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VIEUX-VIEL

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La commune de Vieux-Viel (bzh.gif (80 octets) Henwiel) fait partie du canton de Pleine-Fougères. Vieux-Viel dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de VIEUX-VIEL

Vieux-Viel vient, semble-t-il, du latin "vetus via" (vieille voie).

On croit que, Vieux-Viel tire son nom de la voie gallo-romaine de Rennes à Avranches, traversant cette paroisse et passant près de l'ancien château du Chastellier et d'une motte assez considérable qui existe encore au sortir du bourg. Il est certain, du moins, que cette paroisse était érigée au XIIème siècle, car en 1163 Raoul II, baron de Fougères, confirma l'abbaye de Rillé dans la possession de la moitié des dîmes levées en Vieuxviel, « in Vieuviel dimidiam decimam » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 651. — Peut-être même s'agit-il de Vieuxviel dans la donation d'une moitié d'église, « de Veteri Vico », faite aux religieux de Fougères dès 1092). En 1541, les chanoines réguliers de ce monastère avaient un fief en Vieuxviel (aujourd'hui Vieux-Viel), et en 1776 ils retiraient 1.100 livres de rente des dîmes de cette paroisse. Maintenant encore, une pièce de terre voisine de l'église se nomme le champ aux Moines, et l'on y a trouvé des vestiges de substructions. La tradition veut aussi qu'à l'origine les religieux de Rillé possédaient l'église même de Vieuxviel (Vieux-Viel). Le Rôle diocésain ms. de 1646 dit que le recteur de Vieux­Viel avait alors environ 450 livres de rente (Pouillé de Rennes).

Ville de Vieux-Viel (Bretagne).

Avant 1789, plusieurs juridictions seigneuriales exerçaient à Vieux-Viel : celle du Chatelier ou Châtellier, de Tréhat ou Tréet, de La Motte et de Launay-Pinier. La seigneurie du Châtellier est érigée en châtellenie sous le nom de Bréhant en 1673. Elle exerçait au bourg de Vieux-Viel un droit de haute justice et ses fourches patibulaires se dressaient sur le Commun de la Rivière et des Noës (sur la route de Trans). Les ceps et collier des seigneurs du Châtellier et du Tréet se voyaient jadis dans le cimetière de Vieux-Viel. La seigneurie du Tréet possédait un droit de haute justice et ses fourches patibulaires à quatre piliers se dressaient dans la Champagne du Désert. Elle avait un cep et collier à Sougéal. La seigneurie de la Motte-Bertier possédait un droit de haute justice. Le bourg de Vieux-Viel possédait aussi une halle relevant de la seigneurie du Châtellier.

Ville de Vieux-Viel (Bretagne).

Vieux-Viel est érigé en commune en 1789. La paroisse de Vieux-Viel dépendait jadis de l'ancien évêché de Rennes.

On rencontre les appellations suivantes : Vieuviel (en 1163), parochia de Veteriviello (en 1516).

Ville de Vieux-Viel (Bretagne).

Note 1 : Du côté de la forêt de Villecartier, sur le bord d'un ruisseau et non loin du vieux chemin de Bazouges-la-Pérouse, se trouvent encore les champs de la Maladrerie. Le 20 avril 1636 fut inhumé dans l'église de Vieux-Viel Etienne Le Cloustier, ermite en la forêt de Villecartier.

