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SAINT-COULOMB

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La commune de Saint-Coulomb (bzh.gif (80 octets) Sant-Kouloum) fait partie du canton de Cancale. Saint-Coulomb dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-COULOMB

Saint-Coulomb vient de saint Colomban, moine né en Irlande vers 540, fondateur de l'Abbaye de Luxeuil (Haute-Loire).

Tout en prêchant, Colomban traverse la Gaule, passe en Suisse, gagne l'Italie et fonde un monastère à Bobbio où il meurt en 615. Saint Colomban aurait débarqué vers 580 dans l'anse Du Guesclin.

Ginguené (encore nommé Jonkenée), archevêque de Dol de 1010 à 1040, donne en 1028 à son frère bâtard Salomon, fils de Haimon de Dinan, la seigneurie de Saint-Coulomb, appelée plus tard seigneurie du Guesclin puis seigneurie du Plessis-Bertrand. C'est certainement lors de cette donation que Saint-Coulomb devient une paroisse (Salomon aurait demandé à son frère cette érection). Plusieurs seigneurs s'y succèdent : Bertrand du Guarplic (petit-fils de Salomon), puis Geoffroy Warplic ou Guarplic (fils de Bertrand) qui prend part à la deuxième croisade de 1147 à 1149, Bertrand II (fils de Geoffroy) en 1160, Pierre Ier du Guesclin vers 1196. A la mort de Pierre Ier, son fils Bertrand, bisaïeul du connétable de France Bertrand du Guesclin, décide d'y construire une forteresse pour y loger jusqu'en 1254.

Ville de Saint-Coulomb (Bretagne). 

Le Pouillé de Rennes précise que vers la fin du XIème siècle, un chevalier nommé Clamarhoc, fils de Richer (nota : ce Richer fut probablement le fondateur de l'antique forteresse de Château-Richeux ; quelques généalogistes le présentent même comme étant la tige de la famille Du Guesclin), donna à l'abbaye du Mont Saint-Michel les dîmes de Fautrels et du fief de Raoul, fils de Mainfinit, la moitié du produit de l'autel de Saint-Coulomb, la moitié des droits de sépulture appartenant à ce monastère, la moitié de la dîme des bestiaux que ledit monastère possédait, et au même lieu de Saint-Coulomb autant de terre qu'en peut labourer une charrue en un an [« Decimam Faluetrels, decimamque Radulfi Mainfiniti filii, et medietatem de hoc quod exit de altari Sancti Columbani, medietatemque de sepulturis ejusdem monasterii, et medietatem decime de vivis bestiis que pertinent ad predictum monasterium, (et) terram in eodem loco quantum potest una carruca arare in anno » (Cartulaire du Mont-Saint-Michel, 69) — L'étendue de terre indiquée en dernier lieu est, selon M. de la Borderie, une charruée, contenant environ 18 hectares]. Quoique Saint-Coulomb reçoive ici le nom de monastère, il s'agit bien réellement d'une paroisse, car une paroisse seule pouvait parmi ses revenus compter des droits de sépulture. Cette charte n'est pas datée, mais elle fut confirmée et souscrite par Geoffroy de Dinan, fils d'Olivier, ce qui la fait remonter aux environs de l'an 1080 ; la paroisse de Saint-Coulomb existait donc dès cette époque. Toutefois, le nom de monastère qui, dans l'usage, lui était encore donné, montre que l'érection de cette église en paroisse ne devait pas alors dater de bien loin. Voici à ce sujet, dit M. de la Borderie, une conjecture qui semble voisine de la certitude. Dans la première moitié du XIème siècle, de 1010 à 1040 environ, Dol avait pour archevêque un personnage important, Ginguené, qui distribua à sa famille une partie considérable de la seigneurie temporelle attachée à son siège épiscopal. A l'aîné de ses frères, Riwallon, il donna la baronnie de Combourg, et à un autre appelé Salomon et de naissance illégitime, la seigneurie du Guesclin ou du Plessix-Bertrand (nota : Le Guesclin était un château bâti en mer sur le rocher de ce nom ; Bertrand, l'un des descendants de Salomon, lassé de cette résidence maritime, construisit dans les terres, mais dans la même paroisse de Saint-Coulomb, une autre forteresse qui de son nom s'appela le Plessix-Bertrand. Le Guesclin ainsi abandonné fut démoli au XVIème siècle, et un fort moderne fut élevé au XVIIIème siècle sur ses ruines, remarquables par leur pittoresque position. — La seigneurie du Guesclin et du Plessix-Bertrand appartenait à la branche aînée de la famille Du Guesclin et ne fut point par suite la propriété de l'illustre connétable, issu d'une branche cadette), comprenant à l'origine tout le territoire de Saint-Coulomb. « N'y a-t-il pas lieu de croire, dès lors, que l'érection de la seigneurie du Guesclin et celle de la paroisse de Saint-Coulomb furent simultanées, — soit que l'archevêque Ginguené ait voulu du même coup pourvoir à l'organisation religieuse de ce territoire, — soit plutôt que Salomon, le nouveau seigneur, ait tenu à établir une paroisse dans son fief pour éviter d'être, lui et ses hommes, tributaires d'une église étrangère? D'après cela, l'origine de la paroisse de Saint-Coulomb serait certainement antérieure à l'an 1040 et remonterait probablement aux vingt-cinq premières années du XIème siècle. Quoi qu'il en soit, en 1225 Pierre Du Guesclin était en contestation avec le Chapitre de Dol au sujet des dîmes de Saint-Coulomb. Il s'agissait des deux tiers des dîmes provenant d'une partie de cette paroisse appelée le trait de Hindré (nota : Le Hindré est un village assez important où se trouvait jadis un manoir appartenant en 1513 à Christophe Cartier). Le sire du Guesclin s'en prétendait fermier perpétuel moyennant une redevance annuelle de 10 mines de froment due au Chapitre. Le Chapitre en prétendait la jouissance directe, et réclamait de plus une somme de 30 livres pour l'indemniser des torts que lui avait causés le sire du Guesclin. Celui-ci résista, s'entêta, se fit excommunier, et, une fois excommunié, renonça à son prétendu droit de ferme. Le Chapitre, bon prince, se désista de son côté de sa demande d'indemnité et donna même au seigneur une rente annuelle d'une mine de froment à lui due par certains paroissiens de Saint-Coulomb appelés Leroi. Il paraît que les limites respectives du territoire de Saint-Coulomb et de celui de Cancale restèrent assez longtemps indécises, du moins sur certains points. Cette incertitude ayant amené des difficultés entre le Chapitre de Dol et l'abbé du Mont Saint-Michel, qui percevaient, celui-ci les dîmes de Cancale, celui-là les dîmes de Saint-Coulomb, les deux parties s'entendirent en 1268 pour remettre à l'évêque de Saint-Malo et à celui de Dol le soin de fixer définitivement, en qualité d'arbitres, cette limite contestée. Malgré cela, il y eut encore, vingt-trois ans après, des difficultés de même genre, terminées par un accord passé au mois de septembre 1291 entre le Chapitre de Dol et l'abbaye du Mont Saint-Michel » (M. de la Borderie, Revue de Bretagne et de Vendée, XXIX, 405 et 406). Peu de temps après, le pape Boniface VIII (1294-1303) confirma le Chapitre de Dol dans la possession du tiers de tous les revenus ecclésiastiques de la paroisse de Saint-Coulomb et d'une mine de froment dans le fief du Plessix-Bertrand (« ln Sancto Columbano terciam partem tocius parrochie, et unam minam frumenti in feodo Bertranni » - Bulletin archives d'Ille-et-Vilaine, II, 215). Quand vint la Révolution, le recteur, M. Guihot, déclara en 1790 que le revenu de sa cure atteignait 2.040 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29).

Le bourg de Saint-Coulomb renfermait jadis l'auditoire, le cep et le collier de la seigneurie du Plessis-Bertrand. Le Plessis-Bertrand avait un droit de haute justice. C'était une châtellenie d'ancienneté érigée en comté en 1702. Il passa par succession en 1417 à la famille de Chateaubriand seigneurs de Beaufort, puis est cédé en 1586 à Charlotte de Montgommery, veuve de Christophe de Chateaubriand, avant d'être vendu en 1589 à la famille de Rieux seigneurs de Châteauneuf, aux marquis de Béringhen en 1681 et à la famille Magon seigneurs de la Lande en 1740.

L'armée anglaise du duc de Malborough, débarquée à Cancale le 5 juin 1758, s'empare de Saint-Coulomb le 7 juin 1758 en se dirigeant vers Saint-Malo.La paroisse de Saint-Coulomb était une enclave de l'ancien évêché de Dol et prend le nom de Coulomb-Rocher pendant la Révolution.

On trouve des graphies différentes à certaines époques : Saint-Coulomp (en 1418), Saint-Coulumb (en 1474), Saint-Coullomb et Sainct-Coulon (en 1513), Saint-Coulon à diverses époques et même au XVIIIème siècle, et Coulomb-Rocher durant la Révolution.

On rencontre les appellations suivantes : Parochia Sancti Columbani (en 1268), ecclesia de Sancto Columbano (au XVIème siècle).

Ville de Saint-Coulomb (Bretagne).

Note 1 : Une école de garçons fut fondée dans la paroisse de Saint-Coulomb au commencement du XVIIIème siècle par « demoiselle Perrine Potel, veuve de Jean Deru des Craniers, demeurant en la ville de Saint-Malo » et propriétaire en Saint-Coulomb. Cette pieuse dame consacra à sa fondation « trois quantités de terre, une maison et un jardin, situés au village du Bas-Mouillé, et 20 sous de retour de lot à elle dus par Jacquemine Deriaux, le tout valant 42 livres de rente ». A ce premier et principal fonds elle ajouta « la somme de 200 livres une fois payée, qu'elle veut que ses héritiers payent incontinent après sa mort, pour être mise à constitut au denier vingt et produire 10 livres de rente ; laquelle rente fera suite aux 42 livres cy-devant pour augmenter ladite fondation, qui sera ainsi, après la mort de ladite demoiselle Potel, de 52 livres ». La fondatrice régla ensuite que l'école de Saint-Coulomb serait tenue, autant que possible, par un prêtre de cette paroisse, approuvé par l'évêque diocésain. A défaut d'un prêtre disponible, le recteur de Saint-Coulomb devrait nommer un instituteur convenable, en prenant toutefois l'avis des trésoriers en charge de la fabrique. Il fut aussi convenu que l'instituteur de Saint-Coulomb ferait l'école gratuitement à tous les enfants pauvres de la paroisse, et qu'il tiendrait sa classe au moins trois jours par semaine. Le premier maître d'école établi dans ces conditions fut Etienne Geoffroy, « prestre demeurant en la paroisse de Saint-Coulomb ». Il prit possession, le 1er octobre 1713, des biens constituant la fondation de Mme Deru. Après sa mort, arrivée vers 1728, il fut remplacé par Jean-Baptiste Meslé, également prêtre, qui, nommé le 4 mars 1728, prit possession des fonds de l'école le 9 du même mois. Du temps de cet instituteur, la fabrique de Saint-Coulomb céda, avec le consentement du recteur, une pièce de terre nommée le Verger de la Ville-Croix, à Jeanne Leroux, veuve de François Le Bonhomme, moyennant une somme de 210 livres, « pour en faire la rente au titulaire de l'école au denier vingt, avec faculté d'amortir ladite rente en versant cette somme aux mains des trésoriers de la fabrique en charge ». Cette cession fut faite le 17 janvier 1739 et confirmée le 14 janvier 1769. Les fabriciens de Saint-Coulomb ne se bornèrent pas à cet acte de générosité : dès le 7 avril 1741 ils achetèrent, moyennant une somme de 135 livres, une petite rente de 6 livres 15 sols « pour estre payée à chaque jour de Saint-Michel, à compter de 1742, aux mains du titulaire de l'école des pauvres de la paroisse ». Ce fut encore un prêtre, Denis Déric, qui fut nommé après M. Meslé, le 16 octobre 1756, « pour instruire et enseigner gratis les pauvres mineurs de la paroisse de Saint-Coulomb et jouir de tous les biens de la fondation de l'école ». Mais ce dernier instituteur ne conserva sa place qu'un an ; il donna sa démission le 1er octobre 1757 et fut remplacé, à défaut de prêtre, par un clerc ou un laïque (nous ne savons trop lequel) nommé Jean Duchesne [Note : Le successeur de Jean Duchesne est Mathurin-Jean Dufour qui fut remplacé à partir du 4 avril 1790 par M. Baudouin]. Pendant que ce dernier enseignait les enfants, la fabrique de Saint-Coulomb augmenta encore les revenus de son école paroissiale. Le 8 mars 1771 elle acheta, moyennant une somme de 236 livres, une rente de 12 livres 16 sols, payable au titulaire de cette école. La même année, les héritiers de Mme Deru confirmèrent, le 30 octobre, la fondation primitive de l'école faite par cette charitable femme. Quand vint la Révolution française, l'école des garçons de Saint-Coulomb était tenue, au presbytère même, par un M. Dufour, vraisemblablement prêtre, qui dut céder devant la persécution en 1790 (Pouillé de Rennes). [Note : En 1809, on mentionne deux instituteurs : Jean-M. Villéon et Jean Epervier. En 1822, on trouve François Robichon et un certain Dufour (Mathurin-Jean), mentionné comme coseiller en 1823 et comme instituteur en 1828. Dès le 15 janvier 1849, les Frères de la Mennais prirent l'école des garçons en charge. En 1861, le recteur écrit : " La petite classe se tient dans une partie de la maison habitée par les Frères. La mairie occupe le rez-de-chaussée. Un frère fait l'office de secrétaire. Mais la maison menace ruine ! ...". En septembre 1888 l'école Saint-Joseph fut ouverte sous la direction du Frère Christian. Depuis 1759, Mlle Pelchien faisait école aux filles. Cette dernière est remplacée le 8 avril 1815 par des Filles de la Sagesse, remplacées, elles-même, vers 1944-1945 par des Religieuses de la Providence de Saint-Brieuc.

Ville de Saint-Coulomb (Bretagne).

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Coulomb : Julien Brisorgueil (en 1569), Jean Le Faucheux (avant 1574), Guy Chevalier (pourvu en 1574, il fut aussi chapelain de la cathédrale de Dol ; il dut se démettre en 1587), Georges Guilliers ou Guiller (1598 à 1629), François Billecoq ou Billecocq (1648 à 1660), Pierre Jonchée (en 1675), Jacques Guiroys ou Diroys (pourvu vers 1687, il fit en 1698 enregistrer ses armoiries : d'argent à la bande de sable ; il résigna le 7 novembre 1719 en faveur du suivant, avec rétention de 400 livres de pension). François Bourdé ou Bourdais (sieur de la Mulette, prêtre de la paroisse, pourvu en cour de Rome, prit possession le 12 février 1720 ; il résigna le 20 juin 1754 en faveur de son neveu, qui suit, se réservant aussi une pension de 400 livres), Gilles-Louis Bourdé (pourvu en cour de Rome, il prit possession le 16 mai 1755 ; décédé en 1789). Jean-Olivier Guihot ou Guilhot (prêtre de Dol, pourvu le 25 avril 1789, il prit possession le 25 mai et gouverna jusqu'à la Révolution ; il s'exila et fut remplacé par Jacques Havard, curé constitutionnel entre 1791 et 1793, puis fut réinstallé en 1803 ; décédé âgé de soixante-sept ans, le 18 avril 1824), Jean Baptiste Brignon de Lehen (1824 à 1826), Pierre Ladroux (1826 à 1853), Jean-Marie Fournier de Bellevue (1853 à 1883 ; décédé en 1883), Louis Raoul (à partir de 1883), Achille Dupuis (1900 à 1903), Alfred Belin (1903 à 1906), François Buan (1906 à 1918), J.-M. Tourtelier (1918 à 1922), Joseph Beaulieu (1922 à 1935), Eugène Belan (1935 à 1940), Jean Desmonts (1940 à 1950), Armand Lechable (1950 à 1957), Joseph Hesry (1957 à 1959), Ambroise Cadiou (1959 à 1972), Yves Corrion (à partir de 1972), ... Liste non exhaustive des vicaires de la paroisse de Saint-Coulomb : Léonar Harpin (1538-1542), Guy Boutereux (1538-1544), Henri Gourdel (1542-1544), Closlu (1544-1548), Guillaume Aubault (1544-1583), Olivier Amelot (1555-1561), Forgely (1581-1595), J. Aubault (1584-1589), Jean Froumy (1589-1592), Guillaume Bruslé (1592-1598), N. Legrand (1591-1599), Jean Couaspel (1613-1639), Julien Rouiller (1615-1617), Georges Guiller (1620-1626), Jean Chienard (1630-1636), Julien Bourguillais (1648-1661), Julien Levalet (1675-1712), Jean-Batiste Meslé (1712-1723), François Bourdé (1719-1720), Louis Furet (1723-1736), Gilles Levalet (1736-1759), Louis Mondin (1759-1764), Louis Gillet (1764-1777), François Glémot (1777-1779), Armand Caperan (1779-1780), François Simon (1780-1782), Guillaume Launay (1782-1804), Jean-René Chatenet (1804-1807), Pierre Duval (1807-1812), Jean-Baptiste Brignon de Lehen (1813-1821), François Lebreton (1821-1825), Joseph Deroyer (1824-1839), François Deminiac (1825-1843), Emile de Lalande (1839-1852), Jean-Baptiste Forveille (1843-1853), Pierre Mangan (1852-1854), François J. Turmel (1854-1857), Edouard Olivier (1854-1859), Pierre-M. Delamarche (1857-1858), Pierre Louvrier (1859-1869), Augustin Levitre (1869-1879), Jean-M. Molé (1869-1880), Théophile Henry (1879-1890), Hyacinthe Chiloup (1880-1882), Ange Seignoux (1882-1885), Eugène Hylaire (1885-1887), Georges Moreau (1887-1892), Arsène Verdier (1890-1895), Jean-Baptiste Brindejonc (1892-1893), Constant Lecomte (1893-1902), Mathurin Chartier (1895-1903), Servan Pichon (1902-1903), Jean Lemoine (1903-1906), Aimé Leportoux (1903-1911), Constant David (1906-1917), Eugène Belan (1911-1923), Germain Moisan (1918), Louis Delanoë (1919-1928), Elie Lecossois (1923-1934), Auguste Bouquay (1928-1929), Aristide Jamet (1929-1935), Raymond Lebourgeois (1935-1941), François Launay (1941-1943), Ange Baudy (1943-1954), Eugène Gicquel (1954-1957), Paul Halais (1958-1968), ... (J. Auffret).

