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PAROISSE DE SAINT-MARTIN

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LA PAROISSE DE SAINT-MARTIN (jadis dans l'évêché de Léon).

Hervé II, vicomte de Léon, qui donna la paroisse actuelle de Saint-Melaine de Morlaix au moines de Saint-Melaine de Rennes, donna à l’abbaye de Marmoutiers son bourg de Bourret près de Morlaix, avec la chapelle de Saint-Augustin et celle de la Magdeleine, qui déjà existaient alors.

L’acte de donation est du 5 des nones de mars 1128. Il leur donne également « ses hommes » et toutes les terres qui en dépendaient, depuis le bourg d’un certain Rehalardre jusqu’à son château de Morlaix ; la ville au XVème siècle s’appelait Montrelaès. Voici cet acte de donation :

« Moi, Hervé, vicomte de Léon, j’ai donné à Dieu et à Saint-Martin, ainsi qu’aux moines du grand monastère (Marmoutiers), près de mon château de Morlaix, un terrain pour construire un monastère, un cimetière et un bourg, depuis la limite de séparation entre mon bourg et celui d’un certain Rehalardre. Je leur donne également mon bourg, avec les hommes qui y sont, etc. Sont témoins de cet acte Galon, évêque de Léon, Grallon, fils d'Eoarn, Rehalardre et Evan son frère, Hervé, frère bâtard du vicomte, Rodand, fils de Guihien, Harnigon, Evan le Chapelain, Buhic, fils de l’évêque. Fait l’an 1128 de l’incarnation du Seigneur, le 5 des nones de mars. Sceau du vicomte Hervé t. Sceau de Guyomar, son fils t. Sceau d'Eudon ».

C’était auparavant une chapellenie desservie par Even « Evanus capellanus ». Cette donation fut confirmée, lors du concile tenu à Dol, la même année, par les évêques de Tréguier et de Léon qui investirent les moines, l’évêque de Léon par sa mitre et l’évêque de Tréguier par son anneau, ainsi qu’il est dit dans l’acte d’investiture : « Au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Moi Galon, évêque de Léon, et Radulfe, évêque de Tréguier, nous voulons faire savoir à tous que nos frères les moines du grand monastère sont venus en notre présence demander que le don que leur avait librement accordé Hervé, vicomte de Léon, leur fût par nous concédé et confirmé de notre autorité épiscopale. Ainsi tout ce que les moines ont ou doivent avoir dans l’église de Saint-Martin de Morlaix, moi Galon évêque de Léon, je le leur accorde et concède, réserve faite des droits de l’église léonaise : et semblablement la chapelle de Sainte-Marie-Magdeleine et celle de Saint-Augustin, avec tout ce qui leur appartient. Moi, Radulfe, évêque de Tréguier, je leur accorde et concède, réserve faite du droit épiscopal, tout ce que ces moines ont ou doivent avoir du fief du vicomte Hervé : et dans le concile de Dol, qui a été tenu sous le vénérable Légat Gérard d'Angoulême, l’an de l’incarnation 1128, j’ai investi les mêmes moines par l’anneau, semblablement, moi, Galon, évêque de Léon, j’ai dans ce conseil même, investi les mêmes moines, par ma mitre, des susdites donations. Sceau de l’évêque Galon. t Sceau de l’évêque Radulfe, sceau de l’évêque Robert. t Sceau d'Aimeric, sceau d'Israhel ». (Titre de Marmoutiers) (Dom Morice, Preuves. Tome Ier, col. 558).

