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L'INTERIEUR DE L'EGLISE DE PLEYBEN. |
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En pénétrant à l'intérieur, nous observerons un édifice vaste et bien éclairé, divisé en trois nefs, agrandi encore par un large transept et terminé par une belle abside à pans coupés percés de trois grandes fenêtres. Les piliers qui séparent la nef des bas-côtés sont ornés des statues des saints qui sont le plus en vénération dans le pays : saint Herbot, saint Corentin, sainte Geneviève, saint Joseph, saint Eloy, saint Antoine ; et, de chaque côté du Christ en croix qui se trouve en face de la chaire, la sainte Vierge et saint Jean, avec ces inscriptions : Ecce mater tua. — Ecce filius tuus.
Aux fonts baptismaux placés au bas du collatéral nord, dans des niches provenant d'un ancien rétable du XVIIème siècle, se trouve le groupe du baptême de N.-S. par saint Jean, et les statues de sainte Elisabeth et de Zacharie. Au groupe du baptême de N.-S. appartenait autrefois un ange portant la sainte robe du Sauveur, et qui se trouve placé maintenant dans le transept sud, près de la statue de saint Yves.
Dans le transept nord, nous trouvons la statue de saint Sébastien et celle de sainte Apolline, tenant une de ses dents dans une tenaille ; puis l'autel du Rosaire, datant de 1698, surmonté d'un beau rétable à colonnes torses, qui abrite un grand groupe de Notre-Dame et l'Enfant Jésus donnant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Autour de ce groupe sont quinze médaillons représentant en bas-relief les mystères du Rosaire. Sur les piédestaux des colonnes sont sculptées en haut-relief, les statuettes des deux évangélistes, saint Luc et saint Jean.
A l'entrée du sanctuaire, adossées aux pans coupés, se trouvent les statues de saint Pierre et de saint Renan ; plus loin, du côté nord, se voit une belle armoire aux saintes huiles, avec des représentations sculptées des plaies du Sauveur ; en face, du côté sud, dans une niche richement sculptée, une grande statue de saint Germain, patron de l'église, d'un fort bon style, portant mitre et crosse.
Le maître-autel est surmonté d'un rétable à tourelles et colonnes torses, le plus beau peut-être dans ce genre qui existe dans le diocèse ; car il dépasse, comme composition, fini de travail et effet d'ensemble, ceux de Ploaré, Rosporden, Arzano, Plougasnou, Saint-Sauveur, etc. Sur les gradins sont d'admirables arabesques entremêlées d'anges, de dauphins, de cartouches ; aux extrémités, deux anges thuriféraires, à genoux. Aux angles du tabernacle, les quatre évangélistes assis, accompagnés de leurs attributs ; sur la face principale, la statuette de Notre-Seigneur, et sur les deux côtés, saint Pierre et saint Paul ; dans les niches à tourelles des bouts, saint Germain et saint Jean-Baptiste. Entre ces niches et le tabernacle, dans des encadrements d'une extrême richesse, sont enchâssés les bustes de Notre-Seigneur et de la sainte Vierge. Le tout est couronné de balustrades, clochetons, lanternes et frontons agrémentés de petits angelots, de têtes de chérubins et de détails prodigieux comme sculpture.
Le tombeau de l'autel est une oeuvre toute récente qu'on a mise, autant que possible, en harmonie avec le rétable. Il en est de même des stalles et de la table de communion qui, par le développement de sa grande ligne droite, donne au choeur un aspect noble et grave.
La maîtresse-vitre, comprenant quatre baies, est une oeuvre très belle de la fin du XVIème siècle ou du commencement du XVIIème ; elle renferme les scènes suivantes :
1°. Notre-Seigneur lave les pieds à ses apôtres.
2° Dernière scène : Saint Jean repose sur le coeur de Notre-Seigneur. Un jeune serviteur apporte un plateau ; au mur de la salle est adossé un dressoir garni d'assiettes.
3° Prière au jardin des Oliviers : le calice surmonté d'une hostie qui est devant N.-S. rappelle le vieux calice de Guengat. Les trois disciples sont endormis, et saint Pierre serre dans sa main son glaive nu. Par la porte du jardin on voit venir au loin Judas suivi des soldats.
4° Baiser de Judas. Saint Pierre coupe l'oreille de Malchus. Au bas de ce panneau on voit l'écu de France entouré du cordon de l'ordre de saint Michel.
5° Notre-Seigneur devant Caïphe.
6° Pilate se lave les mains. Sa femme lui adresse des reproches. Notre-Seigneur est emmené par les soldats.
7° Flagellation.
8° N.-S. portant sa croix et tombant sous son fardeau.
9° Scène du crucifiement prenant trois baies.
