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Chapelles de la cathédrale de Nantes |
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CHAPELLES DE LA NEF
Note : Nous étudierons les chapelles dans l'ordre des travées, haut en bas de la nef latéral Sud, et de bas en haut de la nef latérale Nord.
Les chapelles ouvertes sur les collatéraux nous permettent de suivre l'évolution des goûts artistiques, au cours du XIXème siècle. Dans le haut du bas côté nord, la chapelle Saint-Jean présente une décoration de style Empire. Dans le bas, les chapelles des fonts-baptismaux et de saint Martin sont conçues dans un style classique sévère et froid. Dans les autres chapelles, le romantisme essaie de ressusciter le style gothique, inhabilement copié tout d'abord, et mélangé aux ornements gréco-romains, puis mieux traduit, tout en demeurant maniéré et sans vigueur.
Chapelle
de Saint Clair. —
Le tableau qui surmonte l'autel,
Saint Clair rendant la vue aux aveugles, est une oeuvre remarquable d'Hippolyte Flandrin. Cette toile
caractérise parfaitement la manière de cet artiste, d'inspiration
Chapelle de Saint-Donatien et de Saint-Rogatien. — Au dessus de l'autel un beau tableau, de l'artiste nantais Wauchelet (1839) représente le martyre des deux saints étendus sur les chevalets. Lui faisant face, une copie du tableau de Lesueur, par Blondel, peintre nantais : Saint Gervais et saint Protais conduits au supplice.
Chapelle de Saint-Félix. — L'autel de marbre est décoré d'un bas-relief de Grootaërs. Dans la boiserie hideusement découpée en dents de scie, sont encadrés des panneaux peints sur toile et d'assez bonne facture. Ces peintures, oeuvre de Sotta, représentent, de droite à gauche, le Christ, les évangélistes et les prophètes, séparés par des anges. La chapelle fut ordonnée d'après les dessins de l'architecte Liberge, et l'autel, sculpté par Chatelu.
Chapelle de Saint-Martin. — L'autel, oeuvre des frères Peccot (1811), est couronné d'un retable grec supporté par deux colonnes encadrant une crucifixion. La Vierge à l'enfant qui orne le mur du fond, est une oeuvre de Doussault (XIXème siècle).
Chapelle
des fonts baptismaux. — Sous le fronton grec, qui fait pendant à celui de la
chapelle de Saint-Martin, l'on voit une bonne copie du Baptême de Notre-Seigneur par l'Albane : cette copie est de Donné. — En face, le
triptyque de
Chapelle de Saint-Gohard. — Le rétable de l'autel encadre une toile de grande allure, d'Edouard Jolin (1852), représentant le saint évêque assassiné à l'autel par les Normands. En face, une bonne toile encore : saint Charles Borromée communiant les pestiférés, par de Soria (fin du XVIIIème siècle). Les sculptures de l'autel sont de Thomas Louis.
Voir
"Vie
de Saint-Gohard
".
Dans cette même chapelle on a déposé une portion de dalle funéraire qui porte l'inscription suivante : « Ci-git messire Guillaume Rouxel, chanoine de Nantes, qui fonda en cette chapelle de Saint-Guillaume quatre messes o notes et décéda le 16 octobre 1521. Dieu en aie l'âme ! » — La chapelle de Saint-Guillaume était une des chapelles absidales de la cathédrale romane : elle était située du côté de l'épître (Note : Ce Guillaume Rouxel avait été recteur de Saint-Cyr en 1482 et recteur de Treillières en 1510).
Chapelle de la Bienheureuse Françoise d'Amboise. — On y remarque de belles boiseries, un autel conçu avec goût, mais de lignes un peu molles. La verrière, très épaisse, oeuvre de M. Denis (1860), retrace les scènes principales de lia vie de la Bienheureuse [Note : Les scènes représentées sont celles-ci : 1) Première communion de la Bienheureuse ; 2) Son mariage ; 3) Son couronnement ; 4) Françoise priant devant le tombeau de son époux Pierre II et protégée par ses Bretons contre le roi Louis XI qui voudrait la conduire à la cour de France ; 5) Prise d'habit de Françoise ; 6) Sa mort]. Au mur du fond de la chapelle se voit le tableau d'Erard, une Dation des Clefs, qui ornait le rétable du maître-autel du XVIIème siècle. Avouons d'ailleurs qu'il est franchement mauvais : le Christ, au geste précieux et faux, semble esquisser un pas de ballet.