Cette paroisse était donc, avant 1789, un prieuré dépendant de l’abbaye de Marmoutiers, de l’ordre de Saint-Benoît : elle embrassait une vaste étendue de territoire qui pouvait se diviser en trois parties : — 1° Saint-Martin proprement dit, — ou des champs, — avec les maisons nobles et les villages de Pennélé, de Lannuguy, Kerserho, Penquer, Bigodou, Breventec, Le Tréchoat, Rosarc'hoat, Kergavarec, Le Launay, Kerolzec, Le Roudour, Kerivin, Le Cosquer, Kervaon, etc., Saint-Germain, Cuburien. Le tout divisé en trois cordelées, Le Bourg, Trochoat, Kerivin. — 2° Sainte-Sève ou la trêve, avec Trébompé, Kervéguen, Penvern, Keret, Penanvern, Coatconval, Coatilezec, Kerprigent, La Fontaine-Blanche, le Plessix, etc. — 3° Enfin la partie de la communauté de Morlaix comprise dans la paroisse, et que le Keffleut bornait à l’orient : elle comprenait le faubourg Saint-Martin ou Bourret, la Ville-Neuve, Le Clos-Marant ou la Manufacture ; Traonarvilin, le Portzmeur, etc. Le curé avait le titre de vicaire perpétuel du prieur ; ce dernier jouissait de la dîme du prieuré et payait au vicaire la portion congrue.

Le gouvernement temporel de l’église était semblable à celui des autres paroisses ; le corps politique nommait, chaque année, un procureur noble ou marguillier qui servait pendant trois ans. La première année il faisait la quête, touchait le casuel et était chargé de toutes les réparations ; la deuxième année, il touchait les revenus ; la troisième année, il faisait la quête du Saint-Sacrement et était chargé de tout ce qui y a rapport : il y avait, par conséquent, toujours trois marguilliers en fonctions à la fois.

Les revenus de la fabrique, y compris le casuel et les fondations, pouvaient monter à 3,600 livres, qui consistaient, pour la plus grande partie, en vieilles maisons dont les réparations absorbaient le revenu.

L’église fut foudroyée, en 1751. On eut la pensée, vers 1765, de la rebâtir, et dès lors les chapelles basses furent condamnées et fermées. En 1767, on renouvela le projet et l’adjudication en fut faite pour 67,000 livres, dont le prieur dut payer le tiers (Fin des notes de Daumesnil sur Saint-Martin).

M. Besnard, ingénieur de la province, fut chargé de cette construction, qui dura plusieurs années (1773 à 1788). Pendant ce temps, les cloches furent placées dans les arbres du cimetière, et les cérémonies religieuses se célébrèrent dans la chapelle de Notre-Dame-des-Vertus, bâtie en 1541, dans la partie nord du cimetière de Saint-Martin. La tour ne fut achevée que plus tard. Le 16 messidor, an XII, un marché fut passé avec Yves Queynec pour la restauration de la tour moyennant douze cents francs qui furent accordés par la ville à la fabrique de Saint-Martin (Délibération du 30 vendémiaire, an XIII).

Nous avons déjà dit qu’au commencement de la Révolution, la nouvelle division ecclésiastique n’accorda à la ville qu’une seule paroisse et deux succursales. En 1790, deux conseillers municipaux, les citoyens Le Brigant et Bozec, furent chargés de faire enlever les écussons et les armoiries qui se trouvaient dans l'église. A cette époque, M. David devint vicaire de Saint-Martin. L’abbé Lannurien, ex-jésuite, qui n’avait pas prêté serment, fut appelé, au mois de septembre de l’année 1791, pour entendre la confession d’une pénitente. Ce fut un motif pour l’abbé David de le dénoncer à la municipalité comme ayant usurpé des fonctions publiques. Le conseil municipal se réunit pour délibérer sur cette dénonciation et prit, en date du 4 septembre, un arrêté, dont quelques considérants empreints d’un grand esprit de tolérance méritent d’être cités : « La municipalité considérant que la liberté non-seulement des opinions religieuses mais du culte étant décrétée, tout acte de religion pratiqué dans le particulier sans rassemblement n’est dans le cas d’intéresser en rien l’autorité civile ; Que s’il est un point sur le quel les citoyens ne doivent ni ne puissent être gênés, c’est celui de la confession, affaire absolument de confiance ; Que l’ecclésiastique, qui se prête à cet égard à ce qu’on désire de lui, n’est pas plus sous le coup d’être inquiété que le particulier qui use du droit qu’il a de l’appeler ; Que la confession ni l’administration de tout autre sacrement faite dans le particulier, ne doit passer pour fonctions publiques ; Qu’en fait de religion la loi civile ne peut reconnaître pour fonctions publiques exclusives aux ministres du culte salarié, d’autres fonctions que celles qui sont exercées dans les temples nationaux ou, si c’est au-dehors, avec les signes, les pompes et l’éclat réservé au seul culte reconnu...., déclare ne trouver lieu à donner suite à la dénonciation faite par le citoyen David ».

