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LA STATUE DE NOTRE-DAME DU MUR

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I - DESCRIPTION DE LA STATUE.

Dans une brochure publiée à Morlaix, chez Lédan, en 1857, M. l'abbé Alexandre, enfant de Morlaix, ancien secrétaire de l'évêché et curé de Pleyben, alors recteur de Saint-Melaine et mort plus tard chanoine titulaire de la cathédrale de Quimper, parle ainsi de la statue de Notre-Dame du Mur :

Morlaix : église Saint Mathieu ou Saint Matthieu

La Statue de N.-D. du Mur est bien remarquable sous plus d'un rapport. Il serait difficile de lui assigner une date certaine. Plusieurs la supposent, non sans quelque fondement, du sixième ou du septième siècle. Nous la croyons plus ancienne que la collégiale du Mur au moins d'un siècle. Elle représente la Sainte-Vierge assise et portant sur le bras gauche l'Enfant-Dieu.

La Statue est en bois de chêne et à armoire, ce qui était fort commun au dixième, au onzième et au douzième siècle. On l'ouvrait autrefois lors des grandes solennités.

Dans l'intérieur et au centre de la Statue, se trouve le Père Éternel assis, tenant dans les mains Jésus crucifié ; au-dessus de tous les deux, plane le Saint-Esprit sous la figure d'une colombe. La Trinité Sainte y est donc représentée, afin sans doute de rendre plus sensible cette parole de l'ange Gabriel à Marie : « Le Seigneur est avec vous... », afin de montrer que le Très-Haut, que les trois personnes divines habitaient dans le cœur immaculé de Marie comme dans un temple de prédilection. Le Seigneur était, en effet, avec elle comme un père avec sa fille bien-aimée, comme un fils avec la meilleure des mères, comme un époux avec une épouse chérie.

Sur chacun des battants de la Statue, et toujours à l'intérieur, on remarque des peintures à l'huile qui sont évidemment d'une date plus récente que celle de la Statue elle même, la peinture à l'huile n'ayant été inventée qu'en 1440.

On voit d'abord d'un côté :
1° La Salutation angélique. Comme dans le premier âge de la peinture à l'huile, l'Ange tient à la main un ruban sur lequel on peut lire : Ave gratiâ plena, Dominus tecum.
2° La Nativité de Notre-Seigneur. La Sainte-Vierge est étendue sur la paille et couverte d'un tapis jusqu'à la ceinture. A ses pieds se trouve saint Joseph se chauffant les mains au-dessus d'un réchaud en terre.
3° La Présentation au Temple. La Sainte-Vierge présente Jésus au grand-prêtre qui lève les yeux au ciel, en tendant les bras vers le divin Fils de Marie.

De l'autre côté se voient :
1° La Flagellation. Le Sauveur est attaché à une colonne et deux bourreaux le battent de verges.
2° La Résurrection. Jésus sort du tombeau ; les gardes sont endormis sur leurs boucliers ornés d'armoiries bretonnes.
3° La descente du Fils de Dieu aux Enfers. Jésus brise avec sa croix les portes d'airain de la sombre prison d'où l'on voit sortir Adam et Ève suivis des patriarches.

Morlaix : église Saint Mathieu ou Saint Matthieu 

 

II - Explication de la Statue.

Nous laissons au vénérable chanoine la responsabilité de sa description, qui est exacte, et de ses appréciations archéologiques, qui sont contestables.

Le but de l'artiste, par la représentation de la Trinité dans l'intérieur de la Sainte-Vierge, a été de rendre sensible la parole : Ave gratiâ plena, « Je vous salue pleine de grâce », complétée par le texte de S. Jean (XIV, 23) : Ad eum veniemus et mansionem apud eum faciemus ; « Nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure » ; texte qui établit l'inhabitation des trois personnes divines dans l'âme en état de grâce et par conséquent avant tout dans l'âme de la Sainte-Vierge.

