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ILE DE BATZ

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La commune de l' île de Batz (pucenoire.gif (870 octets) Enez-Vaz) fait partie du canton de Saint-Pol-de-Léon. L' île de Batz dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de l'ILE-DE-BATZ

Ile de Batz vient du latin « insula bassa » (île basse).

L'Ile-de-Batz, est un démembrement de la paroisse primitive de Plougoulm et dépend de l'évêché de Léon. L'Ile de Batz aurait été donnée à saint Paul-Aurélien par le comte Withur, d'ou son nom de Baz-Paul. D'après la légende, Paul Aurélien, moine évangélisateur gallois, débarqua sur l'île en 525 et terrassa le dragon qui y faisait régner la peur. Saint-Paul-Aurélien y établit un monastère qui se trouve, dit-on, à l'emplacement de l'ancienne église du Pénity (aujourd'hui recouverte de sable), jadis prieuré de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes. « C'est dans cette île que saint Paul de Léon fut accueilli par le comte Guythure qui, voyant les miracles qu'il opérait, le pria de délivrer l'Île d'un horrible dragon qui ravageait le pays. Le Saint, s'approchant de la caverne où se tenait le dragon, lui commanda d'en sortir et, lui passant au cou son étole, le fit conduire en laisse comme un chien jusqu'à l'extrémité de l'île, vers le Nord, où le dragon fut précipité dans la mer, dans un lieu dit " Toul-ar-Serpant, où la mer fait un croulement et bruit étrange en tout temps sans cause apparente ". C'est là encore que saint Paul conduisit, à la prière de saint Jaoua, le dragon et son petit qui ravageaient Le Faou et les environs ; cette fois, " les ayant conduits dans un endroit écarté et désert de l'île de Batz, il mit un bâton en terre auquel il les attacha jusqu'à ce que, défaillants peu à peu faute de nourriture, ils moururent et furent jetés dans la mer, et de ce grand miracle que fit saint Paul, donnant un simple bâton à deux bêtes si furieuses, cette île fut nommée en breton Enes Baz, île du bâton, située dans la mer au-devant du bourg de Roscow ". Cette étymologie semble bien hasardée, car comme le fait remarquer M. de Kerdanet, plus de trois cents ans avant la venue de saint Pol, cette île est désignée sous le nom de Bassa insula dans l'itinéraire de l'empereur Antonin. Quoi qu'il en soit, l'île fut abandonnée par Guythure à saint Pol. Celui-ci y bâtit un monastère qui dut subsister jusqu'à l'invasion des Normands, au IXème siècle. A l'extrémité Est de l'île se voient les ruines d'une vieille église presque complètement ensablée. Elle a dû remplacer, dit-on, l'église primitive bâtie par saint Pol au centre du monastère qu'il établit en ce point, et il est probable que si l'on enlevait la couche de sable épaisse de 8 ou 10 mètres qui recouvre tout cet espace, on arriverait à découvrir les vestiges de ce monastère très vénérable » (P. Peyron).

L'île de Batz (Bretagne).

Au IXème siècle, les Vikings font de Batz une des bases avancées pour leurs expéditions sur le continent. Plus tard, du XIVème au début du XVIIIème siècle, les Anglais ravagent l'île à plusieurs reprises.

Voici une des causes de l'abandon de l'église paroissiale, comme s'en plaint Mgr. de La Marche, en 1786, dans la note suivante : « A l'île de Batz, il y a trois chapelles appartenant aux habitants. Une de ces chapelles, dite de Saint-Nicolas, est fort près de leurs habitations, mais très petite ; les deux autres sont à l'extrémité de l'île et fort éloignées des habitants ; la plus grande, et la seule assez grande pour contenir tous les habitants dans le temps où, revenus de la mer, ils sont tous rassemblés, est l'église paroissiale dite de Saint-Paul, et c'est cette église qui sert de dépôt à l'artillerie, où sont rassemblés tous les affûts de canon, en sorte qu'elle en est entièrement remplie, à l'exception du petit espace qui contient l'autel, et celui où sont les fonts baptismaux, bien indécemment isolé et qui semble n'avoir plus qu'une destination profane. L'Evêque de Léon, y faisant la visite, a voulu que les fonts fussent transférés dans l'église voisine (Notre-Dame du Peniti), où se fait actuellement l'office paroissial. Les habitants lui ont remontré que cette église, qui ne suffit qu'à peine en été, où un grand nombre d'habitants sont en mer, est beaucoup trop petite dans la saison où les habitants sont rassemblés, et serait insuffisante en tout temps si on leur enlevait une partie en y plaçant les fonts. L'Evêque leur a fait envisager qu'il fallait cependant se prêter au besoin de l'Etat et faire les sacrifices qui ne leur seraient pas trop onéreux. Les habitants lui ont répondu qu'ils avaient bâti leurs églises et qu'ils pensaient bien qu'il n'était pas dans l'intention du Roi de les occuper pendant la guerre et pendant la paix, ce qui n'était autre chose que de se les approprier entièrement, quoi qu'ils n'eussent entendu que les céder pour un temps limité et jusqu'à ce qu'on eut celui de construire des magasins pour les dépôts d'artillerie ; qu'au surplus, ils étaient disposés à céder au Roi en toute propriété non seulement ces deux églises mais même les trois qui leur appartenaient, pourvu qu'il leur donnât les moyens d'en bâtir une plus à portée des habitations ».