Les cérémonies continuèrent à s’y célébrer jusqu’au jour où la desserte du culte ayant été réunie dans une seule église, la succursale de Saint-Martin fut fermée. Alors le commissaire des guerres s’en empara, ainsi que du presbytère et de le maison de fabrique et y établit l’hôpital militaire des galeux (Délibération du 9 floréal an II). Elle garda cette destination jusqu’à l’an VIII où nous voyons qu’elle sert à emmagasiner les poudres et à loger les forçats.

A l’époque du concordat elle fut de nouveau rendue au culte et « l’autel de marbre blanc, tacheté de placards rougeâtres qui avait été déposé chez le citoyen Le Bozec, avec les deux anges de marbre blanc de Carrare, d’un assez beau travail » (Cambry. Catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère) reprirent leur ancienne place dans le choeur.

L'Eglise de Saint-Martin ne date que du XVIIIème siècle, ainsi que nous l’avons dit ; son plan d’ensemble est une croix latine terminée en hémicycle tant au chevet qu’aux extrémités du transsept, où l’on remarque des redans ou angles qui compliquent gracieusement le plan dont il s’agit.

Les deux rangs de colonnes de proportions doriques qui séparent la nef des bas-côtés, supportent une architrave modifiée et forment neuf travées principales dans le sens de la longueur de l’édifice. Quatre autres colonnes de chaque côté, disposées en retour d’équerre, ornent deux chapelles latérales contenant l’une et l’autre un autel moderne, en marbre blanc, d’un travail simple mais non dépourvu d’élégance.

A chaque côté des deux hémicycles, dont il a déjà été parlé, on remarque deux excavations ménagées dans l’épaisseur des murs avec tablettes à inscriptions au fond, et un chambranle à facettes au rebord extérieur. C’est un enfeu moderne bien réussi et son objet s’explique facilement par la vue de l’urne funéraire qu’il contient.

Encadrées entre deux pilastres, treize [Note : Quatre ou cinq d’entre elles d’une utilité très-secondaire sont bouchées] belles fenêtres à plein cintre de chaque côté, ont pour ébrasement supérieur l’arrière voussure, dite de Montpellier.

Il n’y a rien à remarquer au faîtage ou lambris de notre église, si ce n’est que ses courbures sont bien accentuées et sa disposition générale satisfaisante.

Il y a mieux à dire de la charpente, c’est un ouvrage achevé en son genre, et, le chef-d’oeuvre d’un ouvrier nommé Queynec ; à son sujet nous allons transcrire le témoignage de Cambry son contemporain : ...... « La nature a tout fait pour lui, il combine par instinct, par sentiment et sans études ; il étonne à Brest où l’on est fait aux combinaisons du génie mécanique... Queynec sait à peine le français, il ne connaît que le breton ».

En refaisant au complet leur église, l’autorité ecclésiastique aussi bien que les marguilliers jugèrent avec raison que les détails d’ornementation intérieure devaient être mis en harmonie avec la nouvelle construction, ils ne gardèrent donc de l’ancien mobilier qu’une statue en pierre. — La Vierge qui est actuellement au haut de la tour, et deux groupes représentant le Sauveur après la descente de croix dits par abréviation « Saints Sépulcres » que l’on voit encore près du choeur du côté de l’épître.

Le plus ancien de ces deux groupes peut remonter à la fin du XVème siècle et l’on peut affirmer sans crainte de se tromper qu’il a un défaut essentiel, c’est que la figure principale, celle du Christ, est complètement manquée ; vu que le sculpteur n’entendait absolument rien à la structure du corps humain.

