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LES ANCIENS EVEQUES DE NANTES

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Nantes est appelé par les anciens géographes Condivicum et par les historiens Nannetum, du nom des peuples qui habitaient cette partie de la troisième Lyonnaise. Sa situation à l'embouchure de la Loire lui donna la facilité de commercer au-dedans et au-dehors du royaume : aussi en est-elle une des villes les plus riches et les plus florissantes. Les ducs de Bretagne la regardaient comme une des clefs de leurs Etats ; ils l'avaient fortifiée d'un très beau château, où ils passaient une partie de l'année. Elle est sous le ressort du parlement de Rennes, dont son évêque est conseiller-né. Le chapitre de l'église matrice, dédiée à Saint-Pierre, est composé d'un doyen, de deux archidiacres, d'un chantre, d'un trésorier, d'un scholastique, d'un pénitencier et de vingt chanoines. La ville a l'avantage de posséder une université, une chambre des comptes et un présidial.

SAINT-CLAIR est regardé comme le premier évêque de Nantes. On croit qu'il vivait vers l'an 280, sous l'empereur Probus, et qu'il mourut à Reguini, dans le diocèse de Vannes.

ERMIUS vivait vers l'an 290, sous le règne de Diocletien et Maximien. C'est le temps où saint Donatien et saint Rogatien souffrirent le martyre dans la ville de Nantes.

SAINT-SIMILIEN, que le vulgaire honore sous le nom de Saint-Sembin, vivait au commencement du IVème siècle. Du temps de Clovis, il y avait à Nantes une église dédiée à saint Similien, et une autre aux saints martyrs Donatien et Rogatien, comme on l'apprend de Grégoire de Tours.

EUMERUS, Emmerus ou Evemerus assista au premier concile tenu à Valence sur le Rhône, l'an 374. C'est le premier évêque de Nantes, dont l'époque soit certaine.

MARCUS ou Martius ne nous est connu que par les catalogues, ainsi que ARISIUS ou Aristius.

DESIDERIUS tenait le siège de Nantes vers le milieu du Vème siècle. C'est à lui que Léon de Bourges, Eustochius de Tours et Victurus du Mans, adressèrent une lettre-circulaire. Le P. Sirmond croit que cette lettre est le résultat d'un concile tenu à Angers en 453. Mais M. Travers estime que ce concile fut tenu à Bourges en 451. En effet le P. Petau en marque un dans les Gaules sous l'an 451, et il conjecture que ce fut à Arles ; mais Léon de Bourges étant à la tête des évêques qui écrivirent la lettre-circulaire, il est plus naturel de penser, que ce concile fut tenu à Bourges, qu'à Arles.

LÉON assista au concile tenu à Angers par l'archevêque Eustochius, pour l'ordination de Talasius.

EUSEBIUS a souscrit au concile tenu à Tours, l'an 461, par l'archevêque Saint-Perpete. Labbe, tom. IV Concil.

NONNECHIUS ou Nunechius assista au concile assemblé à Vannes pour l'ordination de saint Paterne. Les uns mettent ce concile en 463 ; les autres en 465. Saint Sidoine donne à Nonnechius la qualité de pape, et en parle comme d'un prélat de grand mérite. Labbe, tom. IV Concil.

CARMIUNDUS ou Carmudus, ne nous est connu que par les catalogues ; il faut dire la même chose des deux suivants.

CERIMUS ou Cermicus.

CLÉMENT, Clernatius, Clemarius ou Clemanus.

EPIPHANIUS a souscrit au concile d'Orléans tenu l'an 511. Labbe, tom. IV Concil.

EUMERIUS assista aux conciles d'Orléans assemblés en 533, 538 et 541. Fortunat de Poitiers fait un grand éloge de ce prélat dans l'épitaphe qu'il lui a dressée, et qui se trouve au livre IV de ses poésies. Labbe, tom. IV et Concil. Gregorius Turonnensis, lib. VI, p. 361. Labbe, tom. V Concil. Martene, tom. V Collect. M. p. 935.

FÉLIX succéda à Eumerius, suivant Fortunat de Poitiers, auteur contemporain. Il fut ordonné l'an 550, et mourut le 8 de janvier 583, la 33ème année de son pontificat, comme l'a remarqué Grégoire de Tours. Le P. le Cointe ne lui donne cependant que trente ans d'épiscopat. Félix était originaire du diocèse de Bourges et d'une famille distinguée. L'innocence et l'intégrité de ses moeurs, sa science, son amour pour les pauvres et son zèle pour le salut des âmes, lui acquirent l'estime de tout le monde, même de l'impie Canao. Il sauva la vie à Macliau, que cet impie voulait faire mourir. Son nom se lit dans les souscriptions du concile de Tours en 567, et dans celles du concile de Paris de l'an 573. Fortunat a fait plusieurs pièces de vers à la louange de saint Félix.

NONNECHIUS ou Nonnichius, fut le successeur de Félix, suivant Grégoire de Tours. Il était cousin de ce saint, et l'on croit, qu'il fut nommé par Childebert, roi de France, qui était alors maître de la ville de Nantes. Greg. Turon. p. 361.

SOPHRONIUS ou Eupronius, tenait le siège de Nantes en 599 et en 610, lorsque saint Colomban passa en Irlande. Il reçut très mal ce saint abbé, par ménagement pour le roi Théodoric ; mais deux femmes de piété suppléèrent au défaut de leur évêque, et exercèrent l'hospitalité envers le serviteur de Dieu. Adrianus Valesius, liv. II, p. 547.

LEOBARDUS ou Leopardus, fut ordonné l'an 625, selon Jean Maan, et assista au premier concile de Rheins tenu l'an 638. Labbe met ce concile en 630, et paraît mieux fondé que le sieur Maan. Tom. V Concil.

SURAPIUS ou Salapius, a souscrit à la charte donnée l'an 631, à saint Eloy pour Solignac. Ne pouvant assister au concile indiqué à Châlons l'an 650, il y envoya son archidiacre Chaddon, qui a souscrit en son nom. Il y eut un concile à Nantes l'an 658, sur la discipline ecclésiastique ; mais il ne nous reste aucune souscription de cette assemblée. Labbe, tom. V et VI. Gallia Christiana, tom. II, p. 187, inter instrum.

HAIRCO, Harco ou Haitto, n'est connu que par les catalogues.

PASQUARIUS, Pachasius ou Poscherius, est honoré comme saint le 10 de juillet. Les modernes le font vivre sous le règne du roi Dagobert ; mais Bollandus prétend qu'il vivait sous Thierri. Ce saint prélat fonda le monastère d'Aindre sur les bords de la Loire, un peu au-dessous de Nantes, et y établit pour abbé saint Hermeland. Cette abbaye fut détruite par les Normands au IXème siècle. Bollandus, in notis ad vitam S. Ansberti, tom. II, februarii. Acta S. Hermelandi.

TAURINUS succéda à saint Pasquier, suivant Bollandus, et assista au concile de Rouen l'an 682. Ibid.

AGATHEUS, comte de Nantes et de Rennes, fut du nombre de ces évêques d'épée, que les rois de France gratifièrent de revenus ecclésiastiques, en reconnaissance des services qu'ils leur avaient rendus. C'était un abus que toutes les lois condamnaient ; mais qui ne fut que trop commun sous le règne de Charles Martel, comme l'a remarqué Flodoart. Lib. II, cap. 12. Acta S. Hermelandi.