L'île de Batz (Bretagne).

Un aveu de 1788 déclare qu'il existait à Penn-Batz « un cimetière en terre sablonneuse tout au bout et extrémité à l'Orient de la paroisse où il y a une église paroissiale sous le titre de Saint-Paul-Aurélien qui a 80 pieds de long et 65 pieds de large, avec petite sacristie au bout, un clocher et une cloche neuve. Plus dans le même cimetière, une autre église Notre-Dame du Penity, de 65 pieds de long et 50 pieds de large avec clocher et cloche ».

« Une autre église de Saint-Nicolas, sans cimetière, sur le chemin de Keradraon, avec portique neuf au Midi, qui a 8 pieds carré ; elle a 50 pieds de long et 14 pieds de large ».

« Il n'y a aucun presbytère dans la paroisse, et on ne paye aucun loyer pour logement du recteur ». Cependant, par arrêt du présidial de Quimper, daté du 25 Août 1786, le général avait été condamné « à fournir dans l'an, au sr. recteur Hervé Inisan, un presbytère décent et honnête, » et devait, en outre, lui payer une somme de 60 livres par an (Archives départementales).

L'île de Batz (Bretagne).

Lorsqu'au commencement du XIXème siècle, le service religieux devint impossible dans les églises de Saint-Paul et de Notre-Dame du Penity, l'on construisit ou l'on utilisa un oratoire sous le vocable de Notre-Dame dans la partie Sud-Ouest de l'île, où s'était portée la majeure partie de la population ; car, en 1855, le Recteur écrivait : « L'île possédait autrefois deux chapelles dédiées à la Sainte Vierge, N.-D. du Penity, voisine de celle de Saint Paul, ensevelie sous les sables, et l'autre sous le vocable de N.-D. de Bonne-Nouvelle, qui a fait place à la nouvelle église paroissiale, qui la conserve comme patronne secondaire avec Saint Pol, premier patron ».

Il y avait, de plus, au Sud-Ouest de l'île, à Pors-Enéoc, une chapelle, servant au XVIème siècle de lieu de réunion pour les assemblées du général, comme il est constaté par l'acte suivant (Archives départementales) : « Vénérable personne messire François Parcevaulx, chanoine de Léon, comme recteur et vicaire perpétuel de l'île de Batz Paul, d'une part, et noble homme Nicolas Penfeuntenyou, sr. de Lesguen, de l'autre. En présence des paroissiens congrégés en la chapelle de St Enéoc en la dite île, à son de campane, suivant la coutume, pour délibérer en la grand messe de requiem chantée a note, en la dite église vicariale, lieu accoustumé aux dits paroissiens à faire leurs assemblées et congrégations..., le sieur de Penfentenyo donne à l'église deux garcées froment mesure rase de St Paul, de cens sur maison qui fut autrefois à Hervé Le Rest au bourg de Roscoff, et un sillon de terre situé en la dite île au terroire du chateau, pour etre employée la dite rente à bailler à perpétuité le pain bénit en la dite église parochiale durant la grand messe d'icelle, s'oblige de plus à bailler une chasuble décente et honneste de la valeur de cent sous, et fera le dit Recteur ou chapelain soubzcuré prier Dieu pour ses parents et bienfaiteurs et récitera à cette intention un Pater et un Ave durant le prône de la dite messe. Fait et gréé le 28 Juillet 1536 ».

L'île de Batz (Bretagne).

