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PIRMIL

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Origines. — Tour de Pirmil, faits historiques. — Quelques noms illustres. — Pirmil en temps de guerre. — Plan de la citadelle de Pirmil. — Pont de Pirmil — Pêcheries. — Pont Rousseau. — Côte Saint-Sébastien. — Ports. — Magasins.

Origines.

Le nom de Pirmil (en latin Pilameium) s'est successivement et indistinctement écrit Pilemil ou Pilemy ; Piremil ou  Piremy ; et enfin Pirmil. Il vient plus probablement des deux mots latins pila milliaria qui signifient : borne millière. On désignait ainsi la limite où venaient converger et aboutir les voies romaines. Il est donc à présumer qu'à l'endroit où fut bâtie la tour il y avait, ou il y avait eu autrefois, une pila milliaria (par abrévation pil .... mill ..) et que le lieu en conserva le nom qui se transmit à l'édifice.

Nantes : le quartier Saint-Jacques et le vieux pont de Pirmil

Tour de Pirmil.

Après la mort de Charles de Blois, tué à la bataille d'Auray, le traité de Guérande, signé le 12 avril 1365, reconnut sous le nom de Jean IV, le comte de Montfort, maître de la ville de Nantes. 

Immédiatement, Jean IV envoya, à Nicolas Bouchard amiral de Bretagne, l'ordre de construire une forteresse à Pirmil, pour défendre Nantes, du côté des ponts ; et pour tenir en respect la ville elle-même. « La situation de la tour, au point de jonction des voies romaines de la rive gauche de la Loire, fait supposer à M. Bizeul qu'elle avait une antiquité beaucoup plus reculée, et que l'amiral Bouchard, n'aurait fait que la relever et la compléter » (Note de M. de Wismes).

Nantes : les restes du château de Pirmil

Contre Nantes, au nord, était dirigée la grosse tour dite : tour de Dieu ; contre le Poitou, à l'ouest et au Sud, étaient la tour de la Sèvre et la tour de l'Amiral.

La tour de Pirmil fut érigée en capitainerie par Jean IV, en faveur de l'amiral Nicolas Bouchard qui l'avait construite.

Faits historiques.

— 1381 : La tour fut attaquée plusieurs fois par les armées du roi de France, notamment par Du Guesclin qui s'en empara, sur les ordres de Charles V, pour punir Jean IV de son alliance avec les Anglais. La même année, par le traité de Guérande, la tour de Pirmil fut rendue au duc.

— 1399 : Jean IV décide que les dépenses d'entretien que la ville faisait pour le château de Pirmil et des ponts de la Loire, seraient prélevées, sur le blé, le sel et les vins, et qu'elles seraient payées suivant l'avis du capitaine et des principaux bourgeois (Histoire et Géographie de la Loire-Inférieure, par Orieux et Vincent, p. 370).

— 1399 : Lorsque Jean V succéda à son père, sa mère Jeanne de Navarre possédait en douaire, Pirmil (Histoire et Géographie de la Loire-Inférieure, par Orieux et Vincent, I, p. 199).

— 1474 : La revue de l'armée, pour les nobles et les sujets de la rive gauche, se fait à Pirmil, au lieu de se tenir à Saint-Philbert (Histoire et Géographie de la Loire-Inférieure, par Orieux et Vincent, II, p. 98).

— 1552 : Le sire de Laval, gouverneur de Nantes, avait 150 livres, comme gouverneur de Pirmil. Il faisait occuper ce fort par un capitaine de son choix.

— Au XVIème siècle, pendant les Guerres de Religion et les divisions de la Ligue, la citadelle de Pirmil rendit de grands services à la ville de Nantes.

— 1558, 27 avril : A son voyage à Nantes, Henri IV nomme les dignitaires suivants, pour la citadelle de Pirmil : Capitaine continué, Sébastien Viau. Lieutenant, Julien Bureau ; Enseigne, Mathurin David (Travers, II, 109).

Le roi craignait des trahisons et choisissait ses hommes.

— 1568, 30 mai : Charles IX ordonne à la ville de Nantes de fournir le logement et la nourriture à 20 hommes ordonnés à la garde des ponts et de la tour de Pirmil, et d'y construire des ponts-levis, s'il est besoin (Travers, II, 404).

— 1570, 21 octobre : Un parti de calvinistes parut à Saint-Sébastien, mais le canon du château l'obligea de se retirer au plus tôt (Travers, II) [Note : Etait-ce seulement le bruit du canon qui les effrayait ? car, nous hésitons à croire que la portée des canons fût alors aussi longue].

C'était quelques semaines avant la publication de l'édit de pacification qui fut publié le 28 novembre.

Quelques temps après, les Etats de Bretagne (Travers, III) qui se tinrent à Nantes, demandèrent à Louis XIII, alors dans la ville, de faire démolir la tour de Pirmil ; cette demande ne fut pas accordée, le Roi ne se croyait pas assuré de l'entière soumission des Huguenots.

