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BINIC |
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La commune de Binic ( Binig) fait partie du canton d' Etables-sur-Mer. Binic dépend de l'arrondissement de Saint-Brieuc, du département des Côtes d'Armor (Trégor / Goëlo - Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de BINIC
Binic vient de « pen » (fête) et du nom de la rivière, l Ic, qui vient se jeter aux abords de la commune.
Binic est un démembrement des anciennes paroisses primitives de Plourhan et de Plérin. Sous lancien Régime, Binic (appelé La Ville de Benic) nest pas une paroisse mais fait parti de la paroisse d'Etables. Ogée (1728-1789) dans son dictionnaire note simplement dans la paroisse d'Etables le " village de Binic, petit porte de mer où le commerce, surtout des grains, est assez actif ". Le «pont de Binic» est cité en 1419 (archives des Côtes dArmor, 1E 1253). Le « carré de Binic » dès 1545 (1E 1239). Le « haffvre de Bynic près la rivière dudit Bynic » en 1545 (archives des Côtes d'Armor, 1E 1236). La « ville de Binic » apparaît en 1606.
En 1770, M. de la Rozière, inspecteur des défenses des côtes bretonnes, note : " A une lieue 3/4 au nord-nord-ouest de Saint-Brieuc est le port de Binic à l'embouchure d'une petite rivière qui a basse marée a 18 pieds de largeur sur 4 de profondeur. Ce port où la mer monte de plus de 20 pieds est couvert à l'Ouest par un molle. Il y a environ 80 maisons, quatre navires de 80 à 200 tonneaux pour la pêche de la morue, et quelques barques pour le cabotage. L'entrée en est défendue par une batterie de deux canons placée à l'Ouest du molle ". Un état général est dressé par Mr. Blivet, Desgrèves, Fichet et Marie des bâtiments entrés dans le port de Binic en 1789 duquel il résulte " qu'il y est entré 99 bâtiments ayant 1.570 hommes d'équipage ".
De 1632 à 1790, les audiences de la cour du duché de Penthièvre, se tiennent en la ville de Binic (archives des Côtes d'Armor, 1E 1220).
En 1790, les habitants de Binic, trêve d'Etables, faisant, valoir qu’ils étaient fort éloignés de leur église paroissiale [Note : " la distance de la chapelle de Binic au portail de l'église d'Etables était de 1.775 toises, de six pieds, et 4 pieds. En outre la chapelle de Binic, ayant été réparée en entier, avait 54 pieds de long, 24 pieds de large (avec une tribune de 16 pieds sur 24) et le tout pouvait contenir 650 personnes à genoux "] et que l’année précédente leur port avait été fréquenté par 99 bâtiments avec 1.570 hommes d'équipages, demandaient que leur chapelle, dédiée à Notre-Dame de Bon-Voyage, fut érigée en succursale. Mgr. de Bellescize accéda à leur pétition et autorisa les habitants de Binic " à faire célébrer dans leur chapelle et chanter l'office public, savoir grand'messe et vespres les jours de Dimanche, sans cependant y faire l'aspersion de l'eau bénite, et autres cérémonies qui n'appartiennent qu'aux églises paroissiales. Défendons au prêtre desservant de faire aucune publication de bans de mariage ; mais il pourra y faire les annonces et publications qui seront concertées avec le recteur d'Etables, auquel tous les droits de Pasteur sont absolument reconnus et conservé " et à placer dans l’église des fonts baptismaux, une chaire à prêcher et deux confessionnaux aux frais des habitants de Binic "sans qu'il puisse y avoir au dit Binic des registres particuliers pour y inscrire les actes de baptême, lesquels seront toujours inscrits sur les registres de la paroisse d'Etables ".