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Vieux-Viel : Jean Hérault (sieur du Val, décédé en 1593, il fut inhumé le 16 juillet à Toussaints de Rennes). Gilles Hervé (il précéda le suivant et se démit ; décédé en 1624 et inhumé le 18 février en son église). Guillaume Trémaudan (chanoine de Dol ; 1610-1628). Guillaume Pertuis (il fut pourvu vers 1628 ; décédé le 27 mai 1650 et inhumé le 29 dans le chanceau). Etienne Cornillet (il fut pourvu vers 1650 ; décédé en 1665 et inhumé le 11 février en l'église). Julien Le Lavandier (fils de Guillaume Le Lavandier et de Jeanne Fontaine, originaire de Normandie, il prit possession le 25 mai 1665 ; il fit de son presbytère une sorte d'école ecclésiastique appelée parfois même séminaire et fréquentée par de nombreux jeunes gens. Il devint recteur de Montdol (ou Mont-Dol) en 1673). Jacques Le Bret (pourvu en 1673, il se démit en 1678). Georges de Scelles (originaire de Meillac et seigneur des Champsbulants, il fut pourvu vers 1678 ; décédé le 27 mai 1697, âgé de quarante-sept ans). Julien Godefroy (1698). Jean-Baptiste Jouan (en 1698 ; obligé de se démettre, il résigna le 17 octobre 1703 en faveur du suivant). Yves Cormault (recteur de Trévérien, à peine pourvu de Vieux-Viel, il résigna en 1704 et resta à Trévérien). Nicolas Boileau, (prêtre de Nantes, pourvu le 13 août 1704, il résigna au suivant). Julien Revat (prêtre de Saint-Malo, pourvu le 21 mai 1706, il résigna le 5 octobre suivant). Sébastien Josse (prêtre de Saint-Malo, il fut pourvu le 5 novembre 1706 ; décédé le 10 mars 1736, âgé de soixante-trois ans). François Morin (prêtre du diocèse, pourvu le 7 avril 1736, il se démit peu après). François Girard (prêtre du diocèse, pourvu le 5 décembre 1736, il se démit également). Pierre Briand (natif de Bazouges-la-Pérouse, il fut pourvu le 29 mai 1737 ; décédé le 5 octobre 1742, âgé de cinquante ans). Michel Guérin (natif d'Andouillé, il fut pourvu en 1743 ; décédé le 13 janvier 1754, âgé de cinquante-quatre ans). Jacques Chevy (originaire de Janzé, pourvu le 1er mai 1754, il résigna le 20 décembre 1782 ; décédé à Janzé). Vincent Gardais (originaire de Saint-Ouen-la-Rouerie, pourvu en 1783, devint en 1788 recteur de Mellé). Joseph-Martin Bercegeay (originaire de Fougères, pourvu le 5 mai 1788, il prit possession le 7 ; enfermé à Saint-Melaine en 1792, il fut exilé à Jersey ; il devint en 1803 recteur de La Couyère). Marin-Louis Jouanne (1803-1824). Julien Jouanne (1824-1847). Pierre Houligard (1847-1853). Augustin Lavocat (1853-1861). François Prod'homme (1861-1864). Julien Lebas (1864-1879). Ange-Marie Reslou (1879-1882). Paul Pâris-Jallobert (à partir de 1882), .....

Voir   Ville de Vieux-Viel (Bretagne) " Origines de la paroisse de Vieux-Viel ".

Voir   Ville de Vieux-Viel (Bretagne) " Quelques anciens faits divers de la paroisse de Vieux-Viel ".

Voir   Ville de Vieux-Viel (Bretagne) " Julien-Jean Le Maréchal, guillotiné à Rennes en 1794, ainsi que ses receleuses, les demoiselles Du Fresne de Renac".

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PATRIMOINE de VIEUX-VIEL

l'église Saint-Martin (1850), oeuvre de l'architecte Charles Langlois et édifiée à l'emplacement d'un ancien édifice religieux. Saint Martin, évêque de Tours, était le patron de l'ancienne église de Vieux-Viel, qui n'existe plus. C'était un simple rectangle dont le chevet était ajouré d'une fenêtre ogivale. C'est dans cet édifice que François Le Gomeriel, dominicain de Bonne-Nouvelle, érigea la confrérie du Rosaire, le 12 octobre 1670. Il y avait, en outre, un assez bon nombre de fondations faites en cette église (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 5 ; 10 G, 5). Les droits de seigneur fondateur et prééminencier appartenaient au seigneur du Chastellier (ou Châtellier), qui avait au choeur de l'église de Vieux-Viel sa lisière, son banc, ses armoiries et son enfeu. Dans celui-ci furent inhumés, en 1630, Gilles de Bréhant, seigneur du Chastellier, et en 1649 Françoise Boutier, femme de Gilles de Bréhant, fils du précédent. Le seigneur du Chastellier avait, en outre, dans la nef d'autres bancs et enfeus, les uns devant l'autel de Notre-Dame, et les autres devant l'autel Saint-Blaise ; ces derniers dépendaient des seigneuries de Tréet et de la Motte-Bertier, unies au Chastellier. L'église actuelle de Vieux-Viel, placée aussi sous le patronage de la Sainte Vierge, a été bénite par Mgr Saint-Marc le 14 juin 1854. C'est un édifice de style ogival formant une simple croix, mais décoré intérieurement avec beaucoup de goût ; trois autels, une chaire, des stalles et une boiserie entourant le temple entier, le tout en bois sculpté, en font une de nos jolies églises modernes. Derrière le maître-autel est gravé le nom de Mme la duchesse Mortier de Trévise, propriétaire du Chastellier et bienfaitrice de la paroisse (Pouillé de Rennes). Le chœur date de 1850 ;

