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L'INSURRECTION à SAINT-POL-DE-LEON en 1793.

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TROUBLES A SAINT-POL ET AUX ENVIRONS A L'OCCASION DU TIRAGE AU SORT.

Le procès-verbal suivant (Archives départementales du Finistère, série L. 16), dressé par la municipalité de Saint-Pol, nous apprend comment furent entravées les opérations du recrutement dans cette ville le 14 mars 1793.

« Nous officiers municipaux de Saint-Pol, nous nous sommes réunis en la maison commune vers 8 heures du matin, d'où nous nous sommes transportés avec le citoyen Le Hir, commissaire délégué par le district de Morlaix, escortés d'une garde de police du bataillon des volontaires du Calvados dans l'église des cy devant Minimes pour procéder au recrutement.

Nous y avons trouvé un très petit nombre de citoyens ; nous avons donc fait battre plusieurs rappels ; plusieurs citoyens de la ville se sont présentés.

Sur l'avis qu'un grand nombre de cultivateurs étaient rassemblés devant la barrière de la Villeneuve, près cette ville, nous avons chargé quelques-uns d'entre nous d'aller les engager de se réunir aux Minimes. Nos collègues nous ont rapporté, qu'à leurs instances pour venir se soumettre à la loi du recrutement, ils ont répondu par acclamation qu'ils serviraient volontiers la patrie, pourvu qu'ils fussent employés dans leur pays. Les officiers municipaux leur ont expliqué qu'ils devaient se soumettre à la loi, que s'ils s'opiniâtraient à vouloir tenir une assemblée extraordinaire, on serait forcé de les dissiper selon les rigueurs de la loi.

Quelques-uns de ces cultivateurs ont demandé à envoyer à l'église des Minimes quelques-uns d'entre eux pour prendre une plus ample connaissance de ce qui s'y passait ; on leur a répondu que c'était le moyen de se convaincre qu'on ne voulait suivre que la loi. Après quoi les commissaires sont revenus et il a été procédé à l'appel des jeunes gens et veufs sans enfants du ressort de Saint-Pol.

Pendant cet appel est arrivée une députation du groupe des cultivateurs qui ont déclaré qu'ils étaient prêts à servir sur les côtes pour la défense du pays, mais non d'aller à la frontière ; à quoi nous leur avons répondu que la loi ne faisait point d'exception de service, sur quoi la députation s'est retirée disant qu'elle allait engager les cultivateurs à se soumettre à la loi. Quelque temps après, en effet, sont entrés à l'assemblée différents groupes de cultivateurs qui ne manifestaient aucune mauvaise intention. Enfin un dernier groupe est entré, composé de beaucoup de gens yvres, faisants de grands cris menaçants. Ils ont jeté la plus grande confusion dans l'assemblée et ont heurté et frappé les citoyens qui y étaient pour les faire sortir. La foule s'étant présentée à la porte pour sortir a été repoussée par la garde et obligée de rentrer dans l’église, ils ont alors escaladé la barrière du choeur et par la porte de la sacristie ils ont gagné et forcé la porte qui communique au jardin, dans lequel ils se sont répandus. Quelques-uns ont escaladé les murs, d'autres sont sortis par la porte qui donne du jardin dans la rue et ne voyant de ce coté que quatre ou cinq volontaires, ils les ont assaillis à coup de pierres, il est bientôt venu du renfort à la vue duquel ils se sont retirés.

Toute la troupe ayant été rassemblée par la générale, après avoir laissé avec quelques officiers municipaux une forte garde à l'église des Minimes où une grande partie des citoyens paisibles était demeurée, le reste des officiers municipaux escortant le drapeau rouge a marché à |a tête de la troupe pour dissiper l'attroupement des cultivateurs, de crainte qu'il ne voulut se reporter sur la ville.

Le cortège s'est avancé du côté où s'était formé le rassemblement, jusqu'à un demi quart de lieue de la ville ; diverses patrouilles ont battu la campagne et ont arrêté quelques cultivateurs isolés, soupçonnés d'avoir fait partie de l'attroupement qui pour lors se trouvait totalement dispersé.

