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Bienvenue chez les Servonnais

SERVON-SUR-VILAINE

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La commune de Servon-sur-Vilaine (pucenoire.gif (870 octets) Servon) fait partie du canton de Châteaugiron. Servon-sur-Vilaine dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SERVON-SUR-VILAINE

Servon-sur-Vilaine vient du romain "Cervonius" ou "servus" et du suffixe "onem", ou du latin "servus" (esclave).

La paroisse de Servon existe dès le commencement du XIème siècle et remonte vraisemblablement au Xème siècle. Alain III, duc de Bretagne, et la duchesse Havoise, sa mère, donnent en effet à Ebrard, abbé de Marmoutiers, le tiers de l'église de Saint-Martin de Servon, plus une charruée de terre avec tout le cens qui en ressort, et aussi la dîme de tous les cens que le comte de Rennes possède à Servon («Tertiam partem ecclesioe Sancti Martini de Servun, et terram ad unam carrucam cum omni censu, et decimas omnium censuum qui ad comitem exeunt de Servun ». — Rappelons qu'une charruée de terre correspond alors à une étendue de 17 à 48 hectares au moins, et qu'on appelle cens au moyen-âge les redevances en argent). Cette donation est solennellement faite en présence de Guérin, évêque de Rennes, et Gautier, évêque de Nantes, d'Hildebert, abbé du Mont Saint-Michel, Mainard, abbé de Redon, Hinguéthen, abbé de Saint-Jacut, Hamon, précepteur du comte (c'est-à-dire d'Alain III, duc de Bretagne, comte de Rennes), Rivallon le Vicaire, sire de Vitré, et Auffroi, sire de Fougères (Bibliothèque Nationale ms. lat. Cart. Maj. Mon., III, 318). Quant à la date de cette charte, elle nous est fournie, — dit M. de la Borderie, à qui nous empruntons cette notice, — par la mention d'Ebrard, abbé de Marmoutiers, qui gouverne cette abbaye de 1015 à 1032 ; la présence de la mère et du précepteur du duc Alain III montre aussi que ce prince est encore fort jeune et que l'acte, par conséquent, doit être plus voisin de l'an 1015 que de 1032 (Pouillé de Rennes).

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

Dans le courant du XIème siècle il est ailleurs fait mention de Servon et de ses seigneurs : ainsi, vers 1050, Geoffroy de Servon, « Gaufredus de Servone », est témoin de quelques donations faites au prieuré de Martigné-Ferchaud ; en 1093, Hubert de Servon, « Hubertus de Servon », est également témoin d'autres donations au prieuré de Sainte-Croix de Vitré. Enfin, au commencement du XIIème siècle, André Ier, baron de Vitré, parle dans une charte de ses rentes et de ses mangers de Servon, « in redditu meo de Servonio, in mengeriis de Servonio », sorte de redevance en argent qui remplace la prestation de repas en nature (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 415, 481, 542).

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

Les Bénédictins de Marmoutiers ne semblent pas avoir formé à Servon un établissement de quelque importance, car il n'est plus ensuite question d'eux dans cette paroisse. Nous voyons, au contraire, la cure de Servon unie d'assez bonne heure au Chapitre de Rennes, auquel son recteur paye une pension en 1444. A la même époque, le chanoine occupant la quatorzième prébende de Rennes présente le recteur de Servon, ce qui subsiste jusqu'à la Révolution. En 1790 le recteur, M. Fortin, fait la déclaration suivante de son bénéfice : il jouit du presbytère et de son jardin, estimés 160 livres de rente ; d'une prairie valant 40 livres, et de dîmes lui rapportant 1 800 livres ; c'est donc un revenu brut de 2 000 livres, dont il faut déduire les charges, telles que : pension d'un curé, récolte des dîmes, entretien du chanceau, etc. (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 26).

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

La paroisse de Servon est augmentée d'une portion considérable du territoire de Noyal-sur-Vilaine ; en 1856, en effet, sont unis à Servon, pour le spirituel comme pour le temporel, les trois traits du Gué, du Vionnais et de Tastoux. En 1790, la commune de Servon-sur-Vilaine fait partie du canton de Noyal-sur-Vilaine, puis en 1801 du canton de Châteaugiron. La commune est augmentée de la section du Gué-de-Servon, distraite de Noyal-sur-Vilaine par la loi du 17 avril 1867. Servon devient Servon-sur-Vilaine par décret du 20 août 1920.