Cette appréhension était fondée, car en janvier 1625 de nouveaux mouvements des révoltés jetèrent l'alarme dans la ville. Les 5, 6 et 7 de ce mois on organise une garde de sentinelles de batteries à la tête du pont de Pirmil, du côté de Pirmil et en aval du pont.

C'était la dernière tentative des protestants ; leurs forces s'épuisaient. Aussi, l'année suivante, quand les Etats de Bretagne demandèrent le démantèlement de la citadelle, ils l'obtinrent cette fois.

— 1643 :  Le seigneur Maréchal de Meilleraye, capitaine de Pirmil et gouverneur des villes et château de Nantes, est nommé gouverneur de Bretagne.

— 1742 : Les habitants de Pirmil voulurent former une seconde compagnie de Papegaults [Note : C'est François II, duc de Bretagne, qui en 1468 établit l'exercice du Papegault. C'était une cible représentant un perroquet (esp. papagallo) ou un oiseau. La jeunesse s'y formait au tir de l'arquebuse et de l'arbalète. Les plus habiles obtinrent pour récompense l'exemption des impôts pendant un an, et le privilège de vendre une quantité déterminée de vins nantais, sans payer de droits : 20 pipes. En 1534, le nombre des pipes exemptes fut porté à 30] à ce qui leur fut sévèrement interdit par ordonnance de M. le marquis de Brancas, gouverneur de la ville de Nantes et de la tour de Pirmil. Il l'était encore en 1757.

— 1793 : Des postes avancés furent créés à Saint-Jacques et à Pont-Rousseau qui fut fortement armé, pour s'opposer à l'entrée à Nantes de l'armée vendéenne. Le 27 juin de la même année, Charette quittant Legé, vint pour attaquer Nantes par Pont-Rousseau ; et Lyrot, de la route de Clisson, menaçait Saint-Jacques. Le 29 juin à 2 heures du matin, Charette, des hauteurs de Rezé, et Lyrot, de Clisson, commencèrent l'attaque. Les canons de Charette battaient le quartier de la Fosse et les ponts, pendant que Lyrot lançait vivement ses hommes, pleins d'ardeur, sur les obstacles de Saint-Jacques et leurs valeureux défenseurs. Les postes de Saint-Jacques et de Pont-Rousseau résistèrent fort bien à la division de Lyrot et de Charette (Histoire et Géographie de la Loire-Inférieure, par Orieux et Vincent, I, p. 425).

— 1839 : Le gouvernement ordonna d'abattre la tour de Pirmil, (celle de l'Amiral, la seule qui restât) pour l'élargissement de la place et l'établissement d'une cale descendant à la Loire.

Le géant n'était déjà plus qu'une ruine couronnée de lierre. Il disparaissait comme tant d'autres témoins du passé, sous le nivellement quelquefois nécessaire, mais souvent inintelligent de ce siècle plus passionné pour ses aises que pour les souvenirs glorieux des ancêtres.

Nous partageons la noble indignation de M. Bougouin, que nous venons de résumer. Ne pourrait-on pas, en effet, avec un peu de bonne volonté et de talent, concilier les exigences des temps présents avec le respect des gloires du passé ?

Quelques noms Illustres.

Nous devons mentionner pour mémoire, des noms chers à la ville de Nantes, que nous trouvons sur la liste des capitaines de la citadelle de Pirmil : de Rosmadec, d'Estrées, de Montesquiou, de la Ferronays, de Brancas.

Il convient également de rappeler, que le cardinal de Richelieu fut capitaine de la tour de Pirmil, en même temps que « capitaine et gouverneur des ville et château de Nantes »

Depuis le milieu du XVIIIème siècle, la capitainerie de Pirmil devint un titre purement honorifique.

Pirmil en temps de guerre.

On nous saura gré de citer une page (Archives départementales, S. J. Verger, p. 196) qui fera entrevoir le mécanisme administratif mis autrefois en usage, pour réunir, en temps de guerre, les forces vives de la ville de Nantes et des faubourgs.

— 1562 : Le capitaine averti par le (illisible) Roi et Monseigneur le gouverneur, que les ennemis du royaume sont proches de ce pays, ordonne que les habitants se munissent d'armes et de vivres, et que ceux qui ne pourront le faire, sortent de la ville. Les habitants sont requis de se munir de harquebutes (arquebuses) piques et hallebardes. Les fabriqueurs de Paroisse doivent faire déclaration des demeurants, et de ceux qui ont puissance de porter les armes, et de quelles armes ils sont garnis. Ils ont donné commission au trompette de ville, de prévenir les habitants de Pont-Rousseau, Vertay, Pirmil, de se munir de hallebardes, piques et harquebutes, et, même ceux qui ont puissances en bien, d'avoir corsellets pour être prêts, demain, et de se réunir au lieu qui leur sera assigné, après que la trompette et le tambourin auront sonné pour le service du Roi et garde de la ville. Les habitants de ville se rendront mardi prochain au château, en armes, pour y nommer des capitaines, centeniers, cinquantainiers, dizainiers. Mgr le capitaine exhorte et supplie les gens d'Eglises de soy équipper d'armes en leurs maisons, et vivres pour trois mois. Ils demandent temps pour en communiquer avec leurs confrères. Il leur est accordé temps jusqu'à Jeudi. Les gens d'Eglise remontrent que leur état n'est pas de porter les armes, ce qui leur est défendu par les canons. Néanmoins, étant en péril, ils doivent faire leur devoir comme les autres habitants ; ils tiendront leurs maisons garnies d'armes. Il a été trouvé en cette ville et faubourgs de Nantes sur les cotes des paroisses 2,310 hommes bons et capables de porter et soutenir armes, quand besoin serait, sans compter les collèges religieux.

