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SEVIGNAC |
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La commune de Sévignac ( Sevinieg) fait partie du canton de Broons. Sévignac dépend de l'arrondissement de Dinan, du département des Côtes d'Armor (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SEVIGNAC
Sévignac vient, semble-t-il, du nom latin « Sabinius » (nom d'homme), et du suffixe gaulois "acos".
Sévignac est une ancienne paroisse primitive gallo-romaine qui englobait jadis, outre le territoire actuel de Sévignac, ceux de Rouillac et de Trémeur. Il est probable aussi que la fraction de Dolo (dans l'évêché de Saint-Brieuc) qui se trouve à l'est de la Rieule était à l'origine en Sévignac.
Sévignac est mentionné sous le nom de « Seminiaca plebs » dans une charte de l'abbaye de Redon du 29 novembre 869 qui stipule les biens que Roiantdreh, fille de Louwenan (ou Louvenan), donne à Salomon, prince de Bretagne, son fils adoptif (Cartulaire de Redon, charte CIX).
Au XIIème siècle, les moines cisterciens de Boquen y construisent un édifice (une grange). Sévignac est mentionné comme paroisse dès 1266 dans le cartulaire de Boquen (Anciens Evêchés, III, 255 - Acquisition du domaine du Lysou, en Sévignac) : " Universis , etc., Sybilina , relicta Willermi Rabaste, salutem in Domino. Noverint universi quod, in nostra presentia constituti, Willesot, Johanna uxor Willelmi Morel, Eudo frater dicte Johanne, Ysabella filia Havisie de Viridario, mater dicte Johanne et dicti Eudonis, et Petronilla filia Johannis Guehenoc, uxor Roberti Paumier, communi assensu et pari voluntate Willermi Morel et Roberti Paumier maritorum dictarum Johanne et Petronille, vendiderunt religiosis viris abbati et conventui beate Marie de Boquian quicquid juris et possessionis habebant et habere poterant et debebant, totum pro toto, in feodo de Lysou sito in parrochia de Sevignac, sub dominio nostro pro quatuor libris monete currentis jam sibi persolutis ; bannis factis, vendicionibus persolutis et omnibus que emptioni et vendicioni pertinent rite actis secundum usus et consuetudines Britannie ; etc. Datum anno Domini M° CC° sexagesimo sexto, mense januarii ".
L'abbaye de Boquen y possédait jadis de nombreux biens, notamment à Pengave, à Pengly, à La Bouillère, au Plessix, à Saint-Cado, noté Saint Kadroc (une grange et une chapelle). Les donations sont nombreuses : en 1212, " Stephanus Goion (ou Goyon), sire de Matignon, donne sa dîme de Sévignac " ; en 1218, " Accord au sujet de la vigne de Sévignac " ; en 1263, " Aumône de la famille Dollou, en Sévignac " ; en 1271, " Donation de Gautier Lemoine, en Sévignac " ; en 1271, " Aumône de Robert Menier, de Sévignac " ; en mars 1272, " Cillart, dit le Sénéchal, chevalier, fait connaître que Jean Bechemie, Benevanta sa femme, Pierre leurs fils aîné, ont fait un échange avec Boquen ; l'abbaye reçoit tout ce que les sus-dénommés possédaient in territorio de Pengaure, in parrochia de Sevignac, sous le domaine de Cillard ; elle donne, en échange, tout ce qu'elle possède in territorio de Queroulai, même paroisse, sous le domaine de Guillaume Bataille " ; en 1272, " Aumône de Cillard Le Sénéchal, en Sévignac " ; en 1273, " Aumône de Jean Bouet, de Sévignac " ; en 1273, " Aumône de Pétronille La Brichete, en Sévignac " ; en 1274, " Legs de Jean Dollou, de Sévignac " ; en 1274, " Echange avec Jean Milon, de Sévignac " ; en 1275, " Donation de Bertrannus de Coytlan (Bertrand de Coetlan), en Sévignac " ; en 1278, " Donation de Stephanus Guehenoc (Etienne Gueheneuc), de Sévignac " ; en 1278, " Aumône de Stephanus, filius Radulfi Laval, (Etienne Laval), de Sévignac ", etc. ;
Sous l'Ancien Régime, la paroisse de Sévignac appartient au diocèse de Saint-Malo et Rouillac en devient une succursale à partir du 1er septembre 1789. Elle avait jadis pour subdélégation Lamballe et pour ressort Dinan. La cure était à l'alternative. Durant la Révolution, la paroisse de Sévignac dépend du doyenné de Broons.