Comme on le voit, à cette époque, l'église paroissiale était à Porz-Enéoc, et ce ne fut qu'au XVIIème siècle, que le service fut transféré dans l'ancienne église du monastère de Saint-Pol, à l'autre extrémité de l'île, les habitants, ruinés par les guerres, n'ayant pas les ressources suffisantes pour relever de ses ruines la chapelle de Saint-Enéoc. Cela expliquerait aussi comment les habitants s'étaient groupés plus particulièrement dans le voisinage de Pors-Enéoc, où était revenu se fixer le centre paroissial. La nouvelle église date de 1869.

L'abbaye Saint-Melaine de Rennes avait sur l'île un prieuré attesté depuis 1158 qui n'a pas laissé de traces. L'île de Batz était autrefois propriété de l'Evêque du Léon. « L'île de Batz était un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes, mais devenu, depuis le XVIème siècle, un bénéfice simple dont le titulaire était un clerc séculier, administrant par un prêtre qui prenait le nom de curé, vicaire perpétuel ou même de recteur ; comme le revenu du prieuré était relativement important, on en obtint l'union au Séminaire de Léon, à la fin du XVIIème siècle ; on commença par obtenir le titre de prieur pour Gabriel Savoye, prêtre de la Mission, qui, en 1684, était supérieur du Séminaire, qui eut pour successeur un Charles Savoye ; le 25 Septembre 1686, un décret épiscopal consacrait cette union, qui était confirmée par lettres du Roi en Décembre 1689, et assurait au Séminaire un revenu de plus de 600 livres » (M. Peyron).

On trouve les appellations suivantes : Insula Battha (en 884), Bath Pauli (en 1158 et en 1185), Baz insula (en 1265), Baza insula (vers 1330), Ile de Baz Paul (en 1371, en 1472), Isle Batz Paul (en 1587).

L'île de Batz (Bretagne).

Note 1 : VICAIRES PERPÉTUELS DE L'ÎLE DE BATZ : - 1544. Ramon Barbier, chanoine de Léon ; décédé en 1544. - 1588. Yves Quelfeut ; décédé. - 1588. Yves Canaffard, prêtre de Saint-Pol. - 1588. Même année, Jean Du, prêtre de Cornouaille, vicaire de l'île de Batz. - 1644-1662. Yves Corre, décédé en 1662. - 1668-1698. Julien Morvan, décédé en 1698. - 1698-1702. Jean Pen, vicaire du prieuré de Lampaul-Plouarzel, devient vicaire de celui de l'île de Batz, dont il se démet en faveur du suivant. - 1702-1722. Philippe Roudaut, décédé en 1722. - 1722-1724. Yves 0llivier ; décédé ; remplacé par : - 1724. Laurent Boucher. - 1741. Maudet Le Gal, se démet. - 1741-1766. Louis Guiffant ; décédé en 1766. - 1766-1787. Hervé Inisan, de Commanna ; se démet en faveur de son frère. - 1787-1791. Hervé Inisan, né à Commanna en 1746. Liste non exhaustive des RECTEURS DE L'ILE DE BATZ, DEPUIS LE CONCORDAT : - 1804-1818. Jean Le Saout. - 1818-1823. Hervé Inisan. - 1823-1827. Goulven Prigent, de Kerlouan. - 1827-1831. Olivier Gravot, de Saint-Martin de Morlaix. - 1831-1835. Guy Déroff, de Saint-Pol. - 1835-1862. Jérôme Milin, de Plougoulm. - 1862-1870. Yves Le Saout, de Saint-Pol. - 1870-1878. Charles Morgant, de Saint-Pol. - 1878-1908. Jean-Marie Le Sann, de Saint-Pol. - 1908. Jean-Pierre-Marie Picart, de Lampaul-Guimiliau, .... Liste non exhaustive des VICAIRES DE L'ILE DE BATZ, DEPUIS LE CONCORDAT : - 1821. Jean Le Bris. - 1823. Paul Inisan. Penduff. Toullec. - 1845. Paul Péron. - 1859. François-Marie Huguen. - 1863. Joseph-Marie Pondaven. - 1866. Jean-Marie Floc'h. - 1870. Auguste-René-Marie Morgant. - 1877. Yves Le Bras. - 1883. François Robin. - 1889. Henri Lazare. - 1896. Jean-Louis Roué. - 1901. Jean-Joseph Le Stang. - 1912. René-Edouard-Marie Calvez, ...