Plan de la citadelle de Pirmil.

Il existe, au musée archéologique de Nantes, un plan en élévation, très soigné, de la citadelle de Pirmil. A quelle époque a-t-il été fait ? Est-ce de visu ou d'après des descriptions et des plans écrits ? nous l'ignorons. En toute hypothèse, il paraît bien compris, et si bien en harmonie avec les données recueillies çà et là qu'il nous a paru digne d'être signalé, et au besoin étudié.

Pont de Pirmil.

C'est avec plaisir que uns prions nos lecteurs de recourir à la monographie des ponts de Nantes écrite par notre aimable et érudit collègue, M. le baron de Wismes. Nous ne relaterons ici que ce qui regarde les ponts jusqu'au bras de la Madeleine exclusivement.

Nantes : le Tour et le Pont de Pirmil

Soit dit en passant, la surveillance des ponts de Nantes fut confiée à un fonctionnaire spécial que nous voyons en 1435, lors de l'inauguration de la première mairie à Nantes, émarger au budget municipal sous le nom de garde et gouverneur des Ponts

— 1481 : Le dernier jour de mai, la ville donne l'ordre au miseur de rabattre 12 livres 10 sous, sur les 200 livres montant de la ferme de passage des ponts de Nantes et de Pillemil, en considération des pertes qu'a éprouvées le fermier en ne jouissant pas de sa ferme, les jeudi, vendredi et samedi, dimanche et lundi d'avant Pâques, à cause du pardon général et des dévotions de la ville qui avaient attiré une immense multitude de personnes (Archives de la mairie).

— 1539 : La ville fait relever le pavé du boulevard de Pirmil, ce boulevard étant distinct de la citadelle (Travers, II, 312).

— 1552 : Il n'y avait encore aucun pont qui fût en pierre ; la ville fit de grands achats de bois pour leur entretien (Travers, II, 330).

— 1556 : Le ville demande à l'état six moulins pour Pirmil, mais elle est refusée ; on en accorde deux pour la Saulzaie (Travers, II, 341).

— 1558 : Le pont de Pirmil fut emporté par les glaces et réparé, il en fut ainsi en 1564 ; et en 1566 la ruine fut complète (Travers, II, 392).

— 1565 : La ville commence à le faire construire en pierres. L'ouvrage dura 20 ans et fut payé an moyen de deniers d'octroi sur toutes les marchandises (Travers, II, 380).

Pendant les réparations souvent longues des ponts de Nantes, la ville était tenue de procurer le passage gratuit des voyageurs, comme on le voit dans un arrêt du parlement siégeant à Nantes en 1557 ; mais comme la ville avait grand besoin d'argent pour de pareilles entreprises, elle obtint du Roi, par lettres patentes données à Châteaubriant le 26 (28 ?) octobre 1565, de prendre pour le passage, quand les ponts sont en réparations, les droits suivants : 1 denier par homme et 2 deniers pour un homme et un cheval.

— 1573, juin : Lettres patentes du Roi, à MM. de la communauté, de faire bâtir deux moulins à eau, en faisant construire leurs ponts de Pirmil ; à la charge de payer un cens ou rente d'un écu d'or sol, par chaque moulin, au domaine de Sa Majesté. Le revenu d'un moulin sera employé à leur entretien, et le surplus aux affaires de la ville.

D'après ces lettres, la chambre des comptes appela des experts et descendit sur les lieux. Elle décida que les ponts seraient achevés sur les plans du premier travail, et que les arches qui restaient à bâtir, seraient bâties sur pilotis et faites en pierres. Les pilotis seront garnis de fer acéré d'acier et enfoncés avec l'engin qu'on appelle mouton. Quant aux moulins, l'un sera placé près de celui du chapitre et l'autre au pont de Rousseaulx.

Pierre Heudes (Titres de la ville de Nantes, archives de la mairie) architecte conducteur desdits ponts fait remarquer que les pilotes ne pourront entrer dans cet endroit où il y a du roc. Il est d'avis qu'à cause de cela, il conviendra mieux de construire ce pont en bois ....... viennent ensuite les avis de plusieurs autres hommes de l'art, architectes ou maçons.

Dans son incertitude, la chambre ordonne de faire l'essai du pilotis et elle se décidera ensuite (Archives départementales, f, g, n°9).