On rencontre les appellations suivantes : Plebs Seminiaca (en 869), Sivingac (en 1212), Sevinar (en 1218), Syvignac (en 1239), Sevignac (en 1256, en 1262, en 1266), Sivingnac (en 1269), Sevignac (en 1271), Seguignac (en 1278), Sevignac (en 1289), Saint Vingnac (en 1303), Sevignac (vers 1330, en 1340).
Note 1 : Auguste-Louis-Marie Le Mintier, né à Sévignac le 28 décembre 1728, docteur en théologie (en 1757), grand-vicaire à Saint-Brieuc (de 1766 à 1769), puis à Rennes (de 1769 à 1786), est le dernier évêque de Tréguier (en 1786). Il publie à Morlaix le 14 septembre 1789 un mandement qui sera considéré comme réactionnaire. Il prend aussi position contre la constitution civile du Clergé et doit émigrer à Jersey en avril 1791. Il meurt à Londres, chez Mme de Catuélan Le Merdy, le 21 août 1801.
MANDEMENT DE MGR. L'EVÊQUE-COMTE DE TRÉGUIER, qui en conformité des intentions du Roi et des représentants de la Nation, invite les Corps, les Compagnies, les paroisses et les chefs de famille du diocèse à porter à l'Hôtel des Monnaies de cette province, l'argenterie qui ne serait pas nécessaire, soit pour la décence du culte divin, soit pour le service convenable des particuliers. AUGUSTIN-RENÉ-LOUIS LE MINTIER, par la miséricorde de Dieu et la grâce du Saint-Siège apostolique, évêque-comte de Tréguier, conseiller du Roi en tous ses conseils, etc., au clergé séculier et régulier et aux fidèles de notre diocèse : Salut en N.-S. et Rédempteur J.-C. « Le Roi, N. T. C. F., par la lettre de son Ministre, par l'arrêt de son Conseil et d'après l'arrêté des représentants de la Nation, vous fait connaître d'une manière touchante la détresse dans laquelle l'Etat se trouve. Rien ne l'affligerait davantage que de voir établir de nouveaux impôts ou augmenter ceux qui sont déjà établis. Sa tendresse, vraiment paternelle et ingénieuse, le porte à recourir aux moyens qui lui paraissent devoir vous être les moins onéreux. Il incite tous ses sujets, les Corps, les Communautés et particulièrement les Eglises à faire le sacrifice de la portion de leur argenterie qui ne serait pas nécessaire à la décence du culte divin. Il prend des précautions pour en assurer le remboursement dans des temps plus heureux que nous devons attendre de son économie et des moyens qu'emploieront pour cela les Etats Généraux. L'honneur et la tranquillité de la Nation, je ne crains point de le dire, demandent que chacun de nous fasse en ce moment un généreux effort pour venir au secours de la Patrie qui est notre mère commune. Il ne faut pas l'obliger à une banqueroute qui serait injuste par elle même et dont les suites seraient nécessairement funestes. Toute notre sagesse doit paraître dans les moyens de l'éviter. L'histoire nous apprend que saint Augustin et plusieurs pères de l'Eglise ont vendu même les vases sacrés pour racheter les captifs et alimenter les pauvres. Un moment aussi important nous presse aujourd'hui et tout paraît nous exciter à suivre un exemple avoué par l'Eglise et inspiré par l'amour du bien commun. L'argenterie des églises n'appartient à aucun individu, je ne l'ignore pas, nos très chers coopérateurs, je sais qu'aucun chef d'Ordre, de Communauté, de Compagnie, qu'aucun pasteur n'a le droit d'en disposer ; mais je crois en même