Note 2 : Voici, par ordre chronologique, quelques actes des archives intéressant l'île de Batz.

1539. — Echange entre Bizien Anton, gouverneur de la chapelle de Notre-Dame, et Pierre Le Masson.

1559. — Exemption des décimes, pour deux ans, accordée aux vicaire et prieur de Batz Léon, pour les indemniser des pertes causées par la descente de l'armée navale des ennemis en 1559. C'est sans doute à la suite de cette dévastation que le service paroissial fut transféré de Saint-Enéoc en l'église de Saint-Paul, comme nous l'avons dit plus haut.

1587. — Le 29 Décembre, Henri, Roi de France et de Pologne, exemptait d'impôts, pour six ans, les habitants de Baz Paul. « Ces habitants, dit-il dans ses lettres, m'on fait remontrer qu'étant la dite île environnée de la grand mer sur le passage d'Espagne, Angleterre, Flandres et autres royaumes étrangers, subjet ordinairement à l'incursion et invasion des ennemys et pirates qui l'auraient par plusieurs fois pillée et ruinée tellement qu'ils auraient été souvent contraints pour n'être en cette ille que cent à six vingt ménagers, l'abandonner ; nos prédécesseurs pour leur donner moyen de continuer à s'y habituer, les auraient affranchis et exemptés des tailles, fouages, impôts, billots, aydes, subventions, emprunts, subsides et autres impositions quelconques … ; à ces causes, et afin de donner aux dits habitants plus de moyen de continuer leur demeure, habituer, rebatir et édifier leurs maison et n'abandonner la dite ile de nouveau, confirmons le dit affranchissement pour six ans ».

1599. — Paul Souriman et Constance Baudouin, sa femme, fondent une messe à haute voix, le jour de la fête de Saint Paul, au mois de Mars, dans l'église de Saint-Paul ou dans celle de Notre-Dame du Penity.

1601. — Acquet par Guillaume Denis, gouverneur de Notre-Dame de Pénitence (synonyme de Notre-Dame du Penity).

C'est vers 1611 que Michel Le Nobletz vint évangéliser l'Ile de Batz ; il logeait chez un homme qui conçut quelqu'ombrage de ce que sa femme traitait trop bien leur hôte ; on lui avait probablement donné la meilleure chambre, qu'il occupait avec un jeune garçon sachant bien son catéchisme, dont il s'était fait accompagner, pour l'interroger pendant les instructions et donner de l'émulation aux enfants de son âge pour répondre aux questions du Père ; mais Dom Michel faisait coucher son jeune compagnon dans l'unique lit de la chambre, tandis qu'il se contentait de s'étendre sur la table, sans matelas ni couverture. Quoi qu'il en soit, Dom Michel, voyant croître l'animosité du maître de la maison, alla chercher asile ailleurs. Dieu, dit le Père Maunoir (Vie manuscrite de Michel Le Nobletz), ne laissa pas sans punition l'injure faite à son serviteur ; bientôt après que le Père fut sorti de cette maison, qu'un ouragan de mer la renversa. « Dieu ne permit pas que les pierres de ses ruines servissent à aucun usage profane, parce qu'elles avaient servi à cet homme de Dieu, et M. Le Jacobin de Keremprat, doyen des chanoines de Saint Paul, se servit des matériaux pour en bâtir dans l'île une belle chapelle de Notre-Dame », vers le milieu du XVIIème siècle. C'est probablement la chapelle qui remplaça dans ces parages l'église de Saint-Enéoc tombée en ruines, et sur l'emplacement de laquelle a été reconstruite l'église paroissiale actuelle. Toujours est-il que Dom Michel habitait non loin de la chapelle Saint-Nicolas, car le Père Maunoir nous dit que Michel Le Nobletz « avait un si grand nombre de pénitents, qu'allant les dimanches et fêtes, de la chapelle Saint-Nicolas à l'église paroissiale, éloignée de près d'une lieue, il était obligé de confesser ses pénitents en marchant ». Quand le Père Michel fut près de sortir de l'île, il convoqua les habitants et leur dit : « Adieu, mes chers enfants, je me suis rendu parmi vous, pour vous montrer le chemin du ciel ; ne pleurez pas, mais souvenez-vous de ce que je vous ai enseigné ». Puis, ayant pris une croix rouge, il y mit une tête de mort, et dit à ses auditeurs : « Cette tête a été pleine de vie ; quelqu'un de vous autres peut-il penser que sa tête ne devienne un jour comme celle-ci. Je vous laisse cette tête de mort en héritage après moi ; soit que vous buviez, soit que vous mangiez, soit que vous vous reposiez, soit que vous travailliez, pensez qu'il faut mourir ». Tous les habitants, en larmes, l'accompagnèrent jusqu'au navire et demeurèrent sur le rivage jusqu'à ce qu'ils le perdissent de vue ; mais ils ne perdirent jamais la mémoire de ses bonnes instructions.