Binic est érigé en trève le 13 juillet 1790 par ordonnance épiscopale, mais qui n'a pas d'effet, la Constitution civile du clergé ayant été décrétée le 12 juillet 1790. En effet l'article 9 du Concordat prévoyait que " les évêques feront une nouvelle circonscription des paroisses de leurs diocèses qui n'auront d'effet que d'après le conentement du gouvernement ". Le 21 juin 1802, une nouvelle pétition est émise par les habitants de Binic vers Mgr Caffarelli, nouvel évêque de Saint-Brieuc (arrivé le 10 juin 1802 à Saint-Brieuc et installé le 20 juin) : " La petite ville et port de Binic est éloignée de trois-quarts de lieue de l'église paroissiale de la commune d'Etables... Il s'y tient un fort marché et trois foires. Elle avait ci-devant un tribunal de haute juridiction ... Ses armements surtout pour Terre-Neuve sont considérables... Le port de Binic sûr et de facile accès est fréquenté par beaucoup de bâtiments... La population de Binic et de villages alentour est très nombreuses... Sur ces mêmes motifs, votre prédécesseur (Mgr de Bellescize) avait en 1790 érigé cette église en succursale en lui attribuant pour arrondissement les villages nommés La Ville-Garnier, Beaumont, la Ville Cadio, le Tertre Ruaud, la Ville Tualet la Ville Biart tout comme Binic situés dans la paroisse d'Etables mais que leur voisinage de Binic lui affectent naturellement ce qui donnait à cette succursale une population d'environ 900 âmes sans y comprendre les équipages des navires qui se trouveraient dans le port ". Par lettre, datée du 10 messidor an 12 (29 juin 1804) et adressée au recteur d'Etables, l'évêque autorisa la chapelle de Binic à posséder des fonts baptismaux (Archives de l'Evêché).
Nouvel pétition le 15 Floréal an 13 (5 mai 1805) signée de L. Marie et L. Fichet et adressée à Mgr Caffarelli : " ... Binic ne peut plus être considéré comme un village simplement rural. Il forme une petite ville de plus de 100 maisons, une population de 340 à 350 habitants. ... Il s'y tient 3 foires par an, un marché chaque semaine, l'époque des armements réunit dans le port de 200 à 300 ouvriers, outre les nombreux équipages de la pêche.... Comment y garantir la sûreté, y maintenir la police quand le siège de l'autorité est éloigné de 3 kilomètres 444 ? ... Sur 4.000 âmes montant à la population d'Etables, si Binic en compte 887, il lui en reste toujours au-delà de 3.000 et Etables ne demeure pas une commune qui puisse jamais avoir à craindre la suppression .... Nous espérons, Messieurs, que ces considérations religieuses et politiques mériteront toute votre sollicitude, que Monsieur l'Evêque voudra bien confirmer le décret du 13 juillet 1790 de Monsieur l'ancien évêque de Saint-Brieuc qui érigeoit notre chapelle en succursale et inscrire Binic sur le nouveau tableau qui va en être produit à Son Excellence le Ministre des Cultes et que Monsiur le Préfet, s'il ne peut lui-même nommer une mairie pour Binic, en sollicitera l'autorisation de Son Excellence Monsieur le Ministre de l'Intérieur ... ". Cette nouvelle pétition n'eut pas de suite immédiate, mais le 12 mars 1809, le Ministre des Cultes fait une enquête dont le rapport stipule que " le port de Binic, dans les neuf premiers mois de l'année courante a reçu ou expédié 120 à 130 bâtiments de commerce : 20 lui appartiennent, dont 15 des plus grands sont expédiés pour la pêche de la morue à Terre-Neuve : leur armement réunit dans le port, chaque printemps trois ou quatre cents ouvriers ... Nous avons des bureaux de douanes et d'impôts directs et indirects, un commerce local assezimportant et qui le deviendra davantage par l'ouverture de deux grandes routes qui vont nous mettre en communication avec l'intérieur ... " (J. R. du Cleuziou).