temps que quand vous aurez fait connaître à vos ouailles le pressant besoin où se trouve le Royaume, quand vous les aurez instruit que c'est de la part de notre Auguste Souverain et de celle des Représentants de la Nation que cette invitation leur est faite, on peut espérer que toutes s'empresseront de céder une partie de leur argenterie pour un objet aussi intéressant. Commencez par vous pénétrer vous-même de la force des motifs qui doivent déterminer à entrer dans les vues du Roi et de la Nation. Développez ensuite avec votre énergie naturelle qui sait si bien faire sentir la vérité. Dites-leur que de quelque manière que ce soit, il faut couvrir le déficit du trésor royal. Nous devons croire que tous comprendront qu'il vaut encore mieux donner ce qu'on leur demande que de courir les risques de voir augmenter l'impôt du pauvre comme celui du riche ; qu'il est à espérer qu'au rétablissement de l'ordre dans les finances et de la tranquillité dans l'Etat, l'aisance reviendra avec le temps et la pieuse générosité des fidèles remplacera les sacrifices qu'ils auront faits pour une cause aussi légitime. Ne nous bornons pas, N. T. C. F., à l'abandon d'une portion d'argenterie. Il serait insuffisant. Disposons-nous tous à l'envi à donner des preuves de notre patriotisme pour rétablir le crédit et la confiance de l'Etat. Que chacun de nous resserre ses dépenses et se détermine à donner de bon cœur ce que ses facultés lui permettent de donner. L'offrande de la veuve de l'Evangile qui ne fut que de deux deniers, est mise par J.-C. lui-même au-dessus des abondantes largesses des scribes et des pharisiens parce qu'elle donna tout ce qu'elle avait et que ceux-ci ne donnaient qu'une partie de leur superflu. Si nous ne sommes pas assez parfaits pour imiter cette veuve, du moins proportionnons nos dons à nos moyens, les besoins de l'Etat l'exigent de nous. Nous nous empressons, N. T. C. F., de profiter de cette occasion que la Providence nous fournit pour vous informer de l'amerture dont nous avons été abreuvés par la célébrité que l'on a donnée à notre mandement du 14 du mois dernier. Nous avons vu avec autant de surprise que de douleur que dans quelques endroits de notre diocèse, on a pensé qu'il était capable de soulever le peuple contre les principaux citoyens. Un dessein aussi pervers ne fut jamais dans notre cœur. Il est entièrement opposé à notre façon de penser. Nous prions et nous conjurons dans le Seigneur ceux qui nous imputeraient des vues séditieuses de relire notre mandement dans le silence et sans préjugé. Nous nous flattons que désabusés par cette seconde lecture, ils s'empresseront de reconnaître que nous prêchons à chaque page la soumission aux puissances que la main de Dieu lui-même a placées au-dessus de nos têtes, que nous exhortons le peuple à respecter la vie de leurs concitoyens, que nous les portons à l'harmonie, à la concorde, à la charité, à la paix et que toute la force de nos plaintes se dirige contre les écrits anonymes que la presse vomit chaque jour, convaincus que de cette multitude incendiaire dont nous avons été inondés, est la vraie et déplorable source des maux publics si énergiquement peints dans la lettre du Roi que nous avons citée à chaque page. Nous avons cru devoir