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PLEYBEN |
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La commune de Pleyben ( Pleiben) est chef lieu de canton. Pleyben dépend de l'arrondissement de Châteaulin, du département du Finistère (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLEYBEN
Pleyben vient du breton « ploe » (paroisse) et du saint breton Iben. " Quoi qu’il en ait été dans le passé, il est hors de doute, qu’aujourd’hui, à Pleyben, aucun de ces saints anachorètes bretons ne vit particulièrement dans la pieuse mémoire des fidèles, dont la dévotion bien affichée va toute entière à Saint Germain, évêque d'Auxerre, que tous regardent comme le patron principal de leur paroisse. Quels titres cet évêque gaulois peut-il invoquer pour établir ici son patronage ? A la faveur de quelques confusions historiques, Germain l'Auxerrois, a-t-on dit, aurait détrôné à Pleyben un authentique Breton, Germain ou plutôt Germon, dit l'Armoricain, connu d’ailleurs dans l’hagiographie bretonne d'Outre-Manche. Laissons se débattre la querelle pour déclarer que l’honneur, rendu à Pleyben à l’évêque d'Auxerre, est fondé sur l’aide précieuse apportée, à deux reprises, par ce vaillant évêque, à la foi des Bretons d'Angleterre, menacée par l’hérésie pélagienne, et sur sa courageuse intervention auprès de l’empereur romain Valentinien III, à Ravenne, en faveur des Bretons rebelles à son autorité. Le saint prélat mourut en 448, à Ravenne même, au cours de sa charitable mission. La date assignée au « Grand Pardon » de Saint Germain à Pleyben, à savoir le 1er dimanche d'Août, vise bien l’évêque d'Auxerre, que l’on fête le 30 Juillet. D’anciens comptes de fabriciens, de 1632 à 1640. offrent des détails assez curieux relatifs à la célébration de la solennité du saint patron. Une octave de prières et de pieux exercices, dite « Octave de Saint Germain », y préparait les coeurs, avides de gagner les indulgences que Rome avait attachées à cette pieuse pratique. Le dimanche du pardon voyait accourir aux pieds de Saint Germain plusieurs processions venues des paroisses voisines : cet usage a aujourd’hui disparu, mais Pleyben fête très dignement toujours son céleste protecteur " (abbé Monfort).
" Au plein coeur du Finistère, à 24 kilomètres de Quimper, sur la route nationale menant de cette ville à Morlaix, un gros bourg de campagne, un imposant clocher : c’est Pleyben, chef-lieu de canton. Etendant ses limites à neuf autres paroisses, avec ses 4.562 habitants (vers 1936), répartis sur une surface de 7.554 hectares englobés eux-mêmes en une circonférence de 50 kilomètres, la paroisse est l’une des plus vastes du diocèse de Quimper. Baignée au Nord par la Doufine ou rivière de Pont-de-Buis, au Midi par l'Aulne ou Canal de Nantes à Brest, elle est sillonnée de ruisselets au remous incessant qui entretiennent dans l’atmosphère une perpétuelle fraîcheur. Le cours sinueux de l'Aulne présente les plus ravissants coups d'oeil, mais est assez dangereux pour les baigneurs inexpérimentés. Une catastrophe qui fit 77 victimes, le 27 Juillet 1693, se produisit sur l'Aulne, au bas de Trézéguidy le bateau surchargé coula à pic entraînant dans la mort 61 personnes de Pleyben même, 16 des paroisses voisines, qui venaient de prendre part à la clôture de mission de Lothey. L’imprudence du batelier était aussi impardonnable qu’était indescriptible la désolation des parents si terriblement éprouvés ! " (H. Pérennès).
Pleyben se constitue entre le Vème et le VIIème siècle en paroisse primitive englobant les territoires de Lannédern, Lennon, Le Cloître-Pleyben, Saint-Ségal, Pont-du-Buis, et la partie nord de Châteaulin. " D’après certaines hypothèses aussi habilement présentées que pratiquement invérifiables à l’heure actuelle, l’origine de la paroisse de Pleyben remonterait au VIème siècle de notre ère. Les trois formes : Pleizben, Pleiben, Pleyben, que revêt le nom de la paroisse dans les anciennes chartes, ont exercé la sagacité des étymologistes, mais ne permettent pas de conclure avec certitude de l’origine de la paroisse et de l’époque de sa fondation. Il n’est pas toutefois interdit de présumer que Pleyben ait eu une origine monastique, à l’exemple de plusieurs autres paroisses du diocèse " (H. Pérennès).
Jadis, comme encore aujourd’hui, les feux ou villages de Pleyben étaient groupés en trêves au « cordelées » d’inégale étendue. Elles étaient au nombre de neuf, ramenées à sept de nos temps : elles ont perdu, sauf deux, leurs anciennes appellations et sont désormais désignées du nom de la chapelle sise sur leur territoire respectif. L’une d’elles, la Trefnescop (trève de N.-D. de Lannélec), tirait son nom de certains droits revenant à l’évêque de Cornouaille sur des villages de la dite parcelle, et dont il est question, en 1241, dans un accord survenu entre l’évêque et un chevalier, nommé Derien, de Pleyben, qui les lui contestait. Disons, à ce propos, que les droits de l’évêque de Quimper s’étendaient à la paroisse entière de Pleyben, qu’il se réservait comme bénéfice épiscopal, dont il était à la fois le recteur primitif et le gros décimateur. Il confiait l’administration de la paroisse aux soins d’un « vicaire perpétuel » dont il reconnaissait les services par l’octroi d’un rectorat qui assurait son entretien personnel. Le vicaire perpétuel de Pleyben s’intitulait recteur de Pleyben et de Saint-Ségal, cette dernière paroisse lui étant adjugée à titre de bénéfice compensateur. Des démêlés entre l’évêque et le vicaire perpétuel montrent que ce dernier n’était pas entièrement satisfait de son sort. La juridiction du vicaire perpétuel embrassait outre Pleyben, les paroisses actuelles de Port-Launay et du Cloître-Pleyben, rattachées la première à Saint-Ségal, la seconde à Pleyben, dont elle formait une trêve ou « fillette » de temps immémorial. C’est dire l’importance et le prestige que revêtait la charge de pasteur de Pleyben à l’époque (Archives de l'Evêché).
Pleyben a certainement une origine monastique : en effet plusieurs lieux-dits ou villages évoquent les relations avec les moines voir même leur implantation. Il s'agit de Le Moustoir, Le Cloître Pleyben, Ster ar Manach, Stang an Abat, Lanvézennec. " Il n’est pas toutefois interdit de présumer que Pleyben ait eu une origine monastique. Il est, en effet, en Pleyben, des lieux-dits, des dénominations de villages, qui évoquent, à coup sûr, sinon un séjour même de moines sur son territoire, à tout le moins, le souvenir de relations d’intérêt entre eux. Qu’il suffise de citer : le Moustoir, le Cloître-Pleyben, Ster-ar-Manac'h, Stang-an-Abbat, Lanvézennec, ces trois derniers villages juxtaposés, tous noms de saveur bien monacale. Lanvézennec, dit Languethenoc en 1241, rappellerait Saint Guethenoc, Guézennec ou Wennec, frère de Saint Guénolé, et ferait penser immédiatement à l’abbaye de Landévennec. Il est d’ailleurs avéré que l’abbaye du Relecq, en Plonéour-Ménez, possédait également des droits en Pleyben " (abbé Monfort). L'abbaye de Relecq possédait jadis des droits à Pleyben. De même les Templiers auraient joué un rôle important à Pleyben : le village de l'Ilisven (l'église blanche) serait une ancienne aumônerie et au village de Kernclanff (Kerlan aujourd'hui) aurait existé une maladrerie ou léproserie.
Pleyben était autrefois divisée en neufs hameaux dont lun autour de la chapelle de Lannélec, qui sappelait Trefnescop (quartier de lévêque). Il y eut là primitivement un prieuré dépendant de Landévennec. La paroisse de Pleyben, qui avait pour trève Le Cloître-Pleyben, dépendait autrefois de l'évêché de Cornouaille.
On rencontre les appellations suivantes : Pleiben (au XIème siècle) et Pleyben dès 1241.
Note 1 : Dans un pieux cantique dédié à Saint Germain, nous lisons ce couplet qui a trait aux chapelles de Pleyben : Gant an Dreinded ra kurunen - Sant Loranz hag ar Vadalen - Garz-Varia ha Guennili - Ha Lannelek, vit ho meuli !. On ne saurait mieux dire : c’est, en effet, une immense couronne, s’étendant à neuf kilomètres, que celle formée par nos vieilles chapelles autour de l'église-mère. Aux six chapelles mentionnées par le cantique il faut adjoindre la chapelle de la Congrégation ou « chapelle Neuve », sise au bourg. Nous ne possédons sur l'établissement des chapelles aucun texte authentique : quelques pièces des archives nous signalent seulement, de temps à autre, l’intervention de quelque généreux seigneur ou d’un prêtre pieux dans leur restauration. Exposons tout d’abord l’historique des trois chapelles dédiées à Notre Dame et situées à la campagne ; nous examinerons ensuite la chapelle de la Congrégation et enfin les trois dernières, en ajoutant quelques notes sur les chapelles tombées en ruine, les oratoires domestiques. A tout seigneur, tout honneur : la chapelle de Notre-Dame de Lannélec étant la plus ancienne en date, nous allons en parler.