Par contre, il a témoigné de son aptitude à rendre la naïveté des expressions ; des plis de bon style se dégagent presque toujours sous son ciseau, et il ne faut que peu de chose, à ce point de vue, pour attribuer au vieil imagier sur bois quelque valeur artistique.

En étudiant la deuxième composition sur le même sujet, nous pouvons dire qu’ici la statue du Christ, exécutée en terre cuite, a cela de remarquable que les attaches musculaires des bras et des jambes aussi bien que les genoux sont modelés avec une énergie et une précision peu communes ; le corps est d’une facture médiocre, il n’y a rien à dire de la tête, de la main droite et des pieds qui sont d’un travail étranger.

Trois autres statues accompagnent celles-ci : Sainte Véronique qui a une expression de grâce naïve bien prononcée ; la Magdeleine dont l’exécution est meilleure, mais qui cède beaucoup à Marie Salomé dont les plis sont de bon style, et la figure empreinte d’une expression de douleur profonde.

Le maître autel en marbre rouge moucheté de gris est d’un bon travail et fait valoir avantageusement les deux anges adorateurs en marbre blanc qui le décorent.

Ces deux statues se rallient à la haute sculpture et, à notre avis, ne doivent être analysées que par un sculpteur de profession d’un talent classique et régulier.

Une tradition locale rapporte que ces deux bons ouvrages étaient chargés à bord d’un navire espagnol qui tomba au pouvoir d’un corsaire français.

Deux autres statues en terre cuite, plus grandes que nature, complètent la part que le XVIIIème siècle a léguée à l’église de Saint-Martin : ce sont les statues de la Vierge avec l'Enfant et celle de Saint Martin patron de la paroisse.

Ces deux grandes figures portent bien le cachet de leur époque et ont une certaine grâce religieuse qu’une exécution plus concise aurait probablement atténuée.

L’art contemporain est principalement représenté par de nombreuses verrières dont quelques-unes sont d’une grande perfection de travail.

Celle du chevet, due au talent de M. Lobin, de Tours, représente Saint Martin en habits pontificaux ; le visage du saint est surtout remarquable par sa couleur lumineuse. Du même atelier proviennent les quatre évangélistes qu’on voit au bas de l’église, entre lesquels ressort la juvénile et agréable figure de Saint Jean.

M.J.-L. Nicolas compte aussi cinq fenêtres à Saint-Martin. Près de la sacristie, se voient Saint Joseph et Saint Pierre, encadrés dans des niches richement ornées, ayant pour pendants dans l’autre collatéral Sainte Anne et Saint Paul. De plus, on remarque dans la chapelle du côté de l’évangile, une verrière renfermant trois sujets de la vie de la Vierge ; au haut : sa Présentation au temple, ensuite son Mariage avec Saint Joseph, et au bas sa Mort.

La verrière au centre de cette dernière chapelle est une reproduction de la Vierge de Murillo ; son pendant en face de l’autre côté de l’église est une Résurrection : les deux sujets sont de la main de M. Thibaut, de Clermont, qui s’est acquitté de son travail avec beaucoup de soin.

Le Carmel du Mans est représenté ici par quatre fenêtres où sont disposés autant de sujets dans de grands médaillons ovaloïdes. Ils sont placés des deux côtés de l’église immédiatement au-dessous du transept ; le premier sujet du côté de l’est est la remise du scapulaire par la Vierge à Saint Simon Stock ; le deuxième l'Apparition du Sauveur à la Bienheureuse Marguerite-Marie ; ils ont pour pendants respectifs, l’institution du Rosaire et celle de l’archiconfrérie du Saint-Coeur de Marie. Ces quatre tableaux sur verre, exécutés avec un soin extrême se détachent sur de riches fonds de mosaïque dont le fini ne laisse rien à désirer.