élever contre leurs auteurs avec tout le zèle et la véhémence qui conviennent au caractère dont nous sommes décorés. Nous avons cru, conformément aux ordres de Sa Majesté, venir au secours de l'Etat en vous inspirant de l'horreur contre ces pamphlets séditieux que l'on affecte de répandre parmi vous. Nous avons avoué que dans notre gouvernement, il s'était glissé des abus. Nous avons exprimé nos vœux pour leur redressement et nous nous sommes élevés contre l'effusion du sang que l'entreprise de cette utile réforme a occasionnée. Nous avons supplié le Seigneur de dessiller les yeux des auteurs de nos troubles, afin que réunis dans le même esprit et sous les mêmes principes d'administration, nous voyions renaître l'ordre et la tranquillité publiques. Non, N. T. C. F., notre Mandement ne porte point au bouleversement. Il a été lu dans plusieurs paroisses, trêves et communautés : bien loin d'y trouver des motifs de sédition, les peuples n'y ont remarqué que ce qui y est en effet : respect pour l’autorité, amour de la paix, horreur des troubles et des émeutes, désir du repos et du bonheur. Nous ne craignons pas de prendre Dieu lui-même à témoin de la pureté de nos vues. Nous protestons en sa sainte et adorable présence que nous avons eu dessein au contraire d'écarter loin de notre cher troupeau les malheurs qui ont désolé quelques autres endroits du Royaume et nous bénissons le Seigneur que la tranquillité publique ait été à peine altérée dans ce diocèse confié à notre sollicitude. A ces causes, etc. Et sera notre présent mandement, etc. ». Donné à Tréguier le 11 octobre 1789. Signé : + AUGUSTE, évêque de Tréguier. A Morlaix, de l'imprimerie de P. Guyon. imprimeur du Roi et de la Ville.
Note 2 : Raoul Rousselet de Limoëlan est évêque de Saint-Malo en 1312, puis de Laon en 1317. Il est de plus pair de France et conseiller de Philippe-le-Bel.
Note 3 : la commune de Sévignac est formée des villages : la Thieulée, Pingave, Crétel, Ville-Haute, Pingly, Saint-Cado, Vieille-Porte, Kerbras, Beau-Josse, Quihériac, Douelée, Ville-Maze, Haut-Touvra, Bas-Touvra, Lavillon, la Ramerais, Ville-Péreux, Vallée-Brosse, Carouge, la Fosselière, Saint-Trillac, le Billieu, Pimbroc, Ville-Liard, Badalin, les Aulnais, etc ...
Note 4 : Renseignements économiques et statistiques. — Superficie : 4.325 hectares. Population. — En 1774 : 90 baptêmes, 13 mariages, 213 décès, 2.186 habitants, dont 643 hommes, 667 femmes et filles et 867 enfants au-dessous de 14 ans. — En 1837 : 2.816 habitants. — En 1850 : 2.894 h. — En 1870 : 2.803 h. — En 1880 : 2.948 h. — En 1890 : 3.014 h. — En 1913 : 2.777 h. — En 1922 : 2.425 h. — En 1927 : 2.323 h. Impositions. — Nous ne répéterons pas ici les chiffres qu'ont déjà donnés MM. Sée et Lesort aux p. 278-282 du t. III des Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Rennes, op. cit. On y trouvera avec le cahier de doléances de Sévignac, plusieurs renseignements intéressants. En 1790 : Vingtièmes : 3.710 l., plus 126 l. pour les privilégiés. — Capitation : 2.850 l., plus 2.181 l. pour les privilégiés. — Fouages : 1.231 l. 18 s. — En 1802-1803 : impôts fonciers : 9.350 frs ; impôts mobiliers : 885 frs, plus 2 vicaires à rétribuer : 800 frs.
Voir " Le cahier de doléances de Sévignac en 1789 ".