De même, les naïves peintures représentant des mystères de la vie de Notre-Seigneur se rapportent évidemment à la dévotion du Rosaire, qui a pour but de prier la Sainte-Vierge en méditant la vie de Notre-Seigneur, à l'imitation de la Mère de Jésus, dont S. Luc dit, à propos des mystères de la Sainte-Enfance (II, 19) : Maria autem conservabat omnia verba hæc, conferens in corde suo ; « Marie conservait toutes ces paroles, les repassant en son cœur ».

 

III - Raison d’être de la Statue.

Mais pourquoi l'auteur de la Statue a-t-il choisi de préférence cette manière de représenter la Sainte-Vierge ? Nous croyons que la raison se trouve dans l'existence à Morlaix de la confrérie de la Sainte-Trinité dont les membres venaient se grouper autour de l'antique image de la Mère de Dieu. Une confrérie suppose toujours un centre : ce centre, pour la Confrérie de la Trinité, était d'abord l'église Saint-Matthieu, et dans cette église dut être l'autel d'où rayonnait la douce image de Marie, N.-D. de la Trinité.

Morlaix (Bretagne) : statue de Notre-Dame du Mur.

IV - Institution de la Confrèrie de la Trinité.

En effet, nous dit M. le chanoine Peyron (Notes manuscrites), ce qui contribua à donner de l'importance à la collégiale de Notre-Dame du Mur et à lui venir en aide pour son entretien, fut la translation en cette église, par Jean II, à la fin du XIIIème siècle, de la Confrérie de la Trinité déjà exis tante en l'église paroissiale de Saint-Matthieu depuis près de deux siècles. Voici comment s'exprime à ce sujet Albert Le Grand, dans son catalogue des évêques de Tréguier :

« Sous le pontificat de Raoul (1098-1117), l'an 1110, fut fondée en l'église priorale monastique de Saint-Matthieu, ès-faubourg de Morlaix, la Confrairie de la Sainte-Trinité par concession de ce prélat, de Hamon, vicomte de Léon, seigneur propriétaire de Morlaix, et de Daniel, abbé de Saint-Matthieu, comme il appert par ce mémoire affiché au premier pilier du côté de l'Évangile, hors le chœur de l'église collégiale de Notre-Dame-le-Meur à Morlaix, écrite sur velin, l'an 1486, à la diligence de Guillaume Rolland, Yves Keroualc'h et Guillaume Prouff, lors abbés de la dite Confrairie, et rafraîchi l'an 1547, dont voici la teneur : Hæc sont nomina fratrum de Confraternitate quæ constituta fuit, afflante Spiritu Sancto, apud Montem Relaxum, in honorem Sanctæ Trinitatis et Sancti Matthæi, Apostoli et Erangelistœ, anno millesitno centesimo decimo ab Incarnatione Domini, concedentibus Radulpho Trecorensi episcopo, Daniele abbate Sancti-Matthæi, Hoarvœo vice-comite.

Voici les noms des Confrères de la Confrérie qui a été établie sous le souffle de l'Esprit-Saint, à Morlaix, en l'honneur de la Sainte Trinité et de saint Matthieu, apôtre et évangéliste, l'an 1110 depuis l’incarnation de N.-S., avec le consentement de Raoul, évêque de Tréguier, Daniel, abbé de Saint-Matthieu, et Hervé vicomte.

Puis suivent les noms des confrères : In primis monachi : Hamo, monachus Sancti-Matthæi et ejusdem castelli et confraternitatis prion Hervœus monachus Sancti-Melanii. Bili monachus Sancti-Jacuti.

D'abord les moines : Hamon, moine de Saint-Matthieu, prieur de la Confrérie. Hervé, moine de Saint-Melaine. Bili, moine de Saint-Jacques. (Il s'agit ici de l'ancienne église de Saint-Jacques, au bout de la Halle de Morlaix).

Sacerdoces. Daniel, Halcuin, Yvo…

Puis, les prêtres, Daniel, Halcuin, Yves…

Laïci : Hervœus vice-cornes, etc.