AMELON, Amnon ou Amithon, succède à Agatheus dans tous les catalogues ; mais il n'eut pas d'autre caractère que son prédécesseur, suivant un manuscrit de la bibliothèque de la reine de Suède : Amelo vocatus, sed non episcopus.

SALVIUS se trouva à la bataille donnée par Charles Martel aux Sarrasins, l'an 731. Bollandus croit qu'un évêque, nommé Emilien ou Milan et tué à Saint-Jean-de-Luz, dans un combat contre les Sarrasins, était évêque de Nantes. Comme il s'agissait d'une guerre de religion, on l'honore comme martyr le 25 de juin. Travers, Histoire des évêques de Nantes.

DEOMARUS ou Deotmarus, assista au concile de Compiègne l'an 757.

ODILHARDUS ou Odilardus est nommé, dans une donation faite au monastère de Premiers par Charlemagne l'an 797. Martene, tom. Collectionis M., p. 51.

ALANUS, Alamanus ou Almanus, ne nous est connu que par les catalogues.

ATTO a souscrit au concile de Paris en 829, et à celui de Sens l'an 833. Sirmond, Concil. Galliae. Acta SS. Ben., soeculo IV, part. I, p. 578.

DRUTEARIUS ou Trutgarius, tenait le siège de Nantes en 834 et 835.

GUNTARDUS ou Gunhardus, à qui on donne le titre de martyr, était évêque de Nantes, dès l'an 836. Il fut tué le 24 de juin de l'an 843, par les Normands, lorsqu'il célébrait le sacrifice de la messe ; la plus grande partie des clercs et du peuple subit le même sort : les autres furent emmenés captifs. Ceux qui échappèrent à la fureur des barbares, travaillèrent à rétablir la ville et le temple, qui fut réconcilié par Susannus, évêque de Vannes, le 30 septembre suivant. Martene, tom. III Anecdot., p. 831 Sammarthani, tom. III Gal. Christ.

ACTARD, issu d'une noble famille de Touraine, et prêtre de l'église de Tours, fut ordonné sur la fin de l'an 843. Il ne fut pas élu par le clergé de Nantes ; mais par Amauri, archevêque de Tours, à qui les Nantais avaient demandé un bon pasteur. Amauri fit confirmer son choix par Charles-le-Chauve, qui était maître du comté Nantais. Actard ayant pris possession de son église, travailla à réparer les maux que les Normands y avaient faits. Et comme Lambert, usurpateur du comté de Nantes, avait été l'instigateur des Normands, Actard alla trouver le roi, à qui il rendit un fidèle compte de la conduite de Lambert. Sur cet avis le roi manda à Nominoé, son lieutenant en Bretagne, de chasser le comte Lambert. Nominoé menaça Lambert, qui se retira à Craon, où il continua ses pillages et ses vexations. L'éloignement de Lambert procura la tranquillité à Actard ; mais elle ne fut pas de durée.

Lambert étant mort sur ces entrefaites, Nominoé se souleva contre Charles-le-Chauve, et s'empara des comtés de Nantes, de Rennes, d'Anjou et du Maine.

Résolu de rétablir le trône de ses ancêtres, il fit déclarer les évêques bretons simoniaques dans une assemblée tenue à Coetlou, et les chassa de leurs sièges. Il mit à leur place des hommes disposés à exécuter toutes ses volontés. Et pour ne plus dépendre de la France en aucune manière, il diminua les diocèses de Vannes, de Quimper, de Léon et d'Alet, pour en former trois nouveaux, dont il fixa le siège dans les monastères de Dol, de Saint-Brieuc et de Saint-Tutgual. Il se fit couronner roi des Bretons par l'évêque de Dol, à qui il donna le titre d'archevêque. Actard ayant désapprouvé tous ces changements, et n'ayant pas voulu reconnaître le nouveau roi, fut chassé de son siège. Il se retira à Tours, où il séjourna jusqu'à la mort de l'évêque de Thérouanne, à qui il succéda.

Après la retraite d'Actard, Nominoé lui substitua Gislard, prêtre du diocèse de Vannes, qui tint le siège de Nantes cinq ans. Nominoé étant mort en 851, Actard quitta le siège de Thérouanne, et retourna à sa première épouse. A son arrivée Gislard se retira à Guérande où il continua ses fonctions épiscopales sur toutes les paroisses situées entre les rivières d'Ardre et de Vilaine. Le pape et les évêques l'excommunièrent ; mais il méprisa leurs censures jusqu'à sa mort.

Cependant Actard s'attacha à Herard, archevêque de Tours, et ne voulut jamais reconnaître celui de Dol. Cet attachement lui attira de nouvelles persécutions, qui l'obligèrent une seconde fois de se réfugier à Tours. Dégagé du soin de son troupeau, il assista à tous les conciles assemblés de son temps. Celui qui fut célébré à Soissons, l'an 866, ne paraît avoir eu d'autre vue, que de faire rentrer les évêques bretons dans l'obéissance de l'archevêque de Tours. Actard fut chargé d'en porter les actes à Rome. Le pape Nicolas Ier, lui donna une lettre pour Salomon, roi de Bretagne ; mais ce prince n'y eut aucun égard, et soutint l'établissement fait à Dol par Nominoé. Actard n'ayant rien à espérer, du côté de la Bretagne, retourna à Tours. Il succéda à Herard l'an 871, et ne tint le siège de Tours que deux ans, étant mort en 873. Martene, tom. IV Anecdot., p. 63. Spicilege, tom. IV, p. 380. Labbe, p. 326. Bibliot. Ms.

ARMENGARIUS fut élu l'an 871, et ordonné par Actard, son prédécesseur, si on en croit la chronique de Nantes. Il sacra, le 11 juin 878, comte de Vannes, Alain-le-Grand, qui fut reconnu duc ou roi de Bretagne. Cette cérémonie fut faite au bourg d'Alair, dans le diocèse de Vannes.

LANDRANUS ou Landeranus, gouvernait l'église de Nantes pendant les ravages que les Normands firent sur la Loire, à la fin du IXème siècle. Il fut obligé de leur céder, et de se retirer à Angers, avec son clergé. Charles-le-Gros, touché de sa triste situation, pourvût abondamment à sa subsistance. Les Normands avant été chassés entièrement du pays, l'an 889, Landran retourna à son église désolée. Alain-le-Grand lui rendit une partie des terres qui avaient été usurpées sur le patrimoine de l'église. Après avoir fait tous ses efforts pour en réparer les ruines, il mourut le 5 de février 896. Martene, tom. III Anecdot., p. 843. Chronichon Briocense.

FULCHERIUS homme sage et éclairé, fut élu l'an 896, suivant la chronique de Saint Brieuc. Il acheva les réparations de son église, et il l'augmenta considérablement. Le duc Alain lui donna la petite abbaye de Saint-André, qu'il unit à son chapitre. On prétend aussi qu'il réunit à son église l'archidiaconé de la Mée, qui en avait été séparé par Gislard.

ISAIE a souscrit à une charte de l'abbaye de Marmoutiers, datée de la quinzième année du règne de Charles-le-Simple, qui est l'an 914.

ADALARDUS était évêque de Nantes, lorsque les Normands y vinrent pour la quatrième fois, et la ruinèrent entièrement. On rapporte cet événement à l'an 919 ou 920. Adalard se retira en Bourgogne avec son clergé, et il ne paraît pas qu'il soit jamais retourné à Nantes.

HOCTRONUS, Octro ou Octreo, évêque de Saint-Paul de Léon, tenait le siège de Nantes en commende, l'an 939 et années suivantes, si l'on en croit MM. de Sainte-Marthe.