Eglise de Vieux-Viel (Bretagne).

la croix (1554), édifiée par la famille Bouyer ;

l'ancien château du Châtellier (ou Chastellier). Il s'agit certainement d'une fortification de l'époque gallo-romaine. Il a été reconstruit en 1673 et possédait un colombier et une chapelle privée à chevet droit dédiée en 1615, et aujourd'hui sécularisée. La chapelle du Saint-Esprit du Chastellier avoisine le manoir de ce nom. En 1598, Renaud de Poilly y épousa Marguerite de Bréhant, et en 1601 Robert Gaultier, seigneur du Fort, s'y maria avec Françoise du Chastellier. Il paraît que cette chapelle fut reconstruite ou grandement restaurée peu de temps après ; l'évêque de Rennes vint, en effet, la consacrer le 14 septembre 1615, et le 31 du même mois il approuva la fondation d'une messe faite pour tous les lundis en ce sanctuaire par Gilles de Bréhant, seigneur du Chastellier (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 10 G, 5). Elle eut pour chapelains N... Gaultier (1615), — Thomas Corbel (1698), — Jacques Geffros (1701), — Jean Lambert, décédé en 1757, etc. Le Saint-Esprit du Chastellier est un rectangle à chevet droit, ouvert à l'origine d'une fenêtre ogivale. L'autel consiste en une grande pierre posée sur un massif triangulaire, mais le tout a été recouvert d'un retable sculpté vers la fin du XVIIème siècle (Pouillé de Rennes). Le Chastellier fut érigé en châtellenie en 1673, sous le titre de Bréhant, en faveur de Bernardin de Bréhant. Parmi les droits féodaux de cette seigneurie, notons ceux-ci : les nouvelles mariées de Vieux-Viel devaient une chanson le dimanche suivant leurs épousailles, à l'issue de la messe de matin, sous peine de 60 sols d'amende ; — le lundi de Pâques, les trésoriers de Vieux-Viel devaient fournir une soule, et certains vassaux étaient tenus d'offrir « sur la passée du cimetière deux côtes de lard sur une feuille de chou fraîche, avec une livre de pain, un pot de vin d'Anjou, deux verres et une serviette » (Déclaration de 1678 et 1782). Propriété des seigneurs du Châtellier (en 1513), puis des familles de Bréhant (en 1598), Ménard marquis de Touchepiez (en 1694 et en 1789), de la Villarmois, Mortier de Trévisse (depuis 1853). Il a été remanié en 1927 ;

Château du Châtellier à Vieux-Viel (Bretagne).

la maison (1569), située à Maison-Neuve et édifiée par Raoul Leblot ;

la maison (1578), située à Guilloche et édifiée par Raoul Leblot ;

la maison (1603), située à Ruce et édifiée par R. Bouyer ;

la maison (1642), située à La Pinelais et édifiée par P. Chapedelaine ;

l'ancien rendez-vous de chasse de Saint-Hubert (XVII-XVIIIème siècle) ;

5 moulins : de Launay, de Jumel, de Crulé, de Vieuviel, de Tréal ;

A signaler aussi :

le menhir de la "Pierre Fichée", situé près du Village de la Pinelais ;

la motte Bertier. On y trouvait autrefois un château et une chapelle aujourd'hui disparus. Propriété de la Motte-Bertier (au XVème siècle) ;

la motte de Tréet ou Tréhel, dépendance de la seigneurie de Tréet, rachetée par Gilles de Bréhant (seigneur du Chatelier) en 1600 ;

l'ancien manoir de Villanger, situé route de Pontorson. Propriété de la famille de Flourville en 1513 et au XVIIIème siècle ;