Les laïques : le vicomte Hervé, etc.

Mulieres, Adevisia, Orven, etc.

Enfin les femmes, Adevisia ou Havoise, Orven, etc.

Après suivent les conditions de cette société et confrérie, qui sont telles : Horum autem fratrum inter se tales sunt conditiones quatenùs dicti monachi et clerici, ipsi et omnes suæ possessiones in tutelâ, sunt et defensione Hervœi vice-comitis et aliorum fratrum laïcorum, sub juramento constituti. Ipsi vero Hervœus vice-cornes et omnes laïci fratres in ordinibus et beneficiis monachorurn et clericorum fratrum recepti sunt, ipsi vero inter se laïci sic in pace permanere affirmaverunt ut nulli alteri foris faciat dodo vel traditione. Cum vero unus de con fraternitate illâ mortuus fuerit, illi debent monachi et clerici missam annualem et laïci aliam.

Les conditions de cette Confrérie sont ainsi établies: les moines et clercs ainsi que tous leurs biens sont constitués, sous la foi du serment, en la garde et protection du vicomte Hervé et des autres frères laïques. En retour, le vicomte Hervé et tous les frères laïques sont reçus à la participation des biens des moines et clercs et agrégés à leur ordre. De plus, les laïques entr'eux s'engagent à vivre en paix et à ne se chercher chicane, ni par fraude, ni par trahison. Et lorsqu'un des confrères viendra à mourir, les moines et clercs lui doivent une messe annuelle et les laïques une autre ».

D'après ces statuts sommaires, la Confrérie de la Trinité ne semble avoir été dans son origine qu'une sorte de société de secours mutuels, tant pour les intérêts temporels que pour les intérêts spirituels des confrères. Dans la suite, sans perdre son caractère de confrérie, cette association eut un but plus précis, quant à ses intérêts matériels. Ce fut la protection du commerce du fil et de la toile, qui ne tarda pas à devenir une source de véritable richesse pour la ville de Morlaix.

Dans une supplique au parlement, le prévôt de N.-D. du Mur déclare en effet, en 1680, que ladite Confrérie de la Trinité fut établie par le vicomte de Léon dès 1110, et depuis par les ducs de Bretagne en l'église de Notre-Dame du Mur (en 1295) pour le bien du commerce, « avec pouvoir de nommer tous les ans 3 abbés experts en l'art de texier pour faire les visites des toiles qui se débitent au dit Morlaix ».

Nous dirons un mot plus tard de l'influence de la Confrérie sur le commerce et la prospérité de Morlaix ; pour le moment, nous constaterons simplement son premier établissement dès l'année 1110.

Morlaix (Bretagne) : statue de Notre-Dame du Mur.

V - L’acte de fondation et les fondateurs de la Confrérie de la Trinité.

L'acte de fondation appelle quelques explications. Il règne dans ce document un ton de paix et de conciliation qui contraste avec l'esprit belliqueux du commencement du XIIème siècle. Mais, remarquons qu'en cette année 1110, le duc de Bretagne était encore Alain Fergent, prince qui fit définitivement triompher l'autorité ducale, de l'aristocratie féodale. Il s'était croisé en 1096 avec la plupart des jeunes seigneurs bretons, et les historiens de Bretagne constatent que les croisés rapportèrent de leurs pieuses expéditions des idées de charité et de concorde au point que la paix ne fut pas troublée à l'intérieur depuis le retour du Duc (1101) jusqu'à la fin de son règne (1112).

Il est vrai que le pays de Léon ne relevait pas immédiatement du duc de Bretagne. Il avait été constitué en comté indépendant un siècle et demi auparavant, lorsque, sous le règne d'Alain Barbe-Torte qui guerroyait contre les Normands, un guerrier dit Evenle-Grand expulsa ceux-ci de l'évêché, de Léon et se proclama par droit de conquête Comte indépendant [Note : La Bretagne aux grands siècles du Moyen-Age, A. de la Borderie, page. 75 et passim.]. Toutefois le comte de Léon reconnaissait la suzeraineté du duc de Bretagne, et à ce moment où Alain Fergent avait triomphé de ses barons il ne pouvait que partager les idées pacifiques de son suzerain.