Chapelle de Saint-Jean-Baptiste. — L'autel est ici remarquable : en marbre polychrome, il est de même facture que le maître-autel et demeure, comme lui, un beau type de style Louis XV. Son rétable de bois peint est couvert d'ornements, les uns XVIIIème siècle, les autres Empire. Encadrée dans une majestueuse ordonnance classique, une toile de Lemoine (XVIIIème siècle) représente Saint Jean-Baptiste prêchant : le modelé en est savant, les couleurs harmonieuses, mais l'inspiration religieuse en est absente. Une copie flamande du XVIIIème siècle, une Adoration des Mages, couvre le mur du fond ; elle n'est pas sans valeur, malgré son genre mignard et un peu théâtral.
Une belle
verrière moderne, de Dideron, éclaire la façade du transept nord. Elle est
d'une tonalité délicate et représente les principaux saints protecteurs de l'Eglise
de France groupés autour de la Vierge. La baie vitrée qui surmonte le
portail est aussi garnie de belles grisailles.
De nombreux tableaux décorent cette partie du transept : un Ensevelissement de la Vierge, de Van den Berghe (1837), où l'on remarque un bel effet de lumière projeté sur l'attitude profondément religieuse des personnages. Le Moïse voisin est de Sotta père, qui fut l'un des maîtres d'Elie Delaunay, et le grand-prêtre qui lui fait pendant, est de Donné. Le David est une bonne copie d'une oeuvre du Dominiquin, par Vidal. Quant au saint Clair, d'un auteur inconnu, il n'offre que peu d'intérêt.
Deux tableaux ornent le bras sud du transept : l'un, de Donné, représente la Tempête apaisée : le geste languissant du Christ, l'attitude étrange de quelques apôtres en font une toile médiocre qui fut pourtant admirée au Salon de 1837.
L'autre tableau — une Dation de Clefs, — est une copie de Poussin par Vidal : elle ne retient guère les regards.
Le long
du mur du pignon sud, se voit un haut-relief en bois peint, encadré d'une
construction architecturale. C'est une charmante petite Vierge à l'enfant, de
la fin du XVème siècle, connue sous le nom de Notre-Dame-de-la-Délivrance.
Elle est accostée de deux anges qui déposent sur sa tête une couronne royale.
Au centre du fronton apparaît Dieu le Père ; une statuette de saint Michel écrasant
le dragon,
et deux figurines d'enfants, surmontent les pinacles (Note : Ce panneau sculpté fut longtemps dressé contre le mur
extérieur d'une
maison, dans la cour Gaillard, 15, rue des Carmes. La Vierge peut être plus récente
que le cadre ; sa couronne est une reconstitution. Elle fut transportée dans
la cathédrale au début du XXème siècle. Peut-être avait-elle appartenu jadis
à la chapelle des Carmes ? Cf.
Chanoine Durville : le Vieux Nantes, t. II, p. 80
De l'autre côté de la porte du transept, une plaque de marbre rappelle le souvenir des soldats de l'armée britannique tombés pendant la guerre de 1914 ; ses tons crus et ses ors s'harmonisent assez peu, du reste, avec la pierre grise de la cathédrale.
Tout près
de cette plaque de marbre, une modeste inscription indique l'endroit où l'on
a déposé les ossements de Françoise de Dinan, décédée en 1499 (Note :
Françoise de Dinan, née en 1436, épousa, en 1450, Guy XIV de Laval qui mourut
en 1486. Elle avait été gouvernante des enfants du duc François II, spécialement
de la future reine Anne de Bretagne. Elle fut enterrée au milieu du choeur
des Jacobins ; son tombeau fut découvert en 1904, quand on démolit la
chapelle. Ses ossements, respectueusement recueillis, furent à bon droit déposés
près du tombeau de François II. Cf. Catalogue du musée lapidaire, par le
Chanoine Durville, p. 119).