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

On rencontre les appellations suivantes : ecclesia de Servun (XIème siècle), parochia de Servonio (XIIème et XVIème siècle).

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

Note : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Servon-sur-Vilaine : Rolland, chanoine de Rennes (décédé en 1536), Pierre Hattes (en 1628 et jusqu'en 1630), Jacques Desbin (1634-1695, le 8 août 1657 il fonda dans son église une messe chantée tous les mercredis et donna pour cela la maison et le jardin de la Cointerie, valant environ 35 livres de rente), Jean Bousget (1696-1704), Joseph Bousget (1704-1732), Julien Ropert (1732-1748), Henri Piron (1748-1749), Laurent de Lourme (1749-1766), François-Yves des Hayes (1766-1767), Julien-Angélique Boursoul (1767-1776), Jean-François Fortin (1776-1789), Jean Pichon (1803-1821), Joseph-Jean Orin (1821-1824), Louis-Pierre Lemarchand (1824-1842), Jean-Marie Ménard (1842-1862), Henri Guillet (1862-1865), Isidore Douard (1865-1872), Guillaume Saillard (à partir de 1872), ....

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

Voir   Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne) " Le cahier de doléances de Servon (aujourd'hui Servon-sur-Vilaine) en 1789 ".

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

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PATRIMOINE de SERVON-SUR-VILAINE

l'église Saint-Martin (1880-1885), édifiée à l'emplacement de l'église primitive. Dédiée dès le XIème siècle à saint Martin de Tours (nota : saint Denis est considéré comme le deuxième patron de Servon-sur-Vilaine), l'ancienne église de Servon a été rasée pour faire place à un nouveau temple. Ce vieil édifice se composait d'une nef très antique terminée par un chevet droit, et accostée au Nord seulement d'une chapelle ou plutôt d'un collatéral, dont on attribuait la construction au seigneur du Gué de Servon. Ce dernier était, en effet, seigneur supérieur, fondateur et prééminencier de la paroisse. Il avait en cette église un enfeu dans lequel fut inhumé, vers 1580, Mathurin du Gué, seigneur dudit lieu et de Servon. Le corps de ce seigneur, décédé en Anjou, fut apporté, dit Du Paz, « en l'église de Servon, au tombeau de ses ancestres, y ayant tous droits de supériorité » (nota : quand on démolit cette vieille église, on retrouva près de l'autel, placé au Nord, une châsse de plomb renfermant encore les restes d'un homme, mais dépourvue d'inscription). Le 24 juillet 1697, Claude de Marboeuf, seigneur du Gué de Servon, fonda une messe chantée tous les premiers dimanches du mois et à toutes les fêtes de la Sainte Vierge, pour obtenir l'érection en l'église de Servon de la confrérie du Rosaire. Celle-ci y fut, en effet, érigée le 5 janvier 1698 par le P. Gérard, dominicain de Bonne-Nouvelle (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 46 ; 1 H, 5). Il y avait, en outre, un assez grand nombre de fondations faites en cette église : en 1527, Julien Turmier fit celle du Douet-Morin ; en 1623, Amand de Beauvais, sieur de la Chesnaye, fonda une messe chantée chaque lundi et donna à la fabrique une pièce de terre pour payer « le vin de la communion pascale » ; la prestimonie du Chêne-Brûlé, faite en 1510, et celle de dom James Loyson, y étaient également anciennes. Enfin, le 12 janvier 1647, Gabrielle de Beauvais, veuve de Gilles de la Hellaudière, sieur de Saint-Denis, fonda trois messes en l'église de Servon et donna les terres de la Grande et de la Petite-Bretonnière, valant 60 livres de rente, au chapelain chargé de les desservir ; celui-ci devait, en outre, fournir le pain bénit le jour des Rois (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 46 ; 1 H, 5). Le 8 septembre 1880, Mgr Place est venu bénir solennellement la première pierre de la nouvelle église de Servon. Construit par M. l'architecte Aristide Folie, cet édifice, tout en pierres d'appareil et voûté en tuffeau, est une des belles églises de notre diocèse. Il se compose de trois nefs de style ogival, éclairées par de belles fenêtres rayonnantes et par un clérestory que forment d'élégants groupes de trois lancettes. Mais l'abside et la façade sont particulièrement remarquables : l'abside à cause des riches et gracieuses arcatures qui garnissent son pourtour au-dessous de onze baies de grand style, et la façade à cause de son monumental portail formant la base d'une fort belle tour. Le nouveau cimetière est créé en 1850. Le retable du maître-autel date de 1885. La chaire, oeuvre du sculpteur J-J. Hérault, date de 1885. Le groupe du Rosaire, oeuvre du sculpteur Jean Marie Valentin, date de 1885. Les stalles, oeuvre de l'atelier Aubert, datent de 1899. Le vitrail représentant la vie de saint Joseph, oeuvre du maître-verrier Claudius Lavergne, date de 1885 ;