HESDRENUS ou Hesdenus est qualifié évêque de Nantes dans la charte de fondation du prieuré de Batz, faite par le duc Alain-Barbetorte vers l'an 950. Il porta à Fleuri le corps de Saint-Maur, martyr de Rome, et y embrassa la vie monastique sous le règne de Lothaire. Du Chesne, tom. III, p. 343. Hist. Franc.

WALTERIUS ou Gautier gouvernait l'église de Nantes, lorsque les Normands la prirent pour la cinquième fois. Il eut même le malheur d'être fait prisonnier par ces barbares ; mais il fut délivré par la libéralité de ses diocésains, qui payèrent sa rançon.

WERECHUS ou Guerech, fils naturel d'Alain-Barbetorte, fut élevé dans l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. Il en sortit en 981, et revint à Nantes, où il se chargea de l'administration de l'église vacante par la mort de Gautier. Hoël, son frère aîné, étant mort quelques mois après, il succéda au comté de Nantes et épousa Aremberge. On prétend qu'il ne fut jamais ordonné, et qu'il employa les revenus de l'évêché aux réparations de l'église. Il mourut en 990, et laissa un fils nommé Alain.

JUDICAEL, fils naturel de Hoël et neveu de Guerech, lui succéda dans le comté et dans l'évêché de Nantes. Mais il fut obligé de se démettre du spirituel pour défendre son comté, qui lui était disputé par Conan, comte de Rennes. Il laissa deux enfants, savoir : Budic qui lui succéda, et Judith, femme d'Alain Cagnart, comte de Cornouaille.

HUGUES était évêque de Nantes, sous le règne de Conan-le-Tort, qui se rendit maître de cette place après la mort de Guerech, et la perdit avec la vie en 992.

HERVEUS ou Hervisius mourut à Blois l'an 1005. Fulbert, évêque de Chartres, lui reproche d'avoir béni Megenart, abbé de Saint-Père-en-Vallée, qui avait été élevé à cette dignité contre toutes les règles. Epistola XII.

WALTERIUS ou Gautier II du nom, fut ordonné l'an 1005, et mourut en 1042. Né soldat plutôt qu'évêque, il eut toujours les armes à la main contre le comte Budic, et diminua considérablement les revenus de son église par les présents qu'il fit aux seigneurs de son parti. Il assista à la dédicace de l'église de Saint-Hilaire en 1025, et à celle de Saint-Florent de Saumur en 1041. Son nom se lit dans les souscriptions des fondations de Saint-Gildas-des-Bois et de Saint-Georges de Rennes. Martene, t. V Collect M., p. 1124 Labbe, in Bibliot. Ms., p. 206.

BUDIC succéda à son père en 1042. Il était né d'un légitime mariage, qui avait précédé l'épiscopat du père ; mais ayant été accusé d'avoir obtenu l'épiscopat par simonie, il fut déposé au concile de Rheims (Reims) en 1049. Cette disgrâce lui causa tant de chagrin, qu'il en mourut la même année. Hist . des card. , par Du Chesne, liv. . I, p. io. Gallia Christ. tom. II, p. 458. Martene, tom. I Anecdot., p. 172.

AERARD, Airard ou Erard, abbé de Saint-Paul de Rome, fut nommé par le pape Léon IX, qui avait présidé au concile de Rheims (Reims). Quelque irrégulière que fut cette élection, le clergé ne s'y opposa pas ; mais ayant connu par expérience l'incapacité d'Erard, il le chassa de son siège en 1052, et il écrivit au pape pour lui rendre compte de cette démarche. Erard vivait encore en 1090, selon une charte de Redon.

QUIRIACUS, Warochus, Werechus ou Guerech II, du nom, frère de Hoël, comte de Cornouaille et de Nantes, fut élu l'an 1052, en la place d'Erard ; mais soit qu'il fût trop jeune, ou que le pape eût défendu de l'ordonner pendant la vie d'Erard, il ne fut sacré qu'en 1063. Il assista en 1060 au sacre du roi Philippe, 1er du nom, et, en 1062, à la dédicace de l'église de Levières. L'an 1064, il ratifia toutes les donations faites à son chapitre par Hervisius et Valterius, ses prédécésseurs. Son nom se trouve dans les souscriptions du concile tenu à Bordeaux en 1068. Une ancienne chronique marque sa mort en 1076. Celle de Quimperlé la met en 1078. Labbe, in Bibliot. Ms, p, 288. Martene, tom. IV Anecdot. p. 96. Du Chesne, tom. IV, p. 162.

BENOIT de Cornouaille succéda à son frère Quiriaque, en 1079. Il avait d'abord embrassé la vie monastique dans l'abbaye de Landevenec, d'où il avait été fait abbé de Sainte-Croix de Quimperlé en 1066. Il monta sur le siège de Nantes sans quitter son abbaye, et fut ordonné en 1081. Cette multiplicité de bénéfices donna lieu à Hildebert, évêque du Mans, de faire les vers suivants :

Ars asino submisit equam, mixturaque mulum

Lascivam sobolem prodigiosa dedit :

Sic tibi mixtus honor, sic ex abbate simulque

Praesule , nescio quis dicitur esse gradus.

Benoît était actif, laborieux et aimait le bien. Il obtint, en 1092, une sentence du légat du pape, qui lui adjugea la cure de Saint-Donatien, et débouta Audebert, abbé de Deols, de ses prétentions sur cette église. Son nom se lit dans les souscriptions du concile de Tours en 1096, et dans celles du concile de Loudun en 1109. Il se démit de ses deux bénéfices en 1113, selon la chronique de Mellerai (Melleray), ou l'an 1114, si on suit celle de Quimperlé, et mourut quelques mois après.

BRICCIUS, Brixius ou Brixeis est nommé aussi Franco, Franceis ou Franciscus, soit qu'il fut français d'origine, ou que ce fut un surnom. Archidiacre de Vannes, il devint évêque de Nantes en 1113 ou 1114. Il confirma l'année suivante toutes les donations faites à l'abbaye de Marmoutiers dans son diocèse. L'an 1119, il assista à la dédicace de Notre-Dame du Roncerai faite par le pape Calixte II. Une autre cérémonie l'attira à Redon en 1127. Ce fut la réconciliation de l'église de Saint-Sauveur, qui avait été profanée par les impiétés des seigneurs de Pontchâteau. L'année suivante, il se trouva à la translation des reliques de saint Aubin faite par Gérard, évêque d'Angoulême et légat du Saint-Siège. Il mourut le 29 d'octobre l'an 1139, selon la chronique de Saint-Aubin : celle de Ruis met cet événement en 1140. Labbe, in Bibliot. Ms. p. 277. Vita Roberti d'Arbrissel, p. 190. ITERIUS fut ordonné l'an 1142, et mourut le 28 décembre 1147 Le nom de ce prélat se lit dans les souscriptions de la fondation de Buzai (Buzay).

BERNARD, natif d'Escoublac, fut d'abord chanoine de l'église de Nantes et ensuite moine de Clairvaux. Sa vertu et sa science lui méritèrent le titre de père et pasteur de l'église, dont il avait été enfant. Bon et libéral, il fit du bien à tous ceux qui eurent recours à sa charité. Juge intègre et éclairé, il fut l'arbitre de tous les différends qui s'élevèrent de son temps dans le clergé. Mûr pour le ciel, il rendit son âme à Dieu l'an 1169. Tom. III Analect. De Pont. Cenoman.