Revenus à la ville nous avons déclaré aux chefs militaires que la troupe pouvait aller prendre quelques rafraîchissements, les requérant de s'assembler de nouveau dans une heure sur la grande place ; il était pour lors près de deux heures après-midi, et sur ce que les esprits étaient trop agités pour continuer les opérations du recrutement, nous avons déclaré que l'assemblée était ajournée au samedi 16, 8 heures du matin, dans la même église ».

Signé : PRUDHOMME KERAUGON, maire,
CONVERSY, RAGEUL, LE ROUX, LE FLOCH, GOUEZ, ROBERT, officiers municipaux.

Disons tout de suite que le 16 mai, le tirage au sort avait lieu à Saint-Pol, mais en l'absence d'un grand nombre de jeunes gens soumis à la loi. Cependant le district de Morlaix ayant eu connaissance de la résistance opposée à la loi du recrutement tant à Saint-Pol que dans les communes voisines, y envoya une force armée respectable, et songea même à faire venir des troupes de Brest.

« Nous Yves-Joseph-Louis Le Denmat, (Arch. départ., L. 85) administrateur du Conseil du département et nommé par arrêté du directoire, du 6 mars ; son commissaire pour le recrutement de l'armée dans le district de Morlaix, Pierre Pinchon, administrateur du district, et Jean-François Homon, officier municipal de Morlaix, tous deux délégués du même district aux fins de son arrêté du 14, rapportons ce qui suit :

Le 14 mars environ 8 heures du soir Le Denmat, commissaire du département, a été appelé au directoire du district de Morlaix ou, après avoir appris que la commune de Plougoulm avait refusé d'obéir à la loi du 24 février relative au recrutement, et que le même refus manifesté par la partie rurale de la commune de Saint-Pol-de-Léon y avait été suivi de soulèvement, de rixes et de troubles qui avaient compromis la sûreté de cette ville et mis sa municipalité dans la nécessité de requérir un surcroit de force armée, le dit commissaire a annoncé la résolution de partir à la tête de ce renfort à l'effet d'apaiser ces troubles et de procurer dans ce canton et ailleurs où besoin serait, dans l'étendue du district, l'exécution efficace et prompte de la loi du 24 février.

Le directoire s'occupait déjà de ces deux objets importants. Il a appelé la municipalité et les commandants militaires et fait battre la générale. La municipalité s'est occupée aussitôt de procurer toutes les munitions nécessaires et les commandants ont hâté le rassemblement des citoyens militaires et des militaires citoyens pour former le détachement qui devait marcher. Tous les citoyens ont montré le plus grand zèle et manifesté leur empressement de se porter où le danger annoncé les appelait.

Cependant le directoire a nommé pour ses Commissaires délégués, Pinchon. l'un de ses membres, et Homon, officier municipal de Morlaix.

Vers onze heures le détachement de la garde nationale et celui du 7 bataillon du Calvados destiné au service de l'hôpital militaire de Saint-Fiacre (Ancien couvent de Recollets dans la paroisse de Plourin-Morlaix) ont été prêts ainsi que le canon et les dix canonniers qui devaient les soutenir.

Ils sont partis environ 11 heures 1/2 avec les munitions et vivres nécessaires, nous les avons accompagnés.

Les deux commandants ont pris dans la route les précautions que prescrivait la prudence ; tout y était dans la plus grande tranquillité et cette tranquillité a été religieusement respectée par les citoyens militaires et les militaires citoyens qui ont marché dans le meilleur ordre et en observant la plus exact discipline. Nous sommes arrivés à la tête de cette force armée à Saint-Pol, à cinq heures du matin le 15 mars ».