Autour de la croix du Sauveur on voit saint Longin et le centurion à cheval, les soldats armés de leurs lances ; au pied de la croix, Marie-Madeleine à genoux. Au pied de la croix du bon larron dont l'âme est reçue par un ange, se trouvent saint Jean debout et la sainte Vierge, tombant en pamoison, soutenue par les saintes femmes. Au pied de la croix du mauvais larron, dont l'âme est emportée par un petit démon rouge, trois soldats jouent aux dés pour tirer au sort la robe de Notre-Seigneur.
10°. Résurrection.
Dans les soufflets du tympan, des anges portent les instruments de la Passion ; et tout à fait au sommet, le Père Éternel tient de la main gauche la boule du monde et bénit de la droite.
A l'entrée du transept sud, près de la porte de la sacristie, est gravée en caractères gothiques l'inscription qui donne la date de l'église : A Lonneur De Dieu Notre Dame Monseigneur Sainct Germain et Sainte Catherine Cete Œuvpre Fut Faicte Lan Mil Cinq Cents Soixante Quatre. Vénérable Maistre Alain Kergadalen Recteur.
Il faut remarquer la porte de la sacristie dont la coupe biaise décèle une grande habileté dans l'art de l'appareilleur. Dans ce transept sud se trouve encore un autel à grand retable mais d'un travail peu artistique. D'un côté on voit la statue de saint Guénolé et de l'autre celle de saint Yves assis entre le riche et le pauvre.
Reportons-nous maintenant au bas de la nef, et jetons un coup d'oeil sur le buffet d'orgue dont les tourelles et tous les détails sculptés rappellent les buffets de Guimiliau, Lampaul, Saint-Thégonnec, Ergué-Gabéric ; il doit dater de la seconde moitié du XVIIème siècle.
Le XVIème et le XVIIème siècles ont produit chez nous de très curieux travaux de sculpture. L'église de Pleyben est couverte d'une voûte ou lambris de bois en berceau ogival, divisée en panneaux par des nervures ornées de clefs pendantes d'une variété extraordinaire. A la retombée de la voûte, au haut des murs, règne une sablière ou corniche sculptée, dans laquelle sont représentés différents sujets bizarres, mélangés sans ordre logique apparent, et dont il est difficile de saisir la signification d'ensemble. Les voici, par ordre, en partant du bas de la nef du côté nord :
Anges et lions tenant des cartouches. L'Eunuque de la reine Candace, sur son char, lisant les prophéties d'Isaïe que lui explique saint Philippe. Un esclave conduit les chevaux ; un autre esclave, derrière le char, porte une draperie qui sert de velum.
Deux personnages nus tiennent un cartouche dans lequel est représenté un cadavre couvert de serpents. N'est-ce pas là une sorte de reproduction du Triomphe de la mort d'Orcagna ? Aux quatre angles sont les quatre évangélistes sous forme de corbels ou statuettes en encorbellement.
Dans le transept nord, deux soldats tirant au sort la Sainte Robe de Notre Seigneur. — Un corbel tenant une tête de mort ; des personnages grotesques. — Au-dessus de l'autel, un ange tenant un cartouche avec la date 1571. — Plus loin, Judas faisant son marché avec Caïphe.
Dans le sanctuaire on voit les cinq plaies du Sauveur : les deux mains, les deux pieds et le sacré Cœur ; puis l'Annonciation : l'archange Gabriel du côté de l'évangile et la sainte Vierge, du côté de l'épître. Plus loin, la Sainte Face.
Dans le transept sud, deux anges tenant une aiguière et une coupe, ce dernier jouant de la trompette. — La Nativité : la sainte Vierge et saint Joseph adorant l'Enfant Jésus. — La Circoncision. — La Samaritaine. — Prométhée ayant le foie dévoré par un vautour. — Encore les cinq plaies. — Griffons.
Nef, côté de l'épître : Trois hommes labourant à la charrue ; le dernier, vêtu en fou, se retourne en arrière pour regarder un corbel qui joue du biniou. — Un enfant venant à la vie, entre son père et sa mère. — Un ange tenant une tête de mort. — Autres enfants. — Sainte Face. — Notre-Seigneur portant sa croix, suivi de deux cavaliers, des deux larrons et des saintes Femmes. — Têtes de morts et têtes de vivants.
Les nervures en bois, qui se trouvent dans le lambris et à l'entrecroisement de la nef et du transept sont couvertes d'ornements parmi lesquels il y a une série de seize personnages dont dix doivent représenter des sybilles, comme sur la poutre ou tref de Lampaul-Guimiliau.
Voir " Les sablières de l'église de Pleyben ".
Si l'on veut faire l'ascension du clocher pour admirer le panorama des deux chaînes d'Arez et des Montagnes-Noires, on pourra lire sur la grande cloche cette inscription : + SANCTA. MARIA. VIRGO. MATER DEI. MONSTRA. TE. ESSE. MATREM. PAROCHIAE. DE. PLEYBEN. + HERVE. MA. FAICT. EN. LAN. 1667.
« Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, montrez-vous aussi la mère de la paroisse de Pleyben ».
(abbé Abgrall)
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