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HOMMES DE GUERRE ET MARINS DE SAINT-MALO

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Le corsaire Robert Surcouf

 

CARTIER, JACQUES (1494-1554). Né à Saint-Malo, Jacques Cartier se familiarisa de bonne heure avec la mer, et fit son apprentissage à bord de navires marchands qui lui firent faire tout jeune le voyage de Terre-Neuve. C'était l'époque des grandes découvertes dans le Nouveau-Monde. Les Espagnols et les Portugais y acquéraient de vastes et riches colonies, ce qui faisait dire à François Ier, jaloux de leurs conquêtes : « Je voudrais bien voir l'article du testament d'Adam qui leur lègue l'Amérique ». Le monarque accueillit donc avec empressement l'offre que lui fit Jacques Cartier d'explorer pour le compte de la France les côtes de l'Amérique septentrionale. L'intrépide marin partit de Saint-Malo le 20 avril 1534 avec deux bâtiments et 61 hommes d'équipage, se dirigea vers Terre-Neuve, puis reconnut les côtes du Labrador et l'embouchure du Saint-Laurent. Dans un second voyage, exécuté l'année suivante et qui fut très pénible, il remonta ce fleuve à 150 lieues au-delà de son embouchure.  Dans un troisième et dernier voyage, il transporta le premier vice-roi du Canada, le sire de Roberval (1541). C'est donc à un Malouin que la France a dû la première, en date, de ses colonies, le Canada, qui, bien que séparée de la mère-patrie depuis la guerre de Sept-Ans, lui est toujours attachée de coeur et parle encore sa langue. Jacques Cartier reçut de François Ier des lettres de noblesse. Il a écrit lui-même la relation de ses découvertes.

L'explorateur Jacques Cartier

  Voir aussi Saint-Malo "L'explorateur et navigateur Jacques Cartier

  Voir aussi Saint-Malo "Jacques Cartier et ses voyages"

Voir aussi Saint-Malo "Relations commerciales de la ville de Saint-Malo avec le Canada à la fin du XVIème siècle"

Signature de Jacques Cartier

 

PORCON DE LA BARBINAIS (1639-1665). Pierre Porcon de la Barbinais, né à Saint-Malo, est célèbre par un acte d'héroïque dévouement qui l'a fait justement comparer au Romain Régulus. Envoyé dans la Méditerranée avec une frégate de trente-six canons pour protéger le commerce français contre les Algériens, il commença par remporter quelques succès ; mais, attaqué un jour par des forces bien supérieures aux siennes, il tombe au pouvoir des pirates qui le conduisent à Alger avec tout son équipage. Le dey le charge d'aller faire des propositions de paix à Louis XIV en lui imposant la condition de venir reprendre ses fers en cas d'insuccès dans ses négociations. Porcon jure qu'il reviendra ; il sait d'ailleurs que la vie de 600 prisonniers français est le gage de sa parole. Il voit Louis XIV et lui transmet les propositions du dey ; mais, les jugeant désavantageuses pour la France, il n'insiste pas auprès du roi pour les lui faire accepter. Il échoua donc à peu près volontairement dans sa mission. Il alla ensuite à Saint-Malo mettre ordre à ses affaires et retourna à Alger malgré les supplications de sa famille. Le dey lui fit trancher la tête.

Pierre Porcon de la Barbinais

 

Signature de Porcon de la Barbinais

 