Eglise de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

la chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance (vers 1900). Cette chapelle remplace une ancienne chapelle frairienne appelée encore Notre-Dame-de-l'Etang et remaniée en 1667. Notre-Dame de l'Etang, sise au Sud du bourg, près d'un ancien étang aujourd'hui desséché, était une vieille chapelle frairienne dont le bon état fut constaté par le recteur de Servon le 9 mars 1783 ;

la croix Texier (1884) ;

le château du Gué (XV-XVIII-XXème siècle). Il est pillé par les Ligueurs en 1589 et restauré au XVIIème siècle. La seigneurie du Gué est une châtellenie d’ancienneté et possède un droit de haute justice. La chapelle du Gué-de-Servon se trouve dans la cour de ce château ; elle est de forme octogone et reliée au manoir par une sorte de galerie. Par acte du 25 juin 1721, Françoise de Marbœuf, dame du Gué, la dota de 300 livres de rente et y fonda une messe quotidienne ; mais cette fondation, approuvée par l'ordinaire, fut ensuite réduite à cinq messes par semaine. François de Goyon, prieur de la Trinité de Fougères et abbé de Saint-Prix, en fut nommé chapelain en 1777 (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles Gué (en 1350), la Marzelière (en 1567), Marbeuf (en 1669), Picot, seigneurs du Boisfeillet (en 1745), Gouyon (en 1775) ;

Château du Gué à Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

Voir aussi   Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne) "Le château ou manoir du Gué de Servon à Servon-sur-Vilaine (Bretagne)"

2 moulins à eau : du Pas de Vie, du Gué de Servon ;

Moulin de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

A signaler aussi :

la motte castrale de Tatoux (XII-XIIIème siècle) ;

l'oratoire Saint-Mathurin (1923) ;

Oratoire Saint-Mathurin à Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

l’ancienne chapelle de Saint-Mathurin. Saint-Mathurin était une chapelle frairienne. Mentionnée dans le Pouillé ms. de Rennes (1713-1723), elle a été détruite par la voie ferrée de Rennes à Paris, mais on conserve encore près de son emplacement une statue de saint Mathurin que beaucoup de gens viennent invoquer ;

l'ancien manoir de la Chesnaye. Il était à la famille Beauvais en 1617 ;

l'ancienne croix Jalu ;

l'ancien manoir d'Olivet ou du Plessis-d'Olivet. Il était à la famille Sévigné en 1427 et en 1513 ;

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

le village de Tatoux (ou Tastoux) qui a été détaché en 1865 de la commune de Noyal-sur-Vilaine possédait un manoir et un prieuré. Le manoir de Tatoux était à la famille le Bret en 1267. Puis il devient la propriété successive des familles Acigné (en 1432 et 1477), Bourgon (en 1513 et 1546), du Préauvé (en 1553), Lambert, seigneurs de la Havardière (en 1636 et 1662), Talhouët, seigneurs de Bonamour (en 1675), Pépin, seigneurs de Sévigné (en 1700), Picot, seigneurs de Boisfeillet (en 1764), Gouyon, seigneurs de Thaumatz (en 1789). Le prieuré Saint-Blaise de Tatoux appartenait en 1267 à l'Abbaye Saint-Melaine de Rennes. Sa chapelle dédiée à saint Blaise devint plus tard frairienne et fut reconstruite en 1754 ; elle a été démolie en 1906 ;