Morlaix appartenait au comté de Léon. L'histoire de Morlaix nous apprend, en effet, que, par le mariage d'Aliénor, fille d'Hoël IIème du nom, duc de Bretagne, avec un vicomte de Léon en 498, Morlaix et son château furent donnés à ce seigneur pour la dot de la princesse et les seigneurs de Léon en jouirent longtemps (Histoire de Morlaix, p. 15). De là, le titre de seigneur propriétaire qui est donné dans l'acte au vicomte de Léon.

L'une des parties contractantes est Raoul évêque de Tréguier, et non l'évêque de Léon, car la ville close de Morlaix, avec le faubourg Saint-Matthieu, a toujours fait partie de l'évêché de Tréguier.

Avec le nom de Raoul, évêque de Tréguier, figure celui de Daniel, abbé de Saint-Matthieu. Il s'agit là de l'abbaye de Saint-Matthieu-Fin-de-Terre, dont les ruines imposantes se voient, encore à la pointe Saint-Matthieu, près du Conquet, et font regretter la splendeur du passé.

Ce monastère, fondé vers le milieu du VIème siècle par saint Tanguy, parvint à une grande puissance et une grande célébrité. Il étendait sa juridiction sur 7 églises paroissiales ; et 9 prieurés, dont celui de Saint-Matthieu de Morlaix, dépendaient de son abbé.

La ville de Saint-Matthieu, aujourd'hui complètement disparue, était à l'époque que nous occupe une des principales cités du littoral. M. de la Borderie a cité dans son Cours d'histoire de Bretagne un document curieux (La Bretagne aux grande siècles du Moyen-Age, p. 113). C'est un manuel ou un itinéraire à l'usage des commerçants arabes et siciliens, rédigé vers 1150 par un géographe arabe, nommé Edrisi, attaché au roi normand de Sicile, Roger II. Ce manuel intitulé : Délassement de l'homme désireux de connaître à fond les diverses parties du monde, mentionne en Bretagne douze villes commerçantes et voici ce qu'il dit de Saint-Matthieu : « Sant-Matha (St-Matthieu), port sûr et bien fréquenté dont les habitants sont riches et font beaucoup de commerce ».

On comprend que les commerçants de la ville de Saint-Matthieu aient eu des relations avec le port de Morlaix dès avant cette époque. D'un autre côté, comme le fait remarquer encore M. de la Borderie, par suite des abus contre lesquels le pape saint Grégoire VII eut tant à lutter, on vit partout les Papes, les évêques et les princes favoriser le rétablissement et la fondation des abbayes et confier aux moines l'administration des paroisses. C'est ce qui explique que l'abbaye de Saint-Matthieu, à une époque antérieure à l'an 1100, avait déjà l'administration de la paroisse qui de son nom s'appela Saint-Matthieu de Morlaix, la plus ancienne de la ville.

Que si l'on s'étonne de voir intervenir, dans l'acte de fondation de la Confrérie de la Trinité, des laïques de la ville et même des femmes, il n'y a qu'il se reporter à ce que dit encore M. de la Borderie (La Bretagne aux grands siècles du Moyen-Age, p. 115) :

« Quant à l'organisation municipale proprement dite, elle n'existait pas à cette époque ; elle était suppléée par une organisation civile de la paroisse très forte et très developpée. Cependant les habitants des villes pouvaient au besoin se réunir, nommer des représentants et plaider même contre leur seigneur. Ainsi, un peu avant 1008, les marchands de Rennes réunis à l'église Saint-Pierre supprimèrent la dîme sur les profits de leur commerce, qu'ils ne pouvaient exactement calculer, et la remplacèrent par un impôt sur le vin et l'hydromel qui seraient vendus dans la ville, même dans les quartiers dépendant des fiefs du comte, des moines ou des religieuses. De même à Redon, vers 1056, une contestation s'étant élevée entre les habitants et les moines seigneurs de la ville, au sujet de certaines taxes sur les produits de l'industrie et du commerce, les habitants portèrent la cause devant le duc.