Ville de Saint-Coulomb (Bretagne).

Note 3 : liste non exhaustive des maires de la commune de Saint-Coulomb : Mathurin Lepoitevin (en 1790), François Husson (en 1790), Honoré Poidloue (en 1791), Charles Lessois (1792 à 1793), Charles Lessois (1792 à 1793), Honoré Poidloue (1793 à 1794), Lepaigneul (1794 à 1800), François Husson (1800 à 1802), Charles de Bellevue (1802 à 1815), Nicolas Le Gobien (1815 à 1822), Laurent Fauchon (1822 à 1833), Emmanuel Le Joliff (1833 à 1837), Joseph Labbé (1837 à 1845), Olivier Hervot (1845 à 1847), Jean Baslé (1847 à 1863), Félix Letarouilly (1863 à 1870), Hippolyte Roncé (1870 à 1871), Olivier Hervot (1871 à 1874), Michel Jamet (1874 à 1875), Louis Chauffaut (1875 à 1876), Olivier Hervot (1876 à 1881), Pierre Jugant (1881 à 1917), Eugène Crolbos (1917 à 1919), Ernest Macé (1919 à 1922), Jean Collin (1922 à 1935), Louis Esnoul (1935 à 1945), Louis Frémont (1945 à 1981), Jean Mainguené (1981 à 2014), Loïc Levillain (à partir de 2014), ...

Note 4 : La Ville-Auray a vu naître Gilles Déric, grand historien ayant publié en 1777 six volumes de l'Histoire Ecclésiastique de Bretagne. " La Ville-Auray est un petit village où Gilles Déric fit construire une modeste chaumière en 1714. Mais deux frères prêtres y sont nés : Denis Déric, en 1721 (mort à l'âge de 28 ans) ; et Gilles Déric, le 30 mai 1726. Ce dernier devint prêtre en 1750, chanoine de la cathédrale de Dol en 1755. Ces six volumes sur l'Histoire Ecclésiastiques de Bretagne relatent les dix premiers siècles de notre histoire religieuse. Le chanoine Déric devait poursuivre son gigantesque travail. Mais la Révolution interrompit ce précieux travail : l'abbé Déric dut s'exiler à Jersey où il mourut le 8 octobre 1800, laissant son oeuvre inachevée ! " (J. Auffret).

Voir   Ville de Saint-Coulomb (Bretagne) " Notice historique sur Saint-Coulomb ".

Voir   Ville de Saint-Coulomb (Bretagne) " Quelques anciens fait divers de la paroisse de Saint-Coulomb ".

Voir aussi   Ville de Saint-Coulomb (Bretagne) " Cahier de doléances de Saint-Coulomb en 1789 ".

Voir aussi   Ville de Saint-Coulomb (Bretagne) " Création de la première école de Saint-Coulomb ".

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PATRIMOINE de SAINT-COULOMB

l'église Saint-Colomban (XVIII-XIXème siècle). Saint Columban, abbé de Luxeuil, — dont le nom breton Coulm signifie une colombe, ou plutôt en vieux français un coulomb (mâle de la colombe), — est le patron de cette église (nota : la tradition populaire prétend que saint Columban débarqua sur la côte de Saint-Coulomb, non loin de l'endroit où se trouve une vieille croix de granit portant encore son nom). L'ancien édifice, construit en forme de croix, n'existe plus. Dans cette vieille église, l'évêque de Dol était seigneur supérieur et le comte du Plessix-Bertrand seigneur fondateur. Aussi voyait-on dans le choeur de cette église un remarquable tombeau appartenant à la famille de ce seigneur. Il consistait en deux statues tumulaires représentant un seigneur et une dame du Plessix-Bertrand, accompagnés de leurs écussons : le chevalier, couché, les mains jointes, repose ses pieds sur un lion ; son écu, tenu par un ange, porte : parti : au 1er écartelé de Châteaubriant et Du Guesclin ; au 2ème écartelé d'Espinay et de Montauban ; sur le tout : de Visconti. Ce devait être la sépulture de Jean de Châteaubriant, seigneur de Beaufort et du Plessix-Bertrand, qui épousa vers 1450 Jeanne d'Espinay, fille de Richard, sire d'Espinay, et de Béatrice de Montauban. — La dame, également couchée, les mains jointes, avait à côté d'elle un écusson portant : parti : au 1er écartelé de Châteaubriant et Du Guesclin ; au 2ème de Tréal. Ces armes indiquent que là reposait Anne de Tréal, femme, vers 1550, de François de Châteaubriant, seigneur de Beaufort et du Plessix-Bertrand (nota : ces deux statues et ces écussons se trouvaient à la fin du XIXème siècle dans le parc du château de Clayes). Le seigneur du Lupin prétendait aussi dès 1556 avoir droit d'enfeu et de prééminence dans cette église. En 1777, on y voyait, en effet, au haut de la nef, du côté de l'épître, un grand vitrail orné des armes d'Olivier du Chastellier et de Suzanne Uguet, sa femme, seigneur et dame du Lupin en 1611 ; au-dessous étaient deux pierres tombales portant les armes des Uguet : d'argent à deux croissants rangés et adossés de gueules. Enfin, dans un autre vitrail, au-dessus de la grande porte, apparaissaient les armes des Robiou : de gueules à la fasce d'or accompagnée de six croisettes de même (nota : N... Robiou acheta le Lupin en 1683). La confrérie du Rosaire fut érigée en cette église, le 9 mars 1661, par Jean Gaudion, dominicain du couvent de Dinan. Celle de la Sainte-Trinité y fut également établie en 1667. L'église de Saint-Coulomb a été entièrement rebâtie de nos jours. La nef en fut d'abord relevée en 1836, puis le 27 mai 1839 on posa la première pierre du choeur et des transepts (Pouillé de Rennes). Ce choeur en hémicycle est entouré d'une colonnade de style néo-grec formant un petit déambulatoire ; au fond est une grotte éclairée par un jour céleste et contenant un groupe de l'Assomption, oeuvre de Barrême ; d'autres groupes de statues modernes décorent également les transepts et sont « l'oeuvre d'une artiste qui désire rester inconnue » (Registre paroissial). Le clocher date de 1778 et deux cloches y sont placées en 1853. La nef a été refaite en 1836 et le transept en 1839-1840. Les travaux ne sont achevés qu'en 1850. Elle comporte deux chapelles : une chapelle dédiée à la Vierge, et l'autre chapelle dédiée à la Trinité. Le parquet du choeur, la sainte table et l'autel sont refaits en 1952. Dans les piédestaux des deux statues du choeur, représentant saint Colomban et saint Pierre, se trouvent enchâssées des reliques de saint Méen et de saint Judicaël. L'ancienne église était en forme de croix. Deux pierres tombales portaient jadis les armes de la famille Uguet. Le choeur contenait deux dalles funéraires en haut relief armorié figurant une famille de Chateaubriand (François ou Jean de Chateaubriand et son épouse) ;

Eglise de Saint-Coulomb (Bretagne).

la chapelle Saint-Vincent (XVI-XVIIème siècle), située au village de Saint-Vincent. Cette chapelle était autrefois frairienne et possède un petit clocher-arcade à une cloche. Vis-à-Vis de la chapelle se trouve une croix en granit datée du XVIIème siècle. On fit un mariage en 1611 dans cette chapelle. Elle était fondée de messes et continue d'être entretenue. Le service religieux de la chapellenie de Saint-Vincent était assuré par des chapelains : Georges Delot (en 1750), David Corbé (vers 1760), Pierre Pestel (en 1767), Jean-Baptiste Renoul (de 1777 à 1781) et Louis Fretel (en 1788), ..., Isidore Lefrançois (de 1875 à 1889), Joseph Petit (de 1889 à 1891), Jean Tailfer (de 1891 à 1931), Victor Ruminy (de 1932 à 1940), Eugène Simon (de 1940 à 1962). Certains des chapelains furent présentés par le seigneur de la Mettrie-aux-Louets, qui prétendait y avoir droit à cause de son fief de Harrouard ou de la Ville-Voisin ;

la chapelle Sainte-Sophie (1695) de la Ville-Bague. Elle est reconstruite en 1695 et restaurée aux XIXème et XXème siècles. En 1666, Antoine Rouvrais fut approuvé par l'ordinaire pour desservir cette chapelle, dépendant du manoir voisin, à la condition d'y faire le catéchisme après la messe tous les dimanches et fêtes. Ce sanctuaire fut rebâti et bénit, le 3 novembre 1695, par le chapelain Julien Levallet, sous le vocable de sainte Sophie ou la Sagesse incarnée ; il fut en même temps doté de 54 livres de rente par Julien Eon, sieur de la Villebague. Mais le 26 octobre 1714, Pierre Voisin, sieur de la Vigne, et Jeanne Le Jaloux, sa femme, alors propriétaires de la Villebague, augmentèrent de deux messes hebdomadaires la fondation précédente et assurèrent au chapelain 100 livres de rente hypothéquées sur leur terre de la Houe. Cette fondation fut approuvée par l'ordinaire le 2 novembre 1714 (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Dol). Julien Levallet (1695), Georges Coupeaux (1714), Jean Mellé (1722), François Bourdé (1735), Denis Déric (1757), Gilles Levallet (1759) et Isaac Jaume (1771) desservirent cette chapelle (Pouillé de Rennes) ;

la chapelle Saint-Charles du Lupin, édifiée peu avant 1692 et restaurée récemment ;

la chapelle Saint-Marc (XVIème siècle) de la Fosse-Hingant (ou chapelle Saint-Roch), bénite par Picot de Limoëlan de Clorivière, recteur de Paramé, et restaurée en 1781 ;

la chapelle Sainte-Cécile (1725) de la Mettrie-aux-Houëts. Au moment de la Révolution, elle est desservie par l'abbé Joseph Chartier, de Saint-Guinoux ;

la chapelle de la Sainte-Trinité de la Motte-Jean. Il s'agit d'une chapelle frairienne. On y faisait des mariages en 1665. Elle est restaurée en 1707 et desservie par Charles Girot en 1708 ;

la chapelle du Plessis-Bertrand (ou Plessix-Bertrand). Saint-Thomas du Plessix-Bertrand dépendait de ce château et devait être fort ancienne ; il en est fait mention au XVIème siècle. Au XVIIIème siècle elle était complètement ruinée, et sa fondation, consistant en quatre messes par semaine, était desservie dans l'église de Saint-Coulomb (nota : à la même époque, le seigneur du Plessix-Bertrand avait en cette église une autre chapellenie, dite de Notre-Dame des Hautjards, distincte de la précédente) ; ses revenus, assez considérables, consistaient en terres et en dîmes. Les chapelains du Plessix furent : Gabriel Bréal, chanoine de Dol ; Charles Thoreau, son successeur en 1698, également chanoine de Dol ; Jean Magon, chanoine de Saint-Malo (1744) ; Jean Grout, chanoine de Dol (1749), et Jean Le Moine, recteur de Cancale (1787) ;

les anciennes chapelles aujourd'hui détruites et disparues : la chapelle Sainte-Suzanne (mentionnée en 1655 et vendue comme bien national en 1795), la chapelle Saint-Barthélemy (mentionnée dans un aveu daté de juin 1418, et en 1688), la chapelle Saint-Nicolas (propriété du prieuré du Vieux-Châtel, vendue comme bien national le 23 octobre 1795 et détruite durant la Révolution), la chapelle Saint-Thomas du Plessis-Bertrand (très ancienne et détruite depuis longtemps), la chapelle de la Motte-aux-Chauff (mentionnée en 1666), la chapelle du Biot ou Beau-Bois ou Biaubois (mentionnée en 1291 et reconstruite en 1663), la chapelle aux Hautgeards ;

l'ancien prieuré du Vieux-Chastel, aujourd'hui disparu, et jadis membre de l'abbaye du Tronchet. Le prieuré du Vieux-Chastel, situé en la paroisse de Saint-Coulomb, évêché de Dol, devait tirer son nom d'une très-antique forteresse détruite depuis bien des siècles. A côté du village, qui s'appelle encore le Vieux-Chastel, est un monticule dont la chapelle priorale occupait jadis le sommet ; un moulin à vent l'avoisinait, et cette éminence, appelée tertre de Saint-Nicolas, est vraiment une position stratégique, car avant la création de la digue du Lupin la mer venait battre aux pieds de ces rochers. C'est vraisemblablement en ce lieu que se trouvait, à une époque très-reculée, le château dont le souvenir s'est perpétué jusqu'à nous. Sur ses ruines s'élevèrent la chapelle et le moulin du prieuré, qui appartenaient, ainsi que la Ville-Ernoul, village peu éloigné de là, aux religieux du Tronchet, au XIIIème siècle. Mais l'abbé Pierre Mahé échangea ce moulin du Vieux-Chastel et son fief de la Ville-Ernoul, vers 1277, avec Pierre du Guesclin, contre une rente perpétuelle de 4 mines de froment (Bibliothèque Nationale : Mémoire de Bretagne). En 1685, le prieuré du Vieux-Chastel appartenait encore à l'abbaye du Tronchet, mais les religieux ne tardèrent pas à perdre jusqu'au droit de le présenter, car tous les derniers prieurs furent nommés et pourvus par l'évêque de Dol seul. Gilles Nouel, recteur de Saint-Ydeuc et prieur du Vieux-Chastel, déclara en 1790 que ce bénéfice n'avait que 113 livres 10 sols de rente, avec 24 livres 12 sols de charges ; par suite, il ne lui restait qu'un revenu net de 88 livres 18 sols. C'était peu de chose, comme l'on voit. La chapelle Saint-Nicolas du Vieux-Chastel, encore entretenue en 1782, fut vendue nationalement en 1795, puis complètement rasée ; on n'en montre plus que l'emplacement. A côté de la chapelle se trouve une ferme dite du Vieux-Chastel, dans les constructions de laquelle on voit encore quelques débris d'un manoir du XVème siècle. Etait-ce primitivement le logis prioral? Nous n'oserions pas l'affirmer, mais nous pouvons le supposer ; en tout cas, cette maison était sécularisée longtemps avant la Révolution. Liste des prieurs : — Thomas Mauger fut nommé prieur en 1441 par l'abbé du Tronchet. — Jean de La Motte fut également pourvu en 1567 par l'abbé du Tronchet. — Etienne Geffroy, décédé vers 1728. — François Berthault, prêtre du diocèse de Dol, nommé et pourvu par l'évêque de Dol le 26 février 1728, prit possession le 9 mars suivant. Les religieux du Tronchet tentèrent, à cette époque, une dernière revendication de leurs droits sur le Vieux-Chastel et en nommèrent prieur dom Léonard Sénemand, déjà prieur de Rozlandrieuc (Roz-Landrieux) ; ce Bénédictin prit même possession du Vieux-Chastel le 11 novembre 1728, mais il ne put s'y maintenir. François Berthault mourut en 1740. — Gilles Le Vallet, prêtre du diocèse de Dol, fut pourvu par l'évêque le 25 novembre 1740 et prit possession le 1er décembre suivant ; il se démit le 22 juin 1771. — René-Jacques-Joseph Le Prince, clerc de la paroisse de Saint-Ydeuc, fut nommé et pourvu par l'évêque de Dol le 25 juin 1771, et prit possession le lendemain. Il devint prêtre, et en 1782 recteur de Saint-Samson-sur-Risle, en Normandie, paroisse dépendant de Dol. Mgr de Hercé lui reconnut alors le droit de prendre le titre de doyen de la collégiale de Saint-Samson, « attendu que ce doyenné est annexé de temps immémorial à la cure du même nom et que le recteur y a droit de présider au choeur les chanoines de Saint-Samson ». René Le Prince mourut la même année. — René-Mathurin Gallée, recteur de Saint-Ydeuc, fut pourvu par l'évêque le 2 octobre 1782 et prit possession le 15 novembre suivant ; il résigna le Vieux-Chastel en 1784, étant devenu recteur de Roz-sur-Couesnon. — Jean-Gilles Nouel, prêtre du diocèse de Dol, fut nommé en même temps par l'évêque, le 30 avril 1784, recteur de Saint-Ydeuc et prieur du Vieux-Chastel ; il possédait encore ces deux bénéfices quand éclata la Révolution (abbé Guillotin de Corson) ;