l'ancien manoir du Tréet, situé route de Bazouges-la-Pérouse. Il possédait jadis une chapelle privée et une fuie. La chapelle de Tréet, voisine de ce manoir, figure dans les déclarations de 1676 et 1678 et dans le Pouillé ms. de Rennes (1711-1723) ; on montre encore son emplacement au-dessus du joli vallon de Tréet, à l'entrée des rabines de l'ancien manoir, appartenant en 1513 à Françoise Chesnel, dame de la Ballue (Pouillé de Rennes). Cette seigneurie avait des enfeus à Sougéal, à Vieux-Viel et à La Fontenelle. Propriété successive des familles Chesnel seigneurs de la Ballue, d'Acigné (au début du XVIème siècle), de Bréhant (à la fin du XVIème siècle). La seigneurie est ensuite unie à la seigneurie du Châtellier ;

l'ancien manoir de la Touche. Propriété de la famille Bertiez en 1513 ;

l'ancien manoir de la Porte. Propriété successive des familles de la Piguelais (en 1513), Bourbans (au début du XVIIème siècle), Trochet, Taillefer (vers 1642), du Cartier, Rouxel ;

l'ancien manoir de la Motte-Bertier ou de Villée. Il possédait jadis une chapelle privée sur le Clos de la Chapelle : elle a été détruite au début du XIXème siècle et remplacée par une croix. La chapelle de la Motte-Bertier dépendait de ce manoir. C'est peut-être la même que celle de Saint-Denis mentionnée dans le Pouillé ms. de Rennes (1711-1723). Il est parlé de la chapelle de la Motte-Bertier en 1676, mais elle n'existe plus (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Bertier (Gilles Bertier) en 1513. Il est uni à la seigneurie du Chastellier vers 1560 ;

l'ancien manoir du Plessis-Brûlard. Propriété de la famille de Bourbans en 1631, puis de la famille de Gain seigneurs de Carcé (avant 1679) et d'Anne-Thérèse Le Prestre veuve de Bernardin de Bréhant en 1679 ;

l'ancien manoir de Launay. Propriété de la famille Piniez seigneurs de la Barbais en 1513 ;

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ANCIENNE NOBLESSE de VIEUX-VIEL

La seigneurie de Bréhant est en réalité celle du Châtellier, en Vieux-Viel, érigée en 1673 en châtellenie sous le nom de Bréhant. Le Châtellier remonte, comme son nom l'indique, à une haute antiquité. « Il devait être primitivement une étape et un lieu de défense établis sur la voie romaine qui, partant de Rennes, traversait la forêt de Villecartier et se dirigeait vers Saint-Pair, laissant son nom à la localité qui devint plus tard la paroisse de Vieuxviel, c'est-à-dire Vieille-Voie, Vetus Via. Cette fortification, placée sur le point culminant de la contrée, à cent mètres environ du niveau de la mer, dominait tout le territoire qui s'étendait entre la forêt de Villecartier, Avranches et Granville. Aujourd'hui, il ne reste plus aucun vestige de l'ancien château ; le manoir qui remplacé, construit en grande partie au XVIIème siècle, n'a aucune importance architecturale et, depuis de longues années, visité de loin en loin par ses propriétaires, il porte les traces du défaut d'entretien et des injures du temps » (nota : Abbé Paris-Jallobert, La seigneurie du Châtellier (Revue historique de l'Ouest, III, 35). Les premiers possesseurs de la seigneurie du Châtellier en prirent le, nom ; ils portaient : d'argent à l'aigle de sable, becquée et membrée de gueules, armoiries qui les distinguaient des autres familles du Chastellier.