PATRIMOINE de SEVIGNAC
l'église Saint-Pierre (1874). En forme de croix latine, elle comprend un clocher extérieur, une nef avec bas côtés de cinq travées, un transept et un choeur accosté de deux chapelles ouvrant également sur le transept. Dûe aux plans de M. Maignan, elle fut exécutée en pierre blanche par M. Reglain, de Dinan. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 19 avril 1874, celle de l'église terminée le 20 mai 1877. Le mobilier est moderne à l'exception d'un bénitier hexagonal en granit. La voûte de l'église s'était effondrée le 9 février 1986 ;
Voir " La paroisse de Sévignac et Rouillac, sa trêve ".
Voir " Le clergé de Sévignac et sa trêve Rouillac durant la Révolution ".
la chapelle Saint-Cadreuc ou Saint-Cado (XV-XVIIème siècle), fondée par les moines de Boquen. La nef est refaite vers 1686 par la famille Montboucher. Les arcades ogivales datent du XVème siècle. Les armes des Montboucher figurent sur la façade Ouest en alliance avec celle des Goyon de La Moussaye. " Dite au XIIIème siècle : la moinerie de Saint-Kadroc. C'était une grange de Boquen servant, aux gens du quartier de Pingavy. Elle tombe actuellement en ruines et comprend une nef refaite à la fin du XVIIème siècle (vers 1686) avec, au nord, petite chapelle du XVIème communiquant avec la nef par deux arcades. Sur la façade : armes pleines de Montbourcher et écartelées de Montbourcher et Gouyon, armes de René de Montbourcher, converti au catholicisme en 1686 et tué à Philipsbourg en 1688 et de sa femme Elisabeth Gouyon de la Moussaye qu’il avait épousée en 1679. " (R. Couffon) ;
la chapelle Saint-André (XVIIème siècle), détruite. Elle était regardée comme chapelle domestique des Le Mintier ;
la chapelle Saint-Gilles de Brondineuf (XVIIème siècle). Il s'agit d'une chapelle privée, dépendant du château de Brondineuf et édifiée sur l'emplacement d'une ancienne chapelle du XIVème siècle. La chapelle abrite une statue en bois polychrome de Saint-Gilles, invoqué contre la peur, et qui date du XVIIème siècle. Elle renferme aussi les statues de la sainte Vierge et de saint Event invoqué contre la colique. Sur le linteau de la porte, on peut lire l'inscription " Anne Troussyer, restée veuve en ce lieu de Gilles son espoux, donne son coeur à Dieu - 1643 " ;
la chapelle Sainte-Barbe de Limoëlan (1614). Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés reconstruit au XIXème siècle. L'ancienne chapelle, datant de 1612, avait été mise à la disposition de l'évêque le 24 brumaire an XIII ;
les anciennes chapelles, aujourd'hui détruites ou disparues : - la chapelle de Sainte-Catherine, ou de L'Hôpital. C'était l'ancien Hôpital Saint-Armel fondé le 20 septembre 1416 par Guillaume du Margaro et dame Plossette de Brehant son épouse. Elle fut vendue le 28 décembre 1791 ; - la chapelle de la Ville-és-Blanc. Elle n’était déjà plus desservie en 1769 ; - la chapelle de Quiheriac. Elle fut vendue le 25 octobre 1794 ; - la chapelle du Plessix-Gautheron. Elle existait encore au XVIIIème siècle (R. Couffon) ;
les croix du cimetière (1416), de la Ville-Perreux (1670), de l'église (XVIème siècle et provient du village de La Bouillère, près de Saint-Cado), de Kerbras (1783). Au XVème siècle, la croix du cimetière se situait tout près d'une léproserie dédiée à saint Armel et proche de la chapelle Sainte-Catherine ;