On voit par ces deux exemples que les habitants des villes avaient le moyen de s'entendre, d'agir en commun, et ne subissaient pas passivement la volonté des seigneurs ».

On voit, ajouterons-nous, par l'acte que nous avons étudié, que l'entente et l'union se pouvaient faire après convention préalable entre les seigneurs, le clergé et le peuple.

 

VI - Age de la Statue de Notre-Dame du Mur.

Nous sommes loin de la Statue de Notre-Dame du Mur ; revenons à cette image vénérable et concluons. Une confrérie de l'importance de celle de la Trinité à Morlaix avait sa statue. C'est celle que Morlaix vénère encore de nos jours. Cette statue, si elle ne date pas des commencements mêmes de la confrérie au XIIème siècle, de l'aveu de tous ne peut être postérieure au XVème siècle, mais elle ne serait alors d'après nous que la copie d'une statue plus ancienne. En effet, la statue représente la Sainte-Vierge assise [Note : Dans la brochure de M. Alexandre, page 3, on lit en note : « Bien longtemps avant l'érection de cette église célèbre, la Sainte-Vierge était honorée à Morlaix, selon, quelques auteurs, sous la dénomination celtique de Itron Varia ar Veur (Notre-Dame la Grande, la puissante). Mur paraît venir du celtique mur pour meur, et non, comme semble l'indiquer le nom latinisé, d'un mur quelconque. (Ogée, T. II, p. 8l, au mot mûr). Chose remarquable, et qui prouve l'antiquité de la dévotion à la Vierge dans notre pays, c'est que le pardon de N.-D. du Mur, comme le pardon de N.-D. de Rumengol et celui de N.-D. de Kernitron, avait lieu le dimanche de la Sainte-Trinité ; or, on sait que la consécration à la Trinité a toujours été faite, par les premiers apôtres de la Bretagne, les lieux et l'époque où s'exerçait le culte druidique ». M. Alexandre fait allusion dans ces lignes à l'antique légende de Drennalus, disciple de Joseph d'Arimathie, convertissant Morlaix. (Voir Albert Le Grand au Catalogue des Evêques de Tréguier). Cette légende n'a rien d'historique. Le pardon de N.-D. du Mur à la fête de la Trinité s'explique de soi, par la manière dont la Statue est faite, on ne peut par suite en rien conclure pour l'antiquité de la Statue. Que la dévotion à la Sainte-Vierge remonte à la prédication du christianisme à Morlaix, c'est évident, mais la statue de la Sainte-Vierge telle qu'elle est, ou une autre du même genre avant elle, remonte-t-elle si haut ? Ce n'est plus aussi évident et forcément on en est réduit aux conjectures] : or, dit M. de Caumont, jusqu'au XIIIème siècle on avait représente encore assez souvent la Sainte-Vierge assise, portant l'enfant Jésus sur ses genoux ; on pensait alors que la Mère de Dieu devait recevoir assise les hommages des fidèles et qu'il n'était pas digne d'elle de se tenir debout. A partir du XIVème siècle, on la figure presque toujours debout, tenant l'enfant Jésus sur le bras (Abécédaire d'archéologie, page 607). Si donc notre Statue est postérieure au XIIème siècle ou au XIIIème siècle, elle ne représente la Sainte-Vierge assise que parce qu'elle remplace la statue primitive, et elle a doublement droit à notre vénération, en raison de sa propre antiquité et des souvenirs plus anciens qu'elle rappelle.

(abbé L. Stéphan).

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