servir à raison de son office de procureur de Châteaulin. |
ARMOIRIES DES FAMILLES NOBLES de LOTHEA :
- Audouyn, seigneur de Rosminglas : d’azur au dextrochére d’argent tenant un greslier de même, accomp. en chef de deux molettes d’or.
- Bizien : d’argent à la fasce de sable, accomp. en chef d’une étoile de gueules et en pointe d’un croissant de même.
- Bréart de Boisanger, seigneur de Québlen : d’azur au lion d’argent.
- Coëtnours : d’argent au lion de gueules armé et lampassé de sable.
- Geoffroy, seigneur de la Villeneuve : d’argent à l’aigle de sable armée et becquée de gueules, chargée sur l’estomac d’une croix pattée d’azur à enguerre ; devise : Volabit sicut aquila.
- Kermorial, seigneur de Kermès : d’azur au greslier d’argent, accomp. de trois fleurs de lys de même ; devise : Sot ouc'h sot.
- Le Bourgeois, seigneur de Beaubois : d’argent à trois étoiles de gueules 2-1, accomp. de trois feuilles de laurier de sinople mal ordonnées.
- Le Mintier, seigneur de Québlen : de gueules à la croix engreslée d’argent ; devise : Deus meus... omnia sunt et : Tout ou rien.
- Le Prestre de Lézonnet, seigneur de Québlen : écartelé au 1 et 4 : d’argent à la quintefeuille de gueules : au 2 et 3 de sable à quatre fusées rangées et accolées d’or.
- Le Rouxeau, seigneur du Vieux Chastel : d’argent à trois fasces de gueules.
- De Lopriac, seigneur de Québlen : de sable au chef d’argent chargé de 3 coquilles de gueules.
- Luhandre, seigneur de Pontangrolle : d’azur à dix losanges d’or, 4, 3, 2 et 1.
- Morice, seigneur de Beaubois : d’argent à la croix ancrée de sinople.
- Quilliouc'h, seigneur de Pontangrolle : de sable à trois défenses de sanglier d’argent.
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