DUGUAY-TROUIN, RENÉ (1673-1736). René Trouin-du-Gué, connu sous le nom de Duguay-Trouin, né à Saint-Malo, fut destiné par sa famille à l'état ecclésiastique ; mais le scandale de quelques aventures de jeunesse la décida à le laisser suivre sa vocation pour la marine. Il fut admis comme volontaire à bord d'un navire qui faisait la course contre les Anglais, et se distingua tellement par son audace et son habileté qu'il devint capitaine d'un corsaire à dix-neuf ans et qu'à l'âge de vingt-trois ans il reçut de Louis XIV une épée d'honneur avec le grade de capitaine de frégate dans la marine royale. La paix de Riswick (1697) interrompit ses succès et lui imposa un repos de quatre années. La guerre de la succession d'Espagne ayant éclaté au commencement de 1702, Duguay-Trouin reprit la lutte contre la marine anglaise et hollandaise, et se signala par des actions plus éclatantes encore. Cependant ce ne fut qu'au bout de quatre campagnes, dont chacune suffirait à illustrer la carrière d'un officier-général de notre temps, que Louis XIV, qui pourtant l'aimait beaucoup, daigna l'élever ou grade de capitaine de vaisseau (1706). L'année suivante, il remporta une de ses plus belles victoires. Ayant rencontré, à l'entrée de la Manche, où il croisait, une escadre anglaise qui escortait un convoi, il n'hésita pas à l'attaquer, et, malgré la supériorité des forces de l'ennemi, il réussit, après un combat long et acharné, à lui prendre soixante navires. En récompense de cette victoire, il fut nommé chevalier de Saint-Louis et reçut la concession d'une pension de mille livres, à laquelle il renonça en faveur de son capitaine en second, officier pauvre et de grand mérite. En 1711, il accomplit son plus beau fait d'armes, la prise de Rio-de-Janeiro, grande place forte contre laquelle avait déjà échoué une autre escadre française. Cette glorieuse expédition mit le comble à la réputation de Duguay-Trouin et lui valut le grade de chef d'escadre. Mais ce n'est que sous le règne de Louis XV qu'il reçut la juste récompense de ses services et qu'il parvint aux plus hautes dignités. Sa statue orne l'une des places de Saint-Malo.

Le corsaire René Duguay-Trouin

  Voir aussi Saint-Malo "Le corsaire Duguay-Trouin

Signature René Duguay-Trouin

 

LA BOURDONNAIS (1699-1753). Bertrand Mahé de La Bourdonnais, célèbre marin et administrateur, naquit à Saint-Malo. Il débuta dans la marine, dès l'âge de dix ans, par un voyage dans les mers du sud. C'est à bord des navires et grâce à des passagers complaisants qu'il fit son instruction. Doué d'une intelligence peu ordinaire et infatigable au travail, il acquit des connaissances très étendues et même très profondes en mathématiques. Il contribua puissamment au succès du siège de Mahé (1724) où il eut un commandement important quoiqu'il ne fût encore que capitaine. Pendant la paix qui suivit ce siège, il s'occupa d'entreprises commerciales et acquit une fortune colossale. Ayant fait un rapport très remarquable au gouvernement français sur la situation et les ressources des îles de France et de Bourbon, il en fut nommé gouverneur général (1733). Il les trouva dans un état complet de dénuement et d'anarchie. Tour à tour architecte, ingénieur, marin, soldat, agriculteur, il créa et vivifia tout en moins de quatre ans, procura à ces deux colonies une immense prospérité et les mit en état de défense par la construction d'arsenaux et de fortifications. La guerre ayant éclaté entre la France et l'Angleterre (1744), il réquisitionna des bâtiments de commerce qu'il arma en guerre, défit une escadre anglaise à Négapatam et sauva Pondichéry menacé. Répondant ensuite à l'appel de Dupleix, gouverneur général de l'Inde, il attaqua Madras, conduisit le siège avec une telle vigueur que le général anglais demanda à capituler au bout de cinq jours. C'est à propos de la capitulation que ces deux hommes de génie, dont l'accord aurait pu nous donner un magnifique empire colonial, se brouillèrent mortellement. La Bourdonnais, obéissant d'ailleurs aux instructions qu'il avait reçues de la Compagnie des Indes, rendit Madras aux Anglais moyennant une rançon de dix millions de livres. Dupleix, au mépris de la parole donnée par La Bourdonnais, fit casser la capitulation, accusa son rival de trahison et obtint son rappel en France. C'était une mauvaise action que Dupleix devait racheter plus tard par ses services et expier par ses malheurs. Pendant son voyage de retour, La Bourdonnais fut pris par les Anglais qui le conduisirent à Londres ; et, plus justes envers lui que ses compatriotes, ils le traitèrent avec toutes sortes d'égards. Ils le laissèrent même libre, sur sa parole, de rentrer en France pour se justifier. Aussitôt arrivé à Versailles, il fut jeté à la Bastille sans avoir été entendu, mis au secret sans autorisation de communiquer avec sa famille, sans encre ni papier, de sorte qu'il fut obligé d'écrire ses mémoires au moyen de suie et de marc de café sur des mouchoirs empesés avec du riz. Son innocence fut reconnue à la fin ; mais les chagrins et les privations de cette dure captivité de trois ans et demi avaient altéré sa santé au point qu'il mourut quelques jours après sa mise en liberté. Son procès ne l'avait pas seulement tué, il l'avait complètement ruiné. Cet homme qui avait rendu de si grands services à son pays et qui avait possédé une fortune personnelle de plus de trois millions, laissait sa femme et ses enfants dans l'indigence.