Il reste encore à signaler trois verrières, l’une près de la sacristie, par M. Clech, celle-ci renferme trois médaillons circulaires, au haut le martyre de Saint-Salomon, roi de Bretagne ; au milieu Sainte Anne et la Vierge, au bas Saint Yves entre deux plaideurs. Les deux autres verrières par un artiste de Nantes sont disposées de la même manière que la précédente et contiennent aussi chacune trois médaillons : l'Annonciation, la Visitation et la Nativité dans l'une ; et trois figures d’apôtres dans l’autre.

Au bas de l’église, à droite en sortant, et dans une travée séparée se trouve la cuve baptismale dans une niche circulaire ; celle-ci est ornée dans sa concavité supérieure d’une grande coquille très-rudentée et d’une exécution aigue en rapport avec le portique qui l’entoure ; on peut dire que c’est une tentative d’association médiocrement réussie, entre le type trop indécis dit « rocaille » et la précision mécanique obtenue de nos jours.

Enfin, avant de sortir de l’église, nous dirons que l’orgue, qui est excellent, est dû au talent apprécié de M. Heyer, de Quimper ; c’est par lui aussi qu’ont été faites les orgues de Saint-Mathieu et celles de Saint-Melaine.

A l’extérieur du très-intéressant monument religieux qui nous occupe, on peut d’abord remarquer le portique tout en granit composé de deux colonnes de 0,85 cm. de diamètre, accostées de deux murs servant de pilastres ; elles soutiennent un entablement dorique avec fronton triangulaire d’environ 10m 50 de base et contiennent entre elles une belle porte carrée, ornée de trois modillons aplatis et surmontés d’une tablette disposée pour recevoir une inscription. On convient assez généralement que ce frontispice est d’un aspect massif mais imposant.

La Tour, cette annexe indispensable de toute église paroissiale, ne date à Saint-Martin que de l’année 1852 ; comme on peut le voir inscrit à sa base. C’est à M. Boyer, architecte de l’arrondissement de Morlaix, qu’on doit le plan et la direction de ce travail, aussi bien proportionné que solidement établi, sans diminution de l’élégance qu’on y reconnaît, surtout à partir de la corniche qui supporte la galerie et les quatre charmants campaniles qui l’ornent d’une manière si avantageuse.

Dans le cimetière, à droite en regardant le portique, on voit un Christ en croix, sculpté en pierre de Kersanton ; c’est un travail délicatement exécuté et une sorte de chef-d’oeuvre, si l’on considère que le sculpteur M. Jean Larhantec, de Plougonven, s’est formé tout seul à la campagne où les modèles lui faisaient défaut.