Note 2 : NOTABILITÉS. Parmi les prêtres originaires de Pleyben, il faut en signaler deux : Germain Cozien et Paul Mazé. — Germain Cozien, né en 1878 au village du Marros, fut promu au sacerdoce en 1901. Docteur en Philosophie de l'Académie de Saint-Thomas et Docteur en Théologie de l'Université Grégorienne, il fut nommé en 1904 professeur d'Ecriture Sainte et d'Histoire ecclésiastique au Séminaire de Quimper. Le 15 Octobre 1909, il entra au monastère bénédictin de Quarr-Abbey en Angleterre. Profès du quinze Août 1911, il succéda à Dom Delatte, le 22 Avril 1921, comme Abbé de Solesmes. C’est au mois d'Avril de l’année suivante qu’il quitta Quarr-Abbey pour Solesmes. Dans un beau volume illustré, il a retracé en 1933 l'Œuvre de Dom Guéranger. — Paul Mazé, né à Croaz-Tibenn, en 1885, fit ses études à l'Ecole Apostolique des Picpusiens de Sarzeau et au Scolasticat de Cambrai. Ordonné prêtre en 1910, il se consacra à la mission des îles Tuamotou en Océanie, où il s’occupa beaucoup des lépreux. Chevalier de la Légion d’honneur, il est nommé, le 8 Octobre 1938, vicaire apostolique de Tahiti (Archives de l'Evêché).
Voir " Le clergé de Pleyben ".
PATRIMOINE de PLEYBEN
l'église Saint-Germain (1530-1690), édifiée à lemplacement dun ancien sanctuaire et restaurée de 1857 à 1860. La construction débute vers 1530 par la façade ouest due à l'atelier de Saint-Herbot. L'édifice est en croix latine à trois vaisseaux lambrissés avec un transept saillant datant de 1564-1571. A l'entrée du transept, près de la sacristie, on trouve l'inscription "A l'oneur de Dieu, Notre-Dame, Monseigneur Saint-Germain et sainte Katherine cette oeupvre fust faicte l'an mil cinq cents soixante quatre. Vénérable maistre Alain Kergadalen recteur lors". Sur le mur du bas-côté sud, au-dessus de la porte située entre le porche et le transept, se trouve une autre inscription "L'an 1583 ve vobis gentibus in templo vana loquentibus". Le chevet est de type Beaumanoir. L'église est dominée par deux clochers, le droit est une tour marquée par le style de la Renaissance, tandis que l'autre l'est par le style Cornouaillais. Le porche sud, qui supporte le grand clocher, porte les dates de 1588 (sur la clef en forme de feuille d'acanthe de sa porte) et 1591 (sur la frise intérieure du côté Est) : interrompus sous la Ligue, les travaux reprennent qu'en 1633 sous la direction de l'architecte Guillaume Kerleroux (ou Kerlezroux) et sont achevés en 1642. La chute partielle du clocher en 1699 entraîne la reconstruction de la façade sud du transept en 1718 sous la conduite de l'architecte François Favennec. Le lanternon est refait en 1714. Une cloche porte l'inscription "+Sancta Maria Virgo Mater Dei Monstra Te Esse Matrem Parochiae de Pleiben + Hervé Ma Faict en Lan 1667" (Léonard Hervé, marchand fondeur à Nantes). L'aile sud porte la date de 1718 et le nom de "Jan Rannou Grand Fabrice". Le bas-côté nord est remonté en 1811 et une restauration générale a lieu de 1857 à 1860. La tour Saint-Germain est rejointoyée en 1913 : la tour comporte une statue de saint Germain, provenant d'un calvaire et portant au bas de la chape la date de 1555 et l'inscription "En l'honneur de Dieu et (notre) Da(m)e et Monseigneur S. Germain ceste croix fust com(m)e(n)cé(e)". A l'intérieur de l'église, la nef est dotée d'une surprenante sablière. La chapelle date de 1680-1690. La sacristie date de 1680-1690. Les fonts baptismaux datent du XVIIème siècle : dans des niches provenant d'un ancien retable du XVIIème siècle, on a placé le groupe de Notre-Seigneur baptisé par saint Jean, et les statues de sainte Elisabeth et de saint Zacharie. Les autels et les retables datent du XVIIème siècle : le retable du Rosaire, oeuvre de Jean Le Seven (maître menuisier au Cloître-Pleyben) et Jean Cevaer (maître sculpteur à Pleyben), date de 1696 ou 1698 ; le retable du maître-autel, oeuvre de l'atelier Le Déan : Yvon Le Déan (maître sculpteur à Brest), Jean et Pierre Le Déan (maîtres sculpteurs à Quimper), date de 1667-1668. Le sacraire date du XVIème siècle. Lorgue date de 1693-1877. Le buffet d'orgues, oeuvre de Michel Madé (menuisier à Morlaix), date de 1688. A noter que de nouvelles orgues ont été achetées à Quimper le 15 juillet 1877 à Hayer, facteur. Un cadran solaire porte l'image de saint Germain et la date de 1619. Au-dessus de la porte du fond, une statue de Notre-Seigneur porte sur son socle la date de 1654 et l'inscription "M. Nat(alis) Coffec. Rect. 1654". La branche sud du transept est réédifiée en 1718. Le long de la nef et des collatéraux, nous trouvons de belles statues en bois : saint Antoine, sainte Geneviève, saint Herbot, saint Corentin, saint Yves. On y voit aussi une statue en bois (H. 1,65 m) de saint Guénolé, datée du XVIIIème siècle : l'abbé porte un costume hybride dont un manteau de capucin et tient une croix dans la main gauche. A l'entrée du sanctuaire sont les statues de sant Per (côté de l'Evangile) et sant Renan (côté Epître). La maîtresse vitre, qui représente la Passion du Christ est l'oeuvre d'un atelier quimpérois et date de la fin du XVIème siècle (elle est divisée en douze compartiments) : elle a été restaurée en 1879 (on retrouve le même carton à Kergloff). Les deux vitraux latéraux sont des oeuvres de Plouquet datés de 1917 : celui de droite représente l'Arbre de Jessé, celui de gauche représente Jésus et les Apôtres. A l'entrée du placitre se voit un arc triomphal qui porte la date de 1725 : l'arc de triomphe porte l'inscription "Nouel Favennec Fabrique 1725". Il est surmonté d'une Pietà encadrée de deux anges aptères ;
Nota 1 : L'EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE. — LA SACRISTIE. — L’ABSIDE. Dans les travées séparant le grand porche du transept Midi, deux fenêtres gothiques reliées par une porte accostée de deux lions qui semblent en interdire l’entrée aux profanes. Au-dessus de la porte, l'inscription latine suivante Lan 1583. Ve vobis gentes in templo vana loquentes. Sévère rappel à l’ordre dont chacun devrait faire son profit. La branche du transept Sud, qui suit immédiatement les fenêtres et la porte gothiques, est de style Renaissance, ce qui ne laisse pas de surprendre le visiteur. L’explication de ce changement de style provient du fait que la foudre, en 1699, ayant abattu le lanternon du grand clocher sur cette partie de l’église, écrasa le transept gothique qui y existait et qui fut remplacé en 1718 par le transept Renaissance actuel. Le travail de restauration du transept fut effectué par maîtres François et Germain Favennec, architecte et maçon, tous deux de Pleyben. On leur doit également celui de la sacristie si originale, qui succéda à l’ancienne sacristie également atteinte par la catastrophe de 1699. La sacristie, à elle seule, suffirait pour constituer un monument très remarquable, et cela d’autant plus qu’il n’est dans le diocèse de Quimper que deux sacristies de ce genre, à Guimiliau et à Pleyben. Honneur aux artisans pleybennois qui exécutèrent avec une telle habileté le travail qui leur fut confié ! L’intérieur même de la sacristie est digne d’une visite et témoigne d’une réelle maîtrise dans l’agencement des matériaux. Quant à l’abside, quel contraste entre elle et la sacristie toute voisine : ici le genre Renaissance, là le gothique fleuri avec en soubassement une série de médaillons qui nous reporte à l'ornementation du règne de François Ier. L’ensemble nous donne l'impression de la dernière période du gothique et l'oeil en est satisfait. L’ARC-DE-TRIOMPHE. Cette porte monumentale sise au Midi et à quelque distance de l'église se dit en breton : porz ar maro, la porte de la mort, parce que la coutume existe à Pleyben d’introduire en l’église par cet arc triomphal tous les cadavres, de quelque point de la paroisse qu’ils parviennent. Ce petit monument date de 1725 : sa construction a coûté 469 livres, 3 sols, d’après les comptes de fabrique (abbé Monfort).