En 1664, le Père Maunoir, faisant la Mission dans cette île, attestait que, pour l'instruction et la moralité, cette paroisse était la meilleure de la Bretagne.

1622. — Le 11 Juillet, noble et vénérable missire Antoine Quintin, sr. de Kerdanet, prieur de l'île de Batz, fonde une chapellenie sous le titre de Saint-Nicolas, en la chapelle de ce nom, dont le chapelain sera à sa présentation, en attendant les bulles qu'il a donné ordre d'obtenir pour l'établissement d'une confrérie de Saint-Nicolas qui sera desservie par le même chapelain. Il donne à cet effet plusieurs héritages à Pors-an-Enéoc, Porsquernou, Porz-Loyan, Pen-ar-Castel, et un sillon cerné en partie par l'étang nommé Lenventer. Le chapelain devra résider près de la chapelle, y dire la messe journellement, et à l'issue réciter à haute voix les litanies des Saints, « sans qu'il soit déchu de la quête qui se fait de toute antiquité en la dite île pour la messe du lundy » [Note : Cette quête se faisait annuellement après le mois d'août, pour le prêtre desservant la fondation des Trépassés en la chapelle Saint-Nicolas]. A la mort du fondateur, le chapelain sera présenté par le Prieur et par les marguilliers de la con­frérie. Avant 1789, il était constaté qu'aucune de ces terres n'était plus en possession ni de la chapelle ni d'aucune autre église de l'île.

1641. — Dans un aveu à Mgr. Cupif, évêque de Léon, on mentionne un rocher dit Roc'h-ar-Bedy, près de Notre-Dame du Penity, — lieu de pénitence et de prière de saint Paul Aurélien.

1645. — François Hélary, sieur Dupré, fonde une messe par semaine qui sera dite par Yves Corre, vicaire, et ses successeurs, et donne, à cet effet, deux maisonnettes à Pratmelloc.

1652. — Le 15 Août, acte prônal du général et corps politique, dans lequel on expose l'intention de noble homme André Apamon et Françoise-Luce, sa compagne, sr. et dame de Kerebartz, demeurant à Saint-Paul, paroisse Notre-Dame, de donner 24 livres de rente « pour participer aux faveurs de la confrérie dédiée en l'honneur de Dieu et de la très sainte et pure Vierge Marie du Rosaire » fondée dans l'église de Notre-Dame du Penity de l'île de Batz. L'institution canonique de la dite confrérie eut lieu le 26 Octobre 1653, par Yves de Saint-Thomas, dominicain de Morlaix, par autorisation de P. Pierre Bougy, prieur du dit couvent. Yves Corre, vicaire perpétuel, en fut nommé directeur.

1660. — Il est constaté que, de temps immémorial, « doivent les habitants de chaque ménage à Notre-Dame du Penity 3 sols tournois à chaque Saint-Michel ; les veufs et veuves en doivent seulement la moitié, soit 1 sol 6 deniers ».

1662. — Le 3 Octobre, une importante fondation était faite par Charlotte-Constantin dame baronne de Boisfebvrier, veuve de Messire César de Langan, baron de Boisfebvrier, comme exécutrice du testament de feu Missire Gabriel Constantin, sgr. de la Fraudière, son père. « Considérant que l'église de Baz Paul n'est régie que par un seul prêtre, vicaire perpétuel du sieur Prieur, ce qui n'est pas suffisant, » elle donne 2.000 livres pour constituer une rente au profit du prêtre qui servira de second au vicaire perpétuel, et sera tenu à résidence ; à l'offertoire de la messe, il se retournera vers les assistants pour les convier à réciter un Pater et un Ave pour les fondateurs. En 1682, un Gabriel Constantin, sgr. de la Fraudière était prieur commandataire de l'île de Batz (r. G. 294).

1687. — Le 30 Juin, un arrêt du Conseil maintient les paroissiens de l'île dans la possession des goémons flottants, et défend aux habitants de la terre ferme de les enlever sous peine de 1.000 livres d'amende et de confiscation des bateaux.