Du vendredi 15 mars.
« Nous avons vu par nous-mêmes, en arrivant à Saint-Pol, que tout y était dans le plus grand calme. Les officiers municipaux que nous avons trouvés réunis à leur bureau, nous ayant assurés que l'état des choses n'exigeait pour le moment aucunes mesures extraordinaires de sûreté, nous les avons requis de vaquer de suite au logement des deux détachements, et à la plus prompte fourniture de l'étape. Ces deux objets ont été remplis avec la plus prompte célérité.

Nous nous sommes enquis ensuite des causes du trouble de la ville, des moteurs de ces troubles, des soins pris pour les prévenir ou les dissiper et de ce qui avait été fait pour arrêter et faire punir les instigateurs et fauteurs de l'émeute.

Le résultat résumé de nos informations à été que cette émeute avait eu pour cause la répugnance des cultivateurs à se soumettre à la loi du 24 février, leur crainte d'être envoyés aux frontières étrangères, l'ivresse de quelques-uns d'entre eux, leur rassemblement et leurs conférences précédents, près la barrière de la Villeneuve et enfin la violence dont les volontaires du Calvados usèrent envers eux pour les retenir contre leur gré dans l'église des ci-devant Minimes, lieu où se tenait l'assemblée. C'est ce que nous avons appris dans notre conférence avec les officiers municipaux et par leur procès-verbal qui reste joint au présent.

Nous nous sommes du reste assurés d'un côté, que le juge de paix informait contre les auteurs et fauteurs des troubles et avait déjà lancé quelques mandats d'arrêt et que, de l'autre, l'assemblée des citoyens sujets à l'appel, dissoute la veille, avait été convoquée au lendemain 16.

Nous avons parcouru ensuite les différents quartiers de la ville pour nous assurer de la disposition des esprits ; nous avons envoyé, à même fin, dans les différentes parties des campagnes voisines.

Rassurés, tant par nos propres recherches que par celles de nos émissaires sur ces dispositions et considérant qu'une lettre écrite devant nous la veille par le directoire du district, aux citoyens commisaires de la Convention à Brest, pourrait avoir l'effet de faire envoyer de cette ville un renfort de troupes qui foulerait beaucoup trop Saint-Pol, nous avons écrit aux dits citoyens commissaires de la Convention, qu'ayant déjà à Saint-Pol une force armée de 400 hommes, et que les esprits paraissant calmés, nous les priions de ne pas tenir compte de notre demande de renfort.

La municipalité de Plougoulm ayant écrit à celle de Saint-Pol, touchant la levée de son contingent, de manière à annoncer qu'elle ne le ferait pas sans difficulté, nous avons mandé cette municipalité et lui avons expliqué la loi du 24 février. Nous avons appuyé sur la nécessité de la levée qu'elle ordonne, sur les grands avantages qui en doivent résulter pour le prompt affermissement de la liberté ; nous avons insisté sur l'esprit d'égalité qui a dicté cette loi, sur la différence qui existe entre ses dispositions et celles des lois de l'ancien régime relatives à cette matière. Nous les avons exhortés enfin par tous les moyens à en procurer la plus prompte exécution et nous leur avons donné pour y réussir quelques instructions. Nous leur avons recommandé de retourner à cette fin dans leur commune en leur accordant le délai du lendemain trois heures de l'après-midy.

En même temps, le citoyen Le Bihan, commissaire du district dans la commune de Plouénan, est venu nous prévenir qu'il part pour remplir sa mission et nous requérons quatre gendarmes de l'escorter...

Le citoyen Le Bihan étant retourné avec le maire et le procureur de la commune de Plouénan, nous remet le procès-verbal de ses opérations.

Il résulte de ce procès-verbal que le sieur Le Bihan, chargé de présider le recutement à Plouénan après avoir expliqué la loi du 24 février, a prié les intéressés de s'y soumettre ; mais ceux-ci « ont répondu qu'ils n'auraient pas tiré au sort, qu'ils étaient tous contents de servir, pourvu qu'on leur en donne de la émonition (munitions) et des armes pour garder les côtes à deux à trois lieues de distance, qu'ils ne voulaient pas aller à la mort, parce qu'ils ne connaissent pas qui les commandent, qu'ils étaient contents de servir le Roy [Note : Le service du Roy était le mot consacré pour le service militaire, et c'est sans doute dans ce sens qu'il est ici employé ; car on ne pouvait ignorer à Plouénan la fin tragique du Roy le 21 janvier précédent], qu'ils ne connaissent pas la nation ».