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Nota 2 : DROITS SEIGNEURIAUX ET PRÉÉMINENCES EN L'ÉGLISE DE PLEYBEN. Le visiteur qui parcourt l’église paroissiale de Pleyben n’y rencontre aujourd’hui aucun intersigne de noblesse, aucune tombe, aucun enfeu seigneurial. Et cependant, d’une induction d’actes et titres faite, aux commissaires du Roy pour la Réformation du Domaine du Roy, par Gilles Rannou, fabricque en 1679, il résulte : - 1° Que par contrat du 20 Février 1572, il est dû 5 soulz monoie sur le village de Keranfaouis audit Pleyben pour la dotation, de la tombe du manoir de Coatpont en l’église paroissiale. - 2° Que par autre contrat du 9 Août 1579, il est dû 8 sols 4 deniers à percevoir sur la maison de Marie Hervé au bourg, appartenant au sieur du Drevers, pour la dotation de tombes du manoir du Drevers en l’église de Pleyben. - 3° Que par contrat du 19 Avril 1493, signé Kergadalen et Kerpérennès, il est dû 5 sols monnoie à prendre sur la maison à présent nommée la maison du Léon, au bourg, pour dotation des tombes du sieur de Rosserff ou Kerguillay en l’église paroissiale. - 4° Que par contrat du 24 Février 1492, il est dû 5 sols monnoie dessus le village de Keroual pour dotation des tombes du manoir de Penhaut. - 5° Que par contrat du 24 Juillet 1502, il est dû 20 sous monnoie sur le village de Rubuscuff pour dotation des tombes de Trézéguidy en l’église paroissiale. - 6° Que par contrat du 4 Septembre 1519, signé Landivisiau et Kerpérennès, notaires, il est dû 12 deniers monnoie sur le manoir du Leun pour la dotation de la tombe du dit manoir, en l’église paroissiale. Cette induction ne mentionne point de tombes relevant des seigneuries de la Boessière et de Quillien. Mais nous savons, par d’autres pièces des archives, que cette dernière maison avait une tombe en l’église et que le 1er Avril 1730 fut enterré dans un des tombeaux de Quillien Kerret, suivant la permission du dit sieur de Quillien, le corps d'escuyer Jacques Paul de la Sauldraye, chevalier de Saint-Louis, mort au manoir de Keririou. Quant à la seigneurie de la Boissière, un long procès, que nous ne pouvons songer à reproduire, nous montre le sieur Derien de la Boissière en démêlés avec les paroissiens au sujet de deux tombes situées au choeur, dont il veut revendiquer, contre tout droit, semble-t-il bien, la propriété. Le même seigneur, à l’encontre des us et coutumes du diocèse, émet la prétention d’établir sur ces tombes un escabeau et accoudoir pour lui et sa femme, afin d’ouïr l’office divin. Les paroissiens s’opposent à cette novalité en leur église, et, soutenus par les sieurs de Kergoët et de Trézéguidy, intentent une action contre Derien en l'Officialité de Cornouailles à Quimper. Derien recourt au Roi qui le maintient dans ses prétendus droits jusqu’à ce qu’il en soit décidé par voie de justice. Entre temps, et avant même la défense du Roi de molester le dit Derien en sa personne et en ses biens, des voies de fait très regrettables s’étaient produites en l’église elle-même au cours d’une grand'messe, un dimanche de 1530. Une rixe sanglante mit aux prises les gens du sieur de la Boissière et le seigneur de Keranclaff, Yvon Kergoët, aidé de ses gens, s’opposant à l’emplacement de l'escabeau de Derien dans le choeur. Yvon Kergoët subit une mutilation en ses membres au cours de la mêlée, qui, de l’église, passa au cimetière contigu. Le sang coula dans l’église et le cimetière, qui, du coup, se trouvèrent profanés et exécrés. Il fallut procéder à la réconciliation de l’église, à la reconsécration des six autels qu’elle comportait alors, à la réconciliation du cimetière pollué. Cette cérémonie eut lieu les 5 et 6 Juin 1531 et fut présidée par Jehan du Largiez, évêque d'Avesnes en Thrace et coadjuteur de Mgr. Claude de Rohan, évêque de Cornouailles. Deux pièces latines des archives paroissiales nous la retracent tout au long. Derrien de la Boissière fut invité, après cette échauffourée, à retirer momentanément son escabeau du choeur, conformément aux statuts diocésains qui défendent à toute femme de se mettre au choeur. Mais il ne se tient pas pour battu et reprend l’affaire des deux tombes qu’il veut s’adjuger. Les paroissiens, par esprit de concorde et de paix accordent à Derien le droit qu’il revendique, mais en stipulant qu’il laissera les tombes en l’état où elles se trouvent, sans y placer armoiries ou autres intersignes de noblesse, et charge par lui de payer 25 sols par an pour droit des dites tombes, sur le village de Kervalan. 25 Avril 1536 Derien y consent : le contrat est dressé. Mais le sieur de la Boissière est de mauvaise foi et, nuitamment, fait placer ses armoiries sur les tombes. Le lendemain, celles-ci sont démolies à ras de terre, comme elles étaient auparavant, les armoiries sont brisées à coups de massue et les débris jetés au cimetière. Ce coup d’audace a été perpétré par des paroissiens, Guillaume Glevyan, Jehan Goeffuec, Yvon Maleterre, Grégoire Johanou, Charles et Pierre Goeffuec, à l'instigation de Troïlus de Montdragon, sieur de Trézéguidy qui s’oppose avec eux aux prétentions exorbitantes et injustifiées du sieur Derien. D’où fureur de ce dernier, puis procès entre les parties qui dura jusqu’en 1579, c’est-à-dire pendant 50 ans, depuis 1530 au moins. Un arrêt du Parlement de Bretagne, en date du 9 Septembre 1579, réformant le jugement du présidial de Quimper du 29 Janvier 1578, donné au profit de Jacques de la Boissière contre les paroissiens, déboute le sieur de la Boissière de son appel et le condamne à déplacer son escabeau et à le remettre, s’il lui plaît, en un bout de la chapelle de Saint-Sébastien en l’église paroissiale de Pleyben, d’où il puisse voir le grand autel, « et l’accoudoir qu’il avait obtenu être mis en un lieu honorable au susain bout de l’église, d’où lui et ses hoirs pourraient facilement ouïr l’office divin dessus le grand autel ». Ainsi finit l’histoire mouvementée d’un escabeau en l’église de Pleyben (Etienne Monfort).
Voir " Histoire de l'église et de l'ossuaire de Pleyben ".
Voir " L'extérieur de l'église paroissiale de Pleyben ".
Voir " L'intérieur de l'église paroissiale de Pleyben ".
Voir " Les clochers et cloches de l'église paroissiale de Pleyben ".
Voir " Le mobilier de l'église paroissiale de Pleyben ".
Voir " L'enclos de l'église paroissiale de Pleyben ".
la chapelle Notre-Dame-de-Lannélec (XVème siècle), ancienne chapelle de la trève de Trefnescop. Elle est en forme de Tau et comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés et deux chapelles en ailes dans l'alignement du chevet. La nef est séparée des collatéraux par des colonnes octogonales sans chapiteaux, soutenant des arcades ogivales. Sur la dernière colonne du côté de l'Epitre, est gravée la date de 1490 avec l'inscription "L'an Mill CCCC IIIIXX et X (1490) fut fondé ceste église" et, au-dessus de la porte nord, l'inscription "Fait faire par F. Le Roux Fabrique L'an MDCCLXIV" (date d'une réfection). Sur la porte nord, on voit une sainte Vierge et un donateur agenouillé avec l'inscription "Mater Dei Ora Pro Me" et "1546 fut faict par C. Favennec". Le lambris de la voûte, dans le bras sud du transept, porte l'inscription "Fait Fair(e) P. M. Léon Recteur de Pleiben. M. Guillaume Le Born G(erm)a(i)n Palant Mathias Direson Fabric. L'an 1772. Yves Rioual Fabric.". La flèche date de 1883. La sacristie date de 1741-1742 et porte l'inscription "Ia : Plassart : Fabrique : 1741". Le maître-autel en pierre et le retable datent du XVIIème siècle. Le retable du maître-autel est composé de panneaux sculptés représentant l'Annonciation, la Mort de la Vierge et l'Assomption. La maîtresse vitre, dont il ne reste que quelques fragments, conserve une partie du Crucifiement, une sainte Barbe et une Pièta. Dans les soufflets du tympan, on peut voir les armes pleines de Bretagne et mi-parti France-Bretagne, de Charles VIII et Anne de Bretagne, et les armes de la famille Kergoët pleines et mi-parti du Dresnay. Dans le vitrail de l'aile nord, se voient sainte Véronique et sainte Face. La chapelle abrite de chaque côté du choeur, dans deux niches à volets, une Vierge-Mère allaitant, et sainte Barbe dans un riche manteau sur lequel on lit la date de 1578, ainsi que les statues de saint Germain, saint Mathieu (1667), saint André (1667), saint Corentin, Notre-Dame des Douleurs, Notre-Dame du Rosaire (1864) et saint Jean en évêque. " A deux ou trois kilomètres du bourg de Pleyben, sur le bord est de la route de Brasparts, s'élève la chapelle de Notre-Dame de Lannélec, qui n'offre rien de remarquable comme édifice, mais dans laquelle se trouvent des sculptures et des statues fort intéressantes. Sur le maître-autel en pierre est un petit rétable en bois, comprenant trois scènes sculptées, encadrées de colonnes torses : 1° N.