" L’église, vendue pendant la Révolution, fut achetée le 28 ventose an 2 (18 mars 1794) par M. Louis Denis, négociant et armateur, qui la donna à la fabrique le 28 octobre 1808 (Note : " espérant le donateur qu'en aucuns temps les deniers, offrandes et oblations ne seront recueillis et administrés que par des fabriciens particuliers qui seront nommés par Monsieur l'évesque pour être employés à l'entretien de la dite chapelle "]. Les habitants firent une nouvelle pétition, le 26 février 1812, appuyée favorablement par Mgr. Caffarelli, pour le rétablissement de la succursale supprimée, qui indiquait, entre autres, que Binic avait constamment armé les expéditions pour Terre-Neuve depuis l’an 1616. Le 19 mars 1814, par acte signé Marie-Louise, la chapelle fut à nouveau érigée en succursale ; puis, le 22 août 1821, grâce l’intervention de la duchesse d'Angoulême, Binic devint commune " (R. Couffon). Dès 1807, le recteur d'Etables, Marc-Etienne Duval-Villebogard, déplore que les habitants de Binic se regardent " comme absolument indépendants de l'église paroissiale d'Etables ". Dans un de ses rapports daté de 1807, le recteur d'Etables avoue que la sacristie d'Etables est plutôt mal pourvue " ... un calice d'argent, un ciboire d'argent, point de lampe pour le sanctuaire, des chandeliers en bois, deux vieux missels, pas d'aubes, de surplis, ni de rochets, .. " alors que "... Il y a les chapelles de Binic et de Saint-Gilles autrefois chapelles rurales, aujourd'hui vendues où on dit la messe comme vous savez [Note : La chapelle de Binic fit partie, jusqu'en 1814, des chapelles conservées. Le culte pouvait y être exercé par le desservant d'Etables ou sous son autorité. Elle figure comme telle sur un état dressé le 23 novembre 1803 et approuvé par le 1er Consul le 25 Nivose an 12 (16 janvier 1804). Voir Archives de l'Evêché)]. La chapelle de Binic est autorisée par le gouvernement pourvue de vases sacrés en argent, plusieurs beaux calices, ciboire, soleil et tout en argent, pourvue de linges, de beaux ornements de toute couleur, chape ".
Reconnue comme chapelle annexe en 1814 (par décret impérial du 19 mars 1814, signé par l'Impératrice Marie-Louise), la chapelle Notre-Dame de Bon-Voyage devient en 1820 église succursale de Lanvollon (ordonnance du 16 mars 1820), avant d'être rattachée à la cure d'Etables le 5 décembres 1821. Durant la Révolution, Binic dépend du doyenné d'Etables.
Binic est érigé en commune le 22 août 1821 aux dépens d'Etables (ordonnance du 22 août 1821) et de Pordic en 1836 (ordonnance du 16 ou 11 mai 1836), et ceci grâce à l'initiative de François Le Saulnier de Saint-Jouan (armateur et premier maire de Binic) et à l'appui de la duchesse d'Augoulême, fille de Louis XVI. Les villages cédés par Pordic sont au nombre de neuf: la Ville-Avoine, la Roche-Martin, Sainte-Marguerite, la Tourelle, la Ville-Louais, la Ville-Hulin, l'Echaussé, le Petit-Quartier et Courtel.
On rencontre les appellations suivantes : Benic (en 1419), Binic (en 1545), Bennic (en 1565), Haffvre de Bynic (en 1564).
Note 1 : Le 16 janvier 1686, le bâteau "la Petite-Marie" fait naufrage et perd seize marins du pays de Binic. Les travaux de la jetée commencés en 1757 sont interrompus en 1765, puis repris et terminés de 1768 à 1770.
Note 2 : la commune de Binic est formée des villages : Gicquel, Ville-Garnier, les Fontaines, Beaumont, Ville-Cadiau, Ville-Biard, Ville-Gilbert, Tertre-Ruault, Ville-Jacob, Saint-Gilles, Pille-Avoine, la Tourelle, Sainte-Marguerite-la-Blanche, le Petit-Quartier, Ville-Louais, Tertre-Mal, Courtel.