la croix du Moulin de la motte, située route du Haut-Pays. Elle repose sur un cube carré, chanfreiné au sommet, haut de 0,60 mètre. Elle-même, d'abord carrée devient octogonale. Elle mesure 2,12 mètres. Elle porte plusieurs inscriptions : au centre et à l'est (+IHS), à l'ouest (+MAR), au sud et à l'extrémité du bras (1691), à l'extrémité de l'autre bras. Enfin au bas de la croix, à l'Est, un curieux monogramme, lettres enlacées, ou coeur très agrémenté dans lequel on lit G et que surmonte une croix. On allait en procession, aux Rogations, à cette croix ;

la croix de Saint-Coulomb ou Saint-Colomban (1892), située route du Haut-Pays. Elle marque, d'après une légende, l'endroit où saint Colomban (ou Columban) débarqua de Grande-Bretagne au VIème siècle. Dans une pierre bass, longue de 1m30 et large de 0m50, enfoncée dans le sable, sont percés trois trous carrés, où étaient jadis plantées trois croix : celle du Sauveur et celle des larrons. Aujourd'hui, une seule subsiste, amputée de la tête et d'un bras, et dans cet état, haute de 0m25 et large de 0m22. Mais, en 1892, le clergé e St-Coulomb a pris soin de la consolider : il l'a abritée sous une grotte de rocaille, sur laquelle se dresse une croix ronde, plantée dans une base cubique. Sur cette base ont lit : "Croix - Elevée par la reconnaissance sur le lieu ou, d'après la tradition S. Colomban aborda en venant évangéliser ce pays - le 2 décembre 1892" ;

la croix de la Ville-Croix (XVIème siècle), située route de Cancale. Elle est carrée, ornée de cannelures le long de chacune de ses faces, haute de 1 mètre, elle est placée sur une pierre sculptée de forme triangulaire aigüe haute de 0, 30 mètre, qui paraît être le sommet d'un pignon destiné, jadis, à recevoir un fleuron ou un ornement similaire ;

la croix de Monney ou du Clos-Cochet, située route de Cancale. Il s'agit d'un monolithe carré de granit de 1,50 mètre de haut, et dont les bras sont longs de 0,90 mètre. On y allait jadis en procession aux Rogations ;

la croix en granit (XVIIème siècle), située au village de Tannée. Elle est octogonale et mesure 2, 80 mètres et ses bras sont longs de 0,40 mètre. Jadis elle était plus haute encore ; mais renversée et brisée pendant la Révolution, elle ne fut qu'incomplètement restaurée. Au haut du fût et en bas de la croix qui le domine, une petite niche en plein cintre, surmontée d'une croix, est sculptée en relief. Au dessous et à droite apparaît la partie inférieure d'un bâton prioral ;

une autre croix, aujourd'hui détruite, s'élevait jadis au Sud du village de Tannée, à la Ville-au-Ray ;

la croix du Fresne ou Croix Blanche, située route de Saint-Méloir-des-Ondes. Elle mesure 0,60 mètre de haut et 1 mètre de large. La Croix-Blanche passait pour cacher un trésor. Il y a quelques années on la trouva renversée, des fouilles infructueuses avaient été faites au pied. C'est depuis ce jour qu'elle est restée mutilée ;

la croix chargée d'un Christ et située au village de la Tiolais. Octogonale, elle mesure 1,10 mètre de haut, et ses bras sont longs de 0,55 mètre. Un Christ très grossier orne sa face antérieure qui regarde l'Orient. Au-dessous, sur un cartouche rectangulaire incliné, se voit l'inscription INRI ;

la croix des Berchais, située route de Paramé ;

la croix de la Barre, située sur la route de Guimorais, 1 300 mètres du bourg. Il s'agit d'un monolithe de 1,38 mètre, carré à sa base, puis octogonale, puis terminé par une croix carrée dont les bras mesurent 0,50 mètre ;

la croix de Sainte-Suzanne. Cette croix marque l'emplacement de l'ancienne chapelle frairienne de Sainte-Suzanne mentionnée en 1684. Elle ne remonte pas à plus de deux siècles. Il s'agit d'un cube de pierre, puis d'une pyramide, puis d'une petite croix carrée, le tout haut de 1,95 mètre ;

la croix de Nermont, située sur la route de Saint-Malo. Elle ne remonte pas à plus de deux siècles. Il s'agit d'un cube de pierre, puis d'une pyramide, puis d'une petite croix carrée, le tout haut de 1,95 mètre ;

la croix de Saint-Vincent (XVIIème siècle), située en face de la chapelle de Saint-Vincent, entre Saint-Coulomb et Saint-Ideuc. Octogonale, elle mesure 1,10 mètre de haut et elle est plantée dans une pierre plate et arrondie. Du côté Nord, elle porte un Christ surmonté du titre INRI, ayant aux pieds la tête de mort traditionnelle, près de la main droite, le soleil, près de la gauche, le croissant de la lune, inscrits tous deux dans un carré. La face Sud est décorée, au milieu de la croisée, d'une petite niche contenant jadis une statue de la Vierge. Une fleur de lys, dans un petit carré, surmonte cette niche. Le croissant de la lune, également dans un carré, se voit au dessous. Une inscription, "Sancta Anna" semble-t-il, court d'un bras à l'autre ;

la croix des Courtils, située route de Rothéneuf. Elle mesure 1 mètre de côté ;

l'ancien château fort du Guesclin (XII-XVIIIème siècle). Salomon (frère bâtard de Ginguené, archevêque de Dol), ou l'un de ses successeurs, auteur de l'illustre famille du Guesclin, construit sur un rocher en 1160 une forteresse qui prend au XIIIème siècle le nom de Guarplic. Il s'agit d'une ancienne enceinte carrée de quatre tours d'angles. Cette forteresse est prise par Philippe-Auguste qui y place une garnison en 1210 : "l'an 1207, Pierre du Guarplic, joint à quelques autres barons de Bretagne, partisans du roi d'Angleterre Jean-sans-Terre garnit ledit chastel d'armes, d'hommes, de vivres et engins de guerre, et recevoit dedans les Anglois, ennemis du royaume de France, qui endommageoient la province. Sur quoi Juhaël de Mayne, second du nom, vaillant et loyal, alla au roy Philippe-Auguste et lui en fit complainte. A son instance, le monarque françois, en 1209, rassembla exercite (une armée) à Mantes et l'envoya en Bretaigne avec Henry Comte de Saint-Pol et ledit Juhaël, qui assaillirent vertueusement ledict chastel, le prindrent et garnirent de leurs féaux : puis le bailla, ledict Comte de Saint-Pol, à garder Juhaël, vicomte de Dinan, par Gervaise sa femme". Ce château est ensuite abandonné par la famille du Guesclin vers 1259, qui édifie un nouveau château du nom de Plessis-Bertrand : "et non loing d'icelluy, en la même paroisse de Saint-Coulomb, en fist bastir ung autre, qui de luy fust nommé le Plessix-Bertrand ou, comme d'autres disent, le Plaisir-Bertrand". Le château du Guesclin est démantelé au Moyen Age et rasé de 1757 à 1769, pour faire place à la construction d'un édifice à vocation militaire, situé sur l'île Du Guesclin. Il reste peu de chose de ce château. Propriété de la famille du Guesclin, puis de Charlotte de Montgommery, veuve de Christophe de Chateaubriand, qui le vend en 1589 à la famille de Rieux seigneurs de Châteauneuf ;

Château-fort de Du-Guesclin à Saint-Coulomb (Bretagne).

 

Château-fort de Du-Guesclin à Saint-Coulomb (Bretagne).

l'ancien château fort du Plessis-Bertrand (XIIIème siècle), situé route de Saint-Méloir-des-Ondes et construit en 1259 par Bertrand du Guesclin, pour remplacer l'ancien château du Guesclin. Il s'agissait d'un édifice en forme de quadrilatère allongé d'environ 52 mètres sur 35 mètres, hors d'oeuvre. L'épaisseur moyenne des murailles était de deux mètres. De larges douves, d'une vingtaine de mètres, entouraient le château. Trois tours portaient autrefois les noms de tours de l'Aigle, du Capitaine et du Guesclin. Des logements intérieurs, il ne reste plus trace : un très vaste corps de logis occupait toute la courtine ouest, d'autres moindres, longeaient les deux autres. Il restait encore entre eux une cour intérieure d'une quinzaine de mètres sur trente. Nous savons, en outre aussi, qu'il y avait une chapelle domestique qui était tombée en ruine avant 1773. Le château passe successivement à Pierre II du Guarplic, puis à Pierre III, auquel il appartenait en 1364, ainsi qu'il résulte d'un acte par lequel ce dernier, fait prisonnier à la bataille d'Auray, emprunta 1 500 écus d'or à son gendre Jean de Beaumanoir, lui donnant comme caution toutes les terres et dépendances du Plessix-Bertrand "hors le châtel, le parc et le domaine". Il possédait un colombier et une chapelle privée, dédiée à saint Thomas. Le service religieux de la chapellenie de Saint-Thomas était assuré par des chapelains : Gabriel Bréal (en 1698), Charles Thoreau (vers 1720), Jean Magon (de 1744 à 1749), Jean Grout (à partir de 1749) et Jean Le Moine (de 1787 à la Révolution). Ce château est pris en octobre 1387 par les partisans d'Olivier de Clisson (conduits par Robert de Guitté et Geoffroy Ferron) dans sa lutte contre le duc Jean IV. Au XVème siècle, vers 1417, le Plessis-Bertrand passe dans la famille des Chateaubriand-Beaufort dont un des membres avait épousé Tiphaine du Guesclin, petite-fille de Bertrand III et dame du Plessis-Bertrand : cette maison puissante devait le conserver pendant près de deux siècles. La forteresse figurait parmi les meilleures du pays, comme le montre un témoignage dans la relation que Jean Hingant, envoyé en 1446, comme messager par le duc François à son frère Gilles, au Guildo, fait de sa mission : "et le matin, bien matin, je partis donnant l'alarme à toutes la frontière, de peur d'un mouvement Anglais : je fis aussi avertir les garnisons de Saint-Malo, de Dol, du Plessis-Bertrand, de Châteauneuf, de Landal, de Combourg et de la Hunaudaye de se mettre en mesure contre toute surprise".  Jehan de Chasteaubrient (Jean de Châteaubriand) sire de Beaufort et du Plessis-Bertrand, figure dans un acte du 2 janvier 1483, puis François de Châteaubriand dans un autre acte du 28 juillet 1535. Guillaume de Châteaubriand, sire de Beaufort et du Plessis-Bertrand, fonde, le 3 janvier 1525, les chapellenies de Saint-Thomas-Duc et de Notre-Dame des Haugeards, près du château. Georges de Châteaubriand, sire de Beaufort et du Plessis-Bertrand passe, le 10 septembre 1575, une transaction avec les chanoines de l'église cathédrale de Dol. Le 15 novembre 1586, adjudication est faite d'autorité du Parlement de Paris, de la seigneurie et châtellenie du Plessis-Bertrand au profit de Dame Charlotte de Mongomery (ou Montgommery), veuve de messire Christophe de Châteaubriand. Elle ne les conserve que peu de temps et, le 31 mars 1589, elle les revend à Guy de Rieux, sire de Châteauneuf. Le duc de Mercoeur attaque les places de Châteauneuf et du Plessis-Bertrand à la fin octobre 1589 ("ces deux châteaux auraient été assez lâchement rendus, le premier par le Sieur de Milly et le second par un nommé Roncier"). Le duc de Mercoeur avait confié le commandement du Plessis-Bertrand au capitaine Launay Le Breton. Le maréchal de Brissac attaque le château pour le roi en 1597 et en 1598 : le château capitule le 13 février 1598 ("Ce jour de Sabmedy 14e febvrier aud. an 1598 pour la deuxiesme foys, le Plessis-Bertran a été assiégé par l'armée de Monsieur le Mareschal de Brissac pour le service du Roy de France, Henry 4e du nom et aussi roy de Navarre ; dans lequel Plessis-Bertran commandoit pour lors le sieur de Guilleher et plusieurs autres capitaines du régiment du Sieur de Tresmesreuc, tenans le party de la Ligue contre le Roy. Lequel siège fut cause de la totalle ruyne de ce pays et clos de Pouslet. Et durant lequel siège tout le monde de ce bourg fut constrainct d'habandonner ses maisons, propter motum militum, qui vexoient et tourmentoient le peuple. Nota que presque toute la semaine les prestres n'ont osé aller à l'église pour les causes prédites et aussi qu'on ne pouvoit trouver pain, ne vin, chandelle, ne ornemens pour dire la messe, estant ainsy dépourveu de ses choses par les soldatz du baron de Sainct-James, poictevin, et presque tous les soldatz huguenotz qui estoient logez dans ce bourg en ce nombre d'environ 1 000 à douze-centz, pour nous garder de mal. Le mercredy 25e jour dud. mois de febvrier aud. an 1598 par capitulation ceux dud. château du Plexis-Bertran se rendirent aud. Sieur Mareschal de Brissac, avec leur confusion. Le sabmedy 28e jour dud. mois de febvrier aud. an 1598, l'armée dud. Sieur de Brissac a party de ce quartier, après avoir mis hors ceux dud. Plessis-Bertran ; sinon environ 50 ou 60 soldatz que led. sieur de Brissac a laissé des siens aud. Plessis jusques a ce qu'il ne fust démoli et abatu. La paix généralle d'entre le Roy Henri IVe de ce nom, roy de France et de Navarre, avec le roi de Espagne et aultres princes a esté publiée à Saint-Malo, le mardy 23e jour de juin an prédit 1598"). Sur la demande des Etats, le 18 mai 1598, le Roi d'Henri IV consentit au démantèlement du Plessis-Bertrand et des autres places qui avaient servi de points de résistance à la Ligue. Guy de Rieux qui, comme nous l'avons dit, avait acheté le Plessis-Bertrand en 1589, mourut en 1591 : il eut pour successeur son fils Guy. Le 29 avril 1655 Jean Emmanuel de Rieux, comte de Châteauneuf, baron du Plessis-Bertrand fait une déclaration de ses domaines à Robert Cupif, seigneur évêque, comte de Dol. Le 11 janvier 1659, Dame Pélargie de Rieux, marquise d'Assérac, comtesse de Châteauneuf, baronne du Plessis-Bertrand, présente le minu de ses propriétés au même prélat. Par adjudication du 23 août 1681, faite par sentence de décret des requêtes du Palais de Paris, le comté de Châteauneuf et la baronnie du Plessis-Bertrand sont vendus à Messire Henry, marquis de Béringhen, premier écuyer de sa majesté, gouverneur de Marseille, etc... qui, le 21 mars 1687, en fournit au roi une déclaration et dénombrement (sa famille était originaire des Pays-Bas et s'était alliée en Bretagne aux Beaumanoir et aux Gouyon de Marée, et produisait un secrétaire du Roi en 1657, un Maréchal de camp en 1718, et trois chevaliers des ordres de 1661 à 1731). Par lettres patentes du mois de juin 1702, Jacques Louis Marquis de Béringhen, obtient en sa faveur l'érection en comté de la terre du Plessis-Bertrand, qui jusque là était désignée comme baronnie. Puis nous trouvons un contrat de vente du 1er février 1740 au rapport de Patu et Gouvion, notaires au Châtelet de Paris des terres et marquisat de Châteauneuf et Comté du Plessis-Bertrand, faite par Henry Camille, marquis de Béringhen, au profit de messire Etienne Auguste Baude de la Vieuville, chevalier, officier aux gardes françaises, acquéreur pour lui et autres acquéreurs à son droit, qui déclara, séance tenante, que ladite terre et comté du Plessis-Bertrand avait été par lui acquises pour Messire François Auguste Magon, chevalier, seigneur de la Lande et autres lieux. Celui-ci en prit possession par actes des 2, 3 et 12 mai 1740. Il mourut à Saint-Malo le 23 avril 1761, et le 23 décembre de la même année, sa veuve fournit au roi le minu, déclaration et dénombrement de ses domaines, fiefs et droits dont faisait partie le Plessis-Bertrand. Le 19 octobre 1772, à la mort de ladite dame, son fils Nicolas Auguste Magon, sieur de la Lande, Trésorier général des Etats de Bretagne, hérita du comté du Plessis-Bertrand et, après lui, le 4 novembre 1793, son fils Erasme Charles Auguste. Ce dernier périt sur l'échafaud révolutionnaire, le 19 juillet 1794. Après bien des vicissitudes, la terre du Plessis-Bertrand revient à sa veuve, puis est vendue, après la mort de celle-ci survenue à la Chipaudière, le 3 septembre 1832, à M. le Fer de la Gervinais. A signaler que la famille Magon est originaire d'Espagne et s'était fixée à Saint-Malo au commencement du XVIème siècle : elle produisit notamment : - James Magon, sieur de la Lande, qui fut du nombre des Malouins qui prirent Dinan en 1598, - Nicolas Magon, sieur de la Chipaudière, connétable de Saint-Malo en 1696, - Alain Magon, sieur de Terlaye, lieutenant-général en 1738, - Nicolas Magon, marquis de la Gervaisais, lieutenant-général en 1743, et son frère Jean Baptiste Magon, sieur de la Giclais, brigadier des armées du roi en 1734, dont la petite fille épousa en 1782, au Parc de Saint-Méloir, le Prince de Savoie-Carignan, - le Contre-Amiral Magon de Médine, tué à Trafalgar, en 1805, - cinq secrétaires du roi depuis 1674 (cette famille porte : d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de 2 étoiles du même et en pointe d'un lion d'or couronné d'argent. Devise : Tatus Mago). La terre du Plessis-Bertrand appartient à la fin du XIXème siècle à Mme le Vicomtesse de Ferron. Un acte de 1773 donne une description du château : "L'ancien château et forteresse du Plessis-Bertrand, situé en la paroisse de Saint-Coulomb, évêché de Dol, et dont il ne reste plus que les ruines du donjon, avec une ouverture de porte où était le pont-levis, lequel château, avant d'avoir été pris et démoli à la fin du XVIème siècle, consistait, outre le donjon, en plusieurs tours, dont une nommée la tour de l'Aigle, l'autre tour du Capitaine, et la troisième la tour du Guesclin, et au joignant étaient la basse-cour, le colombier et autres logements entourés de boulevards avec leurs fossés pleins d'eau, le tout actuellement ruiné et contenant en fonds environ, soixante sept cordes de terre, tenu prochement et noblement du Seigneur Evêque et Comte de Dol, à devoir de foi, hommage et chambellenage, sans autre charge". En 1852, M. Robidou précise que "la vieille façade est seule restée debout à hauteur d'un étage, avec la porte donnant sur le pont levis et les deux maîtresses tours qui en commandaient l'entrée, au-dessus et à l'intérieur de laquelle la grande cheminée qui chauffait la salle principale laisse pendre son manteau crevassé". Le Plessis-Bertrand avait jadis un droit de haute justice et, par suite, de moyenne et basse. Il l'exerçait sur le vaste territoire compris entre Cancale et Saint-Malo et notamment dans les paroisses de Cancale et de Saint-Coulomb, avec des écarts dans celles de Paramé, Saint-Méloir-des-Ondes, Saint-Père et Saint-Jouan-des-Guérêts. Un personnel assez important était chargé d'assurer l'instruction des causes et la perception des droits féodaux. Voici quelle était sa composition en 1769 : - M. Larsonneur (sénéchal), - M. Duchêne (vice régent le fisc), - MM. Amelot, Avice, Duchesnes, Hermon et Brouillard le jeune (procureurs), - Me Rouillaud l'aîné (greffier), - Me Dubuc (contrôleur), - Me Jacques de la Besardais (commissaire aux saisies réelles), - Me Avice (commis). A Cancale, était établi le greffe de la juridiction, avec sa salle d'audience ou auditoire sur la place de la ville ;