Cet excellent conducteur des travaux des ponts ne recevait par an, de ce chef, que 500 livres.

— 1579 : De nouveau, les glaces l'emportent. En 1580, dit Guépin, on s'occupait activement d'achever les ponts, malgré les dommages de l'hiver. On employa alors des moutons de bronze du poids de 700 livres. On employait cette matière, de préférence, attendu qu'elle ne coûtait que deux sous la livre (Histoire de Nantes, par Guépin).

— 1589 : On accéléra le travail des ponts de Pirmil, dans la crainte de voir les calvinistes, établis à Clisson, envahir la ville (Travers, III, 22).

— 1591, 22 août : On met tous les maçons et tous les manœuvres qui travaillent au pont du Pirmil à aider ceux qui construisent la casemate de la douve de Saint-Pierre, placée entre le boulevard Saint-Pierre et la tour Chauvin (Travers, III, 58).

Cette fois les ponts tinrent bon, pour un temps du moins assez long.

— En 1614, 9 janvier, le registre de la ville mentionne une pyramide à l'entrée du pont de Pirmil, sur le pont, du côté de Vertais .... Elle est inconnue ... Pierre Fournier dans son ouvrage manuscrit intitulé : Inscriptions lapidaires, ne nous a pas inspiré assez de confiance, pour nous permettre de transcrire ici les nombreuses inscriptions qu'il donne comme authentiques.

— 1651, Janvier, l'eau monta jusqu'au haut du choeur de l'église des Carmes et couvrit presque toute la place du Bouffay, ayant emporté les ponts de Pont-Rousseau, Vertais et Pirmil (Travers, III, 344).

Le 25 janvier Georges Allaire et Antoine Chon proposent à la ville qui accepte, de faire un pont flottant, sur des galères de 13 pieds de large, avec des garde-corps moyennant un droit de passage (Travers, III, 344).

— 1683 : L'entretien des ponts exige encore des droits de péage. Voici le tarif assez curieux pour être conservé : 1 chariot attelé = 10 sous ; 1 pipe de vin ou eau-de-vie = 4 sous ; 1 boeuf ou 1 vache = 8 deniers ; 1 veau, mouton ou cochon = 2 deniers ; 1 charge d'hommes = 3 deniers (Archives communales, Tome I, série AA).

L'octroi de nos jours est moins clément.

— 1711 : De nouveau ruiné par les glaces, le pont de Pirmil est reconstruit sur les plans de M. Thevenon ingénieur de la province. Ce travail sera payé 85.000 francs, moitié par une levée en deux termes sur les habitants de la ville, et l'autre sur les habitants de la campagne du diocèse. La même année, deux entrepreneurs de Saumur nommée René Gasnier et Jean Biermant bâtirent la grande arche du pont pour la somme de 4.200 francs.

L'arrêt du Conseil d'Etat qui permet d'employer les 85.000 fr. votés plus haut, ne fut signé du Roi que le 30 juin 1712.

— 1720 : Gérard Mellier, maire de Nantes, obtint du Conseil d'Etat deux arrêts autorisant la ville à faire reconstruire 4 piles et 3 arches du pont, qui coûteront 125.000 francs.

Cette même année, on arrêta qu'on ferait payer sur le bois la plupart des ponts de la ville et des faubourgs, et, entre autres, pont Rousseau (Travers, III, 432).

— 1728 : Sailland, entrepreneur de la grande arche de Pirmil et autres réparations évaluées à 190.500 livres, était en procès au tribunal du bureau diocésain.

Décidément ces ponts devaient coûter plus cher qu'ils ne rapportaient......

Voici quel était l'état des ponts sur le territoire qui nous occupe, vers la fin du XVIIIème siècle.

A l'extrémité d'une chaussée qui partait du pont de la Madeleine, se trouve l'église de Toussaint. Le pont de Toussaint qui la joint est composé de quelques arches, partie en bois, partie en pierre... Ensuite le pont dit des Récollets qui a dix-huit arches bâties en pierres et parapets [Note : C'était plutôt une chaussée sur un terrain marécageux].

Puis le pont de Vertais, en deux arches voûtées, d'où l'on arrive par une chaussée, au fameux pont de Pirmil long de 130 toises. Il a 16 grandes arches, dont les 3 premières en bois, les autres en pierres de taille.

Nous passons sous silence plusieurs ruines et réparations partielles des Ponts, en 1816, 1827, 1833.

— 1839 :  On fait la place de Pirmil et les quais, ce qui entraîne la démolition de la tour (voir tour de Pirmil).

— 1840 : Les vieux parapets de pierres des ponts sont remplacés par des garde-fous en fonte. et les ponts sont élargis d'autant. 

Quelques années plus tard, on fait disparaître également les parapets des premières arches (côté de la ville) du pont de Pirmil, les dernières qui restassent et il est tout entier de la même largeur. 

La seconde ligne des ponts qui va de la Bourse à Pirmil, et qui a été achevée, pour les ponts Haudaudine, Toussaint et Vertais, dans la seconde moitié de notre siècle, avait été étudiée dès l'année 1780 par Perronnet.