ROBERT succéda à Bernard, son oncle Il était archidiacre de Nantes et fut élu le jour de Noël l'an 1170, en présence et du consentement de Henri II, roi d'Angleterre. L'année suivante, il donna à son chapitre les deux tiers de la dîme des paroisses de Blain et de Héric. L'an 1180, il assista au traité fait à Gisors entre les rois de France et d'Angleterre. Trois ans après il consacra l'église de Notre-Dame de Mellerai (Melleray). Cette cérémonie finie, il partit pour la Terre-Sainte qu'il eut la satisfaction de visiter ; mais il mourut en revenant à son église. Toutes les chroniques marquent sa mort en 1184. Robert de Monte, Sigebert, tom. V Hist. Franc., p. 650. Rymer, tom. 1, p. 54.

MAURICE de Blazon fut élu l'an 1184, et transféré à Poitiers l'an 1198, par le pape Innocent III. Ce prélat assista l'an 1185, à l'assise du comte Geoffroi, et signa, en 1188, le plan dressé par Henri II, roi d'Angleterre pour le voyage d'outre-mer. Attentif aux besoins des pauvres clercs de son église, il ordonna que toutes les chapellainies, dépendantes du chapitre leur seraient présentées préférablement à tous autres clercs. Roger de Hoveden. p. 642 Innocentius III, lib. I Epist. 284, 49o. Gallia Christ., p. 1182.

GEOFFROI succéda au précédent en 1198, et mourut le 10 de février 1213. Son nom se lit dans la relation des obsèques de la duchesse Constance, morte en 1201, et dans l'acte de fondation du prieuré de la Pimaudière faite au mois de mars 1207. Il obtint de Gui de Thouars, sept livres de rente sur les revenus de la prévôté de Nantes, en dédommagement du terrain de son église qui avait été pris pour les fossés de la ville.

ETIENNE de la Bruère, fut ordonné l'an 1213, et mourut le 8 février 1227, après quatorze ans de pontificat. Il joignit à une admirable simplicité un grand zèle pour la défense des droits et libertés de son église. Cette fermeté lui attira plusieurs différends avec le duc Pierre Mauclerc, pour lesquels il fit quelques voyages à Rome. Mauclerc méprisa les menaces de l'évêque, détruisit les églises de Saint-Clément et de Saint-Cyr, et fit des fossés sur les terres de l'église. Etienne mourut au milieu de ces brouilleries, et fut inhumé dans son église, devant l'autel de Saint-Michel.

CLÉMENT DE CHATEAUBRIENT fut élu l'an 1227, et mourut le 9 septembre de la même année, suivant les obituaires de Geneston et du Roncerai.

HENRI Ier du nom, fut ordonné l'an 1228, ou même plutôt, et décéda le 15 d'octobre 1234, la huitième année de son ordination. Il légua 300 marcs d'argent à son chapitre pour l'augmentation des prébendes ; mais il n'eut pas la consolation de terminer ses différends avec Pierre Mauclerc.

ROBERT, natif de Saintonge et évêque d'Aquilée, fut transféré l'an 1235 à Nantes, par le pape Grégoire IX. Il trouva son église affligée par les vexations du duc Pierre Mauclerc. Les remontrances, qu'il fut obligé de faire à ce prince, n'amollirent point la dureté de son coeur ; il fallut en venir à l'excommunication. Mauclerc, irrité des censures, persécuta ce prélat à outrance, ainsi que les clercs qui lui étaient attachés. Le prélat partit pour Rome en 1238, et y demeura jusqu'à l'an 1240, qu'il fut nommé patriarche de Jérusalem.

Quelques actes du temps font mention de Gui et de Daniel, évêques de Nantes, l'un en 1236, et l'autre en 1238 ; mais on ne doit les regarder que comme des évêques suffragants. Le premier fut fait patriarche de Jérusalem l'an 1241, et succéda, selon les apparences, à Robert, qui tint le siège peu de temps. Du Chesne, Hist , de Joinville, p. 62.

GALERAND, doyen du chapitre de Saint Gatien, fut ordonné l'an 1240, par Juhel, archevêque de Tours, et mourut le 21 septembre l'an 1263, suivant l'obituaire de Geneston. Il transigea, en 1258, avec le duc Jean-le-Roux et fit exempter les vassaux de son église du service militaire.

JACQUES DE GUERRANDE, doyen de l'église de Tours, fut élu l'an 1264, et mourut le 11 de février 1268. Il eut beaucoup à souffrir de la pari du duc Jean-le-Roux qu'il fut enfin obligé d'excommunier. Vincent, archevêque de Tours, tint un concile à Nantes, l'an 1264, sur la discipline ecclésiastique. M. Travers met ici un Gautier, qu'il dit avoir été sacré après la chaire de St-Pierre de l'an 1264, et être mort quelques mois après. Labbe, tom. IX Concil. Jean Maan, p. 139.

GUILLAUME DE VERN, élu au mois de mars 1268, commit son official pour informer contre le duc, qui avait usurpé la régale pendant les vacances, et pour lui faire des monitions canoniques. Cette démarche eut un bon effet et détermina enfin le duc à entrer en accommodement avec l'église de Nantes. Il reçut le serment de fidélité de son nouvel évêque, qui n'était pas encore ordonné, et il le satisfit sur les terrains que Pierre Mauclerc avait pris pour faire les fossés de la ville. Guillaume augmenta le revenu de son église, et mourut le 14 d'octobre 1277, suivant le nécrologe de Geneston.

DURAND donna, l'an 1279, l'absolution au sénéchal du duc, qui avait violé les droits de son église et s'était attiré par là une excommunication. Il baptisa en 1285, dans l'église de St-Florent-le-Vieil, Jean de Bretagne, fils aîné du duc Artur II, et de la duchesse Alix de Limoges. Sage économe, il acquit de ses épargnes les dîmes de la paroisse de Vallet, trente livres de rente sur les dîmes de Saint-Cyr, et tout ce que Guillaume de la Ferrière possédait en la paroisse de Chassail, aujourd'hui de Sainte-Luce. Il mourut le 6 mai de l'an 1292, suivant l'obituaire de son église.

HENRI DE CALESTRIE II du nom, fut élu l'an 1292 et sacré l'année suivante par Renaud, archevêque de Tours. Il mourut le 15 de mai 1294. Jean Maan, p. 144.

HENRI III du nom, succéda au précédent, en 1294, et mourut vers l'an 1304. Il assista au concile tenu à Châteaugontier, le mercredi avant la chaire de Saint-Pierre l'an 1298, par Renaud, archevêque de Tours : les évêques d'Angers, de Rennes, de Quimper, de Tréguier, de Saint-Brieuc, de Léon et de Saint-Malo s'y trouvèrent. Il eut dispute avec le dernier pour la troisième place à la droite de l'archevêque : elle fut occupée par l'évêque de Saint-Malo, contre lequel Henri se contenta de faire sa protestation, pour ne pas troubler l'assemblée et pour la conservation de ses droits. Il publia plusieurs statuts synodaux, qui, furent renouvelés par Daniel, son successeur. Martene, tom. IV Anecdot,, p. 956.