Nota : A peu de distance du Carrefour de la Croix-Blanche, sur les confins de Saint-Coulomb, s’élèvent les ruines toujours imposantes de la l’ancien Château-fort du Plessis et qui s’excercait à Cancale. Dans cet endroit solitaire, où pèse toute la mélancolie particulière aux lieux historique déchus de leur puissance, les grands chênes aux formes torturées montent la garde devant les deux tours subsistant de la forteresse. Les douves sont envahies de ronces et d'arbustes. Les cryptes des caves seraient intactes et trois souterrains en partiraient, l’un vers le fort Du Guesclin, l'autre vers le Parc en Saint-Méloir, et le dernier vers Châteaux-Richeux. Construit en 1259 par Bertrand Du Guesclin, dont le fils puîné fut l’aïeul du connétable, pour remplacer la forteresse de l'anse Du Guesclin il passa, par succession, en 1417, aux de Châteaubriand, seigneurs de Beaufort, fut cédé en 1586 à Charlotte de Montgommery, veuve de Christophe de Châteaubriand. Celle-ci le vendit, en 1589, aux de Rieux, seigneurs de Châteauneuf qui le revendirent au marquis de Beringhem en 1681. Les Magon, seigneurs de la Lande, l'acquirent enfin de ces derniers en 1740. Parmi les grands événements de son histoire figurent la visite de Charles de Blois en 1364, sa prise, en 1387, par Clisson qui refusa de le rendre au duc de Bretagne malgré l'arbitrage, en faveur de ce dernier, du roi Charles VI. Aux mains des partisans d'Henri IV, il fut soumis. en 1589, par Mercœur. Enfin, après un assaut des garnisons de Saint-Malo et de Pontorson, un siège en règle, mené par le maréchal de Brissac, le réduisit à merci. Henri IV donna l'ordre de le démanteler. Cette reddition fut l'une des ultimes résistances de la Ligue mais, ajoute La Landelle, le chroniqueur malouin, « ce siège fut cause de la totale ruine du pays du Clos Poulet ». (Daniel Derveaux).

Château Plessis-Bertrand de Saint-Coulomb (Bretagne)

Voir aussi Ville de Saint-Coulomb (Bretagne) "Les derniers Chateaubriand de Beaufort."

Note 1 : le domaine foncier du Plessis-Bertrand était considérable, ainsi que l'on en pourra juger par l'énumération qui suit et extrait d'un acte de 1773 : - d'abord les terres comprenant la métairie de la Villehersan et qui entouraient le château. Celles situées en la paroisse de Saint-Méloir-des-Ondes, tenues prochement et noblement du Roi, par son domaine de Rennes, celles en Saint-Coulomb de l'Evêque de Dol. L'ensemble comprenant 280 journaux 24 cordes 2/5. - puis "un grand et haut rocher sur le bord de la mer, dans l'anse du Guesclin, en la paroisse de Saint-Coulomb, sur lequel rocher étaient des vestiges de maçonnerie d'un ancien château nommé du Guesclin, dépendant de la terre du Plessis-Bertrand, sur lequel rocher Sa Majesté a fait construire pendant les années 1757, 1758 et 1759 une forteresse appelée le fort du Guesclin. Trois petites îles incultes et désertes situées en mer près du bourg de Cancale, l'une nommée l'isle du Châtellier, les deux autres les isles de Rimain. Un grand et haut rocher environné de dunes, situé au bord de la mer entre la ville de Saint-Malo et le bourg de Paramé, appelé le rocher de la Hoguette, sur lequel est placée la justice patibulaire à quatre piliers de maçonnerie de la Seigneurie et juridiction du Plessis-Bertrand". Tout ce qui précède est estimé, en 1773 .... 70 529 livres 10 sols. - "Les maisons, logement, jardin et fours banaux de Belair, situés en la paroisse de Cancale et droit de banalité estimés : 5 032 livres 5 sols. - Le droit de banalité de four au hâvre de la Houle, en ladite paroisse de Cancale : 774 livres 10 sols. - Une pescherie ou thésure au bord de la mer, près du bourg de Cancale : 774 livres 10 sols. - Le moulin à vent de Saint-Méen, situé en la paroisse de Cancale, avec le droit de contraindre à la suite dudit moulin tous les vassaux possédant maison en ladite paroisse, sous la mouvance du marquisat de Châteauneuf : 3 483 livres et 18 sols. - Le moulin à vent du Haut-bout, situé en la paroisse de Cancale, avec le droit de contraindre à la suite dudit moulin les vassaux possédant maison en ladite paroisse, sous la mouvance de la seigneurie de Bonnaban : 2 606 livres 10 sols. - Le moulin à vent de Saint-Vincent, situé en la paroisse de Saint-Coulomb, avec ses circonstances et dépendances : 3 612 livres 18 sols. - Enfin le moulin à vent du Tertre Quetel, bâti de neuf, située en la paroisse de Saint-Coulomb avec ses circonstances et dépendances : 4 000 livres".

Note 2 : Voici d'après un titre de 1773, l'énumération des 29 bailliages composant la seigneurie du Plessis-Bertrand et leur estimation : "Les vingt-neuf fiefs et bailliages suivants qui composent la seigneurie du Comté du Plessis-Bertrand, tous ayant droit de haute, moyenne et basse justice, auditoires dans les bourgs de Cancale et de Saint-Coulomb, poteaux, ceps et colliers dans les mêmes bourgs et dans celui de Paramé : - 1° le bailliage de la Villebague, ayant cours dans la paroisse de Cancale (29 345 livres 15 sols), - 2° le bailliage de la Houle ayant cours en la paroisse de Cancale (368 livres 10 sols), 3° - le bailliage du Bourg, ci-devant dépendant de Langotière, ayant cours dans la paroisse de Cancale (8 livres 6 sols 3 deniers), - 4° le bailliage du Verger, ayant cours en la paroisse de Cancale (6 516 livres 8 sols 6 deniers), - 5° le bailliage de Terlabouet, ayant cours en la paroisse de Cancale (767 livres 11 sols 10 deniers), - 6° le bailliage de Lanvallai, ayant cours en la paroisse de Cancale (460 livres 15 sols 1 denier), - 7° le bailliage de la Poupelinais, ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (2 573 livres 18 sols 9 deniers), - 8° le bailliage de Laval ou de la Ville-ès-Treux, ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (3 332 livres 6 sols), - 9° le bailliage du Vaumorin, ayant cours en la paroisse de Saint-Méloir (7 797 livres 13 sols 8 denier), - 10° le bailliage de la Villebague, ayant cours en la paroisse de Paramé (901 livres 18 sols 6 deniers), - 11° le bailliage de la Villebague ou Simonnais ayant cours aux paroisses de Saint-Servan et de Saint-Jouan (1 483 livres 8 deniers), - 12° le bailliage de la Houssais ayant cours aux paroisses de Saint-Père et de Saint-Jouan (1 550 livres 1 sol 3 deniers), - 13° le bailliage de la Petite Houssais, ayant cours aux paroisses de Saint-Père et de Saint-Jouan (919 livres 9 sols 2 deniers), - 14° le bailliage du Buat ayant cours en la paroisse de Saint-Père (1 955 livres 17 sols), - 15° Le grand bailliage des Gâtines et celui du Sang annexé, ayant cours en la paroisse de Saint-Père (44 167 livres 18 sols 3 deniers). Les 15 fiefs et bailliages ci-dessus tenus prochement et noblement du Roi notre Sire par son domaine de Rennes à devoir de foi et hommage, rachat et chambellenage, quand le cas y écheoit. - 16° le grand bailliage de Terlabouet, ayant cours en la paroisse de Cancale (4 753 livre 1 sol 11 deniers), - 17° le bailliage de la Saudrais ayant cours en la paroisse de Saint-Méloir (3 955 livres 17 sols 4 deniers), - 18° le bailliage de la Villehuet ayant cours en la paroisse de Saint-Méloir (2 028 livres 18 sols 11 deniers), 19° le bailliage Lucas ayant cours en la paroisse de Saint-Méloir (3 392 livres 7 sols), - 20° le bailliage de Rot-ès-Neuf ayant cours en la paroisse de Paramé (6 273 livres 12 sols 8 deniers), - 21° le bailliage de la Mare-ès-Gris ayant cours en la paroisse de Cancale (13 402 livres 10 sols), - 22° le grand bailliage de Saint-Coulomb ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (85 266 livres 2 sols 11 deniers), - 23 le grand bailliage du Lupin ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (30 829 livres 1 sol), - 24° le bailliage des Taux et Avoines ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (6 482 livres 3 sols), - 25° le bailliage de la Tannée ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (377 livres 6 sols 8 deniers), - 26° le bailliage de la Villauray ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (1 477 livres 18 sols), - 27° le bailliage de la Gatinais ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (3 419 livres 18 sols), - 28° le bailliage de la Villaze ayant cours en la paroisse de Saint-Coulomb (9 392 livres 10 sols 5 deniers), - 29° le bailliage des Taux et Avoines ayant cours aux paroisses de Paramé et Saint-Ideuc (5 042 livres 1 sol 4 deniers)".

Note 3 : liste des droits de nature diverse : "- Le Greffe du Plessis-Bertrand avec le droit de palotage y réuni (5 500 livres). - Le droit de poids-public dans le bourg de Cancale, y compris une rente de 20 sols tournois sur le presbytère et chambre des délibérations de la dite paroisse (193 livres 11 sols 8 deniers) - Tous les droits de seigneur patron et fondateur de l'église paroissiale de Cancale, prières nominales aux prônes des grandes messes, banc fermé, enfeu, ceintures et lizières avec armes et écussons dans les endroits les plus éminents de la dite église. - Plus, une chapelle prohibitive en ladite église, nommée autrefois la chapelle de Langotière et actuellement du Rosaire, banc fermé en ladite chapelle avec enfeu et plusieurs pierres tombales. - Le droit de patronage et présentation des chapelles nommées Jean Martin, de Saint-Antoine et de Saint-Jouan des grands-prés, situées en ladite paroisse de Cancale. - Davantage, le droit d'une chaise ou stalle proche celle du grand chantre dans le choeur de l'église cathédrale de Dol et autres droits et prééminences que peuvent avoir en ladite église les Seigneurs du Plessis-Bertrand, conformément aux titres ci-dessous référés". - Plus tous les droits de Seigneur, patron et fondateur de l'église paroissiale de Saint-Coulomb, prières nominales aux prosnes des grandes messes, banc fermé, ceintures et lisières avec armes et écussons aux endroits les plus éminents de ladite église, avec chapelle prohibitive en icelle. - Le droit de patronage et présentation des chapelles de Saint-Thomas-Duc et de Notre-Dame des Haugeards, actuellement desservies dans l'église de Saint-Coulomb, attendu que la chapelle domestique du château du Plessis-Bertrand est tombé en ruine (la chapelle Saint-Thomas-Duc était construite tout près du château), au Sud, à une centaine de mètres. - Tous ces articles précédents tenus prochement et noblement du Roi notre Sire par son domaine de Rennes. - Quatre boisseaux de froment de rente dus sur l'hypothèque d'environ 30 journaux de terre en mielles et grèves tenus par le bailliage de la Villebague en Paramé, situés près du rocher de la Hoguette, suivant les bornes établies entre Messieurs du chapitre de Saint-Malo et les Seigneurs du Plessis-Bertrand, au nombre desquelles bornes est une croix de pierre, appelée Mi-grève au milieu de laquelle, vers l'occident, sont les armes du chapitre de Saint-Malo et, vers l'orient, celles des anciens Seigneurs du Plessis-Bertrand. - Récapitulation faite du prix des domaines, fiefs, bailliages et droits qui composent la terre et Seigneurie du Plessis-Bertrand, nous avons trouvé qu'ils se montent charges déduites, à la somme de 374 517 livres 10 sols et 1 denier".