En 1452 Guillaume du Chastellier, âgé de soixante-six ans, était seigneur du Châtellier ; il avait épousé Guyonne de Langan. Son successeur fut François du Chastellier, vivant en 1543 et mari de Renée de Québriac. Raoul du Chastellier, fils des précédents, rendit aveu pour le Châtellier en 1552 et épousa Claude de la Cervelle (Archives de Loire-Inférieure, v. Vieux-Viel). Ceux-ci ne laissèrent qu'une fille, Françoise du Chastellier, qui s'unit en mai 1568 à Alain de Bréhant, seigneur de la Roche-Bréhant en Yffiniac. Elle devint veuve vers 1588 et se remaria, le 12 juin 1601, dans la chapelle du Châtellier, avec Robert Gaultier, seigneur de Fort. Gilles Ier de Bréhant, issu du premier mariage de Françoise du Chastellier, hérita de sa mère et devint ainsi seigneur du Châtellier. Il épousa, par contrat du 9 janvier 1605, Philippote de la Piguelaye, fille du vicomte du Chesnay. Chevalier de l'Ordre du roi. en 1615, il décéda le 30 décembre 1629 et fut inhumé dans le choeur de l'église de Vieux-Viel. Sa veuve se remaria à Claude du Hallay, seigneur de Montbrault. Gilles II de Bréhant succéda à son père qui précède. Ce seigneur du Châtellier se maria d'abord, le 1er juin 1640, à Saint-Germain de Rennes, avec Françoise Boutier, qui mourut à Vieux-Viel et fut inhumée dans le chanceau le 26 octobre 1649 ; puis, en juin 1657, avec Anne de Saint-Gilles, fille du seigneur de Perronnay. Gilles de Bréhant mourut à Rennes et fut inhumé en l'église de Saint-Germain de cette ville, le 17 janvier 1663 ; son coeur fut apporté à Vieux-Viel et déposé, le 1er février, dans l'enfeu des seigneurs du Châtellier. François de Bréhant, né en Toussaint de Rennes le 30 août 1642 et fils du précédent, ne fut que peu de temps seigneur du Châtellier. Après avoir fait hommage au roi pour cette terre le 17 mai 1664, il mourut un an plus tard, à la fleur de l'âge ; son corps fut inhumé en l'église de Vieux-Viel, le 3 juin 1665. Sa succession fut recueillie par son frère cadet, Bernardin de Bréhant, né en 1648. Celui-ci épousa à Rennes, en novembre 1667, Anne-Thérèse Le Prestre, fille du seigneur de Lezonnet, et fit hommage au roi pour le Châtellier le 12 janvier 1673. Il mourut vers 1676 et sa veuve le 12 mars 1718. Ils laissaient entre autres enfants un fils, Alain-Bertrand de Bréhant, mort très jeune, et une fille, Marie-Rose de Bréhant, mariée en 1694 avec Augustin Mesnard, marquis de Toucheprez en Poitou. Ce fut cette dernière qui devint, à la mort de son frère, dame du Châtellier ; elle mourut en Vieux-Viel le 1er octobre 1738. René-Charles-Bernardin Mesnard, marquis de Toucheprez, fils des précédents, hérita de sa mère et rendit aveu pour le Châtellier le 7 juin 1740 ; il paya à cette occasion 1 500 livres de rachat au Domaine royal. Reçu en 1723 conseiller au Parlement de Bretagne, il avait épousé Hélène des Rondiers, fille du seigneur de la Ville-au-Maître, qui mourut avant lui ; il décéda lui-même à Saint-Brieuc le 15 septembre 1767. Son fils, René-Augustin Mesnard, marquis de Toucheprez et baron de Châteaumur, fut le dernier seigneur du Châtellier. Né à Rennes le 10 juillet 1740 et reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1760, il mourut sans alliance à Paris, le 12 avril 1793.

« La terre du Châtellier, qui relevait de la baronnie de Fougères, avait une certaine importance aux siècles derniers. Les possesseurs étaient seigneurs fondateurs de la paroisse de Vieuxviel ; ils étaient hauts prééminenciers et possédaient des droits honorifiques en La Fontenelle, Marcillé-Raoul, Trans, Bazouges-la-Pérouse et Sougeal ; ils possédaient quatre hautes justices patibulaires dans les paroisses de Vieuxviel, Sougeal, Trans et Bazouges ; enfin, ils avaient des droits de fief de haubert en plus de douze paroisses. Par lettres données au mois de janvier 1673 et vérifiées au Parlement de Bretagne le 14 août de la même année, le roi érigea le Châtellier en châtellenie sous le nom de châtellenie le Bréhant, en faveur de Bernardin de Bréhant, y attacha des droits de halles, foires et marchés au bourg de Vieuxviel, et fixa dans ce bourg l'exercice des différentes juridictions qui en relevaient » (Abbé Paris-Jallobert, loco citato).