Le sieur Le Bihan leur a laissé une heure pour délibérer s'ils voulaient se soumettre. Ayant persévéré dans leur refus de soumission, le sieur Le Bihan se retira en les rendant responsables de leur entêtement.

Sur ce rapport, attendu que les sujets à l'apel dans cette commune ont non seulement résisté à la loi du 24 février, mais même tenu des propos séditieux, nous avons résolu de marcher avec la force armée, dès demain, sur la dite commune, après avoir toutefois sommé le maire et le procureur de nous indiquer ceux qui avaient fait et provoqué cette résistance et surtout ceux qui avaient tenu les dits propos ; ce que n'ayant pu obtenir, ces deux officiers publics niant même constamment que ces propos eussent eu lieu, nous les avons congédiés en annonçant que nous songerions aux mesures qu'il conviendrait de prendre pour réduire leur commune.

On nous a annoncé quasi aussitôt que les citoyens commissaires de la Convention ne tarderaient pas à arriver de Lesneven. Nous sommes allés les saluer et leur avons rendu compte de nos opérations, ne les quittant qu'à dix heures du soir ».

Le 16 mars 1793.

« Dès avant sept heures nous conférions avec les citoyens commissaires sur les moyens les plus efficaces et les plus appropriés aux principes de la liberté, de procurer l'exécution de la loi du 24 février, lorsqu'on est venu nous annoncer qu'une troupe de cultivateurs de différentes communes, partis de celle de Plouénan, se portait vers Saint-Pol. Nous en avisons les dits citoyens commissaires, nous requérons la municipalité de mettre sur pied toute la force armée, la générale est battue. Le général Canclaux est appelé près les citoyens commissaires, il y arrête les dispositions convenables, en l'exécution desquelles, il se met à la tête de 300 hommes du 7ème bataillon du Calvados, appuyé de la pièce de canon et des canonniers de Morlaix. Il établit sur la route des postes avancés.

Le Denmat, Pinchon et le procureur syndic du district de Morlaix l'accompagnent pendant que Homon reste à Saint-Pol surveiller l'opération de la levée du contingent.

Le général fait battre différents chemins pour éclairer la route de Plouénan et les environs ; il fait replier une partie du détachement à une certaine distance. A une distance plus éloignée il en fait replier une autre ; il fait replier aussi la pièce de canon. Nous arrivons à Plouénan à midi avec 53 hommes du Calvados ; on les établit dans l'église, nous leur faisons fournir quelques vivres.

Après nous être assurés qu'il n'existait dans la commune de Plouénan ni dans les environs aucun rassemblement et que tout y était dans le plus grand calme, nous apprenons que le maire et le procureur de la commune étaient à Saint-Pol, nous leur écrivons de revenir, nous appelons le secrétaire greffier, le requérons de convoquer le Conseil général de la commune.

Le général Canclaux, convaincu qu'il n'existait aucun danger, par avec son aide-de-camp pour se rendre à Saint-Pol. Le maire et le procureur (de Plouénan) arrivent, les membres du Conseil général de la commune se réunissent, nous leur annonçons l'objet de notre mission (et la municipalité s'engage à faire dès le lendemain 17 exécuter la loi, si on retirait immédiatement les troupes, ce qui est accordé).