Des Prieurs et Recteurs de Saint-Martin. - 1533. Tanguy Le Barbu, prévôt du Mur. - 1581. Nicolas Fouquet. - 1594. Yves Bris. - 1596. Jean Nuz. - 1608. Yves Noblet, prieur et recteur. - 1627. Marc Spaignol. - 1628. A. de la Tinière. - 1629. Jean Prigent. - 1640. René de Poulpiquet, recteur. - 1674. M. Dreux, chanoine ; René de Poulpiquet, prieur. - 1676. Cariou et Paul, vicaires prennent les fonctions de curé, ce dernier étant décédé (Réformation). - 1682. Nicolas Lepappe. - 1684. François Mérer. - 1700. Jérôme Roussel, docteur en Sorbonne. - 1732. Etienne Le Gat. - 1735. N. Andren, transféré à Taulé. - 1759. Messire Jérôme-François de Keroullas, chanoine-honoraire de Léon. - 1769. Louis-Alexandre Expilly, licencié en théologie, né à Brest, le 24 février 1742 ; il avait étudié à Paris et pris le grade de licencié en théologie. De retour en Bretagne, il fut nommé recteur de Saint-Martin. Ayant entrepris de reconstruire son église, il y réussit en s’imposant des sacrifices personnels et en obtenant des secours des Etats de Bretagne. On le regardait comme un pasteur zélé. Député de Morlaix aux Etats-généraux, il embrassa les idées de la Révolution, il devint membre du comité ecclésiastique et s’y montra partisan des innovations. Le 13 octobre 1790, les électeurs du département du Finistère le choisirent pour occuper le siége de Quimper. Il fut le premier évêque constitutionnel qui reçut la consécration épiscopale. Cette cérémonie eut lieu dans l’église de l’oratoire Saint-Honoré, le 24 février 1791, et ce fut de Talleyrand qui le sacra évêque. On le plaça plus tard à la tête de l’administration du département du Finistère et il occupait ce poste lorsque cette administration se déclara en faveur du fédéralisme. Cette tentative n’ayant pas réussi, les Montagnards envoyèrent Expilly à l’échafaud avec les autres membres de l’administration départementale, le 21 juin 1794. Il était alors dans un dénuement complet ; il devait aux citoyennes Bougaran et Léon 200 livres qu’elles lui avaient prêtées, 15 livres pour blanchissage et 30 livres pour diverses commissions dont il les avait chargées pendant sa détention. C’est lui qui monta le dernier à l’échafaud après avoir donné l’absolution à ses compagnons d’infortune dont plusieurs l’avaient choisi pour confesseur. On dit qu’à ce moment suprême il s’écria : « Je vois les cieux ouverts » ; d’autres témoins affirment qu’après le prononcé de la sentence du tribunal révolutionnaire, il dit : « C’est beaucoup de paraître devant le tribunal des hommes et devant celui de Dieu dans la même journée ».  (Voir Le Vot, Brest, sous la Terreur). - 1790. Michel David, assermenté. - 1802. T.-Yves Costiou. - 1805. J. Guerlesquin. On raconte qu’au commencement de la Révolution, Expilly l’engageait à prêter serment à la Constitution et lui disait : « Mais, comment ferez-vous pour vivre? — Et vous, M. le Recteur, lui répondit-il, comment ferez-vous pour mourir ? ». - 1809. Louis Tanguy. 1819. - Yves Moal, chanoine-honoraire de Quimper. - 1857. Joseph Guéguénou, missionnaire apostolique. 

Parmi les procureurs nobles ou marguilliers, nous citerons : - en 1672, Hamon de Kergré ; - en 1724, Laurent-François Provost de Boisbilly ; - en 1737, Le Gris Duclos ; - en 1740, Bordier ; - en 1741, Pierre-Louis Pitot ; - en 1742, Vilhery de Kerangal. Il fut reporté à l'Assemblée qu’il refusait de servir, sur quoi le corps politique assemblé, le 4 janvier, délibéra qu’il était d’avis : « que le Sr Vilhery de Kerangal, employé aux devoirs, fût exclu des fonctions de marguillier d’honneur et procureur noble de ladite paroisse, s’en étant lui-même reconnu incapable, et, en son lieu et place, l'Assemblée a prié M. Pitot de vouloir bien faire la quête, pendant cette année, et la recette des deniers à la Saint-Michel prochaine : ce que M. Pitot a accepté. L’Assemblée a aussi prié M. le Recteur de vouloir bien donner lecture de la présente délibération au prosne de la grand'messe de dimanche prochain » ; - en 1744, Boutin de la Bazinerie ; - en 1747, Mathurin Cornic ; - en 1753, Guillaume-Jean-Baptiste Barazer de Lannurien ; - en 1767, Pierre-Louis Pitot Duhellès ; - en 1768, Joseph David de Kerillis.

Chapelle de Notre-Dame-des-Vertus, de Saint-Augustin, de Sainte-Magdeleine, de Notre-Dame-de-Lourdes, et de Saint-Joseph.