DANIEL VIGIER, dit de Guémené dans le nécrologe de Geneston, fut sacré l'an 1304. Il érigea en 1306 la prébende de Pierre d'Evigoé en dignité de doyen, érection qui a rendu le doyen curé du bas choeur pour les sacrements. Les autres dignitaires ne voulurent pas le reconnaître, et se retirèrent peu à peu du chapitre, auquel il avait présidé de tout temps. Daniel obtint en 1311, du pape Clément V, l'union à son évêché de la cure de Saint-Cyr-en-Rais, qui ne valait alors que mille quarante livres petits tournois. Il permit, en 1331, aux carmes de s'établir dans la ville de Nantes, au lieu où ils sont encore actuellement. Sa mort est marquée, dans les chroniques et les nécrologes, au 14 février 1337. Il nous reste de ce prélat quelques statuts synodaux, qui ont été publiés par Dom Martene, tom. IV Anecdot., page 953.

BONABES DE ROCHEFORT fit la soumission de la chambre apostolique, le 17 de juillet 1338, en qualité d'évêque de Nantes, et mourut quelques mois après.

OLIVIER SALADIN ou Salhasin, la gloire des prélats de son siècle, fit sa soumission à la chambre apostolique, le 3 août de l'an 1339. Nous avons de ce prélat quelques statuts synodaux, qui ont été donnés au public par Dom Martene. Il visita le tombeau des apôtres, le 17 octobre de l'an 1353, et ratifia, l'année suivante, une fondation faite en l'église de Villeneuve par Louis de Machecou, seigneur de la Benaste. Sa mort est marquée, dans les obituaires de Nantes et de Geneston, le 23 d'août 1354. Martene, tom. IV Anecdot., page 960.

ROBERT PAINEL, évêque de Tréguier, fut transféré à Nantes par le pape Innocent IV, et paya les droits de la chambre apostolique le 12 janvier 1355. Le chapitre avait élu Hugues de Montrelais, que le pape transféra à Tréguier. Robert mourut le 26 février 1366, suivant les obituaires de Nantes et du Roncerai.

SIMON, religieux dominicain du diocèse de Langres, maître en théologie et provincial de la Province de France, fut élu général de son ordre, dans le chapitre tenu à Castres l'an 1352. Sa science, sa vertu et sa bonne conduite lui acquirent l'estime du pape, des cardinaux, de l'empereur et de tous les princes chrétiens. Chargé, par le pape Innocent VI, de négocier la paix entre les rois de France et d'Angleterre, il s'acquitta parfaitement de cette honorable commission. Pour l'en récompenser, le pape lui, offrit l'évêché de Nevers ; mais il le refusa par un désintéressement rare. Il visita, pendant son généralat, presque toutes les maisons de son ordre. Le pape Urbain V le nomma, en 1366, à l'évêché de Nantes, et lui enjoignit de l'accepter. Simon, craignant de résister à la volonté de Dieu, se soumit, et fut ordonné à Tours, le dimanche de l'octave des apôtres. Revêtu de cette dignité, il se démit, en 1367, du généralat de son ordre, qu'il avait exercé pendant 14 ans, et qui était incompatible avec le soin d'un grand diocèse. Nous avons plusieurs statuts synodaux de ce prélat, qui ont été conservés par ses successeurs et publiés par Dom Martene. On ignore les raisons, qui le portèrent à permuter, l'an 1381, avec Jean de Montrelais, évêque de Vannes. Il se démit de ce dernier l'an 1381, en faveur de Henri le Barbu. Martene, tom. IV Anecdot., page 961, 973, et tom. VI Collect. M., page 342, 416.

JEAN DE MONTRELAIS évêque de Vannes, fut transféré à Nantes, l'an 1381, en conséquence de sa permutation avec Simon, dont on vient de parler. Il fit son entrée à Nantes le 4 d'avril 1384, more gallico : c'était le mardi de la semaine sainte de l'an 1383, ce qui revient à l'an 1384. Il fit serment de fidélité au duc le 4 de mai 1385, et, quelques jours après, son entrée solennelle en la ville de Nantes, Il nous reste quelques statuts synodaux de cet évêque, publiés en 1385, 1387 et 1389. On croit qu'il mourut au mois de septembre 1391. Martene, tom. IV Anecdot. , page 968 et suivantes.

BONABES DE ROCHEFORT fit sa soumission à la chambre apostolique, le 4 de septembre 1392, et prêta serment de fidélité au duc l'an 1393. Il souscrivit à la fondation de Saint-Michel-du-Champ, le 25 février 1396, et mourut la même année.

BERNARD DU PEIRON, ou Bertrand, natif de Gascogne, fut d'abord pourvu de l'évêché de Tarbes, d'où il fut transféré à Nantes par le pape Benoît XIII. L'Eglise était alors divisée par un funeste schisme, dont les chefs étaient Benoît XIII et Boniface IX. Ce dernier conféra aussi l'évêché de Nantes à un nommé Pierre qui paya les droits de la chambre apostolique en 376. Quelque bien fondés que parussent les droits de Boniface, les Nantais ne crurent pas devoir reconnaître le pasteur qu'il leur donnait, et ils prirent le parti de se soustraire à toute obéissance jusqu'à ce qu'il y eut un pape reconnu de toute l'Eglise. Les choses demeurèrent en cet état jusqu'en l'an 1399, que le duc reçut le serment de fidélité de Bernard du Peiron. Alors les Nantais ne firent plus difficulté de se soumettre à ce prélat, sans peut-être reconnaître l'obéissance de celui qui l'avait nommé. Quoi qu'il en soit, Bernard fut encore transféré, en 1404, sur le siège de Tréguier, dont il ne paraît pas avoir jamais été paisible possesseur, le schisme n'étant pas encore terminé. Registre consist.

HENRI LE BARBU, évêque de Vannes et chancelier de Bretagne, fut transféré à Nantes par le pape Benoît XIII, le 2 de mai 1404. Il prêta serment de fidélité le 2 d'avril 1405, et se donna ensuite tout entier au gouvernement de son diocèse. Pour corriger les abus qui s'y étaient glissés à la faveur du schisme, il renouvela les statuts synodaux de ses prédécesseurs, et il en publia de nouveaux en 1405, 1406, 1408, 1409 et 1410. Il assista par procureur au concile de Pise en 1409, et à celui de Constance en 1415. Il jeta, cette année, les fondements du clocher de son église, dont il ne vit pas la fin. Sa mort arriva le 17 avril 1419. Martene, t. IV Anecdot., p. 993, 994. Spicilegium, t. VI, p. 363.

JEAN DE MALESTROIT, évêque de Saint-Brieuc, fut transféré à Nantes, le 22 août 1419, par le pape Martin V. Le duc lui donna en même temps les sceaux et le titre de chancelier de Bretagne. C'est dans ces qualités que Jean de Malestroit assista aux Etats en 1420, et qu'il fut envoyé en Angleterre pour y solliciter la délivrance du connétable de Richemont. Il eut le malheur d'être arrêté prisonnier par le duc d'Alençon, l'an 1432, et d'être conduit à la Flèche. Le duc de Bretagne, piqué de l'affront fait à son chancelier, assiégea le château de Pouancé, où les dames d'Alençon faisaient leur résidence. Il pressa la place si vivement, qu'il força son adversaire à lui demander la paix, à rendre le chancelier, et à payer tous les frais de la guerre. Le chancelier, après sa délivrance, fut commis par le concile de Bâle pour la levée de quelques impôts sur le clergé de Bretagne. Il mourut le 14 septembre 1443, après avoir résigné son évêché à son neveu. Histoire de Bretagne, tom. I et II.