Maintenant, les ponts semblent inébranlables. Pourtant, il a été pris récemment contre les glaces, (1897) des précautions à l'occasion desquelles on a émis quelques craintes pour l'avenir, touchant les arches qui sont du côté de la ville (pont de Pirmil).

Que se passe-t-il au fond des eaux ?

PÊCHERIES.

La pêche fut de tous temps en honneur sur notre beau fleuve de la Loire. Le saumon et l'alose en sont les poissons les plus estimés. Leur chair, excellente, ne pouvait laisser indifférents nos ancêtres aussi gourmets que nous, sans doute, et moins habitués à recourir à la viande de boucherie.

Ils faisaient aux habitants des eaux une guerre à outrance ; et leurs pêcheries formaient un de leurs meilleurs revenus. Aussi, voit-on, convoitées par les plus riches propriétaires, les pêcheries du fleuve, et surtout celles du bras de Pirmil, le plus large, et autrefois beaucoup plus profond qu'il ne l'est aujourd'hui.

Il ne déplaira pas au lecteur de savoir les noms des possesseurs des pêcheries situées sous les ponts de Nantes. En 1712, ces heureux propriétaires étaient : Mme de Juigné, M. de Bruc de Montplaisir, Mlle Guyonne de la Frutière, les héritiers Foucher, G. Signard, écuyer sieur de Lorgerie, Marie de Sévigné épouse du marquis du Hallay, le Prieur de la Madeleine, P. Gasnier le chapelain de Bon-Secours, la confrérie de Toussaints, les directeurs de l'hospice général, M. de la Ville-Leroux, les chanoines de Notre-Dame (Archives départementales, série C, liasse 66).

Voici les faits les plus importants, concernant l'histoire des pêcheries des ponts.

— 1599, le 16 novembre : Pour les pêcheries de la Madeleine, Vertais, Pirmil, le Roi accorde la ferme, au prix des précédents fermiers, mais à condition qu'on laissera quatre nouvelles passes libres, sous les arches de Pirmil, et que les autres pêcheries appartenant à des particuliers, sous les mêmes ponts, seront réduites de manière à laisser au moins neuf pieds d'ouverture avec défense, sous de graves peines, de rien attacher aux piliers des ponts (D'après Travers, III, 129).

Malgré ces restrictions mises aux envahissements des pêcheurs, le passage des eaux, sous les arches, ne fut pas longtemps libre.

— 1632, 16 mai : La ville délibère pour demander au Roi, l'acquisition des pêcheries des ponts, à cause des inconvénients résultant des sables et des inondations. Il ne fut pas répondu à leur requête (Travers, III, 287).

Le Roi Louis XIV fit un édit confirmant en possession de leur jouissance tous les propriétaires d'îles, de pêcheries, de péages, de bacs, de ponts et de moulins qui rapporteront des titres de concessions antérieurs à l'an 1566.

Mais les pêcheries devaient disparaître, leur arrêt de mort était porté... Gérard Mellier, maire de Nantes, homme d'une grande énergie, fit un rapport à Louis XIV, à l'occasion de la reconstruction des ponts. Ce fut le coup de grâce. Nous citons en grande partie ce document : « Les pêcheries qui ont été construites sous les arches des ponts de Nantes ont donné lieu à des désordres, arrêtant le cours naturel des eaux de la rivière de la Loire, qui ont refoulé dans les terres et campagnes voisines, d'où, étant tombées avec rapidité sur les arches des ponts, et les passages étant réduits à une voie trop étroite pour les pêcheries, il est arrivé que les eaux ont entraîné les principales arches ; et, comme celles qui, subsistent ont été creusées jusqu'à 15 et 20 pieds de profondeur, il est important d'en prévenir la ruine totale qui causerait un préjudice très considérable au commerce de la ville et à celui de la province de Bretagne ». [Note : Archives départementales. Arrêt du Conseil d'Etat du Roi, d'après le procès-verbal dressé par le sieur Mellier, général de la province de Bretagne et les plans et devis de l'ingénieur Thevenon, pour les travaux des arches]. 

Ce n'était donc pas sans raison que l'on décidait la suppression des pêcheries.

Cette suppression se fit selon toutes les règles de la justice. L'arrêt de 1712 ordonne à tous les propriétaires, de produire, dans l'espace d'un mois, les titres qui prouvent la légitimité de leur possession, afin qu'on puisse les indemniser du tort que leur causera la destruction de leurs pêcheries.

Cette revue des titres ne dut pas se faire sans difficultés. Louis Couprie, prévôt avec Gabrielle Corgniet, déclarent devant Mellier n'avoir aucun titre pour la propriété de leurs pêcheries (pont de la Madeleine), au nom de l'Aumônerie de Toussaints, alléguant qu'il y a environ 60 ans le débordement des grandes eaux emporta plusieurs archives (Archives départementales, Vertais).