Il existait à Morlaix, avant la Révolution, une chapelle qui portait le nom de Notre-Dame-des-Vertus. Le père Cyrille Le Pennec, qui a fait l’historique de toutes les chapelles de l’ancien évêché de Léon, lui consacre ces quelques lignes : « Dans l’un des faux-bourgs de la ville de Morlaix, nommé Bourret, qui est compris dans le ressort du diocèse de Léon, l’on peut visiter la belle petite chapelle de Nostre Dame des Vertus, bastie tout auprès de l'Eglise priorale de Saint-Martin ; elle fut commencée, le 25 de mars, le jour de l'Annonciation de la Vierge ; sacrée, l'an 1445, et fut bénite et consacrée par reverend père en Dieu frère Louis de Cambout, Evesque titulaire d'Annenets, suffragant de Cornouaille, le second dimanche d’aoust l’an de grace 1556. Cette chapelle est fort fréquentée par les Morlaiziens : ce qui témoigne assez clairement que la sainte Mère de Dieu est très-favorable à l’endroit de tous ceux qui l’honorent en ce lieu » (Vie des Saints de Bretagne, par Albert Le Grand, édition Kerdanet, page 501). Elle était située dans la partie nord du cimetière, près de l’entrée du perron qui donne sur la place. Dans sa crypte on voyait un saint sépulcre qui doit être celui qu’on a placé à droite du choeur de l’église paroissiale et dont nous avons fait la description précédente. Elle n’existe plus aujourd’hui.

La chapelle de Saint-Augustin devait être très-ancienne, car il en est fait mention dans l’acte d’investiture du prieuré de Saint-Martin, daté de 1128. Elle jouissait d’un revenu de soixante livres et avait un gouverneur, nommé par la ville et pris dans le corps de la Communauté. Bâtie sur la hauteur qui domine la rive gauche du Keffleut, elle était d’une construction fort simple et n’offrait rien de remarquable. Le quartier où elle était située porte encore aujourd’hui le nom de Saint-Augustin. Elle existait encore dans les premières années de la Révolution.

Le même acte de 1128 parle aussi de la chapelle de Sainte-Marie-Magdeleine qui fut annexée au prieuré par Galon, évêque de Léon. On croit qu’elle s’élevait sur l’emplacement d’une petite chapelle du même nom qui se trouve à environ six cents mètres de la ville, près de l’ancienne route de Saint-Pol-de-Léon ; mais, nous n’avons aucune certitude à ce sujet.

La chapelle de Notre-Dame-de-Lourdes a été construite, au haut de la rue Courte de Bourret, en 1874, sous la direction de M. Guéguénou, recteur de Saint-Martin, pour la société des jeunes ouvriers. C’est une élégante chapelle gothique dans le style du XIIIème siècle, l’intérieur est bien éclairé et d’un aspect gracieux dans sa simplicité. On remarque dans l’arcade du chevet la statue de la Vierge, placée dans une grotte de rocailles imitée de celle de Lourdes. Cette grotte est éclairée par un jour d’en haut qui produit un charmant effet d’optique. Dans les surfaces ogivales des côtés, on voit deux tableaux dont les sujets sont appropriés à la destination particulière de ce sanctuaire. Du côté de l’évangile, c’est « Jésus enfant dans le ménage de Nazareth ». L’ensemble en est satisfaisant ; la mère occupée à filer regarde avec tendresse son jeune enfant qui tient en main un instrument de travail. L’enfant divin semble vouloir prouver par son exemple que la loi du travail à laquelle Dieu a soumis tous les hommes est une loi essentiellement morale, le principe de toutes les vertus, la source des jouissances les plus pures. Avec le travail qui fortifie le corps, qui étend l’intelligence, l’enfant est maître de son avenir et n’a pas à redouter la misère : la figure de saint Joseph à son établi complète ce sujet. Son pendant de l’autre côté est : « Laissez venir à moi les petits enfants ». La figure du Christ respire la bonté et plusieurs de ces visages enfantins qui l’entourent sont d’une expression gracieuse.