GUILLAUME DE MALESTROIT, doyen de l'église de Saint-Malo, fut pourvu le 14 juin 1443, sur la démission faite par son oncle entre les mains du pape. Il fit, en 1455, la cérémonie des fiançailles du comte d'Etampes avec Marguerite de Bretagne, et, en 1458, les funérailles du duc Arthur III. Nommé en 1462 à l'archevêché de Thessalonique, il résigna son évêché à Amauri d'Acigné. On prétend que le refus qu'il avait fait de prêter le serment de fidélité au duc Artur, avait causé un tel chagrin à ce prince, qu'il en était mort. Il nous reste quelques statuts synodaux de Guillaume de Malestroit, qui ont été donnés au public par Dom Martene. Guillaume de Malestroit mourut le 17 d'août 1191, et fut inhumé en l'église de Saint-Nicolas du Mans, où l'on voit encore son tombeau. Tom. IV Anecdot., p. 1008 ; tom. XIII Concil.

AMAURI D'ACIGNÉ, chanoine de Nantes, fut pourvu le 29 mars 1462, sur la résignation de son prédécesseur. Il prit possession sans avoir fait le serment de fidélité au duc, selon l'usage. Le duc, piqué de la démarche du nouveau prélat, fit saisir son temporel, et envoya des officiers à Nantes, qui le chassèrent de son palais, et emprisonnèrent ceux qui voulurent leur résister. Amauri, dépouillé de tous ses revenus et réduit à la dernière extrémité, produisit les lettres du pape Innocent IV, qui avait défendu aux ducs de Bretagne de connaître de la régale de l'église de Nantes, et aux évêques de leur présenter leurs provisions. Mais les officiers n'eurent aucun égard aux remontrances du prélat, ni aux bulles alléguées pour sa justification. Amauri, résolu de soutenir sa démarche, mit l'église de Nantes en interdit, et différa, par respect pour le duc, de procéder à d'autres censures. Il se retira ensuite à Angers, pour se mettre à couvert des insultes, qui pourraient lui être faites par les officiers du duc.

Cependant Guillaume de Malestroit, qui avait commencé cette brouillerie, alla à la cour de France pour y porter ses plaintes au roi contre le duc. Le roi était alors trop occupé pour prendre connaissance de cette querelle. Il se contenta d'exhorter l'archevêque à ne rien précipiter et à suspendre toutes les procédures jusqu'à la saint Martin. Le duc, de son côté, envoya des ambassadeurs à Rome pour prévenir le pape, et le mettre dans son parti. Le pape donna commission aux abbés de Villeneuve et de Buzai (Buzay) pour examiner cette affaire et rendre bonne justice aux parties. Les deux commissaires, après avoir pris connaissance de tout ce qui s'était passé, sommèrent le duc de restituer à l'évêque la juridiction temporelle et les dîmes de Guerrande (Guérande). Le duc, attentif à ménager le pape, se soumit à la sentence des commissaires, et l'exécuta par un mandement daté du 19 mars 1463. Il semble que ce jugement aurait dû rendre la paix à l'église de Nantes ; mais le duc avait trop d'ennemis pour pouvoir l'espérer. Louis XI, son plus cruel adversaire, profita de l'occasion pour lui disputer non seulement la régale de Nantes, mais encore celle des autres églises de Bretagne, et nomma le comte du Maine pour juge de cette affaire.

La sentence que le comte du Maine rendit, le 31 octobre 1464, ne satisfit pas le duc. Persuadé que le roi cherchait à le dépouiller des prérogatives annexées à sa souveraineté, il se ligua, avec le duc de Bourgogne et tous les princes mécontents, pour faire la guerre au roi. Cette ligue donna lieu à la guerre dite du bien public. Elle fut terminée par les traités passés à Saint-Maur-des-Fossés et à Caen en 1465. Dans le dernier, le roi reconnut que la régale des églises de Bretagne, le serment de fidélité des évêques et le ressort de leurs juridictions appartenaient au duc.

Ce traité ne rendit pas les deux prélats nantais plus sages et plus soumis à leur souverain. Persuadés que leur église ne relevait que du pape, ils s'attachèrent au roi de France, dans l'espérance d'obtenir par sa faveur ce qu'ils prétendaient. Ils jetèrent un second interdit sur le diocèse de Nantes, qui ne servit qu'à irriter davantage le duc et les Nantais contre eux. Le duc les déclara rebelles et ennemis de l'Etat, par ses lettres du 16 juillet 1471, et défendit à tous ses sujets, sous peine d'être réputés traîtres envers la patrie, de leur donner aucun conseil ou secours. Il n'en demeura pas là ; il engagea encore les habitants de Nantes et de Guerrande (Guérande) à demander au pape la déposition d'Amauri d'Acigné, comme d'un évêque séditieux et traître à son prince. Amauri alla à Rome pour y défendre sa cause ; mais il ne trouva pas le pape disposé à seconder ses vues. Il mourut dans cette ville, au mois de janvier 1476, sans avoir presque joui des revenus de son évêché. Il tira sa principale subsistance de l'abbaye de la Grenetière, au diocèse de Luçon, dont il était abbé commendataire. Histoire de Bretagne, tom. II. Gallia Christia., tom. II, page 143.

JACQUES D'ELBIEST, chanoine et scholastique de Nantes, fut élu par ses confrères l'an 1477 ; mais Dieu en disposa quelques jours après son élection, et l'appela à une meilleure vie.

PIERRE DU CHAFFAULT, docteur en droit civil et canonique, fut élu le 10 mars 1477 ; mais il n'accepta l'épiscopat qu'à condition qu'on terminerait avec son ordination le différend survenu pour la régale. Le duc et le chapitre promirent de travailler sérieusement à cette affaire. Elle fut heureusement terminée, le 28 de novembre 1477, par un traité, qui porte en substance, que l'évêque de Nantes reconnaîtra le duc pour son souverain, fondateur et protecteur de son église ; qu'il lui fera serment de fidélité ; et qu'il reconnaîtra le ressort de son parlement, dont il ne relèvera appel qu'au Saint-Siège. Après ce traité, Pierre reçut l'ordination et fit serment de fidélité. Il renouvela, en 1478, tous les statuts de ses prédécesseurs, et s'appliqua à les faire observer dans son diocèse. Sa mort est marquée, dans l'obituaire de Geneston, au 6 novembre 1487. La saisie fut mise sur le temporel de l'évêché, le 12 du même mois.

ROBERT D'ESPINAI, fils de Richard, seigneur de Saudrecourt, fut transféré de Lescar à Nantes, l'an 1488, par le pape Innocent VIII, à la sollicitation du roi de France. Il mourut en 1493, et son temporel fut saisi par ordre du roi la même année. Gallia Christ, t. I.

JEAN D'ESPINAI, frère du précédent, fut transféré de Mirepoix à Nantes, par bulles du 4 novembre 1493. Il obtint main-levée de son temporel le 12 d'avril 1494, et un délai jusqu'à trois ans pour prêter le serment de fidélité. Don Martene a fait imprimer quelques statuts synodaux de ce prélat, qui sont datés de l'an 1499. Il fut transféré à Saint-Paul-de-Léon, par le pape Alexandre VI, le 25 septembre 1500. Martene, t. IV Anecdot , p. 1017.