-S., entouré d'anges, venant annoncer à la sainte Vierge l'approche de sa mort. 2° Ensevelissement de la sainte Vierge. Les douze apôtres entourent son tombeau. 3° Assomption de la sainte Vierge. Des deux côtés du maître-autel sont des niches à volets. Celle du côté de l'évangile renferme la statue de Notre-Dame portant l'Enfant Jésus dans ses bras et foulant aux pieds un immense dragon. Sur le bord de sa robe on lit cette inscription : NOTRE-DAME-DE-MRICS. P. E. : POVR : NOVS. La sainte Vierge a de longs cheveux et presse de la main son sein droit pour allaiter l'Enfant Jésus. Sur l'unique volet qui soit conservé de cette niche, on voit les trois scènes suivantes : l'Annonciation ; — la Visitation ; — la Nativité de N.-S. La seconde niche abrite la statue de sainte Barbe portant sa tour et une palme. La tour est percée des trois fenêtres traditionnelles. La bordure du manteau de la sainte est ornée de perles et de diamants sculptés, et porte la date de 1578. Sur les volets de la niche sont sculptés ces six bas-reliefs : 1. N.-S. apparaît à sainte Barbe. 2. Elle parle à son père. 3. Deux soldats lui arrachent les mamelles. 4. Son père la poursuit avec une épée. 5. Son père la foule aux pieds de son cheval et la fait traîner par les cheveux. 6. Elle est décapitée. Contre la première colonne du côté de l'épître est une pierre portant cette inscription en caractères gothiques : Lan mill CCCC. IIIIxx et X fut fondé cette église, ce qui signifierait 1490. Aux différentes colonnes sont adossées des statues représentant : N.-D. de Pitié ; — sainte Barbe ; — saint Jean l'évangéliste ; — un saint évêque. Au-dessus des autels latéraux sont les statues de la sainte Vierge portant l'Enfant Jésus, rappelant par son costume la grande statue du maître-autel ; — un saint évêque ayant encore les traces d'une belle décoration polychrome ; — saint Mathieu ; — saint André. Au sommet de la maîtresse-vitre, considérablement endommagée, on voit un écusson contenant cinq fusées de gueules, rappelant celles de Jean de Bouteville qu'on trouve à sainte Barbe et à saint Fiacre du Faouët. Les sujets restants dans cette verrière sont : N.-S. en croix, avec la sainte Vierge et saint Jean à ses côtés ; — sainte Barbe ; — N.-D. de Pitié tenant le corps de N.-S. sur ses genoux. Au bas de ce panneau est une inscription malheureusement fruste : Lan mil... fut cette vitre. Le lambris porte aussi une inscription, mais beaucoup plus récente : F : FAIR : P : M : LEON : RECT : DE : PLEYBEN : GVILLAVME : LE : BORN : GA : PALANT : MATHIAS : DIRESON : FABRIC : FAIT : LAN : 1772 : YVES : RIVOAL : FABRIC " (abbé Abgrall) ;
Voir " La chapelle de Lannélec à Pleyben ".
la chapelle Saint-Laurent (XVIIIème siècle), mentionnée dès 1550, restaurée en 1662 et reconstruite en 1731. Elle avait été en 1500 l'objet d'une bulle d'indulgences. Elle est dite parfois Saint-Pabu. Il s'agit d'un édifice en forme de croix avec un petit clocheton mur. Elle a été reconstruite au XVIIIème siècle, ainsi que l'indique l'inscription "Fait Faire par I. Favennec 1731", située au-dessus de la porte intérieure du clocher. La chapelle abrite les statues de Saint-Laurent, la Vierge-Mère, saint Pierre, saint Pabu, saint Cado et saint Suliau ;
Voir " La chapelle de Saint-Laurent à Pleyben ".
la chapelle Neuve (1889) encore appelée « chapelle de la Congrégation », édifiée par les seigneurs de La Bouexière (ou Boissière) sur les plans du chanoine Abgrall (par l'entreprise Gassis de Châteaulin). Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés. Sur la façade ouest se trouve un triplet surmonté d'un clocheton à flèche carrée. La chapelle abrite des statues récentes à l'exception de celle de l'ange du Baptême de Notre-Seigneur ;
Voir " La chapelle de la Congrégation ou chapelle Neuve à Pleyben ".
la chapelle de Garz-Maria (XVIème siècle), remaniée au XVIIème siècle et reconstruite au XVIIIème siècle (après sa destruction par la foudre en 1746). Elle est dédiée à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. L'édifice est en forme de croix latine avec chevet à pans coupés et remonte au XVIème siècle dans ses parties les plus anciennes, choeur et transept, ainsi que l'indiquent les sablières et les fenestrages encore flamboyants. Elle a été remaniée au XVIIème siècle comme le confirme la date de 1681 sur la porte. Le clocher a une chambre de cloches sans galerie. La chapelle abrite les statues de sainte Anne, sainte Marguerite, sainte Barbe, saint Denis, la Vierge-Mère et un Christ attendant le supplice ;
Voir " La chapelle de Garz-Maria à Pleyben ".
la chapelle de la Madeleine (fin du XVIème siècle), construite à lemplacement dune ancienne fontaine, et restaurée en 1731 et 1858 (date inscrite sur la porte du transept). Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine qui comporte une nef avec bas-côté sud de quatre travées. Le clocher est à une chambre de cloches, sans galerie, et amorti par une flèche. La chapelle abrite les statues de sainte Madeleine, sainte Vierge, saint Pierre, saint Paul, saint Yves et un saint moine ;
Voir " La chapelle de la Madeleine à Pleyben ".
la chapelle de la Trinité (XVIIème siècle). Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine qui porte les dates de 1664, 1666 et 1675. Le clocher, amorti par un dôme, est timbré des armes de la famille Pennaut. La chapelle abrite les statues de la Vierge-Mère, sainte Anne, saint Michel, sainte Catherine, saint Charles Borromée et deux statues de la sainte Trinité ;
Voir " La chapelle de la Trinité à Pleyben ".
la chapelle de Guenily ou de Guern-Ilis-Penity (1689), édifiée à lemplacement dun édifice plus ancien et dédiée à Notre-Dame de Vrai-Secours. L'édifice actuel est en forme de croix latine avec chevet à pans coupés : il a été reconstruit en 1689 (date inscrite sur l'abside). Vendu comme bien national le 25 thermidor An IV, il est racheté par un groupe d'habitants le 28 avril 1804 et donné par eux à la commune. Le clocheton, à une chambre et sans galerie, date du XIXème siècle. Les trois autels, timbrés à leur sommet des armes de Paul de Kerlech et de Catherine Françoise Fouquet (seigneur et dame de Tréziguidy), ont été construits en 1698 par Jean Cevaër (sculpteur) et Jean Le Senven (menuisier). Les armes de Tréziguidy se voient aussi dans l'une des fenêtres en alliance avec celles de Montdragon (en souvenir de l'alliance de Troïlus de Montdragon et de Françoise de la Palue de Tréziguidy vers 1520). La chapelle abrite les statues de Notre-Dame de Vrai Secours, saint Joseph, saint Barthélemy, saint Paul, saint Philippe dénommé saint Philibert, saint Nicodème et saint Eloi ;
Voir " La chapelle de Guenily ou Guennili à Pleyben ".
les anciennes chapelles de Pleyben, aujourd'hui détruites ou disparues : la chapelle Saint-Pabu (située jadis au village de Kerbabu, mentionnée dès 1400 et tombée en ruines à la fin du XVIIème siècle), la chapelle Saint-Cado (située jadis à Penguily-Vras où se trouvait aussi une fontaine), la chapelle Saint-Suliau (vendue à la Révolution), la chapelle Saint-Dalgon, la chapelle Notre-Dame de la Clarté (située jadis à Ilisven où se trouvait aussi une fontaine), la chapelle de Leinlouet (datée de 1667 et détruite en 1924), les chapelles privées de Kerseuch, Keriliou et Quillien, les oratoires privées de la Boissière et de Tréziguidy ;
Nota 3 : CHAPELLE SAINT-SULLIAU (Cette chapelle a disparu ainsi que les trois suivantes). Les archives paroissiales contiennent les comptes des fabriciens de Saint-Sulliau, de 1716 à 1780, desquels il appert qu’on y disait la messe « festes et dimanches » et que le chapelain au matinalier recevait par an 24 livres d'appointement fixe pour cet objet. Les offrandes s’élevaient à environ 90 livres par an et étaient parfois assez singulières, telle cette « mère d’abeille » ou ruche, donnée en 1717 et estimée valoir 4 livres 2 sols 6 deniers. La chapelle fut vendue nationalement, lors de la Révolution, au citoyen Yves Lanniel, père, qui la céda, le 27 nivôse an XI, pour la somme de 75 livres, à Mr. Robert de Leissègues, demeurant au village voisin de Leuré-Saint-Sulliau, qui la fit démolir pour en construire sa maison d'habitation. Elle était située au Nord-Ouest de la paroisse, à environ deux lieues du bourg, à l’endroit qui porte encore aujourd’hui le nom de Saint-Sulliau. Le saint y était invoqué contre la fièvre. Le placître où était bâtie la chapelle fut vendu le 4 Avril 1837. A quoi attribuer l’érection d’une chapelle en l'honneur de Saint Sulliau, en Pleyben ? Il serait malaisé de le dire. Notons qu’un village, sis au bord du canal de Nantes à Brest, dans la trève de Garz-Varia, porte aussi le nom de Sullio. La fête de Saint Sulliau échoit au 1er Octobre : Albert le Grand a raconté dans les Vies de Saints de Bretagne, l'histoire de Saint Sulliau ou Saint Sulliac de la Rance, patron également de Sizun qui possède des reliques de ce saint dans un merveilleux reliquaire de 1625 (abbé Monfort).