Bertrand Mahé de La Bourdonnais

Bertrand Mahé de La Bourdonnais

 

Signature de Bertrand Mahé de La Bourdonnais

 

ROBERT SURCOUF (1773-1827). Robert Surcouf, né à Saint-Malo, descendait d'un frère de Porcon de La Barbinais et, par sa mère, de Duguay-Trouin. Son grand-père, appelé aussi Robert Surcouf, s'était signalé comme capitaine de corsaire sous le règne de Louis XIV. Embarqué dès l'âge de quinze ans sur un navire qui faisait la course contre les Anglais dans la mer des Indes, le jeune Surcouf montra, par sa valeur précoce qu'il serait digne de ses ancêtres. A vingt ans, il était capitaine d'un corsaire. A vingt-deux, il se signala par l'une des actions les plus éclatantes de nos guerres maritimes. Il venait de capturer un navire chargé de riz appartenant à la Compagnie anglaise des Indes, lorsqu'il aperçut un gros vaisseau de la même compagnie, le Triton, portant 30 pièces de canon et 150 hommes d'équipage. Quoiqu'il n'eût à son bord que 6 pièces de canon et 17 hommes seulement, Surcouf ne songea pas un instant à éviter le combat. Il arbora le pavillon britannique, ce qui lui permit d'approcher du navire ennemi sans en être attaqué. Arrivé à une demi-portée de pistolet du Triton, il déploie subitement le drapeau français et aborde l'ennemi. Une lutte acharnée, effroyable, s'engage. Les Français sont un contre neuf ; mais telle est leur bravoure, telle est l'ardeur que leur communique le capitaine, qu'au bout de trois quarts d'heure les Anglais demandent à se rendre. Au retour de celle glorieuse expédition, Surcouf reçut un accueil triomphal à l'Ile-de-France, où son butin faisait succéder encore une fois l'abondance à la disette. Il ne se passa pas d'année, de 1796 à 1815, qu'il ne se fit remarquer par quelque exploit, aussi l'avait-on surnommé « le roi des corsaires ». Il fut secondé par des hommes de valeur qui s'étaient formés auprès de lui, comme son compatriote Potier. Après la paix de 1815, il vécut tranquillement à Saint-Malo, appliquant sa haute intelligence à des affaires commerciales. Il arma jusqu'à dix-neuf navires. Napoléon l'avait décoré de la Légion d'honneur.

Le corsaire Robert Surcouf

Voir aussi Saint-Malo "Le corsaire Surcouf"

Signature de Robert Surcouf 

M. Trevet.

 