GUILLAUME GUEGUEN, archidiacre de Penthièvre, abbé commendataire de Redon, conseiller du duc François II, et son président en la Chambre des comptes, fut élu évêque de Nantes, après la mort de Pierre du Chaffaut. Le duc écrivit au pape Innocent VIII, le 3 de mars 1488, pour le prier d'accorder des bulles à Guillaume Gueguen, et de n'avoir aucun égard aux sollicitations qui pourraient lui être faites, soit pour le cardinal de Foix, soit en faveur de Louis, protonotaire de Rohan. Le pape, sans égard à la lettre du duc, transféra l'évêque de Lescar à Nantes, comme on l'a dit ci-dessus. Il écrivit cependant au duc pour lui rendre compte de sa conduite ; mais le duc mourut avant l'arrivée de cette lettre. La duchesse l'ayant reçue, refusa l'investiture à Robert d'Espinai, qui lui était suspect pour son attachement à la cour de France. La même faveur, qui avait procuré à Robert l'évêché de Nantes, le procura aussi à Jean, son frère, contre la volonté de la duchesse. Enfin cette princesse ayant stipulé, dans son second contrat de mariage, que l'on solliciterait des bulles pour Guillaume Gueguen, élu de Nantes, il les obtint le 25 septembre 1500. Il est qualifié dans ses bulles chanoine de Nantes, archidiacre de la Mée, vice-chancelier de Bretagne, confesseur du roi et de la reine. Son décès arriva le 29 novembre 1506. Mathurin de Pledran et Jean de Pledran, doyen de Nantes, fondèrent pour lui, dans l'église de Saint-Brieuc, un anniversaire qui se célèbre le 24 janvier.

ROBERT GUIBÉ, évêque de Rennes et cardinal du titre de Sainte-Anastasie, fut transféré à Nantes, le 24 janvier 1507, par le pape Jules II. Il était fils d'Adenet Guibé et d'Olive Landois, sœur du trésorier de ce nom. Une naissance si avantageuse lui procura toutes les faveurs de la cour de Bretagne, et l'éleva aux premières dignités de l'Église, avant qu'il eût atteint l'âge requis par les saints canons. Il était encore mineur, lorsqu'il fut nommé à l'évêché de Tréguier. Le pape Sixte IV lui accorda des provisions ; mais en même temps il nomma un administrateur du diocèse jusqu'à ce que ce titulaire fut en âge de gouverner par lui-même. Robert fit serment de fidélité au duc, le 20 mars 1484, pour l'évêché de Tréguier, et fut envoyé à Rome l'année suivante en qualité d'ambassadeur. Après la mort du duc François II, il s'attacha au service de la reine Anne, qui lui donna des commissions honorables. Soutenu de la faveur d'une si grande princesse, il fut transféré à Rennes en 1502, et revêtu de la pourpre en 1506. L'année suivante, il fut transféré à Nantes, par le pape Jules II. Il se démit de cet évêché en faveur de son neveu l'an 1510, et fut transféré pour la dernière fois sur le siège d'Albi. Il fit les fonctions de légat d'Avignon en 1511, et assista l'année suivante au concile de Latran. Les caresses du pape l'ayant gagné jusqu'au point de trahir les intérêts de la France, il fut privé par le roi du revenu de son archevêché et des abbayes de Saint-Victor de Marseille et de Sainte-Melaine, du doyenné de Fougères et autres bénéfices. Cette privation le réduisit dans une telle misère, qu'à peine pouvait-il subsister. Il mourut le 9 septembre 1513, et fut inhumé dans l'église de Saint-Yves de Rome. Labbe, tom. XIV Concil. ; Gallia Christ. tom. I.

FRANÇOIS HAMON, neveu du cardinal Guibé, obtint les bulles de l'évêché de Nantes, le 28 juin 1511, et prit possession par procureur, le 14 février 1512. Obligé d'assister au concile de Latran, il confia le soin de son diocèse à André Hamon, son frère, nommé à l'évêché de Vannes. Il fit son entré solennelle à Nantes, l'an 1515, et y mourut le 7 janvier 1532. Outre l'évêché de Nantes, il possédait l'abbaye de la Grenetière au diocèse de Luçon, celle de Saint-Meen-de-Gaël, la prévôté de Vertou, et le prieuré de Lehon. Gallia Christ. tom. II, page 431.

LOUIS D'ACIGNÉ, chanoine de Nantes, abbé du Relec, doyen de Notre-Dame de Lamballe, prieur de Lehon et de Combourg, fut pourvu le 10 avril 1532, en conséquence de la nomination du roi. Ayant obtenu main levée de son temporel, il prit possession par procureur, le mai 31 de la même année. On ignore les raisons, qui retardèrent son entrée solennelle à Nantes ; il ne la fit que le 4 novembre 1541, et séjourna peu dans son diocèse. Il mourut le 15 février 1542, au château de Fontenai, et fut enterré dans le choeur des Jacobins de Rennes.

JEAN DE LORRAINE, cardinal du titre de Saint-Onuphre, fut pourvu le 18 août 1542, par le pape Paul III, sur la nomination du roi. Ayant obtenu main-levée de son temporel, il ne pensa qu'à en recueillir les fruits, et il n'observa aucune formalité. Le chapitre garda le silence pendant deux ans, quoiqu'il fut en droit de jouir des fruits, sede vacante. Mais il protesta de nullité, le 20 mai 1545, contre tout ce qui avait été fait et pourrait être fait à l'avenir par les officiers du cardinal. Cette protestation détermina le cardinal à faire publier ses bulles, le 27 juillet, par Christophe Brecel, sénéchal de Nantes. Le chapitre, en ayant entendu la lecture, se désista de sa protestation, et reconnut le cardinal pour son légitime pasteur. La mort de ce prélat eut lieu en 1550, à Nogent-le-Roi.

CHARLES DE BOURBON, dit le cardinal de Vendôme, tint pendant quelques années l'évêché de Nantes en commende. Il obtint du pape Jules III un indult, pour présenter les bénéfices, admettre les résignations et recevoir les permutations dans le diocèse de Nantes pendant tous les mois. Il exerçait encore ce droit, au mois d'août 1557, pour les bénéfices vacants dans les mois du pape, selon Travers.

ANTOINE DE CREQUI, fils de Jean, seigneur de Canaples, et de Marie d'Acigné, abbé de Saint-Julien de Tours et chancelier de l'ordre militaire de Saint-Michel, fut nommé, par le roi Henri II, à l'évêché de Nantes, l'an 1552, et sacré deux ans après. Il prêta serment de fidélité au roi, le 24 février 1556 (Note : L'inventaire des comptes met ce serment au 9 juin 1554, p. 176). Il prit séance au parlement quelques jours après. Ses grandes occupations ne lui permettant pas de résider continuellement à Nantes, il choisit pour son grand vicaire Gilles de Gands, qu'il fit sacrer évêque de Rouannez. Il fut transféré à Amiens en 1562, et résigna l'évêché de Nantes à Antoine de Créqui, son oncle.

ANTOINE DE CREQUI, l'ancien, fut pourvu de l'évêché de Nantes, par le pape Pie IV, le 10 octobre 1561. Il en prit possession le 29 juin 1562, et le permuta, le 3 décembre 1564, pour des bénéfices simples qui lui furent cédés par l'évêque de Vannes. Ce traité fut ratifié à Rome l'an 1566.

PHILIPPE DU BEC, évêque de Vannes, fut transféré à Nantes le 6 septembre 1566. Il prit séance au parlement le 15 septembre 1567, et présida aux Etats de Nantes, en 1568 et 1572. Son nom se lit dans les souscriptions du concile provincial tenu à Angers l'an 1583, et dans celles de l'assemblée de Chartres en 1591. Il assista au sacre du roi Henri IV, en 1594, et fut transféré à Reims la même année.