Nous partons de Plouénan avec le détachement à 5 heures 1/2 et arrivons à 7 heures à Saint-Pol où nous apprenons que cette commune avait levé son contingent de recrues sous la surveillance de notre collègue Homon, puis nous écrivons à la municipalité de Plougoulm :

" D'après notre conversation d'hier nous nous séparâmes d'accord qu'aujourd'hui à 3 heures de relevée vous vous seriez rendus vers nous pour nous remettre la liste des gens susceptibles de fournir au recrutement ; nous sommés surpris, citoyens, que vous ne vous soyez pas rendus à nos ordres... vous paierez aux gendarmes porteurs de la présente 6# pour frais de ce voyage que vous occasionnez et si vous ne vous rendez à cette dernière invitation nous ferons marcher sur vous la force armée " ».

17 mars 1793.
« Pinchon se rend à Taulé pour surveiller là levée du contingent. Le Denmat et Homon attendent l'arrivée de Roscoff des citoyens commissaires de la convention qui leur délivrent des pouvoirs relatifs à leur mission à Saint-Pol. Le général Canclaux est présent ; il paraît inutile de garder plus longtemps à Saint-Pol le détachement de la garde nationale de Morlaix. Il est décidé par le général lui-même qu'il convient de la renvoyer dans ses foyers ; la même décision est prise à l'égard du détachement des dragons de Brest arrivés le 16 au soir ; en conséquence l'ordre est donné à ces citoyens militaires de se disposer à partir à midi. Les citoyens commissaires de la convention partirent ensuite.

Pendant que le Denmat reste à Saint-Pol pour expédier les affaires, Homon escorté de deux gendarmes se rend à Plougoulm ; il assemble les officiers municipaux et essaie tous les moyens d'obtenir l’éxéeution de la loi du 24 février ; ses efforts sont inutiles comme le prouve le procès verbal suivant.

" Nous maire et officiers municipaux de Plougoulm déclarons qu'ayant assemblé tous les citoyens susceptibles d'être enrôlés, ils nous ont formellement déclaré de refuser au tirement au sort et à servir dans l'armée mais bien de servir sur les forts de cette côte ".

Le citoyen Homon essaie viventent de leur faire entendre raison, ils déclarent unaniment qu’ils ne serviront pas. Le sieur Homon veut néanmoins procéder au tirage au sort avec la municipalité, mais celle-ci s'y refuse, attendu les risques qu'elle courait par les menaces à elle faites. La municipalité, à l'exception de René Ollier, maire, refuse de signer le procès verbal.

Le 18 mars, la municipalité de Plouénan annonçait qu'elle avait terminé la levée de son contingent et qu'elle en enverrait le procès verbal le lendemain à Roscoff ; le tirage s'était fait ce même jour, 18 mars, sans incident. Taulé faisait savoir qu elle adresserait le lendemain le résultat de ses opérations.

Le 19 mars, Guiclan était sommée de fournir son contingent pour le 21, et pour obtenir un plus prompt résultat on essayait cette fois de les leurrer de l'espoir qu'ils ne quitteraient point le pays.

" Vos jeunes gens peuvent avoir peur, écrivaient le 19 mars les administrateurs du département, d'être expatriés ; nous croyons cette crainte mal fondée. D'après les instructions qui nous ont été données, nous sommes fondés à penser que les hommes qui sont levés dans le département du Finistère ne seront employés qu'à sa défense.

Plougoulm, continuent les mêmes administrateurs dans leur rapport du 19 mars, étant la seule commune du district que nous désespérons de réduire sous le joug de la loi par les voies amicales, nous avions résolu de marcher vers elle avec 300 hommes du Calvados et une pièce de canon pour essayer de la ramener par la terreur ; mais ce jour étant celui du marché pourrait nuire à notre expédition et même en compromettre le succès ; nous la renvoyons donc à demain " ».

Demain c'était trop tard : car le soir même de ce jour 19 mars ; Saint-Pol était envahi par les paysans des communes voisines qui furent sur le point de s'en rendre maîtres. Nous remettons le récit de cet événement à une autre partie de ce travail, pour nous occuper du soulèvement de Plabennec qui avait lieu en même temps, du 17 au 20 mars, à l'autre extrémité du diocèse de Léon.

(abbé Peyron).

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