Il y eut des retardataires, et en 1715 le sieur Jacob, fabricien de Saint-Sébastien, fut assigné par le sieur Mellier (Archives départementales, Vertais).

Enfin, le règlement de la répartition annuelle de 4.512 livres fut définitivement arrêté, et les pêcheries laissèrent libre le passage de l'eau sous les arches.

Les pécheurs s'établirent désormais à l'ouest, vis-à-vis des piles des ponts.

En 1789, parmi les observations présentées dans le cahier de la ville, à la demande du roi Louis XVI, observations justes pour la plupart, mais que la Révolution ne voulut pas prendre en considération, nos pères n'oublièrent point de se préoccuper de la question des pêcheries.

Depuis la Révolution, les pêcheurs étaient classés parmi les marins de la flotte française. En 1898, à Nantes, il suffit d'une demande et d'une redevance pour être pécheur de profession. 

Espérons que l'approfondissement de la Loire, au pont de Pirmil, si la navigation de Nantes à Orléans reprend son essor, contribuera à rendre plus fructueuse la pêche fluviale ; à moins que le mouvement plus considérable de la navigation n'effraye et ne chasse le poisson, ennemi-né de notre bruyante industrie.

Nous donnons ici le résumé officiel des diverses pèches usitées en Saint-Sébastien, et aussi le revenu qu'elles produisaient (Voir la Correspondance ministérielle, citée par M. de la Nicollière).

« La paroisse de Saint-Sébastien fait diverses pêches dans le cours de l'année, au-dessus des ponts et au bas de la rivière jusqu'à Buzai (Buzay). La première, celle de la lamproie qui commence vers la fin de janvier et finit vers le 10 mai. Cette pêche occupe environ 36 toues, avec deux hommes sur chacune, qui sont employés à placer dans la rivière et à relever environ 1200 nasses d'osier, depuis le haut de la côte Saint-Sébastien jusqu'au pont de Pirmil. Quant à la quantité du poisson, il n'est pas possible de l'évaluer, mais le produit peut s'évaluer, année commune, à 25.000 livres. La seconde est celle du saumon et de l'alose qui commence au mois de mars et finit à la Saint-Jean. Cette pêche se fait avec la seine le long de la côte, avec des haveneaux ou carrelets au-dessous des ponts de Pirmil et de la Madeleine. elle emploie 15 hommes et peut produire, année commune, environ 8.000 livres. La 3ème et la 4ème sont celles de l'anguille et du barbillon, qui commencent : la 1ère à la Saint-Jean et finit vers le mois de septembre, la 2ème vers la Saint-Barthélemy et finit à la Toussaint. Ces pêches se font en descendant la rivière, et avec les mêmes bateaux qui servent à la pêche de la lamproie ; leur produit s'élève, année commune, à 600 livres ».

« Sur le produit de le pèche de la côte Saint-Sébastien, il y a à déduire 5.400 fr. de ferme payée à la communauté de la ville, et environ 5.000 fr. pour l'entretien des toues, nasses, filets et haveneaux ».

Il est un genre de pêche auquel se livrent les habitants voisins de la côte Saint-Sébastien : c'est la pêche de la civelle. Lorsque les légions d'ammocœtes remontent en colonnes serrées le courant du fleuve, tout près du bord, et à fleur d'eau, on voit de nombreux pécheurs armée de petits haveneaux, remplir en peu de temps des seilles et même des culasses, qu'ils transportent chez eux, en brouette.

Ils graissent leurs champs avec ce genre de fumier, surtout pour la récolte des pommes de terre. Ils imitent ainsi les gens de la Norwège (Norvège) qui employent le poisson comme engrais ; mais ceux-ci y mettent plus de luxe, car ce sont les harengs qu'ils utilisent de cette façon.

Quelques autres ponts :

Pont Rousseau.

— 1230 : Le seigneur de Rezé cède au prieuré de Pirmil le droit de péage, sur le pont de Rousseau.

— 1599 : Dans l'arrêt du Roi, sur le règlement des pêcheries, il est enjoint au prieur de Pirmil et au comte de Rezé de relever et d'entretenir le pont Rousseau. Le comte qui trouvait sans doute la charge trop lourde s'affranchit de cette obligation, en cédant à la ville tous ses droits sur le pont (Travers, III, 129).

Le prieur de Pirmil ne tarda pas à réclamer, à son tour, contre ces charges beaucoup trop lourdes pour une communauté ; surtout, quand pour le forcer à remplir ses obligations, on mit la saisie sur les revenus de son prieuré. Il en appela aux tribunaux, et nous voyons en 1600 une sentence du Présidial, rendue à la requête de Tristan Guillemier, prieur de Pirmil, qui demande la main levée de la saisie des fruits et revenus dudit prieuré, pour servir à la réparation du pont Rousseau ...

— 1643 (Août) : Le prieur de Pirmil, toujours engagé à faire la moitié des réparations du pont Rousseau, offre à la ville ses droits sur Pirmil, pont Rousseau, et son droit de pêche sur la rivière de Sèvre, sauf à faire pêcher pour lui, en sa présence. La ville accepte, estimant à 40 livres les droits de coutume, et à 32 ceux de pêche : elle ne fut pas longtemps à voir qu'elle ne gagnait rien au marché (Travers III, 320).