Nota 4 : CHAPELLE SAINT-CADOU. Suivant une ancienne tradition, le patron des lutteurs et des guerriers aurait eu une chapelle située aux issues de Penguilly-Vraz, à un kilomètre de la chapelle Saint-Laurent. De cet édifice, il ne demeure actuellement aucune trace. Les archives paroissiales ne le mentionnent jamais et n’en gardent aucun compte, ce qui laisse supposer qu’il a dû disparaître depuis fort longtemps ou qu’il n’était qu’un simple oratoire, dont les matériaux auraient été utilisés pour les réparations fréquentes de la chapelle Saint-Laurent, qui conserve la statue du dit Saint Cadou. Dans le champ où se serait jadis élevé l’oratoire, une antique fontaine porte encore le nom du saint. L’appareillage des moellons et matériaux entrés dans sa construction la ferait remonter très loin dans le passé (abbé Monfort).
Nota 5 : CHAPELLE SAINT-DALGON. Les seigneurs de Trézéguidy étaient dits, au XIVème siècle, sieurs de Saint-Delvout, en Pleyben. La chapelle dédiée à ce saint, si tant est qu’elle ait existé, devait se trouver au village de Saint-Algon ou Dalgon situé près du hameau de Pont-Coblanc, sur le bord du canal de Nantes à Brest. D’après une tradition locale, la chapelle était désaffectée et ruinée lors de la Révolution : la statue du saint aurait été jetée à l’eau et recueillie à Port-Launay, où elle serait placée, sous le nom de Saint Albin ou Aubin, dans une chapelle dépendant de Port-Launay. Il reste auprès du village de Saint-Dalgon un fût de calvaire découronné. Disons que, comme pour Saint-Cadou, les archives sont muettes sur Saint-Dalgon (abbé Monfort).
Nota 6 : CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA CLARTÉ. Inconnue par les archives, cette chapelle, vraisemblablement un petit édicule ou oratoire, aurait été bâtie dans un champ appelé Park an Ilis-Venn, au village de Lilisvenn, en Pleyben, où, dit-on, se voit une fontaine sainte, aux eaux de laquelle on attribue un pouvoir merveilleux pour la guérison des ophtalmies : l’oratoire aurait été dédiée à Notre-Dame de la Clarté, d’après la tradition locale (abbé Monfort).
Voir " Les oratoires privés et chapelles domestiques à Pleyben ".
l'ossuaire du placitre de léglise (milieu du XVIème siècle), restauré en 1733 (date inscrite sur le tympan de la porte) et converti en chapelle funéraire en 1736. Il servit d'école primaire en 1827, de bureau de poste et de bureau pour les services de la mairie en 1850. De plan rectangulaire, l'édifice comporte des baies jumelles surmontées d'accolades décorées de choux frisés et fleurons et reposant sur des colonnettes en nid d'abeilles. La façade, tournée vers l'église, est percée d'une porte, accostée de chaque côté de trois arcades géminées. Deux autres arcades existent sur le pignon nord. Il renferme aujourd'hui un petit musée breton. " L'ossuaire ou reliquaire de Pleyben est le plus ancien du diocèse, du moins en tant qu'édifice complètement séparé de l'église. On en trouve d'autres qui peuvent être antérieurs, comme à Audierne ou à Saint-Jean-du-Doigt ; mais alors, ou ils font partie intégrante de la construction, ou ils sont accolés soit au clocher soit à une des nefs latérales. La petite chapelle qui à Pleyben servait d'ossuaire ou de reliquaire, ou plus probablement de chapelle ardente, est plantée sur le mur ouest de l'ancien cimetière vers l'angle sud-ouest du porche. Elle ne porte pas de date ; mais on doit, d'après ses caractères architectoniques, lui attribuer la même époque que celle de la construction de l'église, par conséquent la seconde moitié du XVIème siècle. La façade donnant sur l'ancien cimetière, est percée de six arcades géminées et d'une porte centrale, encadrées de colonnettes, d'accolades et de petits pinacles de style flamboyant. Deux autres arcades s'ouvrent sur le pignon nord ; et selon la tradition qui s'est longtemps perpétuée, deux bénitiers en pierre sont incrustés dans le mur, pour asperger d'eau bénite le cadavre enfermé dans la chapelle ou les ossements des ancêtres défunts pieusement recueillis en ce lieu. A quelque distance de cet ossuaire, une porte monumentale ou une sorte d'arc de triomphe formait l'entrée du cimetière. Sur la face ouest une niche abrite la statue de N.-D. de Pitié, et le fronton courbe qui en forme le couronnement est surmonté d'un Christ en croix accosté des statues de la sainte Vierge et de saint Jean. Une inscription donne la date de ce petit monument : NOVEL. FAVENNEC. FABRIQVE. 1725 " (abbé Abgrall) ;
Nota 7 : L'OSSUAIRE OU RELIQUAIRE. Maintes fois décrit, il est planté sur le mur Ouest de l’ancien cimetière, aujourd’hui transformé en placitre. Il en est question, pour la première fois, en 1611, d’après une pièce des archives, mais il est antérieur de cent ans environ et doit être placé d’après ses caractères architectoniques dans les premières années du XVIème siècle. Aujourd’hui désaffecté et converti, en salle de débarras, il servait jadis abriter les reliques. extraites des tombes. En 1736, le reliquaire fut converti en chapelle des Trépassés et placé sous le vocable des saints Simon et Jude : dès ce moment, il servit à des inhumations, jusqu’en 1756, où il fut fait défense de par le Roi d’inhumer dans les églises et lieux de culte. Le reliquaire a servi d’école primaire en 1827, plus tard de bureau de poste. En 1850 s’y tenaient quelques-uns des services de la mairie, les conseils de révision et les séances de vaccination. Quoique n’étant pas le premier en date des nombreux ossuaires du diocèse, celui de Pleyben présente néanmoins cette particularité d’être le plus ancien d'entr'eux, en tant qu’édifice complètement séparé de l'église. Il a été le point de départ de beaucoup de constructions analogues, dont quelques-unes d’une extrême richesse de détail, telles celles de Sizun, Guimiliau, La Roche-Maurice, Saint-Thégonnec, etc...(abbé Monfort).
le calvaire du placitre (1555), attribué à Bastien et Henry Prigent, déplacé en 1739 et restauré en 1742. Il est dû à trois ateliers différents. Le plus ancien, qui exécuta la statue de saint Germain, datée de 1555, et décorant actuellement la tour de l'église de Pleyben, ainsi que la majorité des scènes, est un atelier landernéen. Le second atelier, celui de Julien Ozanne, exécuta la Cène, l'Entrée à Jérusalem, le Lavement des pieds, daté de 1650. Un troisième atelier exécuta le Christ en prières au Jardin des Oliviers ;
Voir " Le calvaire de Pleyben ".
la croix Croaz-ar-Huré de Gorzaliou (XVIème siècle) ;
la croix de Croas-Nu (XV-XVIème siècle) ;
le calvaire du Drevers (XVIème siècle) ;
d'autres croix ou vestiges de croix : An Dreinded (XVI-XXème siècle), La Garenne (1890), Garsmaria (XVIème siècle, due à Lar'hantec), Le Grand-Pont (XIXème siècle), Guénily (1577-1821), Guénily (1885), Keranfaouis (XVIIème siècle), Kerouel ou Croix-Pennant (XVIème siècle), Keryekel ou Croas-ar-Persoun (XVIème siècle), Keryunet (1633), Lannélec (XVIème siècle), La Madeleine (XIXème siècle), l'enclos de Pleyben (XVème siècle), l'enclos de Pleyben (Moyen Age), le cimetière de Pleyben (1869), la croix située place de Gaulle ou Croas-an-Hollen (1920), Groas-ar-Gorré (XVème siècle), Pont-Coblant (XVème siècle), Pont-Coblant (1945), Restavidan (XVème siècle), Saint-Algon (XVI-XXème siècle), Saint-Laurent (XVIème siècle) ;
Nota 8 : CROIX SITUÉES EN PLEYBEN. Il en est dix-neuf encore debout sur le territoire de la paroisse : à leur tête, le Calvaire. Croaz-an-holen : la croix du sel, ainsi dénommée, parce que c’était sur les marches de cette croix que les sauniers du pays de Guérande et de Batz débitaient le sel qu’ils venaient vendre dans la région. Cette croix sans date ni ornement d’aucune sorte se voit aujourd’hui dans le placître entourant l’église paroissiale. Les chapelles de Pleyben sont accostées de croix placées dans les enclos environnant ces édifices : plusieurs, telles celles de la Madeleine, de la Trinité, de Guennily, sont récentes ; celles de Saint-Laurent, de Lannélec, de Garz-Maria sont garnies de croisillons portant divers saints personnages et sont datées généralement. En dehors de ces six croix, nous citons celles de la Garenne (1890), de Kerprat (1610), de Croaz-nu (1554), Croaz-ar-Gorec, celle du Drevers, celle de Keryéquel. celles de Restavidan, de Garzolik-Troléo, Croaz-ar-c'hure, la croix de Pont-Coblanc, celle de Pennault, et enfin la nouvelle croix du cimetière. La croix dite Croaz-nu, placée au bord de la route de Plonévez-du-Faou à Châteaulin, est dite Croaz an neuz dans une déclaration de 1554. Une tradition veut que les fourches patibulaires étaient situées aux environs de cette croix, devant laquelle le condamné était mené demander pardon à Dieu et au Roi, avant son exécution. Le mot heuz, qui rappelle le mot « hue » du français pourrait bien être un souvenir de ces exécutions judiciaires : on le trouve accolé à des noms de villages tout voisins : Leineuz-Vraz et Bihan, et à une pièce de terre appelée Stang-Heuz. Leinheuz voudrait dire la colline ou hauteur de l'épouvante ou de l'effroi ou de la huée (lakaat an hu, crier haro sur quelqu’un), d’où Croaz-an-hu ou Croaz-'nu. Plusieurs des croix que nous venons de citer sont accompagnées d’armoiries, de calices, de statues, d’inscriptions qu’il serait bon de relever. Il est des croix ruinées à Saint-Algon, à Kerforc'h-Vraz, à Kerouron, à Saint-Sulliau, à Cosquerven : il en est d’autres dont il ne demeure que le souvenir, Croaz-Tiben, Croaz-Ru (celle-ci élevée en mémoire du naufrage survenue en rivière de l'Aulne en 1693), Croaz-ar-Foullou (Archives de l'Evêché).