CHARLES DE BOURGNEUF, fils de René, seigneur de Cucé, premier président au parlement de Bretagne, et de Louise Marquer, fut transféré du siège de Saint-Malo à celui de Nantes le 31 août 1598, en vertu de la permutation qu'il avait faite deux ans auparavant avec Jean du Bec, nommé à l'évêché de Nantes après la translation de son oncle. Il assista aux Etats tenus à Rennes en 1598 et 1604. Député en cour pour la même compagnie, il mourut à Chartres, le 17 juillet 1617. Les Etats, ayant appris cette triste nouvelle, envoyèrent trois députés à Chartres pour accompagner son corps jusqu'à Nantes, et lui firent faire un service solennel dans l'église des dominicains de Rennes. Guillaume le Gouverneur, évêque de Saint-Malo, parle avantageusement de Charles de Bourgneuf dans la préface de son rituel imprimé en 1617, et nous le représente comme une des grandes lumières du clergé de France.

HENRI DE BOURGNEUF, conseiller clerc au parlement de Bretagne, succéda à son oncle, et prêta serment de fidélité l'an 1618. Le roi le transféra à Saint-Malo le 17 janvier 1621.

PHILIPPE DE COSPEAN, docteur en Sorbonne et l'un des plus habiles prédicateurs de son temps, fut d'abord nommé à l'évêché d'Aire, et sacré le 18 février 1607. Docteur et orateur, il prononça l'oraison funèbre du roi Henri IV, dans l'église de Notre-Dame, en présence du roi Louis XIII, et au nom du clergé de France. Il prit séance au parlement le 17 août 1622, en qualité d'évêque de Nantes, où il avait été transféré au mois de janvier 1621. Le roi le transféra une seconde fois à Lizieux, où il était en 1635. Gallia Christ., t. I.

Note : Epitaphe de Mgr Philippe de Cospean. Mgr de Cospean fut évêque de Nantes de 1622 à 1635 et de là transféré à Lisieux. Il fut à sa mort enterré au couvent du Calvaire du Marais, à Paris. Sa tombe, de marbre noir, à bordure de marbre blanc, avec incrustations de marbre noir et rouge, fut placée dans le sanctuaire, devant le maître-autel. On y lisait l'épitaphe suivante : CY GIST LE CORPS DE MESSIRE PHILIPPE - DE COSPEAN, EVESQUE ET COMTE DE LISIEUX, - LA LUMIÈRE ET LE PATRON DES ILLUSTRES PER SONNAGES DE SON SIÈCLE, QUI, APRES AVOIR EXCELLÉ EN DOCTRINE, EN ELOQUENCE ET EN PIÉTÉ, APRES AVOIR PORTÉ LA MITRE 42 ANS, - AVEC APPROBATION DES SOUVERAINS PONTIFES, - QUI LUI AVOIENT DONNÉ LE TITRE DE DEFFENSEUR - DE L'HERITAGE DE SAINT PIERRE, APRES AVOIR ESTÉ - L'HONNEUR DES PRELATS DE NOSTRE FRANCE, - LE MODELLE DES PLUS FAMEUX PREDICATEURS ET - SCAVANS THEOLOGIENS, LE PASTEUR SANS INTEREST, - LE PERE DES PAUVRES, LE CONSOLATEUR - DES AFFLIGEZ, LE PARFAIT AMATEUR DE LA CROIX, - MOURUT DANS SON EVESCHÉ DE LISIEUX, LE 8 MAY 1646, - AAGÉ DE 76 ANS, PRONONÇANT CES PAROLES : - VIXIMUS IN CHRISTO, MORIAMUR IN CHRISTO. IL ESTOIT - SUPERIEUR ET PROTECTEUR DES RELIGIEUSES DU - CALVAIRE. AUXQUELLES, APRES AVOIR DONNÉ SES - SOINGS PENDANT SA VIE, IL LEUR A DONNÉ SON CORPS - PAR TESTAMENT, POUR ESTRE INHUMÉ EN CE MONASTERE. Au dessus, les armes de Cospean : Ecartelé, au 1 et 4 d'azur à trois bouterolles d'or ; au 2 et 3 d'or à la croix alésée de gueules. Près de ce tombeau fut enterré, en 1664, Crespin Poche, docteur en théologie, confesseur chapelain des deux monastères du Calvaire de Paris. (FR. UBALD, D'ALENÇON).

Voir   Evêques de Nantes (Bretagne) " Les évêques de Nantes du XVIème siècle aux lendemains du concile de Trente ".

GABRIEL DE BEAUVAU, fils de Louis, seigneur de Rivarennes, et de Charlotte Brillouet, abbé de Turpenay au diocèse de Tours, doyen de Nîmes, fut nommé à l'évêché de Nantes en 1635, et sacré à Paris, le 23 mai 1636. Il assista aux Etats tenus à Vannes en 1643, et mourut au monastère de Grandmont près de Tours vers l'an 1667. Gallia Christ., t. VI, p. 468.

GILLES DE LA BAUME-LE-BLANC, doyen de l'église de Tours, prit possession de l'évêché de Nantes le 12 juin 1668, et assista aux Etats de Dinan en 1669. Il se démit en 1677, et entra dans la compagnie de Jésus, où il mourut trente ans après, sans avoir porté l'habit, par une dispense spéciale du Saint-Siège.

GILLES DE BEAUVAU du Rivau, fut nommé en 1677, et prit possession le 2 septembre 1679. Il était neveu des deux précédents, dont le dernier se repentit d'avoir donné sa démission, et voulut la révoquer. Cet incident retarda les bulles du neveu, et donna lieu à une contestation entre l'ancien évêque et le chapitre pour l'administration du diocèse. Gilles de Beauvau mourut à Nantes, le 7 septembre 1717, spectacle que ses diocésains n'avaient pas vu depuis près de 200 ans.

LOUIS DE LA VERGNE DE TRESSAN, comte de Lyon et premier aumônier du duc d'Orléans, régent du royaume, fut d'abord nommé à l'évêché de Vannes, pour lequel il n'eut point de bulles. Le duc-régent le nomma ensuite à celui de Nantes, au mois de septembre 1717. Il fut sacré à Dinan, le 10 juillet 1718, par l'évêque de Tréguier, en présence des Etats, et transféré à Rouen, le 17 octobre 1723.

CHRISTOPHE-LOUIS TURPIN DE CRISSÉ DE SANZAI, évêque de Rennes, fut transféré à Nantes le 17 octobre 1723, et pourvu la même année des abbayes de Quimperlé et de la Chaume, en place du doyenné de Saint-Martin de Tours qu'il avait remis au roi. Il mourut à Nantes, le 29 mars 1746.

PIERRE MAUCLERC de la Muzanchère, né à la Muzanchère dans le bas Poitou, en 1700, doyen et grand-vicaire de Luçon, fut nommé le 21 avril 1746, confirmé par le pape le 19 septembre suivant, et sacré à Paris le 9 octobre de la même année, dans la maison professe des Jésuites ; mort à Nantes, le 1er avril 1775, et inhumé dans la cathédrale.

JEAN-AUGUSTIN FRETAT DE SARRA, né en Auvergne le 9 février 1726, d'abord évêque de Tréguier en 1772, transféré à Nantes sur la fin de 1775, mort le 20 septembre 1783, à l'âge de cinquante-six ans révolus.

CHARLES-EUTROPE DE LA LAURENCIE, né le 30 avril 1740 ; d'abord vicaire-général de Poitiers, il fut sacré évêque de Nantes le 20 décembre 1783. Remplacé, à la Révolution, comme réfractaire, par Julien Minée, évêque constitutionnel, il mourut anti-concordataire à Paris, le 12 mai 1810.

(Dom Taillandier)

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