La ville qui avait déjà accepté l'abandon des droits du comte de Rezé, moyennant qu'elle se chargeât de la moitié des réparations du pont, à laquelle il était tenu, se trouva donc en possession de tous les droits, mais aussi de toutes les charges du pont Rousseau.

— 1651 : Le pont Rousseau fut mis hors de service par les inondations qui montèrent jusqu'au choeur de l'église des Carmes.

— 1658 : Le pont Rousseau fut reconstruit par la ville, sous la mairie de Pontual. ainsi qu'en faisait foi une inscription gravée sur la pyramide y annexée (Travers, III).

— 1663 (25 octobre) : Les grandes eaux renversent le pont Rousseau. Aussitôt on établit un passage de bateaux, pour le jour et la nuit, à raison d'un tarif, analogue à celui que nous avons déjà cité pour Pirmil. Le passager s'engagea à faire battre tous les pilotis nécessaires au rétablissement du pont.

— 1770 : Les inondations détruisent à nouveau le pont Rousseau. L'année suivante, le Roi accorde à la ville le droit d'emprunter 500.000 livres remboursables en 7 ans, pour bâtir le pont. De 1770 à 1778, la ville établit un bac pour passer les voyageurs et les voitures.... 

— 1776 : Le bac marchait, mais non les travaux. On est obligé de démolir le pont Rousseau qui menaçait le bac, après avoir refusé son service aux piétons, et l'année suivante, on commença enfin les travaux.

— Vers 1790 : Nouvel ébranlement du pont, et en 1792 nouvelle reconstruction en bois recouvert de pavés.

— 1806 : Réparations du pont Rousseau.

— 1838 : Enfin, il est solidement refait en pierres, tel que nous le voyons en 1898.

Pont de la Gresillière.

Ce pont, ou viaduc, est construit sur la route qui conduit de Saint-Sébastien à Basse-Goulaine, et forme la limite entre Saint-Sébastien et cette paroisse. Ce fut en 1624 que la ville de Nantes le fit construire à ses frais (Travers, III, 248).

Portes de la ville de Nantes, en Saint-Sébastien.

— 1680 : Construction de la guérite et de la porte de Dos-d'âne, appelée la porte de l'Espau (Travers, III, 414).

— 1684 : Construction de la porte Saint-Louis près de Pirmil. sous la mairie de M. Pavillon-Mesnard... Elle se reliait à la citadelle (Travers, III, 441).

— 1737 : Démolition de la porte Saint-Jacques, près du chemin de Vertou, appelé, en 1898, rue Frère Louis [Note : En souvenir du religieux de ce nom, frère de Saint-Gabriel (Saint-Laurent-sur-Sèvre) dont la bonté, autant que la science est connue de tous les Nantais]. Chacune de ces portes, comme toutes les portes de la ville, avait un portier. Ce n'était point un simple concierge. Quoique cet emploi fut rétribué, il était considéré comme honorifique, à cause de l'intégrité qu'il supposait dans celui qui en était chargé, surtout en temps de guerre... Aussi le voyons-nous rempli le plus souvent par des gentilshommes. La ville conjointement avec le château prétendait avoir le droit de nommer les portiers de la villes (Travers, II, 334).

Côte Saint-Sébastien.

L'entrée de la côte Saint-Sébastien était autrefois (avant 1898) à l'emplacement du n° 7 de la rue Saint-Jacques ; le quai, à angle droit, qui part de la place Pirmil, n'existait pas encore. Lorsque le débordement du fleuve ne permettait pas d'y aborder, car ce chemin était alors bien plus bas qu'en 1898, on passait par la cour des Esseau dont l'entrée se trouvait à l'emplacement de l'allée qui porte le n° 13, rue Saint-Jacques. Le public peut encore y passer en 1898.

Autrefois, de Pirmil à la Greneraie, (point qui délimite l'hospice général, sur la côte) la Loire formait une anse, et les flots battaient le chemin ; près des prairies du Prieuré devenu l'hospice général. Pour obvier à l'inconvénient des grandes eaux, on construisit plus tard une petite chaussée appuyée contre le mur de l'hospice.

Enfin, il y a quarante ans environ (vers 1858), l'hospice obtint l'autorisation de tirer, de la Greneraie à Pirmil, une ligne droite qui engloberait, au profit de cet établissement, tout le terrain de l'anse qui formait la rive naturelle.

Les fous non dangereux furent, pendant de longues années, employés, sous la surveillance de leurs gardiens, à remblayer avec le sable de la Loire tout ce bas-fond, entre la nouvelle rive rectiligne et le mur de l'hospice ; et, de plus, à dresser une large voie sur le bord de l'eau, à la hauteur agréée par l'administration, au-dessus du niveau ordinaire des marées.

Déjà, leurs devanciers avaient relevé toutes les prairies du prieuré, qui formaient l'estuaire du Douet.