le château de Brondineuf (XVème siècle). En 1158, dit Ogée, il s'éleva un différend entre deux frères jumeaux de la maison de la Motte-Broon, au sujet du droit d'aînesse. Pour le faire cesser, Conan de Richemont, duc de Bretagne, assigna aux deux frères un partage égal, et ordonna de bâtir le château de Broondineuf, qui devait posséder la moitié de la seigneurie, et qui fut construit dans la même forme que celui de la Motte-Broon. Cette seigneurie avait haute, moyenne et basse justice. Elle appartenait, en 1500, à François de Broon, qui possédait encore la seigneurie de la Roche-Rousse. Broondineuf (ou Brondineuf) passa ensuite à la famille de Derval, qui en demeura propriétaire jusqu'en 1680. Une inscription porte : Fait par Dame Anne Troussier, veuve de Messire Gilles de Derval seigneur de Brondineuf en l’an 1641 ;
le château de Limoëlan ou Limoëllan (1779), édifié sur le site de l'ancienne seigneurie possédée par la famille de Rousselot, puis Beaumanoir, et par la famille d'Espinay (au XVIIème siècle). Le vieux château date du XVème siècle et conserve son système défensif du XVIème siècle. Le nouveau château, édifié en 1779, a vu naître en 1814, Louis Antoine de Chappedelaine, officier de marine et héros de Sidi-Brahim ;
le château du Plessis-Gautron. Le manoir du Plessix-Gautron, situé dans la paroisse de Sévignac, était en mauvais état en 1665, et il n'en restait plus que des masures en 1742 ;
le manoir de la Ville-és-Blanc (XVIIIème siècle). Propriété au XVème siècle de Robert Ferré, au XVIIème siècle de Pierre Ferré, né en 1615 - décédé en 1656, puis de René Ferré, frère de Pierre, vers 1666, époux d'Anne-Louise Descartes ;
le manoir de Badouard (XVème siècle), propriété de la famille Badouard au XVème siècle. La porte centrale date du XVIIème siècle ;
le manoir les Aulnais (1836), édifié par Eugène Frelaut-Ducours et son épouse Marie-Louise Le Mazier ;
le colombier de Limoëlan ;
la fontaine de Limoëlan ;
9 moulins dont les moulins à eau de Brondineuf, Rocherel, du Plessix, Cachegrain, Neuf, du Bordage, Glavet, de la Hautruite, ..
Voir " Informations diverses sur la ville de Sévignac ".
ANCIENNE NOBLESSE de SEVIGNAC
Les maisons nobles de Sévignac étaient : en 1400, la Ville-Blanc (à Robert Ferré), la Ville-Marie (à Jacques de la Ville-Coq), la Rivière (à Amauri de la Moussaye), les Salles (à Guillaume de Trémereuc), Saint-André (à Jean de la Motte), la Touche-à-Nisan (à Jean Geffron), Margaro (à Guillaume de Margaro), Bourgueneac (à Jean Le Beruyer), la Vigne (à Jean Durand), Pembro (à Jean du Fou), Milica (à Bertrand Bardoul), les Aulnais (à Guillaume du Brosz), le Bignon (à Charles Ouri), la Chapelle (à Olivier de Launaye), Limoëlan (à Gilles de Kerfaliou ou Kersaliou et plus tard à Picot de Limoëlan), Brondineuf (à Jean de Broon et plus tard à la famille de Saint-Pern), la Ville-Bili (à Olivier Le Bernier), le Chaucheix (à Jean Gautron), la Ville-Neuve (à Pierre Grignon), le Quenar (à Raoul Couplière), le Plessis-Bataille, le Loroux, la Ville-au-Prévost, la Touche. Beaumanoir, haute justice, appartenait, avant la Révolution, à M. Picot de Limoëlan. Cohineuc, moyenne justice, appartenait à M. de la Goublaye de Saint-Quereuc. Guermaon, moyenne justice, appartenait au marquis de Locmaria. Le Plessis-Gautron, moyenne justice, appartenait à M. du Rocher de Saint-Riveul. Pengave, moyenne justice, appartenait à M. de Launay-Guérif.