Note 4 : UN PERMIS DE CHASSE AU XIVème SIÈCLE. — Les Du Guesclin étaient, semble-t-il, une race de chasseurs. Le grand connétable Bertrand ne se contentait de donner la chasse aux Anglais ; et nous publierons peut-être bien quelque jour deux jolies lettres missives qu'il écrivit à des moines pour obtenir d'eux congé de giboyer sur leurs terres. Un autre personnage de sa famille, mais d'une autre branche, Pierre III du Guesclin, qui vivait en 1366 selon Du Pas (Histoire généalogique, p. 401 à 416), obtint en 1354, des moines du Mont-Saint-Michel, la permission d'aller dans les îles Chausey, qui dépendaient de leur monastère, chasser le gibier dont elles regorgeaient. Il parait qu'elles foisonnaient surtout de lapins ou connils, dont le permis de chasse octroyé par les moines fait une mention spéciale ; mais on y pouvait aussi chasser au faucon. D'ailleurs les moines, en tant que seigneurs temporels et propriétaires des îles, étaient assez jaloux de leur droit de chasse pour exiger de Pierre du Guesclin, au moment même qu'ils lui permettaient d'y chasser, une reconnaissance que cette permission ne tirerait point à conséquence pour l'avenir et serait toujours révocable ; c'est même dans cette lettre de non-préjudice que le texte du permis de chasse nous a été conservé ; je l'ai pris à la bibliothèque Imp., mss lat. Blancs Manteaux, vol. 86 B, p. 766, parmi des extraits de titres de l'abbaye du Mont-Saint-Michel faits au XVIIème siècle par dom Le Gallois. Suit cette pièce : Sçachent tous que ge Pierres du Guesclin sy receues les lettres de mes bien amez les religieux et convent du Mont St Michel contenant la fourme qui ensuit : « A tous ceux qui ces lettres verront ou orront frere Geffroy, humble abbé et le convent du Mont St Michel en peril de la mer, salut. Sçavoir faisons que nous, considerants les honneurs et courtoisies que noble et puissant homme Monsr. Pierre du Guesclin seigneur du Plessis-Bertran a faicts le temps passé et fera encore, se Dex plest, le temps avenir à nous et à nos gens, à iceluy Monsr. Pierres avons octrié et octrions par la tenour de ces presentes que il puisse aler et envoier itieux de ses gens comme il luy plera en nos ylles de Chauzé pour chacer à nos connis, o chiens, furez, fillez, et d'en prendre tant comme il luy plera, et de tendre illecques aux faucons et autres oyseaux gentiz, juques à nostre rapel à luy ou à ses gens signifié par nos lettres, en requerant audit Monsr. Pierre et à sesdits gens et en leur donnant poueir et authorité de debouter et chacer tous autres que eulx y trouveraint soy efforçants de chacer et tendre aux connis et oyseaux dessus diz, qui ne auroint sur ce lettres de nous ou qui ne seroint de nos gens et de nostre famille, et de garder sur ce et en toutes autres choses nos droits esdites isles durant le temps de nostre octroy devant dit. Par la vertu desquelles lettres, sous hombre d'icelles ne d'aucun autre octroiz à moy fais en temps passé, je ne leur vuil ne entens avoir ne acquerre aucuns droits, usages ne autres choses esdites illes en quelcunque manière que ce soit, ne que ce que ge y ay fait et feray face auxdits religieux aucun prejudice en temps avenir ; et leur promets en bonne foy a me cesser et faire souffrir mes gens de tout en tout d'aller et envoyer esdites illes pour les causes devant dittes si tost comme il me sera signifié ou à mes gens comme dit est. Donné de ce tesmoing mon propre scel mis à ces lettres le XXIIe jour de juing l'an mil trois cent cinquante quatre. Scellé sur simple queue. Le sceau est imprimé des armes ordinaires de du Guesclin, savoir l'aigle esploiée à deux testes sans bande ni cotice » (A. L. B.).

Voir   Ville de Saint-Coulomb (Bretagne) " Le château du Plessis (ou Plessix) Bertrand à Saint-Coulomb ".

le manoir de la Ville-es-Offrants (1670), remanié au XIXème siècle. La terre relevait avant 1670 de la seigneurie du Plessis-Bertrand. La date de 1670 est gravée au-dessus de deux fenêtres cintrées de la façade nord. Il se compose d'un corps de bâtiment accosté de deux ailes. Propriété successive des familles Tréhouart (au XVIème siècle), Duval et Gallicet (en 1659), Brignon du Buat (en 1717), Gaillard sieurs de la Cour (en 1758), Tarouilly, de Ferron ;

Nota : Un peu plus loin voici la Ville-ès-Offrants, plaisante résidence de la famille de Ferron. Seule, toutefois, la partie centrale à hautes cheminées et lucarnes de granit est d'époque. Ce manoir fut bâti en 1670 comme l'indique une date gravée sur la façade nord où s'ouvrent deux portes cintrées. Le bâtisseur, Etienne Galicet, sieur de la Ville-ès-Offrants, la légua à sa fille Hélène qui épousa Alain Brignon, sieur du Buat. Le fils de ceux-ci, Alain, en hérita et céda terre et manoir, en 1758, à Nicolas Gaillard époux de dame Françoise Surcouf qui en étaient encore possesseurs à la Révolution et sous l'Empire. Le style composite de la Ville-ès-Offrants s'allie bien aux jardins anglais et français dont elle est le centre. La façade nord se mire dans une pièce d'eau et semble sortir d'un livre de gravures de l'époque romantique. (Daniel Derveaux).

Château Ville-es-Offrants de Saint-Coulomb (Bretagne)

Note : La Ville-ès-Offrants est une jolie propriété, en Saint-Coulomb, près du havre de Rothéneuf. L'orthographe de son nom a varié : dans les actes anciens on trouve généralement la Villes-offrans et même la Ville-aux-francs ; l'origine de cette appellation qui doit avoir un sens, reste inconnue. Le château se compose d'un corps central relié à deux pavillons d'aile, dont il était isolé autrefois ; il a été construit en 1670, ainsi qu'en témoigne la date inscrite sur le granit. Du côté du nord, un jardin anglais et un potager, tandis qu'au midi s'étend un parterre à la française jusqu'à l'avenue, qui rejoint l'ancien chemin de Paramé à Saint-Coulomb. La Ville-ès-offrants et les terres en dépendant relevaient du Plessix-Bertrand par le grand bailliage du Lupin, les bailliages de la Villeaze, de la Mettrie-aux-louets et de Bricour. Une difficulté se présente pour l'identification des propriétaires au temps passé : c'est la pluralité des personnes s'intitulant en même temps « Sieur de la Ville-ès-offrans », Ainsi, dans un acte du 17 décembre 1669, on voit figurer simultanément Macé Gilbert, sieur de la Villes-offrans, maître charpentier de navires à Saint-Malo, comme vendeur et Etienne Gallicet, sieur de la Villes-offrans, comme acquéreur ; dans la famille Maingard figurent des sieurs de la Ville-ès-offrants depuis le XVIème siècle jusqu'au commencement du XVIIIème. Il y avait, semble-t-il, au village de la Ville-ès-offrants deux domaines à peu près équivalents, dont les propriétaires pouvaient s'intituler sieurs de la Ville-ès-offrants. Ce n'est qu'à partir de la 2ème moitié du XVIIème siècle que celui qui nous occupe prît, par suite d'acquets successifs, une importance prépondérante, tandis que l'autre fut réduite à l'état de simple métairie. Les actes tels qu'aveux, contrats ou partages, permettent donc seuls de préciser les propriétaires. Dans le cours du XVIème siècle, la Ville-ès-offrants appartenait à la famille Tréhouart. Faby Tréhouart, né en 1563, était sieur de la Ville-ès-offrants ; il mourut en 1603. Après lui, son parent Etienne Tréhouart, sieur de la Ville-ès-offrants, épousa en 1608 Gillette Hacoul et mourut en mer en 1626. Enfin, son fils, Thomas Tréhouart, sieur de la Ville-ès-offrants, mourut en 1701, laissant une nombreuse postérité qui ne garda pas le domaine. En effet, il était passé, sinon en totalité, du moins en partie, à Jeanne Duval, épouse de Faby Gallicet, sieur de la Ville-au-lièvre, qui en servit aveu au Plessix-Bertrand, le 23 janvier 1659. Dans cet aveu, il est fait mention des Tréhouart comme anciens propriétaires de certaines parties du domaine qui est ainsi décrit dans cet acte : « une maison de demeurance consistant en deux bas à chacun desquels y a une cheminée, chambres et greniers au dessus couverte de bédoue, avecque une estable au bout vers orient contenant le tout ensemble de longueur 54 pieds et de laise 21 pieds, le tout dehor en dehor ; cour et transport au-devant ; petit clos et jardin aussi devers orient de ladite maison, le tout s'entretenant partye clos de muraille, appelé la pièce du Casrouge autrement dit Semye ; la chennée située audit village ; le tout ensemble par fond 27 cordes 12 ; un jardin appelé le Jardin de devant 17 cordes 12 ; le champ de St-Coulomb, 3 quarts de journal ; les Traversains 3 journaux 15 cordes ; le seul de la Joberye 3/4 de journal ; la Brosse à la Rue 24 cordes et les Rochelles 30 cordes ». C'était donc une modeste maison de campagne. Lors des partages consécutifs à la mort de Faby Gallicet et de Jeanne Duval, sa femme, partages effectués le 12 janvier 1669, leur fils aîné Etienne Gallicet, ayant eu la terre dans son lot, devint sieur de la Ville-ès-offrants ; il épousa Jeanne Baillehache. Par des acquisitions successives, il commença à s'arrondir et c'est lui qui fit construire le château actuel ; sur les cintres de deux vieilles portes de la façade septentrionale se voit gravée en relief la date de 1670. On en trouvera plus loin la description à propos du partage du 19 août 1756. La succession des époux Gallicet fut partagée, le 30 janvier 1717 ; leur fille Hélène Gallicet reçut la Ville-ès-offrants dans son lot. Née en 1675, elle avait épousé en 1702 Noble homme Alain Brignon, sieur du Buat, ancien capitaine de vaisseau, demeurant à Saint-Malo. Hélène Gallicet mourut en 1756 ; sa succession ainsi que celle de son mari fut divisée entre leurs enfants par un acte du 19 août 1756, qui donne la description de la Ville-ès-offrants : « Les maisons, logements, tant anciens que construits de neuf, situés au lieu de la Villes offrands paroisse de St-Coulomb consistant dans la maison principale composée du rez-de-chaussée, une cuisine, une salle, un office et un vestibule et un escalier de bois à volée carrée et à jour ; au-dessus du rez-de-chaussée il y a deux grandes chambres à cheminée et une plus petite au-dessus de l'office faisant le premier étage ; deux grands greniers faisant le comble et superficie, en l'un desquels il y a cheminée, Une buanderie au bout et à l'occident de ladite cuisine grenier au-dessus. Aux angles de cette maison vers le jardin ci-après sont deux pavillons détachés, dans chacun desquels est un cabinet, celui vers orient servant d'orangerie ; au-dessus de chacun desdits cabinets est un grenier. Une petite cour au bout de la salle de la maison principale vers orient, laquelle a une porte de communication dans ladite salle ; fontaine dans ladite cour. Maison de gardien joignant ladite cour vers orient et faisant l'angle orient et nord du jardin principal consistant dans un embas à cheminée, une étable à côté et grenier au-dessus. Le tout desdites maisons et logements couverts d'ardoise. Au-devant desdites maisons et logements vers midy est un clos divisé par des murs d'appui ; le bout vers le nord dudit enclos sert de jardin principal, planté d'arbres en espaliers et en plein vent ; dans l'autre bout dudit enclos vers midy, il y a des arbres fruitiers plantés en espalier et du côté vers orient une rangée de pommiers et autres arbres fruitiers et sur tout le reste quatre rangées d'ormeaux. Dans le même bout vers midy et tout au haut et de côté vers orient, il y a une tonnelle couverte d'ardoise avec une charpente à l'impérial et de l'autre côté, à l'angle occidental, est une remise en laquelle est un pressoir, cuveau avec une auge de pierre et ustensiles. Dans le même bout, vers midy est une grande porte cochère donnant sur le chemin de St-Malo à St Coulomb, y compris deux petits clos, les vieilles maisons et le clos de la Fontaine, qui forment présentement l'avenue dudit enclos et qui est au bout du jardin vers midy ; plus 17 cordes de terre vers occident faisant partie du « Clos Pinon ». Le tout contenant 1 journal 14 cordes ». Dans ce partage la maison principale de la Ville-ès-Offrants, le clos Pinon, 1 journal 39 cordes, le clos Macé, 72 cordes, les Joberies 60 cordes, les Rochelles et la Brosse 54 cordes, le clos St-Vincent 1 journal 24 cordes, composèrent le 3ème lot qui fut choisi par Alain-François-Ignace Brignon, fils des précédents, et habitant Paris, Il conserva peu la Ville-ès-Offrants puisque, le 5 mai 1758, il la vendit à Noble homme Nicolas Gaillard, sieur de la Cour, mari de dame Françoise Surcouf, qu'il avait épousée en 1749. Celui-ci racheta en même temps la métairie de la Ville-ès-Offrants et plusieurs pièces de terre qui en avaient été séparées lors du partage précédent. Le 5 mai 1810, M. Juy de Seguinville, magistrat à Saint-Malo acheta la Ville-ès-Offrants aux héritiers de Mme Gaillard de la Cour (Surcouf, le Fer de la Gervinais, Garnier des Moriers, Garnier Kerhuault). Mlle Juy de Séguinville vendit la Ville-ès-Offrants, le 15 janvier 1844, à M. et Mme Martin. Ceux-ci la revendirent le 11 octobre 1861 à M. Félix Le Tarouilly, qui mourut en 1884, après avoir tracé les jardins d'agrément et potager du midi sur un nouveau plan en abattant le mur qui les séparait (1862). Mme Le Tarouilly continua d'habiter la propriété pendant l'été avec sa fille unique, la Vicomtesse Fernand de Ferron (veuve du vicomte Fernand de Ferron, zouave pontifical tué à Loigny le 2 décembre 1870) ; en 1880-1887 une importante réparation fut faite à la demeure ; les toitures des pavillons furent refaites et surélevées. En 1890-1891, à la suite de quelques acquisitions, tout le terrain au nord du château (2 h. 25) fut transformé en jardin anglais, ce qui porta l'ensemble de l'enclos à 3 h. 50. Madame la Vicomtesse Fernand de Ferron est décédée à la Ville-ès-Offrants, le 15 octobre 1916 et ce domaine devint la propriété de son beau-frère, le Général Vicomte Henri de Ferron (époux de la vicomtesse Marie de Saint-Meleuc), qui en 1917, transforma la plus grande partie du jardin anglais du midi en jardin. A partir de 1957, le domaine appartient à la famille Tanneguy de Ferron (H. Magon de la Giclais).