CHAPELLES DU CHŒUR
Chapelle
du Sacré-Coeur et du Saint-Sacrement. —
(première chapelle du côté Nord). Cette chapelle comprend deux travées. Son principal ornement est une
toile du peintre nantais Delaunay, élève d'Hippolyte Flandrin : la Communion
des Apôtres, oeuvre d'un sentiment très juste et d'une piété touchante.
Notons aussi un Sacré-Coeur de Sotta, et une descente de Croix. L'autel moderne
en pierre blanche est du sculpteur Perraud. Les verrières nous montrent
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Chapelle de Saint-Yves. — Décidée dès 1895, cette chapelle ne fut inaugurée qu'en 1918. L'autel et la statue sont d'un sculpteur nantais, M. Perraud. Bien que la table ne soit pas logiquement supportée, cet autel offre un aspect agréable par la richesse de ses détails : dentelle de pierre suspendue à la table, pinacles élancés, contre-courbes élégantes, etc. Sur le retable, dans un semis d'hermines, se détachent les armes des Hélory ; la porte du Tabernacle est ornée d'une croix fleurdelysée. La statue, bien drapée, à la pose naturelle et simple, ne manque pas de grandeur et de dignité.
Voir aussi
" La
chapelle Saint-Yves de la cathédrale de Nantes
".
Chapelle de Saint Louis. — Cette chapelle est dépourvue de vitraux et d'ornementation. L'un des deux reliquaires contient le chef de la bienheureuse Françoise d'Amboise.
Chapelle de Saint Joseph. — Les verrières représentent le Mariage de Saint Joseph et de la Sainte Vierge, l'atelier de Nazareth et la Mort de Saint Joseph, assisté de Jésus et de Marie. L'autel de marbre blanc, est d'un style brillant mais un peu précieux. On pourrait faire la même remarque au sujet des autels des deux chapelles suivantes qui ont avec lui une grande ressemblance. Le Christ agonisant, en marbre de Carrare, du sculpteur nantais Vallet, offre une belle expression de douleur : il ne semble déposé là que provisoirement.
Chapelle de la Vierge. — Dans les vitraux, oeuvre de M. Hirch, la Nativité de Notre-Seigneur, l'Assomption, la Vierge présentant le scapulaire et le rosaire. Une statue dorée de la Vierge, d'allure gothique, accostée de deux anges, domine l'autel. Les murs se tapissent de fines boiseries de chêne.
Chapelle de Sainte Anne. — Dans les verrières, se voit Sainte Anne présentant au Temple et instruisant la Vierge-enfant ; sainte Anne invoquée par des personnages à genoux, figurant la ville de Nantes et la Bretagne. Les boiseries sont de même style que dans la chapelle précédente.
Chapelle de Saint Vincent de Paul. — Les vitraux retracent quelques épisodes de la vie du saint, pendant l'œuvre des Missions ; siégeant au conseil de conscience près de Mazarin et d'Anne d'Autriche ; se dévouant au soin des malades, des vieillards, des enfants abandonnés. Une statue un peu vulgaire de saint Vincent de Paul orne l'autel. Deux autres représentent le bienheureux Jean Perboyre et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Chapelle de Notre-Dame-de-Pitié. — Cette chapelle fait le pendant de la chapelle du Saint-Sacrement, et, comme elle, comprend deux travées. Elle renferme un beau spécimen d'autel à retable, de style Louis XIII, oeuvre de Tugal Caris (1656). Le retable est surmonté d'une statue de Vierge douloureuse et encadre un Christ en croix, attribué à Lebrun, d'un effet saisissant. Lui fait face une bonne copie du Lavement des pieds, de Coypel, d'allure quelque peu fastueuse et solennelle. Dans les vitraux, saint Paul renversé sur le chemin de Damas et prêchant devant l'Aréopage. Près du mur, une belle monstrance de la Sainte-Face, avec un fac-simile d'un des clous de la croix.
(J.-B. Busson et D. Duret - 1933)
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