Nota :Tastours (aujourd'hui Tastoux), est un village avec un vieux manoir, près desquels se trouve une motte féodale, dernier vestige d'une ancienne seigneurie ; le tout était situé dans la paroisse de Noyal-sur-Vilaine, mais sur la lisière de la forêt de Chevré, dans ce quartier où abondaient les prieurés au XIIème siècle : Bourgon, Le Feu, Louvigné, Champfleuri, Allion, etc. (nota : depuis 1856, la chapelle et le village de Tastoux font partie de la paroisse de Servon). En 1267, Main de Tastours, écuyer, « Alanus de Tastors, armiger », — d'accord avec les religieux de Saint-Melaine, et pour terminer un différend élevé entre lui-même et l'abbé de Saint-Melaine, — confia le prieuré de Tastours avec toutes ses dépendances, « prioratum de Tastors cum pertinenciis », à un prêtre nommé Jean Lecoq, à la vie durant de ce dernier ; mais il stipula qu'à la mort de ce prêtre, les Bénédictins de Saint-Melaine pourraient placer deux d'entre eux dans ce prieuré, s'ils le jugeaient à propos. L'on voit par l'acte de cette transaction qu'Alain de Tastours eût voulu que des moines vinssent dès lors habiter le prieuré fondé vraisemblablement par lui ou par ses ancêtres, mais que l'abbé de Saint­Melaine avait refusé, faute peut-être de sujets, d'y envoyer deux de ses religieux ; c'est pourquoi l'on s'était mis d'accord pour provisoirement confier le prieuré en commende au prêtre Jean Lecoq, en attendant que les moines pussent y venir eux-mêmes (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Melaine). Les Bénédictins abandonnèrent complètement plus tard le prieuré de Tastours, dont le sanctuaire devint une chapelle frairienne de Noyal. Rebâtie tout entière en 1754, comme le prouve le procès-verbal qu'en dressa, le 17 juin de cette année-là, Louis Allot, recteur de Noyal, la chapelle de Tastours, dédiée depuis plusieurs siècles à saint Blaise, était fondée de messes pour tous les dimanches et fêtes. Le chapelain restait toujours à la présentation des seigneurs de Tastours, qui étaient dans les derniers siècles les Talhouët de Bonamour, Pépin de Sévigné, du Boisgeslin de Cucé et de Gouyon de Thaumatz. Philippe Le Gouz fut pourvu de ce bénéfice en 1637, Robert Morin vers 1660, Jean du Bouexic, chanoine de Rennes, en 1662, Mathurin Chéreil en 1710, et René Pelletier en 1744 ; Mathurin Lesnet en jouissait en 1790. Ce dernier déclara à cette époque que la chapellenie de Tastours consistait en une maison avec terres, le tout affermé 100 livres, — en une dîme en Noyal évaluée 300 livres, et une petite dîme en La Bouëxière ne valant que 30 livres. Sur ce revenu total de 430 livres , il était dû soixante-six messes par an, et il fallait payer les décimes et entretenir la chapelle et la maison. La chapelle de Tastours existe encore au XIXème siècle, et beaucoup de malades des environs y vont invoquer saint Blaise pour obtenir leur guérison. En 1654, Jean Gaudin, recteur de Noyal, bénit pour ce sanctuaire, le 4 septembre, une cloche que nommèrent René Lambert, seigneur de la Havardière et de Tastours, et Olive Havard, sa mère, veuve de Jean Lambert, seigneur de Lesmont (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 21, 28 - Registre de l'état civil de Noyal - Pouillé de Rennes).

Ville de Servon-sur-Vilaine (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de SERVON-SUR-VILAINE