le château de Quillien (XIXème siècle), édifié par René-Maurice Kerret. Le manoir de Quillien est situé à dix kilomètres du bourg de Pleyben, sur les bords de la Doufine, face à Brasparts. En 1426 Jean Cabournay, sieur de Quillien, possède la seigneurie. Le berceau des Quillien est en Dirinon. Ils blasonnaient : de gueules au chef endenché d’argent, au lambel d’azur. Vers la fin de XVIème siècle le manoir entre, par alliance, dans la famille de Kerret de Carpont, de Plouénan. Le 21 Novembre 1781 Louis-François-Marie de Kerret devint seigneur du Quillien. Il n’émigra pas sous la Révolution. Une de ses descendantes épousa le comte Georges de Bourbon Liguières, propriétaire du Quillien, en 1926. Blanche, fille de ces derniers, s’est mariée à son tour à M. le comte de Moustier, propriétaire de la terre et du château de Quillien en 1938. Cette seigneurie s’étendait, en 1751, à 21 villages de Pleyben et à plusieurs autres en Brasparts et Lannédern (Etienne Monfort) ;
le manoir de La Boixière ou Boissière (XVIIIème siècle), propriété de la famille Derrien de La Boisssière (dès le XVIIème siècle), puis des Lesparler de Coatgarric, des Bizien du Lézard (au XVIIIème siècle) et des Amphermet (au XXème siècle). Le manoir de la Boissière est situé sur le bord de l'Aulne. Il s'agit d'une construction sans goût, du XVIIème-XVIIIème siècle apparemment. La première famille ayant habité la propriété et dont nous trouvions mention, est celle de Deryen, Deryan ou Derrien an Beuzit ou de la Boissière. Ils avaient comme armes : d’or à 3 bandes de gueules. En 1536 le sieur de la Boissière et sa femme Jeanne Rolland sont en conflit avec les paroissiens de Pleyben et Troïlus de Montdragon touchant certaines prééminences dans l’église. Vers 1638 Marie de la Boissière épouse François Lesparler de Coatgarric, originaire de Plestin. En 1717 René de Coatgarric est préfet de la Congrégation mariale d'hommes, fondée par lui. A sa mort, en 1721, son coeur fut déposé dans la chapelle de la Congrégation. En 1727, le coeur de sa femme Marie de Bizien du Lézart vint l’y rejoindre. A la mort de Joseph de Lesparler (1779), le manoir passa aux de Bizien du Lézart, qui le gardèrent jusqu’après la Révolution. Il appartient vers 1938 à M. le comte Michel d'Amphernet, qui a épousé une demoiselle de Bizien du Lézart. D’après un aveu de 1751, la seigneurie de la Boissière s’étendait alors à 23 villages de Pleyben et à plusieurs maisons du bourg (Etienne Monfort) ;
l'ancien manoir du Leun (XV-XVIème siècle), propriété de la famille Roscerf, puis du marquis de La Fayette (1757-1834). Les manoirs du Leun et Kerguillay, dont les seigneurs avaient sous leur juridiction de nombreuses terres tant à Pleyben que dans quelques paroisses limitrophes, sont vers 1938 de simples fermes. Au Leun, perché comme un nid d’aigle, on peut encore deviner quelques vestiges d’une demeure seigneuriale, mais à Kerguillay, les ruines elles-mêmes ont disparu. Au XVème siècle, ces manoirs appartiennent à la famille Roscerf, qui blasonnait : d’azur au massacre de cerf d’or. En 1474 Yves de Roscerf s’entend avec les paroissiens de Pleyben pour la dotation des tombes du Leun et Kerguilly en l’église paroissiale. En 1493, le 28 Avril, transaction entre noble homme Yvon de Roscerf, chevalier, seigneur du Bois de la Roche et les paroissiens de Pleyben, touchant les prééminences qui lui avaient été contestées, mais reconnues par la présente, d’avoir des armes et écussons en une vitre et fenêtre de l’église de Pleyben devers le Midi, une tombe dans une voûte du côté Nord (nommée la tombe du Leun), et d’autres intersignes de noblesse. En 1536, c’est Jean de Tréanna (Fief en Elliant) qui possède les deux manoirs. Ils appartiennent en 1751 au comte de Corlay. En 1655 Jacques Delucé est seigneur de Kerguillay, en 1753 M. de la Rivière seigneur du Leun. Le dernier seigneur du Leun et Kerguillay avant la Révolution fut le marquis de Lafayette, le héros de l'Indépendance américaine. Il descendait directement de Marguerite Eden de La Fontenelle, soeur du « Brigand de la Cornouaille », et possédait, en Bretagne, du chef de sa mère, Marie de la Rivière, plusieurs tenues et seigneuries. En 1778, alors qu’il se distinguait à la bataille de Monmouth, nous le voyons revendiquer certains de ses droits en Pleyben. « Très haut et très puissant seigneur Marie Jean Paul Roch Yves Gilbert Motier, marquis de La Fayette, seigneur de Saint-Michel, Kerauffret, la Rivière, le Parc en Brasparts, Le Leun et Kerguillay et autres lieux en Pleyben, réclame ses droits sur les halles ou boutiques de la place de Pleyben ». Le bourg est en effet bâti sur la seigneurie de Kerguillay, qui y exerçait sa juridiction. Celle-ci s’étendait à 18 villages en Pleyben (Etienne Monfort) ;
le manoir de Tréziguidy (moyen âge), ancienne forteresse et berceau de la famille Tréziguidy. Un de ses membres, Maurice de Tréziguidy, prend part comme écuyer, en 1350, au fameux combat des Trente. Au XVIème siècle, la terre passe entre les mains de la famille de la Palue, et plus tard entre les mains de la famille de Montmorency. Le manoir de Trézéguidy est situé à mi-route environ de Châteaulin à Pleyben. Cet ancien manoir domine l'Aulne de 60 à 70 mètres, et barre l’accès d’un promontoire long et effilé. Détruit au temps de la Ligue, il fut rebâti au XVIIème siècle. En 1938, il n’en reste qu’une piètre maison, à l’angle gauche de la cour, où l’on accède par un haut portail dominé par deux cartouches qui sont accolés et surmontés d’une couronne de marquis. L’un porte un fascé qui est Kerlerc'h, l’autre une fasce chargée de 3 molettes sur champ d'hermines. A gauche du portail sont les ruines couvertes de lierre de la chapelle domestique. A l’intérieur de la maison, convertie en ferme, il y a une très belle cheminée de bois sculpté à écusson en bosse avec festons de fleurs et de fruits. Trézéguidy fut le berceau d’une puissante famille féodale ayant eu quatre croisés, deux au XIème siècle, Maurice et Jean, deux au XIIIème siècle, Maurice et Thomas, puis un évêque, Maurice, évêque de Rennes (1263-1282). Ils blasonnaient : d’or à 3 pommes de pin de gueule. Deux Trézéguidy se distinguèrent au XIVème siècle au service de la France et de la Bretagne, Yves (1320-1382) et Maurice (1325-1402). Yves ne fut point évêque de Léon, comme on l’a prétendu (Albert Le Grand, Les Vies des Saints... édition des Chanoines, p. 233). Christiane de Trézéguidy épouse vers 1486 François de La Palue. Françoise issue de ce mariage, se marie vers 1520 avec Troïlus de Montdragon, sieur du Hallot, qui mourut en 1543. Il avait comme armoiries : d’argent au chevron d’azur accompagné de 3 coquilles de gueules [Note : Ces armes figurent dans un vitrail de la chapelle de Guénnili, et sur le tombeau de Troïlus à Quimper. Dans une fenêtre, à droite de cette chapelle, elles figurent en alliance avec Kergorlay : vairé d’or et de gueules]. Des Montdragons, Trézéguidy passe aux de Montmorency-Bouteville, puis aux Bodigneau, et au début du XVIIème siècle aux de Kerlec'h. Madeleine de Kerlec'h épouse en 1663 Morice de Kermoysan. En 1753 le manoir appartient au sieur de Kergariou de Kergrist. La seigneurie de Trézéguidy s’étendait en Pleyben sur 27 villages de la trêve de Guennili, et atteignait Saint-Ségal, Quimerc'h, Lopérec, Brasparts, Lannédern et Châteaulin. La juridiction seigneuriale de Trézéguidy relevait du ressort de la Cour royale de Châteaulin et comprenait outre les villages ci-dessus de Pleyben, le bourg même de Saint-Ségal, où elle s’exerçait au Manoir des Salles, autre propriété du baron de Trézéguidy. Il ne reste aujourd’hui de la souche de Trézéguidy que la branche de Penguern, portant comme armes : d’or à 3 pommes de pin, 2 et 1, brisé d’une fleur de lys de même en abisme (Etienne Monfort) ;