la malouinière de la Ville-Bague (1692-1714), édifiée par la famille Eon. L'édifice primitif date de 1650 ou 1660 et appartenait aux Eon. Le puits et le colombier carré datent de 1666. Sa chapelle, qui a été restaurée, date de 1695, et était dédiée jadis à saint Sophie. Le service religieux de la chapellenie de Saint-Sophie était assuré par des chapelains : Julien Levallet (de 1695 à 1714), Georges Coupeaux (de 1714 à 1722), Jean Melle (de 1722 à 1735), François Bourde (de 1735 à 1757), Denis Deric (de 1757 à 1759), Gilles Levallet (de 1759 à 1771), Isaac Jaume (de 1771 à la Révolution). Propriété successive des familles Eon (en 1670), Magon seigneurs de la Chipaudière (en 1676), Eon (en 1776), puis du marquis de Penfentenio ou Penfeunteunio (en 1789, suite au mariage, en 1768, de Julie-Marie Eon avec le marquis Jonathas de Penfeunteunio) et de la famille Esnoul Le Sénéchal (de 1892 à 1946) ;

Nota : A quelques minutes de la Ville-ès-Treux, la belle malouinière de la Villebague s'enferme dans ses trois kilomètres de murs. L'entrée par le haut porche flanqué de bornes cavalières, en est très seigneuriale. Sur la droite, au nord-ouest, s'arrondissent les anciennes douves. Un perron de cinq marches permet d'accéder à la porte principale de la demeure. Les lucarnes, dont l'une à fronton surbaissé, les cordons d'angle, la corniche, l'encadrement des fenêtres et des portes sont en granit. Deux pavillons moins élevés accompagnent de chaque côté le corps de logis principal. Le toit aigu est hérissé de belles cheminées monumentales et d'épis faîtiers. L'intérieur a conservé ses boiseries, son large escalier partant du vestibule d’entrée. Le salon central possède encore une tapisserie en papier peint à la main du début du XIXème siècle, parfaitement conservée et très fraîche de coloris. Le parc, à l'anglaise, aux arbres pittoresques, se perd en un immense tapis vert qui vient mourir près de l'ancien miroir d'eau. Se faisant face, au début de la seconde pelouse, voici la chapelle Ste-Sophie, de la fin du XVIIème siècle, sans caractère, et un élégant pigeonnier couronné d'un campanile. Cette jolie résidence, propriété vers 1947 de Monsieur et Madame Avenard, fut vraisemblablement construite par les Magon entre 1690 et 1710. Depuis 1676, en effet, les Magon de la Chipaudière possédaient la Villebague qu'ils avaient hérité de la famille Eon. Au cours du XVIIIème, vers 1776, on la retrouve en possession de cette dernière famille. En 1789. la Villebague appartenait au marquis de Penfentenio. Au XIXème siècle dernier et récemment encore, y résidait Monsieur Esnoul Le Sénéchal. (Daniel Derveaux).

la malouinière de la Ville-es-Treux (XVIIème siècle), édifiée par Jacques Treux. En 1638, elle est habitée par le sieur Malo de la Haye, époux de Jeanne Truchot, puis par leur fils Luc de la Haye, marié à Guillemette Gris et qui décède en 1695. La demeure est restauré par René Mallet ;

Nota : Gagnons maintenant, par des chemins de terre, le charmant manoir de la Ville-ès-Treux juché sur une éminence. Sa façade, bien que vétuste, est encore d'une belle ordonnance. Fenêtres et portes sont à encadrement de granit, à appuis moulurés, un linteau est daté 1696, la corniche est modillonnée et trois lucarnes à appui mouluré et fronton demi-circulaire décorent le haut toit accosté de cheminées à couronnement mouluré. L'une de ces dernières est flanquée à sa base de consoles renversées.Au XVIIème siècle, la terre de la Ville-ès-Treux appartenait à René Mallet et à son épouse Bertranne Duhamel, sieur et dame de la Ville-ès-Treux. Leur fils Joseph, sans doute, fit édifier le manoir. A la mort de la veuve de Joseph Mallet, leur fille Bertranne l'eut en partage et l'apporta, par mariage, dans la famille Le Bonhomme qui en était toujours possesseur en 1758. C'est vers 1947 la propriété de Monsieur du Lavouër. (Daniel Derveaux).

la malouinière de la Ville-Aze (1729). Il s'agit d'une ancienne dépendance de La Merveille, possession des Templiers. On y trouvait jadis une chapelle. Propriété de la famille Charette de la Contrie ;

la malouinière La Motte Jean (1625). Il possédait jadis une chapelle privée, dédiée à la Sainte-Trinité, restaurée en 1707 et dont la porte renfermait un écusson de la famille Grout. Le service religieux de la chapellenie de la Sainte-Trinité était assuré par Charles Girot à partir de 1708. Propriété successive des familles du Hindré (en 1513), Grout (au XVIIIème siècle), le Mazurier des Garennes (au XVIIème siècle). Il a été transformé en un hôpital durant la Révolution et en 1794 pour le camp de la Hoguette. Les soldats occupaient encore le logis en 1799 ;

Nota : Le manoir de la Basse Motte-Jean, en Saint-Coulomb, est encore un exemple de la recherche des creux du terrain par les corsaires pour y installer leur maison de campagne. Celui-ci est à peine visible de la route, seuls ses toits émergent des champs cultivés. La disparition de ses rabines et de son parc, lui a enlevé tout moyen de se signaler au passant. Cependant c'est une superbe construction du début du XVIIIème, d'aspect très seigneurial, plus château que gentilhommière. Un corps central flanqué de pavillons en saillie aux extrémités, des cheminées courtes et peu nombreuses, deux portes à frontons triangulaires, en bref, le frère jumeau de la Giclais à Saint-Servan. Seules les lucarnes, d'un style plus récent, différent et empèchent de le classer dans le style Louis XIII. Date-t-il de la même époque que la chapelle, de forme rectangulaire, située au nord et dont la porte, à encadrement dorique daté 1707, est ornée d'un écusson ovale surmonté d'une couronne comtale aux armes de la famille Grout de Beauvais ? Peut-être est-il l'œuvre de cette importante famille qui y résida plus d'un siècle et demi. La chapelle n'a pas échappé à cette décadence. Elle est transformée en grenier et cellier. Déjà, sous la Révolution, l'épidémie de choléra de Cancale l'avait fait aménager en fosse commune. (Daniel Derveaux).

la malouinière la Mettrie aux Louëts (ou Houëts) ou la Métairie aux Chouettes (début du XVIIIème siècle). Sa chapelle privée est datée de 1725. On y allait naguère en procession aux Rogations." Cette propriété, une des plus pures gentilhommières de la région, est un édifice du style Régence offrant de grandes analogies avec les maisons de la Compagnie des Indes de Saint-Malo. Derrière le château, ceinturé de douves et d'un parapet de granit, le parc est disposé comme un petit Versailles : terrasses, tapis verts et miroir, dont la surface est d'environ un hectare " (Théophile Briand, poète breton, né en 1891 à Douai et mort en 1956 à Paramé, aujourd'hui en Saint-Malo). Le service religieux de la chapellenie était assuré par Joseph Le Chartier de 1760 à 1770. Propriété de la famille de la Mettrie, puis de la famille Demogé ;

Nota : De l'autre côté de l'étang, au sud, s'élève la riante Mettrie-aux-Houets. Une rabine mène de la route à un saut de loup en forme de douves maçonnées circulaires. Ces douves encadrent une très belle grille de fer forgé monumentale. On aperçoit, à gauche, la chapelle Sainte-Cécile datant de 1725 et, faisant face à la grille, derrière une pelouse où trône un très vieux cèdre, le manoir accosté à droite et à gauche d'un pavillon moins élevé. Bâtie par les Leglise de la Barbinais vers 1725, c'est une construction régence très sobre, dans le gôut des immeubles de la Compagnie des Indes à Saint-Malo. Grille d'entrée, dépendances, tapis vert, canal et folies d'angle, douves, rabines et massifs de verdure, tout s'aligne sur la demeure ou dans son axe. Un magnifique coup d'œil est celui obtenu de l'autre côté du canal. Le Mettrie s'y mire, tache claire dans un cadre végétal et toute simple dans sa décoration symétrique. Il se dégage de l'immeuble une impression de solide beauté. Cette propriété qui appartint aux La Chouë de la Mettrie, aux Demogé, est vers 1947 la résidence de Monsieur et Madame de Kerchove de Denterghem. (Daniel Derveaux).

Château Mettrie de Saint-Coulomb (Bretagne)

le puits (1832) de Saint-Vincent ;

les moulins à vent de St Vincent, de Terquetai, et les moulins à eau de Enoux, du Lupin (moulin de marée en bois) ;

A signaler aussi :

le corps de garde (XVIIIème siècle) situé à la pointe de Meinga (encore surnommée la Ville des Mues) ;

le Vieux-Châtel. Il s'agit certainement d'une ancienne fortification de l'époque gallo-romaine ou de celle du Moyen Age ;

le Tertre Saint-Nicolas. Les moines bénédictins de l'abbaye du Tronchet (en Plerguer) établirent en ce lieu un prieuré, appelé Prieuré de Saint-Nicolas du Vieux-Châtel. Ce Tertre est surmonté dès le XIIIème siècle d'un moulin à vent. Ce moulin est vendu par les moines du prieuré du Vieux-Châtel à Pierre du Guesclin en 1277. La chapelle Saint-Nicolas est vendue comme bien national le 23 octobre 1795. A noter que Jean Frotet, sieur du Vieux-Châtel, épouse Renée Pépin en 1628. Un de leurs fils, Jean (1635-1661) est prieur de Saint-Suliac et sieur du Vieux-Châtel. Leur fille, Sevanne, née en 1632 et héritière du domaine, épouse Julien Eon, sieur de la Vigne-Bague. Le monticule nord conserve le soubassement d'une petite chapelle détruite durant la Révolution. Quelques prieurs du prieuré Saint-Nicolas du Vieux Chastel (ou Châtel) nous sont connus : Thomas Mauger (en 1441), Jean de La Motte (en 1567), Etienne Geffroy (jusqu'en 1728), François Berthault (de 1728 à 1740), Gilles Le Vallet (de 1740 à 1771), René Le Prince (de 1771 à 1782), René Gallée (de 1782 à 1784), Jean Nouël (de 1784 à la Révolution) ;

le retranchement en terre situé au nord du tertre Saint-Nicolas ;

l'ancien manoir de la Motte-aux-Chauffs (vers 1660), édifié par la famille Chauff (ou Grout). La date de 1660 est gravée sur le linteau de la porte nord. A noter que la gentilhommière porte les armes des Grout et non des Le Chauff. Il possédait jadis une chapelle privée, aujourd'hui disparue. Propriété successive des familles le Chauff (Hervé Le Chauff en 1030), le Grout seigneurs de la Ville-Jaquin (en 1658, suite à la vente du domaine, par Catherine Le Chauff à Pierre Grout, et à la fin du XVIIIème siècle), Brignon de Léhen (vers 1828, suite au mariage d'Athalie Grout, fille de Jean-Georges Grout et de Marie-Thérèse Morrogh, avec Nicolas Brignon de Lehen, en 1816). Il y avait jadis une chapelle ;

Nota : Dirigeons-nous à présent vers le bourg de Saint-Coulomb, traversons celui-ci et, vers le nord, sur la route-corniche, face à la mer, voici la Motte-aux-Chauffs — propriété des Brignon de Lehen vers 1947 — qui tire son nom des premiers seigneurs, les Le Chauffs. Le manoir actuel date de 1660, époque vers laquelle les Grout de la Villejaquin acquirent la terre. La même famille y résida jusqu'à la Révolution. Ce mystérieux domaine, enfoui dans son parc aux allures de forêt vierge avec ses platanes, ses gros hêtres, ses chênes énormes dont l'un, presque millénaire, mesure six ou sept mètres de circonférence, fut celui du célèbre Grout de Saint-Georges. chevalier de Saint-Louis. Ce gentilhomme, manquant de mitraille lors d'un combat naval au large d'Ouessant, au XVIIIème siècle, fit charger les canons avec son argenterie. (Daniel Derveaux).

Manoir de  Motte-aux-Chauffs de Saint-Coulomb (Bretagne)

l'ancien manoir du Hintré ou du Hindre, situé route de Cancale. Propriété successive des familles du Guesclin (en 1207), Cartier (en 1513), Hindré (en 1576), Eon seigneurs du Vieux-Châtel (au XVIIIème siècle) ;

l'ancien manoir de Beaubois ou du Biot-Bois. L'une des fenêtres porte la date de 1663. La porte d'entrée est surmontée du monograme I H S. On voit encore son colombier. Il possédait jadis une chapelle privée, aujourd'hui disparue et signalée dès 1291 ;

Nota : A travers champs, vers le sud, on peut joindre le petit manoir du Beau Bois, daté 1663, dont la facade a conservé tout son charme d’antan : porte cintrée à clé chargé de l’I.H.S, linteaux moulurés des fenêtres, toit aigu, jolies lucarnes à fronton demi-circulaire surmonté de pommes de pin, épis faitiers. Dans la cour traîne, en 1947, un ancien bénitier de la chapelle disparue. Les fenêtres grillées de la façade nord ont des barreaux terminés en fleur de lys. Ce manoir appartint sans doute à un chanoine du chapitre cathédral de Saint-Malo, peut-être l'abbé Trublet, qui avait sa maison de campagne dans les parages. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de la Ville-Garbrun, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Propriété de la famille Uguet en 1513 ;

l'ancien manoir de la Ville-Poulet. Propriété de la famille Ferchaut en 1513, puis de la famille Batas sieurs du Chesne au XVIIIème siècle ;

le château de la Fosse-Hingant (XVIIème siècle), situé route de Paramé. Le château relevait de la seigneurie du Plessis-Bertrand. Il était encore surnommé pendant la Révolution château de Noirmont ou de Nermont. Il conserve un colombier. Sa chapelle, datée du XVIème siècle, a été restaurée en 1781 et bénite la même année par M. Picot de Closrivière, recteur de Paramé. Elle a été restaurée au commencement du XIXème siècle par M. l'abbé Jollif. La Fosse-Hingant a joué un rôle important durant la Chouannerie. Propriété successive des familles Vimain (Jean Vimain en 1418), Flambart (en 1513 et en 1601), Rouxel, le Métayer (ou Métaier) seigneurs du Hourmelin (avant 1657), Trublet sieurs des Champs (en 1657), Desilles seigneurs de Cambernon (en 1779, suite au mariage de Jeanne Picot de Clovière, arrière petite fille d'Olivier Trublet, et de Marc Desilles de Cambernon, en 1765), le Joliff (à partir de 1821 à Emmanuel Le Joliff), Aubert de Trégomain (vers 1913), Petit Macé de la Villéon (vers 1918) ;

Nota : Le manoir de la Fosse-Hingant est comme le reliquaire de l'épopée chouanne. La conspiration de la Rouërie y connut ses débuts périlleux et sa fin tragique. La Fosse-Hingant appartenait à cette époque, au début de la Révolution, à Marc Désilles, seigneur de Cambernon, père du héros de Nancy. Marc Désilles était trésorier et dépositaire des archives d'une conjuration organisée par la Rouërie, pour gagner l'Ouest à la cause royale. Le Clos Poulet était ainsi devenu le centre actif de l'émigration, grâce à sa côte découpée, et grâce au dévouement des gentilhommes du pays. Hélas, un traître s'était glissé parmi eux. Le médecin Chevetel, soi-disant ami de la Rouërie, fit perquisitionner à la Fosse-Hingant par son compère Lalligand-Morillon au nom du Comité de Salut Public, au moment précis où s'établissaient les listes de conjurés. Une seule de ces listes fut découverte dans un bocal enterré au pied d'un arbre du parc. Le sort voulut que la propre fille du châtelain y figurât. Ainsi, Madame de la Fonchais née Désilles périt sur l'échafaud à Paris, en même temps que Monsieur et Madame de la Guyomarais, avec Thérèse de Moëlien, la Chauvinais, Vincent Thomazeau, Locquet de Granville et Grout de la Motte. Le vieux Désilles put s'échapper avec du Buat et Prigent et gagner Jersey, mais il sombra dans la démence à la suite de cette tragédie et mourut peu après. Le vieux manoir, demeure de Monsieur Petit de la Villéon, a été fort remanié au siècle dernier. Néanmoins, il conserve, outre sa chapelle Saint-Roch de 1781, la fameuse cachette du salon blanc où peuvent se tenir debout trois uu quatre personnes et, dans le parc, un houx au pied duquel fut trouvé le bocal dénonciateur. (Daniel Derveaux).