La châtellenie du Gué : Le château du Gué, avec ses tourelles s'élevant encore au bord de la Vilaine, fut construit primitivement dans la paroisse de Noyal-sur-Vilaine ; mais ses possesseurs jouissant aussi de la seigneurie de Servon, dont le bourg avoisine le Gué, détournèrent le cours d'eau, limite des paroisses, et mirent ainsi leur demeure en Servon. Le Gué donna son nom à une famille de chevaliers portant pour armes : d'argent à la croix engreslée de sable, et dont le premier auteur connu est Georges du Gué, seigneur dudit lieu, vivant vers 1350. Il épousa Seraine de Coësmes et en laissa un fils, Guy, qui lui succéda. Guy du Gué, seigneur dudit lieu, s'unit à Marguerite d'Ancenis, dame de la Rouvraye et de Lignières en Argentré, et mourut le 5 avril 1408. Son fils et successeur, Amaury du Gué, épousa Jeanne de la Rivière, dont il eut plusieurs enfants ; en 1427, il avait, en outre, un bâtard nommé Georges du Gué. Amaury mourut vers Noël 1447, laissant sa seigneurie à son fils aîné Gilles, qui rendit aveu au duc de Bretagne le 11 février 1449. Gilles du Gué épousa Jeanne de la Motte, fille du seigneur de Bossac, qu'il laissa veuve le 17 avril 1464. Antoine du Gué, seigneur dudit lieu et fils des précédents, rendit aveu au duc, en 1469, pour ses fiefs de Châteaubourg ; il prit en mariage Jeanne de Sion, fille du seigneur d'Anguignac, mais mourut sans postérité après le 1er juillet 1471. La seigneurie du Gué fut alors recueillie par le frère du défunt, Pierre du Gué, qui décéda également sans enfants vers 1505, quoique marié à Isabeau Busson, fille du seigneur de Gazon, qui lui survécut. Un troisième frère lui succéda ; ce fut Jean du Gué, qui fournit en 1506 un minu de ses rentes à la duchesse Anne (Archives de Loire Inférieure, v. Châteaubourg) ; nous ne connaissons pas le nom de sa femme, mais lui du moins laissa un fils qui suit. Tristan du Gué, seigneur dudit lieu, rendit aveu en 1540 ; il épousa Gillette Hingant, dont il eut deux fils, Mathurin et François. Ce dernier se présenta à la montre de 1541, « monté et armé en estat d'homme d'armes, pour Tristan du Gué, son père, en compagnie de deux hommes à cheval, l'un en habillement d'archer et l'autre en page, et dit avoir fourni sa déclaration, qui monte à 1 220 livres mon. de rente noble » (Ms de Missirien – Bibliothèque de Rennes). François du Gué, chevalier de l'Ordre du roi, fut vicomte de Méjusseaume par suite de son mariage avec Françoise de Coëtlogon. Mais ce fut son frère aîné, Mathurin du Gué, qui succéda aux seigneuries paternelles. Il épousa, le 12 décembre 1542, Olive de Sévigné, dont il ne laissa qu'une fille nommée Marie ; chevalier de l'Ordre du roi comme son frère, Mathurin du Gué vivait encore en 1586 ; il mourut à son manoir du Bois-de-Cuillé en Anjou, et « fut son corps apporté et inhumé en l'église de Servon, au tombeau de ses prédécesseurs seigneurs de ladite paroisse et y ayant tous droits de supériorité » (Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne, 689). Marie du Gué, dame dudit lieu, s'était mariée, par contrat du 29 octobre 1567, à Regnault, sire de la Marzelière ; celui-ci mourut en 1588, et deux ans après, le 25 juin 1590, sa veuve fit son testament et choisit sa sépulture en l'église conventuelle de Bonne-Nouvelle à Rennes ; elle ne décéda toutefois qu'en 1592. De cette union sortirent deux fils qui furent successivement seigneurs de la Marzelière et du Gué : Regnault de la Marzelière, qui rendit aveu pour le Gué en 1597, épousa Anne du Guémadeuc et fut tué en duel en 1604, — et François de la Marzelière, premier marquis dudit lieu, époux de Françoise d'Harcourt. Cette dame fut marraine à Servon en 1636, ce qui prouve qu'elle habitait alors son château du Gué. Devenue veuve, elle se remaria à Henri de la Marck, duc de Bouillon, et mourut en 1657. M. et Mme de la Marzelière ne laissaient que deux filles, Mmes de Coëtquen et du Matz ; il est vraisemblable que celles-ci vendirent, après la mort de leurs parents, la terre seigneuriale du Gué, vers 1660. Toujours est-il qu'en 1669 le Gué appartenait à Claude de Marboeuf, seigneur de Laillé et président à mortier au Parlement de Bretagne, et à Gabrielle-Louise du Louet, sa femme ; ils firent hommage au roi en décembre 1672 pour leur châtellenie du Gué (Archives de Loire Inférieure, B 988). Leur fils, Charles-François de Marboeuf, qualifié comte du Gué, épousa Jeanne de Muzillac ; reçu en 1692 conseiller au Parlement de Bretagne, il y devint en 1713 président à mortier et rendit aveu pour le Gué en 1718. Son fils aîné, Claude-François de Marboeuf, fut également reçu conseiller au même Parlement en 1722. Le 21 janvier 1745, le président de Marboeuf vendit la châtellenie du Gué à Michel Picot, seigneur du Boisfeillet, et à Marie Picot de Prémesnil, sa femme ; mais celle-ci était déjà morte lorsque son mari fit hommage pour le Gué au roi, en décembre 1747 (Archives de Loire Inférieure, B 1039). Les deux fils aînés du seigneur du Boisfeillet moururent jeunes : Etienne en 1749 et Michel en 1752 ; ce fut le troisième, Jean-Marie Picot, qui devint, à la mort de son père, seigneur du Gué ; toutefois, il ne conserva pas longtemps cette terre, qu'il céda, le 3 mars 1775, à son beau-frère et à sa soeur, Alexis de Gouyon et Renée Picot, seigneur et dame de Thaumatz (nota : la châtellenie du Gué fut cédée moyennant une somme de 264 000 livres). Quand vint la Révolution, Alexis de Gouyon, dernier comte du Gué, devenu veuf, se retira à Paris, puis à Saint-Brieuc ; mais ses fils, Michel et René de Gouyon, émigrèrent ; la Nation en profita pour mettre en vente la terre du Gué, qu'Alexis de Gouyon racheta 170 186 fr., le 7 février 1797. Toutefois, nous ne savons pourquoi, le Gué fut remis nationalement en vente, toujours comme bien des émigrés Gouyon, le 16 février 1799, et adjugé cette fois à des étrangers (Archives d’Ille-et-Vilaine, 1 Q, 32).