l'ancien manoir de Coat-Pont et son puits (XVIIIème siècle). Du vieux manoir de Coatpont il reste encore en 1938 de notables vestiges : maison d’habitation, puits, mais ce n’est en 1938 qu’une des fermes importantes de Pleyben, baignée à ses pieds par le canal de Nantes à Brest. La première mention que nous trouvons de Coatpont est de 1330, dans une déclaration faite au procès de canonisation de Saint Yves par Jean de Pestivien. Au XVIème siècle ce sont les Geffroy qui possèdent Coatpont. En 1636, le manoir est habité par Maître Jean Le Bescond, notaire royal, dont un fils prit en 1656 l’habit de capucin, sous le nom de « Père Denys de Pleyben ». En 1745 c’est maître Guillaume Le Postec qui est maître du manoir. La famille Le Postec, alliée des Le Bescond de Coatpont, a produit un artiste peintre, Laurent Le Postec, né à Pleyben, élève de MM. Fils et Jobbé-Duval. Il a exposé au Salon les toiles suivantes : 1876, « Lavandières au clair de lune » ; « Entrée en foire ou le péage à Pleyben », 1877 ; « Fiançailles à Pleyben », 1879. Les sieurs de Coatpont étaient de la noblesse de robe : notaires royaux, avocats en Parlement. Ils possédaient le manoir de Coatpont, Ty-Birien, Stéréon-Huéla et lzéla. Nous avons relevé les noms de 29 enfants, issus des 3 générations Le Bescond de Coatpont qui résidèrent au manoir de ce nom à Pleyben. Une branche des Le Bescond de Coatpont s’est établie à Plabennec (Etienne Monfort) ;
l'ancien manoir de Pennaut, aujourd'hui disparu. Bâti sur un promontoire que contourne la rivière Doufine, le manoir de Pennaut n’est plus, en 1938, qu’un grand corps de bâtiment de ferme. Il fut habité à la fin du XIVème siècle par Guillaume de Pennaut et son épouse Hazevis de Meylar. Plezou, leur fille s’unit à Alain de Tyvarlen, et l’une de leurs filles Margilie se maria à son tour au sieur de Coattredez, de la paroisse de Trédrez, évêché de Tréguier. Le petit-fils de ces derniers, Yves, passe un contrat, le 24 Février 1493, avec les paroissiens de Pleyben touchant droit de tombe dans l’église paroissiale. De 1643 à 1681, Pennaut appartient à Robert du Louët et Catherine de Penhoadic. En 1732, il est possédé par le comte de Harlay, en 1753 par Louis du Croy. D’après le Rentier de 1751, la seigneurie de Pennaut s’étendait à 23 villages de Pleyben, 6 villages en Brasparts, 3 en Lopérec, 1 en Lennon. Au moment de la Révolution, les propriétaires du château n’étant pas revenus l’habiter, le mobilier, fort riche, fut vendu, et un certain Pierre Cozic, originaire de Brasparts et régisseur du château, s’en porta acquéreur et y habita (Etienne Monfort) ;
l'ancien manoir de Keranclanff, aujourd'hui disparu. De ce manoir, dont il ne reste plus trace, était propriétaire en 1473 Thomas Le Roy, qui fonda une chapellenie en la chapelle de Lannélec. Dans la première partie du XVIème siècle, Keranclanff appartient aux de Kergoët, dont le berceau est à Saint-Hernin. Ils blasonnaient : d’argent à 5 fusées rangées et accolées de gueules, accompagnées en chef de 4 roses de même. Leur devise était : en christen mad me bev en Doue. Yves de Kergoët, époux de Catherine du Dresnay, eut en 1530 des démêlés retentissants avec Derien, seigneur de la Boissière, au sujet de droits honorifiques en l’église de Pleyben. Il présente en 1532, Dom Hervé Glévian à la chapellenie de Lannélec. En 1553 la terre de Keranclanff, par le mariage d’une fille d'Yves de Kergoët avec Jean du Bouëtiez (10 Octobre), passa dans la famille du Bouëtiez de Kerorguen, dont le berceau était près de Hennebont. Les Bouëttiez gardèrent Kerenclanff jusqu’à la Révolution. Ils avaient comme blason : d’azur à 2 fasces d’argent accompagnées de 6 besants d’or. Jean du Bouëttiez prit une part active aux événements de la Ligue. Le chanoine Moreau l’appelle « jeune eventé », lui attribue de nombreux méfaits en la paroisse de Guengat, et le fait mourir à Hennebont, où le duc de Mercœur lui fit trancher la tête, ce « qui n’était pas encore digne des méchancetés qu’il avait faites » (Histoire de la Ligue en Bretagne, chap. V, pp. 79-80). D’après le rôle des contributions de 1751, la seigneurie de Keranclanff s’étendait à 18 villages de Pleyben (Etienne Monfort).
l'ancien manoir du Drevers, aujourd'hui disparu. Ce manoir est vers 1938 une ferme et n’offre aucun vestige intéressant. Il appartenait en 1454 à Yvon Kergadalen, qui le 4 Mai de cette année s’accorde avec les paroissiens de Pleyben au sujet d’une fondation de deux tombes en l’église paroissiale. Issus de la maison du même nom en Saint-Ségal, les Kergadalen paraissent aux montres et réformes de la noblesse, de 1481 à 1562. Ils portaient d’armes : d’argent au greslier de sable. La signature de Kergadalen, notaire royal, figure souvent aux pièces d’archives paroissiales. En 1682, Le Drevers est propriété de Martin de Quélen, époux de Françoise de Kerlec'h. Les Kergadalen restent au Drevers jusqu’en 1707, en laquelle année cette terre passe à Maurice Annorill, seigneur de la Chauvière, époux de Catherine Fouquet, conseillère au Parlement de Bretagne. Elle est possédée en 1727 par Catherine Oriot, veuve de Louis de Botloy, et en 1753 par René de Saliou, seigneur de Cheffdebois. En 1751, la seigneurie du Drevers s’étendait à 14 villages en Pleyben (Etienne Monfort) ;
l'ancien manoir de Leinloet ou Lanloet, aujourd'hui disparu. Situé sur les bords du canal de Nantes à Brest, ce manoir est exploité comme ferme en 1938. L’ancienne habitation seigneuriale a été démolie en 1925 ; elle offrait, à l’extérieur, un blason armorié représentant un lion. En 1500 Fiacre de Leinloët, clerc de la paroisse, obtient, en cour de Rome, une bulle d’indulgences relative à la restauration de la chapelle Saint-Tugdual ou Pabu. Leinloët échut par succession, avant 1642, à Guy de Brézal, seigneur de Contlan, qui, cette même année, le revendit pour 4.200 livres tournois à Hervé et Charles Frabolot, prêtres, et à Yves, leur frère, demeurant au manoir de la Boissière. Ceux-ci firent construire, en 1667, dans le village de Leinloët, une chapelle domestique ; elle a été abattue en 1923. En 1749 Guillaume Le Borgne habite le manoir de Leinloët. Ses descendants y résident encore vers 1938 (Etienne Monfort) ;
l'ancien manoir de Keririou ou Keriliou, aujourd'hui disparu. Le manoir de Keriliou n’est remarquable ni par son site, ni par ses bâtiments qui existent encore en 1938, entre autres la chapelle domestique servant d’étable. La seigneurie de Keriliou s’étendait à une partie du village voisin Kerjean. Les premiers occupants de ce manoir signalés par les registres paroissiaux sont les le Veyer de Kermarquer, originaires de Plougonvelin. Le 5 Juin 1653, Jeanne Le Veyer épousa, à Pleyben, noble homme Ecuyer Jean-Guillaume de Keryvon, sieur de Kervennic, de la paroisse de Saint-Martin de Morlaix. Les de Keryvon durent disparaître de Pleyben vers la première moitié du XVIIIème siècle, car au-delà, les registres ne les mentionnent plus. Mentionnons les frères de Keryvon, Philippe né en 1658 et Jean-Baptiste qui vit le jour trois ans plus tard. Tous deux devinrent prêtres, et disaient la messe dans l’oratoire du manoir de Keriliou. Le premier fut prêtre auxiliaire de Pleyben de sa prêtrise à sa mort (vers 1686-1728) (Etienne Monfort) ;