Château de Fosse-Hingant à Saint-Coulomb (Bretagne)

l'ancien manoir de la Merveille. Il s'agit, semble-t-il, d'une ancienne possession des Templiers. Sa chapelle privée a disparu. A noter qu'un des petits jardinets est appelé le Cimetière. Le manoir possédait en 1633 une tourelle et un colombier. Il relevait en grande partie de l'évêché de Dol. Propriété successive des familles May (en 1500), Porée sieurs de Quatrevais (au milieu du XVIème siècle), Grout (à la fin du XVIème siècle), du Breil sieurs des Hommeaux (en 1660), des Ages de Beauchamps (en 1666), Avice de la Croix (avant 1669), Gollet sieurs de la Tiollais (en 1669), Gallan sieurs des Préslambert (en 1698), Bordage (en 1792) ;

Note : Voilà un bien joli nom ! Quelle peut en être l’origine ? Il serait intéressant de le savoir, car il ne semble pas que ce soit à la magnificence du manoir qu'il faille l'attribuer. Celui ci se trouve en Saint-Coulomb, au bord du ruisseau qui va se jeter dans l'anse de Rothéneuf, et dont les pentes abruptes ont fait faire un crochet assez brusque à la route de Saint-Malo à Cancale, pour en adoucir les côtes. C'était « une maison noble » dépendant en majeure partie de la Seigneurie de l'Evêque de Dol, par son bailliage de Quatrevais et de celle du Plessis-Bertrand. Suivant l'abbé Manet (De l'état ancien et de l'état actuel de la baie dit Mont St-Michel) la Merveille était une an­cienne abbaye de Templiers, totalement en ruines de son temps. Le premier document que j'ai retrouvé concernant la Merveille est du 25 juin 1500 : c'est un aveu que son propriétaire Jehan May, époux de Perrine Lecomte, qualifié « Seigneur de la Merveille » fait à l'Evêque de Dol, honoré dans l'acte du titre d' « Archevêque ». Il y avait pourtant longtemps que ces prélats avaient abandonné leurs anciennes prétentions à cet égard. C'était Mgr Thomas James dont le riche tombeau se voit encore dans la Cathédrale ; cette famille May était une des notables de Saint-Malo ; en 1506 et 1507, cet aveu fut renouvelé. Au milieu du XVIème siècle, la propriété est passée à Jehan Porée, sieur de Quatrevais et de la Merveille, bourgeois de Saint-Malo ; il en servit l'aveu à l'Evêque de Dol et, après sa veuve Marie Goubin le renouvelle, le 15 avril 1567. Bien qu'ils eussent laissé trois enfants, la terre ne resta pas dans leur famille : elle passa aux Grout. N. G. Jean Grout et Françoise Sancel, sieur et dame de la Merveille en devinrent propriétaires et la Merveille fit partie de leur succession. partagée le 29 mars 1603. Elle échut à leur fils Pierre Grout, sieur de la Merveille, épouse de Georgette Eon, qui racheta, quelques années après pour 2.700 # à sa soeur Josseline épouse de Jean de la Haye, sieur du Pontcel, quelques pièces qui en avaient été détachées. En 1616, il en servit aveu à l'Evêque de Dol et mourut le 19 février 1633 ; sa succession fut partagée le 26 juin suivant. Voici la description de la Merveille, telle qu'elle était alors : « Les maisons, métairies, terres et héritages nobles despendant dudit lieu de la merveille scittués en la paroisse de Saint-Coulomb, consistans en la maison du Seigneur composée d'un grand bas dans lequel il y a une cheminée à manteau de bois, une grande huisserie de taille venant de la tourelle où est la montée d'icelle maison, les veues et fenestres de taille grislées, dans lequel bas de maison est le tour et pierre de taille du pressouër dudit lieu, avecq sa roue de bois en l'un des bouts duquel est le pressouër à capestan garni de ses ustensiles... Un petit celier à costé dudit bas de maison, ... au bout duquel il y a une petite chambre dans laquelle il y a cheminée, trois fenestres de tailles garnies chacune de grisles de fer pendantes, commoditté de privé à côté .. la cuisine au dessus dudit petit calier dans laquelle il y a cheminée de pierre de taille, fenestre aussi de taille garnie d'une grisle pendante ; venant de ladite montée, ses greniers au dessus de ladite chambre et cuisine couverts de pierre ardoise. La tour et tourelle dans laquelle est la montée d'icelle maison.. Plus la maison du métaier joignant à ladite maison principale et seigneuriale dans laquelle il y a deux fenestres aussi de taille grislées en pierre, four dans la cheminée... les greniers au-dessus couverts de pierre ardoise... l'escurie aux chevaux au bout de ladite maison... au-dessus de laquelle il y a une chambre dans laquelle il y a cheminée de pierre de taille... ; la grange au bout aussi couverte d'ardoise... grande porte de pareille pierre de taille vers la cour... Une petite rangée d'estables couvertes de pierre ardoise estant vers soleil couchant de ladite cour. Le jardin dudit lieu de la Merveille dans lequel est le coulombier et reffuge à pigeons dudit lieu, un petit pavillon sur le haut dudit sans cheminée ». Le fils aîné de Pierre Grout, H. H. Jacques Grout, sieur de la Merveille, choisit le premier lot comprenant cette terre, et en servit l'aveu à l'Evêque le 17 mars 1633 ; sa veuve, Martine Gravé, lui survécut jusqu'en 1665. Leur fils, N. H. Jean Grout, sieur des Grands Porcon, encore mineur, avait hérité de la Merveille ; son tuteur Jean Grout en servit l'aveu en son nom le 22 janvier 1654. Jean Grout entra dans les ordres ; en 1658, il était religieux profès au couvent de Saint-Melaine, à Rennes et avait fait l'abandon de l'héritage paternel à ses plus proches parents qui en présentèrent l'aveu à l'Evêque de Dol, le 15 octobre 1658, tout resta indivis entre eux, jusqu'au 29 juillet 1660. La Merveille échut alors à Servanne Grout, née en 1636, épouse de Anthime Denis du Breil, seigneur des Hommeaux, en Saint-Brolade. Ils ne la gardèrent pas longtemps : le 12 novembre 1666, ils la vendaient à Léonard des Ages, sieur de Beauchamps, bourgeois et marchand à Saint-Malo moyennant 8.500 # tournois : ce qu'apprenant, Dlle Jeanne Grout, soeur de Servanne précitée et épouse de N. H. Gilles Avice, sieur de la Croix, absent, alors en Espagne, se présenta pour exercer le retrait lignager, et la Merveille lui fut remise pour le prix stipulé ci-dessus. On sait que le retrait lignager était la faculté laissée aux parents de se substituer à un étranger qui achetait un bien de famille. A en juger par un procès-verbal d'expertise dressé le 3 décembre de la même année, les bâtiments étaient en piteux état, les toitures enfoncées et les murs délabrés. Le 5 janvier 1669 la dame de la Croix servait aveu de son domaine à l'Evêque de Dol. Entraînée par le sentiment familial, elle avait fait somme toute ce qu'on appelle une mauvaise affaire d'autant que sa fortune paraissait assez chancelante, qu'elle était séparée de biens de son mari et qu'elle avait dû emprunter les 11.372 # auxquelles lui revenait la Merveille, y compris les frais de procédure, qu'avaient entraînés cet achat, si bien que le 19 février 1669 elle la céda aux personnes qui lui avaient prêté : Godefroy Gollet et Marguerite Ledien, son épouse, sieur et dame de la Tiollais. Godefroy Gollet mourut le 10 juillet 1689 laissant plusieurs enfants, dont Guillemette, dite Dlle de la Merveille, bien qu'elle ne l'eut pas possédée, et Godefroy Gollet, sieur de la Merveille. Celui ci, au moment de son mariage avec Perrine Ballan, Dlle de Saint Marc habitant Rennes, était qualifié « l'un des gendarmes de la maison du Roi », il avait alors 25 ans et reçut en dot la jouissance de la Merveille, mais il était stipulé qu'au décès de ses parents elle devait entrer dans le partage général de leurs biens. Le 12 août 1698, à la mort de sa mère Godefroy Gollet obtint l'autorisation de louer à bail tous les biens constituant l'héritage indivis de ses parents. La Merveille « maison principale et noble, maison du métaier et terres » fut adjugée à sa belle soeur Marguerite Gollet, veuve de Galan des Préslambert, qui tenait déjà de la succession de son père quelques terres de la Merveille. Les affaires de Godefroy Gollet étaient certainement très embarrassées, il était aussi séparé de biens de sa femme et en 1700 (?), il dut conclure avec la dame des Préslambert un accord en vertu duquel il conservait la maison noble de la Merveille, mais la métairie et les terres passaient à celle-ci. Ses tribulations n'étaient pas finies : la déclaration du Roi du 4 Septembre 1696, prescrivant la recherche des usurpateurs de la qualité de noble ou d'écuier, le remit dans les mains du fisc qui le condamna à 2.000 # d'amende pour s'être indûment paré desdites qualités. Comme il ne put s'acquitter, la saisie de ses biens fut ordonnée. Qu'advint-il de Godefroy Gollet, sieur de la Merveille, après ces avatars ? Je l'ignore ; toutefois les actes qui subsistent nous permettent de suivre les possesseurs successifs du domaine. Le 21 mars 1712, Marguerite Gollet, dame des Prèslambert Gallan, en fit la déclaration aux francs-fiefs : le 22 mars 1742, même déclaration, à la suite de son décès survenu le 21 novembre 1741, par ses enfants. Dans les partages, il fut attribué à N. H. Nicolas Augustin Gallan, sieur des Préslambert, qui mourut peu après, le 20 juin 1741. La métairie (la maison principale semble à partir de ce moment ne faire qu'un avec elle), échut alors à son fils aîné Nicolas Gallan, sieur des Prèslambert, qui la vendit, le 11 juin 1792, à Jean-Baptiste Bordage et Jeanne-Charlotte James, sa femme, moyennant la somme de 20.000 # et 2.000 # de rente viagère. Le 26 vendémiaire an VIII (18 octobre 1799) ceux-ci la cédèrent à Gabriel Bernardin Péral, marchand, et Jeanne-Françoise Lemaître, son épouse. Par acte passé devant Maître Cariot, notaire, le 28 août 1839, elle fut achetée par M. Emmanuel-Marie-Joseph le Joliff, demeurant à sa terre de Nermont, et après son décès, le 18 février 1862, elle échut à son fils M. Francis le Joliff qui la possède encore au début du XXème siècle (H. Magon de la Giclais).

l'ancien manoir de Belêtre, situé route de Rothéneuf. Il possédait jadis une chapelle privée. Propriété de la famille de Taillefer en 1513, de la famille Jonchée en 1600 et de la famille Villeboays en 1696 ;

Nota : Autre propriété de Monsieur de Possesse, le Belêtre, bien à l'abri dans son val hérissé de grands hêtres, ne cherche pas à être visité, à en juger par la route peu carrossable qui nous projette de caillou en caillou jusqu'au manoir. C'est une gentilhommière du XVIIème, devenue ferme et fort fatiguée. Les cheminées ont conservé leur couronnement mouluré. De ses caves, voûtées en berceau, partirait dit-on un souterrain rejoindre la mer où un rocher mobile le masquerait. Ce souterrain aurait servi sous la Révolution et l'Empire à frauder la douane. A l'ouest, contigu, ou presque, au Belêtre s'élève Blanguenon qui a gardé un portique d'entrée et son portillon — tous deux cintrés — surmontés d'un couronnement crénelé. Pour rejoindre le manoir de la Fosse-Hingant, nous traversons ensuite un véritable quartier de malouines du XVIIIème siècle, très simples, certaines un peu trop transformées : la Bréarde, les Barreaux, les Courtils, la Villaze. (Daniel Derveaux).

le manoir de la Grande Gâtinais (XVIIème siècle). Propriété de Henri Amelot vers 1700. On voit près de ce manoir de vieilles maisons : les Maisons de la Haute Gâtinais, de la Basse Gâtinais et de la Porte des Gâtinais ;

Nota : Toujours en Saint-Coulomb, mais de l'autre côté de la route de Rothéneuf, au bout d'une poétique rabine d'ormes, sommeille une ravissante petite malouinière : la Grande Gâtinais, appartenant à Monsieur Jissis. Cette demeure, qu'aurait habité, dit-on, le duc d'Otrante, Fouché, est une timide copie du château du Bosq en Saint-Servan. On y observe la même légère saillie de l'encadrement de la porte donnant sur les jardins, répondant au léger avant-corps triangulaire de la façade nord. Comme au Bosq et au Vaulerault, la partie centrale est sommée d'un fronton surbaissé. Il est difficile de fixer la date de construction de ce manoir dont les lucarnes ne sont pas en granit. Il semblerait dater plutôt de la fin du XVIIIème que du début. Plus ancien est le pavillon genre Beauregard réduit en dépendance par la ferme contiguë à la Grande Gâtinais. Ce serait là l'ancien Manoir de la Gâtinais, du XVIème siècle. (Daniel Derveaux).

Nota : Prenons maintenant la route montant à Saint-Vincent. Au passage, remarquons le manoir du Bocenno et le presbytère à tourelle demi-cylindrique qui lui fait face. Plus haut la Gâtinais conserve quelques vieux manoirs dont celui de la Petite Gâtinais — à Monsieur Boscher — qui semble être du XVIIème siècle. (Daniel Derveaux).

Château de Gatinais à Saint-Coulomb (Bretagne)

le manoir du Lupin (1692). Il relevait autrefois du Regaire de Dol. Il possède un portail d'entrée, une chapelle privée dédiée à Saint-Charles et un colombier. Le 26 septembre 1709, Ferdinand Robiou, seigneur du Lupin, accomplissant les volontés de ses ancêtres, qui avaient bâti une chapelle dans la cour du Lupin, la fonda d'une messe pour tous les dimanches et fêtes à l'intention du feu sieur des Ponts-Bauger, son père. Ferdinand Robiou n'ayant doté sa fondation que de 52 livres de rente, Perrine Briand, sa mère, pour correspondre au désir de l'ordinaire, éleva cette dot de la chapellenie à 60 livres, et celle-ci fut aussitôt approuvée par l'évêque, le 28 janvier 1711. François Bertault fut pourvu de ce bénéfice en 1713 (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Dol). Propriété successive des familles Uguet (vers 1539), du Chastellier (en 1611), Robiou (en 1709), Goret, le Fer de la Gervinais, seigneurs du Flanchet, Méric (en 1917) et De Possesse (depuis 1955, par alliance avec la famille Méric) ;

Nota : Par la Guimorais, agréable bourgade côtière, pays des mouettes et des goëlands, nous abordons le manoir du Lupin qui, à l'instar de Beauregard et du Vaulérault, regarde la mer. Ici toutefois, la mer est intérieure et la nature y est plus riche. Le Havre de Rothéneuf, dont les eaux baignent un bois de pins et de hêtres, des rochers et des plages de sable fin, constituait un cadre enchanteur pour ériger une gentilhommière. C'est ce que firent les du Chastellier, sieurs des lieux au XVIIème siècle et les Robiou qui furent sans doute les bâtisseurs du Lupin en 1692. Nous trouvons en effet ces derniers au manoir en 1709, suivis plus tard par les Gorets, puis par les Le Fer du Flanchet. Vers 1947 y demeurent Monsieur et Madame de Possesse. C'est un beau et vaste corps de logis accosté aux extrémités d'un petit pavillon moins élevé, dont l'ensemble évoque le Parc de Saint-Méloir, en plus récent toutefois. Les lucarnes à fronton demi-circulaire ont de belles fenêtres à crochets et lancis. Celle du centre possède un fronton triangulaire daté 1692. Les cheminées, très décoratives, ont des couronnements de granit moulurés et leur base est flanquée de consoles renversées. La porte d'entrée s'inscrit dans le même encadrement de granit que la fenêtre centrale. L'intérieur, qui possède un bel escalier donnant sur le vestibule, de beaux plafonds à caissons polychromés est surtout l'œuvre de Monsieur Méric, père de Madame de Possesse. L'ordonnance des jardins du Lupin est aussi l'œuvre des propriétaires actuels. Le jardin à la française, que regarde la facade nord-ouest, est entouré d'une balustrade surmontée de vases aux diverses entrées. Il s'en dégage beaucoup de charme allié à celui de la magnifique châtaigneraie protégeant le manoir des vents d'ouest. Quittons le Lupin sur une dernière note poétique. La chapelle Saint-Charles, de 1618, accolée à la grille d'entrée, forme avec celle-ci et le colombier circulaire qui lui fait face, un coup d'œil ravissant, surtout en cette saison où le ton rouillé des pierres se marie harmonieusement avec le rouge de la vigne vierge et l'or des marronniers de la rabine. (Daniel Derveaux).