La chapelle de Saint-Joseph, construite par M. Philippe Guyomar, entrepreneur, d’après les dessins de M. Edouard Puyo, architecte, s’élève au bas de la Ville-Neuve : elle a été bénite par Mgr. Sergent, évêque de Quimper, le 14 décembre 1865. On arrive à la chapelle par un escalier entrecoupé de trois paliers. La façade en granit se compose de deux parties : on voit d’abord un portail de forme ogivale, orné de quatre colonnettes avec chapiteaux à feuilles d’acanthe de fantaisie ; les tympans sont décorés de quintefeuilles. La quatrième colonnette, placée à l’extérieur supporte un piedestal d’où partent les rampants qui encadrent le portique avec retour formant bandeau à droite et à gauche. Dans le portail est encadré un oculus découpé en quintefeuilles. Ensuite au-dessus des rampants commence une belle fenêtre en ogive prolongée du XIIIème siècle ; elle est accompagnée de deux autres de proportion inférieure, séparées entre elles et encadrées par des colonnes d’un bon relief. A la hauteur des chapiteaux sont dessinés deux modillons d’où partent les traits d’une ogive en arcature. Toute cette seconde portion est encadrée entre deux murs verticaux ordinaires, qui sont terminés par des rampants rectilignes. A la naissance de cette portion verticale sont placés deux piedestaux en encorbellement qui attendent encore leurs statues. La façade couronnée par une niche, terminée en pinacles, porte une statue de saint Joseph. L’intérieur de la chapelle composé de cinq travées, — en laissant de côté celle du chevet, — qui forment un trapèze, est éclairé par onze fenêtres ogivales d’une forme élancée ; la chapelle est ainsi toute gaie de la lumière qui l’inonde, et qui lui donne cette heureuse physionomie d’une époque amoureuse d’air et de clarté. Au-dessus du maître-autel, qui est d’un joli gothique, on a placé la statue du patron du sanctuaire, dans une élégante niche éclairée par le haut. Six médaillons sur fond de mosaïque retracent les principaux épisodes de la vie de saint Joseph. Les murs sont ornés de peintures à fresque, dues au pinceau de Yan Dargent ; elles commencent à la naissance des ogives et sont placées à droite et à gauche des fenêtres. Au-dessus de l’autel l’artiste a peint deux anges en contemplation ; ils sont vêtus d’une longue draperie peu flottante et faite de « chic », comme on dit en style d’atelier. La première figure à gauche est celle de saint Pierre. Le pécheur vêtu d’une tunique rose et d’un manteau vert tient une houlette pastorale à la main et s’appuie sur un piedestal : ce n’est pas dans cette mise printanière et légère qu’on se serait représenté celui à qui le Christ a dit : « Pais mes brebis ». Son correspondant de droite est saint Paul dont la draperie jaune est d’une bonne exécution, mais la main qui tient l’épée est trop petite. Les deux autres travées sont occupées par les quatre évangélistes qui mériteraient tous nos éloges si l’artiste n’avait eu l’idée de placer sur leurs têtes les animaux mystiques aux formes traditionnelles consacrées par la symbolique chrétienne. Puis viennent saint Jude, saint Thomas, saint André dont la tête est d’une belle expression, saint Philippe, saint Jacques le Mineur, d’une pose naïve et saint Barthélemy : quelques-unes de ces peintures sont traitées avec une ampleur, une force et une richesse de couleur qui dénotent un peintre de talent. Au-dessous de cette zone, dans la travée centrale, l’artiste a représenté un grand sujet. Le vieillard Siméon, accompagné de jeunes lévites, élève dans ses bras l’enfant Jésus et entonne son cantique Nunc dimittis en présence de la Vierge et de saint Joseph. Ici les défauts l’emportent sur les qualités. Si le corps de l’enfant Jésus est bien modelé, si les jambes sont d’un dessin correct et d’un travail délicat, la tête du vieillard est trop longue depuis le sommet du front jusqu’au menton, et ce front déprimé n’est pas celui d’un prophète. Il y a aussi abus de couleur rouge ; rouge est la tunique des acolytes, rouge la robe de la Vierge, rouges encore sont les colonnes du temple. Enfin deux autres sujets, la Fuite en Egypte et l'Intérieur de la sainte Famille décorent les parois de la tribune. Ce n’est pas dans ces peintures faites à la hâte qu’il faut chercher Yan Dargent ; son oeuvre vraiment artistique vous la trouverez à la cathédrale de Quimper où l’ensemble de ses travaux est grandiose et force l’admiration (J. Daumesnil).

Ville de Morlaix - Bretagne Voir Histoire des monuments religieux de la paroisse de Saint-Martin à Morlaix.

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