Le chemin, de la Gréneraie à la Haute-Martellière, n'existait pas encore ; voici à quelle occasion il fut établi.

Le ministre Billault [Note : Né à Vannes en 1805 (?), il fut à Nantes petit avocat, et à Paris, grand ministre de Napoléon III] venait souvent se reposer de ses travaux législatifs et autres, à son château de la Grésillière en Basse-Goulaine. Or, il advint, qu'une année les grandes eaux lui coupant le chemin de la côte, il passa en voiture par Saint-Jacques et le chemin de Bonne-Garde, afin de gagner la route de Porte-Chaises. Mais, arrivé aux trois-chemins, en deçà de la Marteliière, il trouva la route étroite, barrée par une énorme charretée de paille, dont il reçut en plein visage, non sans gronder fort, les frôlements peu agréables. « Monsieur le ministre, dit quelqu'un, il ne tient qu'à vous d'être plus à l'aise une autre fois, faites tracer une route, de la Greneraie à la Haute-Martellière, vous n'avez qu'un mot à dire ».

Le mot tout puissant fut dit, et, dès l'année suivante, se montrait la nouvelle route, à la satisfaction de tout le pays. En 1894 on releva encore de plusieurs mètres la chaussée de la côte, et l'administration des ponts et chaussées prit possession de la nouvelle grand'route. Elle est à vingt et quelques centimètres au-dessous du niveau atteint par l'inondation de 1866 et en 1897 les eaux la couvrirent ; on y batela.

De la Greneraie au chemin de la fonderie, le relèvement de la côte, pour faire suite à celui dont nous venons de parler, ne fut continué qu'en 1897 et achevé en 1898.

Ports situées en Saint-Sébastien.

Ces petits ports étaient des échancrures faites au rivage, avec quai et cale en pierres, qui permettaient aux bateaux d'accoster, pour débarquer, avec une profondeur d'eau convenable.

Le port Cassard.

Nous sommes heureux de signaler ici que nos pères n'avaient point oublié le nom de l'intrépide corsaire nantais [Note : Le mot corsaire, bien porté alors, n'avait point la signification infamante qu'on lui a donnée depuis]. Cassard qui fut la terreur des Anglais, et le type, un peu rude il est vrai, de la fierté bretonne.

Le petit port appelé de son nom, se voit encore en 1898, entre le pont de Pirmil et l'embouchure de la Sèvre, près de l'établissement de M. Desbois, intelligent industriel estimé de tous, propriétaire en 1898 des maisons situées de chaque côté de l'échancrure qui formait le port. Dans la maison de l'angle, entre le port Cassard et la rue Dos-d'âne, s'aperçoit encore en 1898 une cheminée monumentale.. Cette demeure abritait sans doute quelque riche négociant on armateur des siècles derniers. C'est au port Cassard qu'abordaient, plusieurs fois la semaine, des bateaux chargés de coquillages, pour l'approvisionnement du faubourg et des environs. Qu'on nous permette de rappeler un usage dont un des héros encore vivant en 1898 nous a raconté les détails vraiment typiques. Quand il arrivait des coquillages, les garçonnets du quartier, deux à deux, portaient un panier qu'au bateau, on avait rempli de moules et le promenaient dans les rues, en criant, sur une mélodie primitive de leur façon : A trois sous la mannée de mouques, Au port Cassard, dans une chaloupe. Ils donnaient à goûter, à qui en voulait, et après une dégustation satisfaisante, les acheteurs allaient faire emplette au port Cassard. Chaque crieur recevait une rémunération de deux sous.

Le port Sablé.

En 1898, il est encore reconnaissable, près de chez M. Desbois, non loin du port Camard, en allant vers la Sèvre.

Magasins servant d'entrepôts.

La concentration des débarquements de navires, aux Salorges, ne remonte qu'à 1750 environ, quand Graslin créa le haut quartier de Nantes qui porte son nom. Avant cette époque, existaient, à l'entour des petits ports mentionnés plus haut, des magasins ou entrepôts de marchandises. L'un d'eux était situé près du port Sablé. Sur la côte Saint-Sébastien, un peu avant le bureau de l'octroi, un autre se voit encore en 1898. En grande partie démoli ou masqué, il conserve encore en 1898 une surface respectable. Sa voûte est en pierres et très bien faite. La grande porte d'entrée donné sur la côte, c'est en 1898 une vaste écurie. Quelques pas plus loin, un peu en retrait, un troisième bien conservé sert de maison d'habitation à plusieurs familles, en 1898. Un quatrième était dans le chemin de Vertou, rue (Frère Louis) près de l'octroi, dans la propriété de la Piaudière ; il existe encore à l'état de cave, en 1898. Enfin un cinquième, entièrement disparu, était, en 1898, sur l'emplacement de la propriété de M. Leblanc, dans la rue Frère-Louis, plus près de la place Saint-Jacques (A. R., 1898)

Voir Ville de Nantes " La forteresse de Pirmil

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