Note : NAVIRES FOURNIS AU ROI PAR UN BOURGEOIS DE SAINT‑MALO. — L'importance commerciale et maritime de Saint-Malo est fort ancienne. J'ai sous les yeux une pièce du XIVème siècle (de 1330), qui nous montre dès cette époque les navires malouins donnant la chasse aux Anglais. Les grandes expéditions sorties, au XVIème siècle, du port de Saint-Malo, augmentèrent extrêmement cette importance, qui ne faiblit point non plus au siècle suivant. Parmi les preuves nombreuses qu'on en peut donner, on doit quelque attention à la pièce suivante, où l'on voit un simple bourgeois de Saint-Malo fournir, dans l'espace de quelques années (de 1618 à 1631), onze bâtiments tout armés et équipés au service du Roi. « Devant nous soubsignans, notaires royaux de la Cour de Saint Malo, a comparu Estienne Artur sieur de la Motte l'un des entiens bourgeois et babitans de cette ville de Saint Malo, lequel a fait comparoir Alain Le Breton le Demaine, capitaine pour le Roy au navire la Marguerite, Laurent Crosnier les Vignes, capitaine pour le Roy du navire le Grand Saint Etienne, Jean Goret sieur du Gravier aussi capitaine pour S. M. en son armée sur le Saint Michel contre les Rochelois, Julien Eon les Hasests, Jean Richomme les Brosses, Jean Gravé Haute-Salle, Jean Boullain Sr. de la Contrie, Pierre Porrée Basselande, Francois Blanchart Sr. de Launay, Jacques Crosnier la Gardelle, tous bourgeois et marchands, pareillement demeurant en ceste dite ville, lesquels, à la requeste dudit sieur de la Motte, Estienne Artur, ont unanimement et conformément les uns aux autres dit et attesté avoir bonne et entière connaissance, qu'en l'an 1618, ledit Artur sieur de la Motte avait fait construire et bastir un navire nommé la Grande Marguerite, du port d'environ 300 tonneaux ; lequel navire ledit sieur avoit fait armer et equiper au havre de ceste ville pour servir S. M., comme il fit, à l'encontre des Rochelois rebelles contre Sadite Majesté, lors des deux premiers armements qui auroient esté faits contr'eux en cedit havre ; sur lequel navire, auxdits deux voyages, estoit capitaine et commandant Alain Le Breton, sieur du Demaine ; ensuite desquels deux voiages ledit navire aurait esté fait prendre par S. M. pour la servir ailleurs. Comme aussi, que ledit Artur sieur de la Motte estoit propriétaire et armateur audit temps du navire le Grand Saint Estienne de cedit havre, du port de 400 tonneaux, lequel navire fut aussi envoyé par ledit Artur pour servir S. M. contre les rebelles ; sur lequel estoit capitaine Lorent Crosnier sieur des Vignes. De plus ledit sieur de la Motte a fait depuis construire un autre navire du port de 250 tonneaux, près de cette ville, nommé le Saint Vincent, lequel est de présent aux parties d'Espaigne. Davantage ledit sieur de la Motte est propriétaire des navires la Sainte Anne, du port de 220 tonneaux ; le Saint Pierre, de 180 tonneaux ; le Petit Saint Estienne, de 150 tonneaux ; la Garde de Dieu, de 150 tonneaux ; le Saint François, de 150 tonneaux ; lesquels navires sont equipez et armez et en estat de servir S. M. De plus estoit propriétaire du navire l'Espérance, de 200 tonneaux, pris par les Anglois ; et du navire le Croissant, de 150 tonneaux, pris par les Turcs, et du Grand Saint Jacques, du port de 350 tonneaux, qui s'est perdu depuis deux ans sur la basse de Saint Lacques [Note : Probablement il faut lire « Saint-Lucques ; » peut-être veut-on parler de San-Lucar de Barameda, port considérable de l'Andalousie à l'embouchure du Guadalquivir, mais dont l'entrée était difficile]. Fait à Saint Malo, 23 septembre 1631. Signé par Jousse et Rehault et tous les denommez cy dessus » (Pris sur l'original). J'ai transcrit, il y a deux ans, cette pièce inédite sur une copie des Bénédictins, qui se trouvait alors au volume LXXI de la collection des Blancs-Manteaux (Bibliothèque Impérale, section des manuscrits) ; mais cette partie de la collection ayant reçu depuis peu un nouveau classement, je ne puis dire si l'acte ci-dessus est demeuré dans le même volume. (A. L. B.).

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