PATRIMOINE de BINIC
l'église Notre-Dame de Bon-Voyage (1821), édifiée à l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à saint Julien et saint Clément et citée dans un procès-verbal de 1662. Cette église remplace l'ancienne église Notre-Dame du Bon-Voyage (édifice reconnu comme chapelle en 1814 et comme église succursale en 1820). La première pierre est bénie le 22 octobre 1821. L'église est bénie le 5 avril 1825. L'autel en marbre date du XVIIIème siècle (il a été fabriqué à Marseille et consacré le 25 août 1764). La grotte qui occupe le chevet de l'église, réalisée vers 1870, abrite une statue de Notre-Dame de Bon Voyage. " La chapelle, qui avait été reconstruite en 1760, est aujourd’hui désaffectée et transformée, c’est la mairie actuelle. En 1790, suivant le rapport des experts G. François, Bernard de Kerivo et Pierre Gourio, elle est dite d’une jolie architecture, bien décorée, avec autel et fonts en marbre, ayant 54 pieds de long sur 24 de large, avec tribune de 16 sur 24 pieds. En 1821, on décida de la reconstruire à l’emplacement d’une fort ancienne chapelle dédiée à saint Julien et saint Clément. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 22 octobre 1821, la bénédiction de l’église, le 21 décembre 1823, et sa consécration, le mardi de Pâques, 5 avril 1825. L’architecte était M. Louis Lorin. Il ne reste aujourd’hui à peu près rien de ce monument qui était entièrement lambrissé. En effet, l’église fut agrandie sur un plan nouveau et le choeur et le transept furent rebâtis de 1858 à 1860, le premier fut voûté en cul de four et les ailes en berceau. La façade et le clocher furent reconstruits en granit de l'Ile-Grande, sur les plans de M. Le Guerrannic, en 1895 et 1896, la première pierre de la tour ayant été bénite le 15 avril 1895. Enfin, le raccordement de la façade au transept fut exécuté en 1929 et 1930, par la construction des grandes arcades et voûtes. Actuellement, l’édifice comprend une nef avec bas côtés de six travées, plus celle du clocher, un transept, un choeur cantonné de deux chapelles ouvrant sur le choeur et sur le transept. Mobilier : Trois autels de marbre offerts par les Terre-Neuvas avec l’argent gagné le dimanche ; tableau représentant la mort de saint Louis, donné en 1824 par S. A. R. la duchesse d’Angoulême. Parmi les statues modernes : saint Colomban " (R. Couffon). A partir de 1791, un prêtre Pierre-Jacques Hillion (né à Trégomeur le 12 décembre 1762, décédé à Plélo le 1er août 1844) dessert la chapelle Notre-Dame de Bon-Voyage et sera remplacé vers 1803 par l'un des prêtres d'Etables ;
la chapelle Saint-Gilles (XIXème siècle), dite autrefois Saint-Jacques et située à La Ville-Jacob. Cette chapelle est construite à l'emplacement d'une ancienne chapelle datant de 1354 et démolie en 1869. L'autel, qui date de 1702, est surmonté d'un retable du XIXème siècle représentant un évêque et saint Gilles. La chapelle abrite les statues de saint Gilles et de saint Loup. " L’édifice actuel, construit en 1869, a remplacé une chapelle datant du règne de Jean IV (1341-1345) et agrandie en 1734. Il est de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés et couvert d’un lambris " (R. Couffon) ;
le manoir de la Coudraye (XIXème siècle), propriété des Saint-Jouan ;
le manoir de la Tourelle (XVIème siècle), situé rue de l'Orme ;
le manoir de la Ville-Hulin ;
l'ancienne auberge du Cheval Blanc (XVIIème siècle), située rue Wilson ;
la maison Vasserot (XVII-XVIIIème siècle), située rue des Falaises. Propriété de la famille Le Pomellec (au XIXème siècle) et du peintre Pierre Vasserot (vers 1941) ;
les maisons du bourg (XVIIIème siècle), de la rue Wilson (1740), du Quai Jean-Bart (XVIIIème siècle) ;
3 moulins à eau : de St-Gilles, Geslin, du Pré-Crihant ;
A signaler aussi :
les thermes de la Banche (époque gallo-romaine) ;
le camp ou oppidum des Bernains (camp de César) et les fortifications (Ier siècle avant Jésus-Christ). De nombreuses médailles et pièces de monnaie y furent découvertes ;
le dolmen "la table de Margot", détruit en 1816 lors des travaux du port, et situé jadis au Camp des Bernains ;
Voir " Informations diverses sur la ville de Binic ".
ANCIENNE NOBLESSE de BINIC
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble de Binic. Binic dépendait autrefois de la paroisse d'Etables-sur-Mer.
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