Châtellenie d'ancienneté, selon M. de Courcy (nota : en 1451, le sire du Gué fut appelé aux Etats de Vannes à siéger parmi les bannerets), la seigneurie du Gué se composait au siècle dernier des seigneuries du Gué, Forges et Tatoux en Noyal-sur-Vilaine, et Montigné en Brecé. Elle avait donc plusieurs fiefs relevant en partie du roi, en partie d'autres seigneurs ; quant au château lui-même, il relevait de la baronnie de Châteaugiron, et son possesseur devait à cette baronnie « deux mangiers en grains ». La haute justice du Gué s'exerçait au bourg de Servon, et ses fourches patibulaires, à quatre piliers, se dressaient sur le pâtis Nicolle. Les fiefs du Gué s'étendaient au XVIIème siècle en Servon, Noyal-sur-Vilaine, Châteaubourg, Brecé et Broons ; mais au XIVème siècle ils allaient bien plus loin et jusqu'en Thorigné, Chartres, Noyal-sur-Seiche, Châtillon-sur-Seiche et Saint-Hélier de Rennes. Le seigneur du Gué avait à Servon un marché tous les mardis et quatre foires par an, aux fêtes de saint Yves, saint Jean, sainte Anne et saint Julien ; ces foires avaient été concédées par Louis XIV à Claude de Marboeuf par lettres patentes datées du mois d'août 1668. Enfin, nous avons vu qu'au seigneur du Gué appartenaient aussi les droits de supériorité et de fondation en l'église de Servon, où se trouvait son enfeu. Quant au domaine proche de la châtellenie du Gué, il se composait du château du Gué, — des anciens manoirs de Forges, Tatoux et Montigné, — des métairies de la Porte, des Epinais, de la Croix, de la Basse-Cour, du Breuil, de la Goronnière, du Cérizay, des Basses-Forges, d'Olivet et de la Bretterie, — des moulins à eau de Taillepied et du Gué de Servon, et du moulin à vent de Montigné, — de l'étang des Hautes-Forges, — des bois des Tesnières, de la Basse-Cour et de la Vieuville, etc.

Le château du Gué occupe, comme l'indique son nom, une position marécageuse au bord de la Vilaine ; il se trouve au centre d'un grand carré cerné de larges douves pleines d'eau et que fermait jadis un pont-levis. Ce château, vaste corps de logis flanqué à ses angles de quatre tourelles en encorbellement, a toujours grand air, quoiqu'il soit abandonné par son propriétaire. Dans ses murailles on retrouve les vestiges d'un premier manoir à fenêtres ogivales et portes en accolade, avec colonnettes du XVème siècle ; l'édifice actuel a pris sa physionomie actuelle évidemment au XVIIème siècle, quand les Marboeuf vinrent y résider. La chapelle, isolée à l'origine et de forme octogonale, — faisant pendant probablement à une fuie qui a disparu de l'autre angle de la cour — est reliée au château par une galerie faite après coup. Vu de la voie ferrée dominant le vallon de la Vilaine, le château du Gué se présente fort bien ; malheureusement il menace ruine (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

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