En 1774, le Recteur, au sujet de l'enquête sur la mendicité, disait qu'il était rare de voir des mendiants dans l'île, tout au plus deux ou trois veuves chargées d'enfants ; et cette rareté vient de ce que tous sont pauvres ; « s'il y a des riches, leur richesse est dans leur coffre, car pauvres et riches ont aussi bonne table ».

En 1780, Mgr. de la Marche constatait que, dans cette île de onze cents habitants, la portion congrue du Recteur (700 livres) devrait être augmentée, car les habitants n'ont d'autre ressource dans leur misère que la charité du prêtre. De plus, les corvées sont multipliées, et la maison du curé étant la seule ressource des personnes honnêtes, l'hospitalité qu'il doit leur procurer lui devient fort onéreuse surtout en temps de guerre, à cause du passage continuel des officiers qui y viennent pour surveiller les batteries et pour la défense de l'île (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

L'île de Batz (Bretagne).

voir Ile de Batz "La paroisse de l'île de Batz durant la Révolution"

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PATRIMOINE de l'ILE-DE-BATZ

l'église Notre-Dame du Bon Secours (XIIème siècle), reconstruite en 1873-1874 sur les plans de l'architecte E. Puyo et à l'emplacement de l'ancien cimetière de l'île. En plus de la travée du clocher encastré, elle comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept et un choeur profond terminé par un chevet en hémicycle. Elle domine le port de Kernoc et renferme une relique vénérée sous le nom d'étole de saint Paul Aurélien (tissu oriental datant du VIIème siècle). L'église abrite une statue de la Vierge (en pierre) et de saint Paul-Aurélien ;

Eglise de l'île de Batz (Bretagne).

Nota 1 : L'église paroissiale de l'île de Batz conserve précieusement une relique vénérable désignée sous le nom de : ETOLE DE SAINT POL-AURELIEN, premier évêque de Léon. C'est une longue bande d'étoile découpée dans un tissu très ancien, et dans laquelle on remarque des fragments d'un dessin se répétant uniformément. Pour avoir le dessin complet, il faut juxtaposer les deux parties de l'étole, et alors on reconnaît parfaitement le sujet qui y est représenté : ce sont deux chasseurs montés sur des chevaux et affrontés, c'est-à-dire placés en face l'un de l'autre. Chacun d'eux porte un faucon sur le poing ; entre les jambes des chevaux se trouvent les chiens des cavaliers. Le tissu est de soie très forte ; le dessin n'est ni brodé ni broché, mais tissé au métier. Les teintes, quoique défraîchies, sont assez bien conservées : ce sont le bleu, le jaune et le blanc. On ne peut assurer que cette étole soit celle qui a servi à saint Pol pour dompter le dragon et le mener en laisse, mais on peut avancer sans hésitation qu'elle a pu lui appartenir ; ces étoffes, représentant des animaux ou des personnages affrontés, se fabriquaient en Assyrie et en Perse, bien des siècles avant notre ère. Du temps de saint Pol et de Childebert, elles étaient dans le commerce courant, grâce aux relations avec l'Orient. Une étoffe mérovingienne, à peu près semblable, est conservée au musée de Cluny. En 1855, le Recteur écrivait : « Il y a, dans notre église, un tableau représentant un navire battu par la tempête ; au haut, on voit l'image de Marie portant son divin Fils, et au bas se lit cette inscription : " Ex voto donné par le Sr. Michel Le Moal, capitaine du navire l'Espérance de Roscoff, le 13 Décembre 1785 ". Un autre ex-voto plus ancien est appendu devant l'autel de la Vierge (il est actuellement conservé à la sacristie), c'est une chaîne de fer, et voici comment la tradition populaire en explique la présence dans l'église : Un habitant de l'île, du nom de Roué, fut pris par des pirates algériens, chargé de fers et jeté dans un cachot pour attendre la mort. Ce captif avait été marguillier de la chapelle de Notre-Dame du Penity, et, sans espoir pour sa vie, recommandait son âme à Celle qu'il avait servie tant de fois. Un soir, la veille d'une fête de la Vierge, il lui exprimait ainsi ses regrets : " Itroun Varia Penity, me garie c'helchen ho servicha varc'hoas en ho ty ". La nuit, pendant son sommeil, les portes du cachot s'étaient ouvertes, car le lendemain matin le captif se réveillait sur l'autel de Notre-Dame, à l'île de Batz, et y déposait sa chaîne aux pieds de sa libératrice ». « Rien ne garantit la vérité de ce récit », ajoute le Recteur ; mais s'il n'est pas vrai dans tous les détails, il n'en est pas moins incontestable que ces chaînes n'ont été déposées en ex-voto que parce qu'un captif des barbaresques, originaire de l'île, a attribué sa délivrance à Notre-Dame du Peniti (M. Abgrall).