La châtellenie de Bréhant se composa de trois seigneuries principales : le Châtellier, la Motte-Berthier et Tréhet (nota : ces deux dernières seigneuries furent achetées par les seigneurs du Châtellier, Tréhet en 1585 et la Motte-Berthier vers 1650). La haute justice du Châtellier, dont le gibet s'élevait au commun de la Rivière et des Noës sur la route de Trans, s'exerçait le samedi au bourg de Vieux-Viel. Le seigneur y avait un droit d'assemblée à la Toussaint et un droit de levage sur toutes les marchandises étalées, vendues ou achetées dans sa juridiction. Les nouvelles mariées de Vieux-Viel étaient tenues, sous peine d'une amende de 60 sols monnoie, de dire une chanson à l'issue de la grand'messe le dimanche suivant leurs épousailles. Un tenancier du fief du bourg de Vieux-Viel devait au seigneur « une paire d'éperons dorés » et le sieur des Murettes en Sougeal « un gant à fauconier » (Aveu de 1740).

A Vieux-Viel le droit de soule s'exerçait le lundi de Pâques, au sortir de la grand'messe ; un aveu particulier de 1782 en donne la description suivante, fort pittoresque : « A l'issue de ladite grande messe, les trésoriers de Vieuxviel sont tenus de présenter au seigneur du Chastellier, à son chasteau, les soules et boules pour les jeter, et ensuite estre coulées jusqu'au bourg de Vieuxviel par les officiers de la juridiction et messieurs les recteurs et prestres de Vieuxviel et Sougeal. Et ladite soule estant arrivée audit bourg de Vieuxviel, il doit estre présenté sur la passée du cimetière, proche la porte mortuaire, par certains vassaux, aux souleurs deux costes de lard sur une feuille de choux, une livre de pain blanc et un pot de vin rouge ».

Comme seigneur de la Motte-Berthier, le sire de Bréhant avait un droit d'usage dans la forêt de Villecartier ; comme seigneur de Tréhet, il pouvait exiger des tenanciers du Boishardy « une paire de gants propres à porter l'oiseau à la chasse » ; il nourrissait aussi à son manoir de Tréhet un âne qui avait droit d'apporter de la forêt de Villecartier sa charge de bois de chauffage deux fois par jour en hiver et trois fois en été.

La veille de la Saint-Jean-Baptiste, fête patronale de Sougeal, le seigneur tenait une assemblée dans le bourg de Sougeal ; il y faisait jouer au jeu de paume dans la rue et avait droit d'y allumer un feu de joie appelé chaude-baude. Ses sergents abattaient à cet effet du bois à Tréhet et l'amenaient à Sougeal près la Croix-Boisselée ; là était dressé un bûcher qu'on allumait et réduisait en cendres. Le lendemain, chaque nouvelle mariée de Sougeal était tenue de chanter ou de faire chanter une chanson nouvelle et de présenter des épingles au seigneur et à ses officiers ; tous les sergents généraux, en effet, assistaient à l'évocation des mariées, avec une baguette fleurie en main, pour leur faire faire place (nota : Abbé Paris-Jallobert, loco citato. Aujourd'hui encore au sortir de l'église de Sougéal, les nouvelles épousées offrent des épingles aux assistants).

Le domaine proche de la châtellenie de Bréhant se composait ainsi : manoirs, chapelles et colombiers du Châtellier, de la Motte-Berthier et de Tréhet, — métairies de la Porte, de la Touche, de la Métairie-Neuve, de la Motte-Berthier, de Beauregard, du Plessix-Brunard, de Tréhet, de Lanrigan, de la Marre et de Raoulette, — moulins de Vieux-Viel, de Cruande et de Cruslé, etc. Avec les rentes féodales, le prisage total de la châtellenie atteignait en 1742 la somme de 7 740 livres 4 sols 6 deniers de revenu.

A la fin du XIXème siècle la terre du Châtellier appartient à la famille Mortier de Trévise ; nous avons dit en commençant ce qu'est le vieux manoir, chef-lieu de l'ancienne seigneurie ; ajoutons seulement que deux belles mottes féodales subsistent encore, l'une à la Motte-Berthier, l'autre près des moulins de Vieux-Viel, dépendance de Tréhet (abbé Guillotin de Corson).

Voir   Ville de Vieux-Viel (Bretagne) " Seigneuries, domaines seigneuriaux et mouvances de Vieux-Viel ".

(à compléter)

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