l'ancien manoir de Kervern, aujourd'hui disparu. Anciennement Kerguern, situé aux issues du bourg, en bordure de la route de Pleyben à Quimper. En 1426, le manoir de Kerguern est possédé par Jean Salliou, ou des Salles, vicomte de Lesmais, en Gouézec. En 1536, Kerguern appartient à Jean Poulmic, sieur de Rozequegant ou Rosvéguen, en Gouézec. Son fils, Hervé épousa Catherine Salliou. En 1666, Jean du Poulmic, arrière-petit-fils du précédent, était sieur de Kerguern. Cette famille tirait son nom du lieu de Poulmic, en Lanvéoc. Les Poulmic, de Kerguern, paraissent avoir cessé d’habiter Pleyben avant le XVIIème siècle (Etienne Monfort) ;
les fontaines saintes. On signale l'existence de onze fontaines saintes sur la paroisse de Pleyben : celles de Saint-Pabu ou Tugdual à Penguilly-Vraz, de Sainte-Catherine sur la route menant au Moulin-du-Chantre, de Notre-Dame à la chapelle de Gars-Maria, de la Madeleine à la chapelle du même nom, sont recouvertes de petits édicules sans grand style. Celles de Notre-Dame de Guennily, de Saint-Etienne, à l’issue du bourg sur la route de Châteaulin, de Saint-Germain sur la route de Meil-ar-Chantre, de Saint-Laurent et de Saint-Cadou à la chapelle qui leur est dédiée, de Saint-Vénec, au voisinage de la chapelle de Notre-Dame de Lannélec, de Notre-Dame de la Clarté à Lilisven, en sont dépourvues pour la plupart. Quelques-unes de ces fontaines sont réputées parmi les fidèles comme ayant des propriétés curatives et sont l’objet de certaines pratiques que l’on rencontre en d’autres endroits du diocèse : immersions, lavages, douches, etc..., selon affections et infirmités dont on veut obtenir l’amélioration ou la guérison par leur vertu bienfaisante jointe à l’intercession des saints dont elles portent le vocable (Archives de l'Evêché) ;
13 moulins dont le moulin à eau de Tréfléau, Neuf, Quilien, Pennault, de Coat-Pont, de Timen, de Kerlan, du Chantre, Toul-ar-Pesked (XIX-XXème siècle),
A signaler aussi :
un dolmen, deux tumuli à Roz-ar-Challez (époque néolithique) ;
une tombe en coffre (âge du bronze) ;
le camp de Bourgel (époque gallo-romaine) ;
le retranchement circulaire de Lannélec ;
la découverte de monnaies et de poteries à Kerlann ;
ANCIENNE NOBLESSE de PLEYBEN
Le lieu noble de Kervéguen appartenait à Gilles Kerpérennès, sieur du Birit en Pleyben, en 1525. Il fut habité de 1648 à 1700 par une famille de greffiers de la baronnie de Trézéguidy, du nom de Lohan qui s’allia à des familles de notaires, avocats en Parlement, huissiers royaux, originaires de Brasparts et Loqueffret, les du Plessis-Quinquis, les de Launay, les de Kerroual.
Le lieu noble du Birit fut habité tout d’abord par des gens de la noblesse de robe : les Le Page. Ils furent anoblis en la personne de Jehan et d'Yvon le Page, en 1474, fils de Jehan le Page, de la paroisse de Pleyben, pour services exceptionnels rendus au Roi, comme notaires royaux. Ils prirent le titre de Kerpérennès, du nom de leur domicile d’origine en l’ancienne paroisse de Landrévarzec, aujourd’hui Kerbernès en Briec. Ils paraissent aux montres et réformations de Cornouailles, de 1481 à 1652. Leurs armes étaient : d’azur à 3 poires feuilles d’or. En 1577, la terre du Birit passe dans la famille des Kerret de Quillien, en Pleyben, par le mariage de Yves de Kerpérennès avec Catherine de Kerret, dont le frère Jean de Kerret épousa également Jeanne de Kerpérennès. Les de Birit de Quillien occupèrent le manoir du Birit jusqu’à la Révolution, puis le vendirent ensuite avec ses dépendances à des fermiers. Le Birit est en 1938 l’une des plus grandes fermes de Pleyben (Etienne Monfort).
Dans la Réformation de 1426 à « Lannédern et Pleyben » ayant pour objet de faire l’état des terres nobles, sont réputés et considérés comme nobles les suivants, en Pleyben : Le sire de Tréziguidy, en son manoir du dit lieu. Jean de Quillien, en son manoir de Quillien. Jean, sieur de Keranrun (Le Cloître-Pleyben). Raoul Mestangoal, en son lieu principal de Lézalen. Guillaume de Penancoët, au manoir du Leun. Yvon de la Boexière, au manoir du dit lieu. Jean de Kergoët et son fils, au lieu de Keranclanff. Guillaume Coetpont, au dit manoir. Guillaume Floc'h.
D’après un aveu ou déclaration des lieux dits nobles en Pleyben et de leurs possesseurs ou occupants, on comptait, en 1666, en la trève de Treffgodiern, le lieu de Kerguillay. En celle de Trefnescop, le manoir de Keranclauff. En celle de Treffbihan, le manoir de la Boixière. En celle de Treffaou, le manoir du Drevers, le lieu de Kervern, le lieu de Stéréon, le manoir du Birit, le lieu de Saint Algon, le manoir de Coatpont, le manoir du Leinloet. En celle de Treffziguidy, le manoir de Tréziguidy, le manoir du Lun et Pennancoat. En celle de Treffpenault, le manoir de Pennault. En celle de Treffbléau, le manoir de Quillien.
Trésiguidy,
dont Penguern est un ramage. — Trésiguidy, famille noble originaire de
Pleyben, en Cornouailles, a marqué glorieusement dans nos annales bretonnes. A
la première croisade, on trouve Jean et son frère Maurice. (Mss. de Bay., p.
29.) — Thomas est mentionné à la VIIème, dans une charte de Limisso (Coll.
Courtois). — Un seigneur de cette maison, dit Guy Le Borgne (Armorial de
Bretagne, p. 280), « fut l'un de ceux qui se comportèrent le mieux à
la bataille des Trente, et ensuite suivit généreusement les étendards
victorieux du connétable du Guesclin en la plupart de ses conquestes ».
— Maurice, évêque de Rennes, de 1260 à 1280 (Gall. christ., t. XIV, col.
754). — Guy, garde de l'oriflamme à l'expédition de Flandre, contre
Artevelle en 1382. — Un gentilhomme de la chambre de Louis XIV et écuyer de
la petite écurie. (Guy Le Borgne).
A l'exemple de leur illustre ascendance, les Penguern portent : D'or à 3
pommes de pin, de gueules avec une fleur de lys de même en abyme pour
brisure. Voici comment la Biographie bretonne s'exprime au sujet d'un Penguern,
presque notre contemporain : « Jean-Marie-Gabriel de Penguern, issu d'une
branche cadette de Trésiguidy, de Pleyben, naquit le 24 mars 1776, au Faou
(Finistère).... Après avoir été à l'école de Brienne, où il connut Napoléon
et son frère Lucien, il servit dans les sapeurs du génie. A la chute du
Directoire, il revint dans ses foyers, où il épousa Pétronille de Kersulguen.
Entré plus tard dans la magistrature, il devint président du tribunal de
Lannion, place qu'il occupait encore lorsque la mort le surprit. Ses occupations
judiciaires n'empêchèrent pas M. de Penguern de cultiver les muses. Le recueil
de ses poésies (malheureusement non publiées, croyons-nous) a pour titre
les Fleurs de Lys ; elles lui mériteraient pourtant, prétend-on, le nom de Béranger
de la Bretagne » (Biographie bretonne, t. II, p. 579).
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivant de Pleyben (Pleiben) étaient présents :
Yves de Tresiguidy, arbalestrier en brigandine ;
Charles de Tresiguidy, arbalestrier en brigandine ;
Jehan de Kerperennes, représenté par Yvon son fils, arbalestrier en brigandine ;
Yvon de Lanilouet, archer en brigandine et pertuisane ;
Derrien de la Boëssiere, à deux chevaux, archer en brigandine ;
Olivier de Quillien, en brigandine ;
Thomas le Roy, archer en brigandine, pour Yvon son fils ;
Jacob de Poulmic, archer en brigandine.
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Pleyben apparaissent :
Le sieur de la Haute Ville, sr. de Tresiguidy, default ;
Jacques de la Boëssière, présent, dict faire arquebusier à cheval ;
Pierre de Kergadalen, dict faire arquebusier à cheval, pour luy et sa mère, dame de Trévaré ;
Guillaume Kerperinnec, sr. du Birit, dict faire arquebusier à cheval ;
Michel Lanlouët, présent, dict faire corselet ;
Guillaume Geffroy, se présente pour Michel Geffroy, qui dict estre sous l'esdict ;
Yvon du Kergoet, default.
(à compléter)
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