voir Ile de Batz "Description de l'église de l'île de Batz"

L'île de Batz (Bretagne).

la chapelle Sainte-Anne (XI-XIIème siècle), envahie par les dunes à la fin du XVIIIème siècle et désensablée en 1860. Elle semble située à l'emplacement du monastère fondé vers l'an 530 par saint Paul Aurélien, puis détruit vers 878 par les Vikings, et qui formait en 1185 le prieuré de Bath-Paul, dépendant de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes. La chapelle a servi de lieu de culte jusqu'en 1786. Il s'agit semble-t-il primitivement d'un édifice de la fin de l'époque carolingienne qui correspond à la date de 952 où le duc Alain Barbetorte fonda l'église de Batz. Elle comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés, un transept avec absidiole sur chacune des ailes et un choeur comportant une partie droite et une abside en cul de four. Les arcades du bas côté nord, les piliers massifs et les fenêtres largement ébrasées indiquent le début du XIème siècle. Après son dégagement des sables, le choeur a été restauré et transformé en chapelle Sainte-Anne. L'autel du choeur est surmonté d'une niche abritant une statue de sainte Anne et la Vierge en kersanton ;

Nota 2 : De quelle époque est cette église ? Est-elle antérieure à l'an mil ? C'est peu probable, car les Normands établirent longtemps dans l'île leur quartier général. Cependant, l'aspect de ce qui reste porterait à l'attribuer au VIIIème ou au IXème siècle, aussi bien qu'au XIème. On peut lui trouver beaucoup de parenté avec la nef de Locquénolé, près de Morlaix. L'édifice mesure 28 mètres de longueur totale et se compose d'une nef, de deux bas-côtés, d'un transept ou bras de croix, d'un sanctuaire ou abside en demi-cercle et de deux petites absidioles ou chapelles demi-rondes s'ouvrant sur les branches du transept. La nef a 4 m. 50 de largeur entre les piles, et les bas-côtés 1 m. 90. Les cinq travées de la nef sont formées par des piles en carré long ayant 1 mètre sur 0 m. 75 de section, avec des intervalles de 2 mètres pour les arcades. Lorsque, vers le milieu du XIXème siècle, on s'avisa de déblayer cette église, on trouva les maçonneries à peu près intactes ; mais les travaux furent dirigés avec tant de maladresse que, la nef ayant été avant tout débarrassée des sables qui l'obstruaient, la poussée du sable qui remplissait les bas-côtés, jeta à terre les arcades et une partie des piles. Il ne resta debout qu'une seule arcade de la nef du côté du Nord, une du transept et une petite arche joignant ce transept au bas-côté. Ces arcades sont formées de claveaux de petite dimension ; dans la nef, elles portaient directement sur les piles, sans intermédiaire de tailloir ; ce n'est que dans le transept qu'on trouve un tailloir de la plus grande simplicité pour faire la transition entre la pile et le départ de l'archivolte. L'appareil, ou pierres qui for­ment les piles, n'est pas absolument régulier, et la hauteur des assises est d'environ 20 ou 25 centimètres. La partie inférieure des piles est encore en place, ainsi qu'une partie des murs de l'abside, du transept et des bas-côtés. La façade Ouest est entièrement debout, avec sa petite porte, sa fenêtre géminée et son campanile ; même un pan de mur latéral, ayant conservé une fenêtre haute à plein cintre, donne la hauteur exacte de la nef. Dans tout l'édifice, il n'y a pas la moindre trace de sculpture, si ce n'est sur un seul tailloir, à l'entrée de l'absidiole du transept Nord. Vers 1830, au moment où M. de Kerdanet annotait la Vie des Saints d'Albert Le Grand, les ruines de l'église n'étaient pas aussi accentuées. « On y remarque, dit-il, une nef, deux bas-côtés, un choeur, une sacristie. Sa forme est celle d'une croix grecque. De chaque côté de la nef, sont cinq arcades en pleins cintres, et au-dessus des arcades cinq croisées s'évasant en dedans, en forme de meur­trières. La sacristie est voûtée, et ce n'est qu'en se glissant sur le sable qui l'encombre qu'on peut y pénétrer ». Cette destruction n'avait pas seulement pour cause l'envahissement du sable, mais l'occupation des soldats pendant la Révolution. Le recteur, M. Jean Le Saout, écrivait, le 8 Février 1804 : « Nous n'avons pour toute église qu'une petite chapelle (Saint-Nicolas ou Notre-Dame de Bonne-Nouvelle), qui contient à peine le tiers des habitants, mille âmes environ, l'église paroissiale (Saint-Paul-Aurélien) et une autre église dédiée à la Sainte Vierge (Notre-Dame du Peniti) ayant été entièrement démolies par la troupe, dans la dernière guerre » (M. Abgrall).