Manoir du Lupin à Saint-Coulomb (Bretagne)

 

Château du Lupin à Saint-Coulomb (Bretagne)

 

Château du Lupin à Saint-Coulomb (Bretagne)

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ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-COULOMB

Le comté du Plessix-Bertrand (ou Plessis-Bertrand) : Au commencement du XIème siècle, Guinguené, archevêque de Dol, distribua à sa famille une portion considérable de la seigneurie temporelle attachée à son siège épiscopal. Non seulement il dota richement ses frères légitimes, mais il donna même à un frère bâtard appelé Salomon toute la paroisse de Saint-Coulomb. Ce fut sur ce territoire que Salomon, ou l'un de ses successeurs, construisit au sommet d'un rocher, baigné par les flots de la mer, une petite forteresse appelée le Guesclin, nom que devait illustrer à jamais l'un des descendants du fondateur. Plus tard, vers le milieu du XIIIème siècle, Bertrand du Guesclin, seigneur dudit lieu, bâtit dans les terres, mais en la même paroisse de Saint-Coulomb, un autre château qui de son nom s'appela le Plessix-Bertrand. Dans la suite des temps le Guesclin, ruiné par les guerres fut complètement abandonné par ses seigneurs qui fixèrent leur résidence au Plessix-Bertrand. Bertrand du Guesclin, premier seigneur du Plessix-Bertrand, reconnut en 1247 devoir deux chevaliers d'ost à l'Evêque de Dol. Il laissa deux fils, Pierre, l'aîné, qui lui succéda en sa seigneurie et Robert, qui fut l'aïeul de l'illustre connétable de France, de sorte que ce héros, sorti d'une branche cadette, ne posséda jamais, quoiqu'on l'ait dit maintes fois à tort, la seigneurie du Plessix-Bertrand propriété des aînés de sa famille. Pierre Ier du Guesclin, sire du Plessix-Bertrand, épousa successivement : - 1° Mahaud de Broon ; - 2° Alix N... ; - 3° Jeanne de Montfort, dame de Plancoët (P. Anselme, Les Grands Officiers de la couronne, VI, 184). De ce dernier mariage naquit Pierre II du Guesclin, seigneur du Plessix-Bertrand, qui reçut en cette demeure le prince Charles de Blois en 1364 et fut quelque jours après fait prisonnier à la bataille d'Auray. Ce seigneur ne laissa qu'une fille, nommée Téphaine, de son union avec Julienne de Saint-Denoual. Téphaine du Guesclin, dame du Plessix-Bertrand, épousa d'abord Jean sire de Beaumanoir, mort assassiné en 1385, puis Pierre Tournemine (Pierre Tournemine était seigneur de Jasson et frère cadet de Jean Tournemine, seigneur de la Hunaudaye) ; elle décéda sans postérité le 20 janvier 1417, laissant sa seigneurie du Plessix-Bertrand à son cousin Briand de Châteaubriant, sire de Beaufort, qui en rendit aveu peu de temps après. Les seigneurs de Beaufort en Plerguer conservèrent pendant près de deux siècles la châtellenie du Plessix-Bertrand ; Briand de Châteaubriant, époux de Marguerite de Téhillac, mourut le 8 juillet 1462, Bertrand de Châteaubriant, son fils, fit au duc de Bretagne la déclaration du Plessix-Bertrand en 1463 : il épousa Marie d'Orange et décéda en juin 1479. Le fils et successeur de ce dernier fut Jean Ier de Châteaubriant qui eut de Jeanne d'Espinay deux garçons l'un après l'autre, à sa mort, seigneurs de Beaufort et du Plessix-Bertrand : Guillaume décédé en 1530 sans enfants de son union avec Guyonne Le Porc et Jean II, qui laissa de Marguerite des Planches sa femme un enfant mineur appelé François. François de Châteaubriand, sire de Beaufort et du Plessix-Bertrand, épousa Anne de Tréal dont il eut plusieurs enfants baptisés à Saint-Coulomb ; il fut inhumé dans l'église de cette paroisse le 14 octobre 1562 et là aussi reposa sa femme. On voyait naguère encore en cette église leurs tombeaux avec leurs effigies et leurs armoiries (nota : ces deux belles pierres tombales se trouvent au milieu du XIXème siècle dans le parc du château de Clayes). Ils laissaient au moins deux fils dont l'aîné Christophe de Châteaubriant épousa : - 1° Jeanne de Sévigné, - 2° Charlotte de Montgommery. Ce dernier seigneur mourut néanmoins sans postérité, léguant à sa veuve « pour remplacer ses deniers dotaux », la seigneurie du Plessix-Bertrand. Charlotte de Montgommery, douairière de Beaufort, ne voulut point conserver cette belle terre du Plessix-Bertrand, et elle s'empressa de la vendre, le 31 mars 1589, à Guy de Rieux, seigneur de Châteauneuf (nota : La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse. Charlotte de Montgommery se réserva toutefois l'usufruit du Plessix-Bertrand, dont elle jouissait encore en 1632, étant alors veuve de Daniel de la Touche, seigneur de la Ravardière). L'acquéreur du Plessix-Bertrand mourut dès 1591, abandonnant ses vastes seigneuries à son fils autre Guy de Rieux, comte de Châteauneuf. Ce dernier décéda lui-même en 1637 laissant plusieurs enfants sous la tutelle de sa femme, leur mère Catherine de Rosmadec, morte en 1647. De ces enfants les garçons moururent jeunes et une fille nommée Jeanne-Pélagie de Rieux — mariée dès 1645 à son cousin Jean-Emmanuel de Rieux, marquis d'Assérac — hérita de Châteauneuf et du Plessix-Bertrand. Mais la fortune de cette dame était tellement obérée qu'il lui fallut consentir à la vente de ces deux seigneuries qu'acheta en 1681 Henri de Béringhen ; ce dernier prit possession du Plessix-Bertrand le 24 septembre 1681 (Archives du château de Châteauneuf). Les marquis de Châteauneuf, descendant de cet acquéreur, Jacques de Béringhen, Jacques-Louis de Béringhen, François de Béringhen et Henri-Camille de Béringhen possédèrent ensuite successivement le Plessix-Bertrand ; ce fut Jacques Louis qui obtint l'érection de cette châtellenie en comté, l'an 1702 et Henri-Camille qui la vendit en 1740 (Archives du château de Châteauneuf). Le Plessix-Bertrand fut acheté à cette dernière époque par François-Auguste Magon et Marie-Gertrude Magon, sa femme, seigneur et dame de la Lande ; cette dame, veuve en 1761, mourut le 19 octobre 1772. Nicolas-Auguste Magon de la Lande, fils des précédents et seigneur du Plessix-Bertrand après eux, rendit hommage au roi pour ce comté en 1784 ; il avait épousé en 1741 Charlotte-Françoise Locquet de Grandville, dont il eut Erasme Magon de la Lande, marié en 1772 à Jeanne du Fresne de Pontbriant et exécuté en 1794 sur l'échafaud révolutionnaires.

Châtellenie d'ancienneté le Plessix-Bertrand fut érigé en comté par lettres patentes de Louis XIV données en Juin 1702 en faveur de Jacques-Louis de Béringhen. Ces lettres royales furent enregistrées à Rennes le 20 septembre 1704 (Archives du Parlement de Bretagne, 30e reg. 106). La seigneurie du Plessix-Bertrand relevait en grande partie des regaires de l'évêque de Dol et pour le reste directement du roi sous sa juridiction de Rennes. Le comté du Plessix-Bertrand s'étendait en huit paroisses : Saint-Coulomb, Cancale, Saint-Ideuc, Paramé Saint-Méloir-des-Ondes, Saint-Servan, Saint-Jouan-des-Guérets et Saint-Père-Marc-en-Poulet. Sa haute-justice s'exerçait principalement à Cancale où se trouvait l'auditoire, mais ses juges pouvaient aussi parfois, — notamment le lendemain de la foire Saint-Malo au Petit-Paramé — siéger dans l'auditoire du Vau-Salmon à Paramé. Des ceps et colliers pour la punition des malfaiteurs se trouvaient placés dans les trois bourgs de Saint Coulomb, Cancale et Paramé. Enfin les fourches patibulaires à quatre piliers se dressaient au bord de la mer, en Paramé, sur le rocher de la Hoguette là où s'élève actuellement le Grand hôtel de Paramé (Déclarations du Plessix-Bertrand en 1687 et 1774). Non loin de là est encore une croix placée aux limites des seigneuries du Plessix-Bertrand et de Saint-Malo et portant d'un côté les armoiries des du Guesclin sires du Plessix-Bertrand et de l'autre celles du Chapitre de Saint-Malo. Au Grand bailliage des Gastines en Saint-Coulomb, il était dû au seigneur du Plessix-Bertrand « une paire d'éperons dorés et deux livres de gingembre » ; — Au bailliage de la Villebague en Cancale « une sonnette de cuivre valant dix deniers pour servir à oiseau volant » ; — au bailliage du Vaumorin en Saint-Méloir « un gant à porter oiseau », etc (Déclaration du Plessix-Bertrand en 1687). Le comte du Plessix-Bertrand était seigneur fondateur et prééminent de l'église de Saint-Coulomb et présentateur des chapellenies de Saint-Thomas et de Notre-Dame des Haujarts qu'on y desservait. Il avait aussi les prééminences de l'église de Cancale et y jouissait d'une chapelle prohibitive dédiée à Notre-Dame du Rosaire ; en cette même paroisse de Cancale il prétendait au patronage et à la présentation des chapelles de Saint-Antoine et de Saint-Jouan (Déclaration du Plessix-Bertrand en 1774). Le même seigneur avait un droit de police sur les bateaux de pêche et sur le « parcage » des huîtres à Cancale, et de plus le droit de tenir au bourg de Saint-Coulomb une foire qu'avait accordée à ses ancêtres le duc de Bretagne François Ier en 1446 ; enfin il prétendait au droit de bris de mer, mais ce droit sauvage de s'approprier les épaves des naufragés lui fut dénié par les officiers du roi en 1688. Le domaine proche du comté du Plessix-Bertrand comprenait d'abord les ruines du château du Guesclin et le château du Plessix-Bertrand avec ses dépendances, telles que la chapelle de Saint-Thomas, les colombier, bois et rabines, — l'île du Chastellier et les îles Rimains en Cancale, — la métairie de la Villehersant et les taillis du Bois-aux-Chiens, — l'étang du Moulin-Esnoul et son moulin, — les moulins à vent de Saint-Nicolas et de Saint-Vincent en Saint-Coulomb, de la Couldre et des Landes en Cancale, — un four banal à la Houle en Cancale et un poids public à Cancale même, etc. (Prise de possession du Plessix-Bertrand en 1681 – Déclaration de 1774). Un mot, en finissant, des châteaux du Guesclin et du Plessix-Bertrand. Le Guesclin était une forteresse formant un carré flanqué aux angles de quatre tours et assis au sommet d'un rocher qu'entourent encore les grandes marées ; à la base du rocher se trouvait une seconde enceinte avec une porte défendue par deux tours. Ce château démantelé au moyen-âge, fut complètement rasé, lorsqu'en 1757 le roi fit construire un fort sur son emplacement. Aujourd'hui il ne reste de la vieille forteresse que les bases de trois tours et un puit creusé dans le roc vif au milieu de ce qu'on nomme toujours le fort du Guesclin. Les ruines du Plessix-Bertrand bien moins pittoresquement posées sont plus considérables : c'était un quadrilatère défendu par sept tours dont deux accompagnaient la porte d'entrée qui demeure encore en partie debout. Ce château, qui joua un rôle assez important pendant les guerres de la Ligue, soutint deux sièges, l'un en 1597 et l'autre l'année suivante. Le roi ordonna ensuite sa destruction et en 1681 on ne voyait plus au Plessix-Bertrand : « qu'un ancien portail accompagné de deux tours ruisnées et démolies de longtemps, entourés de fossés remplis desdites ruines et démolitions » (Prise de possession du Plessix-Bertrand). Ces ruines appartiennent au milieu du XIXème siècle, aussi bien que la terre du Plessix-Bertrand, à Mme Le Tarouilly qui a fait nettoyer et planter les douves de façon à découvrir la base continue des tours et courtines de l'ancien château dont les débris gisent à terre par blocs énormes de pierres cimentées (abbé Guillotin de Corson).

 

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 21 nobles de Saint-Coulomb :

Jehan BAUDOUYN (30 livres de revenu), remplacé par Briand : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Jehan BOUAYS du Buot (5 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Nicolas CARTIER du Hindré : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan DE BEAUBOIS, sire de Beaubois (300 livres de revenu) : excusé ;

Jehan DE CHATEAUBRIAND de Beaufort (2000 livres de revenu) : comparaît comme homme d'armes ;

Bertrand DES COGNETZ de Bienlyvient : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan DU HINDRE de Motte-Jehan (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

les héritiers Bertrand FERCHAULT : défaillants ;

Bertrand FLAMBART de Fosse-Hingan :  porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

les héritiers Jehan HALLOUART (20 livres de revenu) : défaillants ;

les héritiers Michel HERVYAYE (40 livres de revenu) : porteur d'un paltoc, comparaît armé d'une jusarme ;

Bertrand JOUCHER en St Melr (60 livres de revenu), marchand à Saint-Malo : défaillant ;

Jehan LE CHAUFF de la Trinité (120 livres de revenu), époux de Gillette de Taillefer : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Briand LE CORGNE (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Berthelot LE MEE de Trouvez (60 livres de revenu) : défaillant ;

Olivier LE PERILLOUX des Guetz : excusé ;

Macé MALLETERRE de Vieil Châtel (80 livres de revenu) : défaillant ;

Gilles RAMELAIN de Belestre : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan ROUXEL (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

les héritiers Olivier TROUSSIER de la Meterie : défaillants ;

Geoffroy UGUET de la Barre (50 livres de revenu), remplacé par son frère Briend : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

 

Lors d'une réformation de l'évêché de Dol en 1513 (rapport fait en partie par Pierre Aubaut, Pierre Mancel et Jean Rouxel, élus), sont mentionnées à Saint-Coulomb (Sainct-Coulon) les personnes et maisons nobles suivantes :

Noble et puissant Guillaume de Chasteaubriant, sieur de Beaufort, possède la métairie du Plexis-Bertrand ;

Jean Bouays, écuier, tient la métairie du Buot ;

Christophe Le Cartier, noble homme, possède le manoir du Hindre ;

Guillaume des Cognets, noble homme, sieur de Branlaymant et de la Lorguaye et de la Tullaye ;

Jehan Le Chauff, sieur de la Motte-Chauff et de la Ville-Brehant (ou Ville-Brehault) ;

Henry Huguet, noble homme, (fils de damoiselle Jeanne Ferchaut), sieur du Lupin et de la Ville-Galbrun ;

Jeanne Ferchaut, noble demoiselle, jouit à droit de douayre de la métairie de la Barre ;

Jehan de Monterfil et Marguerite Malleterre, sa femme, possèdent le manoir du Vieux-Chastel avec la métairie du Lac ;

Geffroy du Hindre, noble homme, sieur de la Motte-Jehan ;

Bertrand Ferchaut, noble, sieur de la Ville-Poullet ;

Guillaume de Lorgiez (ou Rogiez), sieur de la Trinité ;

Philippes Bardoul, damoiselle, dame des Guez ;

Jacques Flambart, sieur de la Fosse-Hingant ;

Paul Flambart, noble, jouveigneur de la Fosse-Hingant, possède la métairie de la Cayne ;

Damoiselle Perrine Flambart possède la maison de Nermont ;

Damoiselle Françoise Flambart possède quelques terres ;

Noble homme Maître Guillaume de Taillefer, procureur de la Cour-Laye de Dol, possède la métairie de Belesve ;

Briant Cartier, noble homme, possède la metairie de Marceaux et celle du Champ Adam, avec Paul Flambart ;

Noble et discret dom Jean de la Montelière, sieur de Sainct-Thomas, possède certains héritages nommés les Fougerays ;

Noble homme Guillaume Eon possède la métairie de Haugears ;

La métairie de la Ville-Ferchaut appartenant au sire de Beaufort.

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