voir Ile de Batz "Les ruines de l'ancienne église Saint-Paul-Aurélien de l'île de Batz"

la chapelle Notre-Dame des Sept-Douleurs. Il s'agit d'une petite chapelle privée de plan rectangulaire avec chevet à pans. La chapelle a été consacrée le 21 novembre 1860. Elle porte à l'intérieur l'inscription "A la mémoire de Nicolas Tremintin, Capitaine au long-cours, qui, de concert avec son épouse, Barbe Philippe, a fait bâtir cet oratoire" ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, aujourd'hui disparue et qui a servi d'église paroissiale à partir de 1802. Cette dernière avait été édifiée au XVIIème siècle par Jacobin de Kerampront, doyen des chanoines de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, et transformée en caserne de 1794 à 1798 ;

l'ancienne chapelle Saint-Nicolas, aujourd'hui disparue. Un aveu de 1788 déclare que l'île de Batz possède "une autre église de Saint-Nicolas, sans cimetière, sur le chemin de Keradraon, avec portique neuf au Midi, qui a huit pieds carré : elle a 50 pieds de long et 14 pieds de large". Existant en 1622, elle est allongée en 1788, transformée en Temple de Raison en 1794, en caserne en 1811, puis rendue au culte jusqu'à la construction de l'actuelle église paroissiale avant d'être détruite ;

l'ancienne chapelle Saint-Eneoc (ou Ti an Deog), située jadis à Porz an Eog et aujourd'hui disparue. Elle avait servi d'église paroissiale au XVIème siècle et était le siège d'une chapellenie fondée en 1536. En raison de son mauvais état, au XVIIème siècle les offices furent transférés à Saint-Paul. La nouvelle église date de 1869 ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame du Penity, située jadis dans le cimetière Saint-Paul et détruite à la fin du XVIIIème siècle ;

l'ancienne abbaye, fondée par Paul-Aurélien. Le presbytère conserve un tissu oriental dit "de saint Paul Aurélien", datable du VIIIème siècle ;

plusieurs croix ou vestiges de croix situées sur l'Ile de Batz : Ar Ru (1899), la croix du cimetière (XIXème siècle), Croix-de-Saint-Alar (1889), la croix de l'église (1891, oeuvre de Larhantec), Jardin colonial (XIXème siècle), Kenekaou ou Kerantraon (1902), Rupodou (1901) ;

la fontaine souterraine (XVII-XVIIIème siècle) ;

le corps de garde ouest (1694-1705) ;

le phare (1833-1836), édifié dans la partie ouest de l'île de Batz ;

la digue (1850-1854) ;

le sémaphore (XXème siècle) ;

L'île de Batz (Bretagne).

A signaler aussi :

un dolmen dans le jardin exotique (époque néolithique). En 1874, le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère signalait un dolmen sur la table duquel est implantée une croix près de la chapelle ensablée de Saint-Paul Aurélien, et un menhir de 2 mètres, sur le bord de la route dite « Streat-ar-Menhir » qui conduit à cette chapelle ;

A l'île Verte, entre l'île et Roscoff, on a découvert, vers 1850, une cachette de fondeur renfermant des haches et fragments d'épée ;

la présence de tombes à coffres (âge de bronze) ;

la batterie du sud-est (1694) ;

des vestiges de batterie datant de 1852 ;

un magasin à poudre (1694) ;

l'amoncellement de gros rochers appelé Punz ar Sarpant. On dit que ces rochers recouvrent le gouffre où saint Paul a précipité le dragon ;

L'île de Batz (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de l'ILE-DE-BATZ

(à compléter)

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