LES NOBLES A SÉVIGNAC EN 1428, d'après des Salles, op. cit., p. 31. — Mre Roland de Kersaliou et ses frères. — Mre G. de Broons. — Jamet de Maimbier. — G. Couple. — Robert Feré. — J. Durant. — Robert Guedo. — J. Hamon. — Perot Le Lepvroux. — G. et Perot Durant. — J. Le Bernier ou Berruyer. — Perot Gauteron. — J. du Margarou. — G. de La Motte. — G. Le Berruet. — Perrot de Rouillac. — G. Le Borgne. — Les métayers de J. Le Verier au Margarou ; G. Durant au Chaucheix, Perot Gauteron au Plessis ; J. Hamonau Bignon ; Guillemet Le Berruer au Bongueneau.
Le seigneur du Plessix-Gautron relevait, pour la plus grande partie de cette terre, de celui de Limoëllan par le bailliage de Beaumanoir, et lui devait annuellement, le jour de la Pentecôte, soit deux sonnettes d'argent, soit deux vervelles d'argent pour épervier, deux poulets rôtis et un pot de vin d'Anjou. En 1765, chaque vervelle ou sonnette était estimée 30 sols, les deux poulets ensemble 10 sols et le pot de vin d'Anjou 10 sols. La vervelle est une espèce d'anneau qu'on met au pied d'un oiseau de fauconnerie et sur lequel on grave le nom et les armes de celui à qui il appartient. Il y avait onze journaux qui relevaient de la Moussaye, et deux pièces de terre relevaient du Châtellier. La seigneurie du Plessix-Gautron avait droit de haute, moyenne et basse justice, qui s'exerçait au bourg de Sévignac ; mais sa gruerie n'avait droit de connaître des délits que jusqu'à concurrence de douze livres ; cependant le seigneur pouvait faire recevoir son juge gruyer devant le maître particulier à Rennes, et ensuite ce juge gruyer aurait pu juger et condamner, quelle que soit la somme à laquelle les amendes eussent monté. Les plaids généraux se tenaient le lundi de Quasimodo. Deux traits de dîmes furent donnés par le seigneur et la dame du Plessix, prédécesseurs de Michel Gautron, qui vivait en 1550, pour fonder une messe et payer le prêtre qui devait la dire le lundi de chaque semaine, à l'autel de Notre-Dame, en l'église de Sévignac. Le 15 janvier 1673, Philippe-Emmanuel d'Epinay, marquis de Broons, baron de Limoëllan, etc., et Madeleine de Varigny, sa femme, fondèrent six messes, qui devaient être célébrées en l'église paroissiale de Sévignac, chaque semaine, à perpétuité, depuis le mardi jusqu'au dimanche, par six prêtres de cette paroisse ou des paroisses les plus voisines, qui devaient les dire alternativement, chacun à son jour. Elles devaient être chantées à haute voix ; le célébrant devait être assisté de l'un des autres prêtres à l'autel, et les quatre autres devaient répondre à l'Offertoire. Je passe plusieurs autres obligations pour abréger. Pour prix de cette fondation, les chapelains devaient jouir de deux métairies nobles, l'une appelée le Chêne-Vert, située en la paroisse de Sévignaç, au trait de Saint-André, tenue de la seigneurie du Plessix-Gautron, l'autre appelée Tréveray et située au trait de Rouillac. Ces deux métairies valaient 220 livres de revenu annuel. La seigneurie du Plessix-Gautron jouissait de deux droits singuliers, celui du chapeau de fleurs et celui de quintaine et de bouhourd (ou bouhours). Le lundi de Pâques de chaque année, les habitants du quartier de Rouillac qui s'étaient mariés depuis un an devaient un chapeau de trois sortes de fleurs, lesquelles étaient ordinairement des violettes, des marguerites et des primevères ; cependant ce chapeau pouvait être fait d'autres fleurs ; pour les défaillants, la peine était de 60 sols d'amende. C'est au roi de quintaine, qui était le seigneur du Plessix-Gautron, ou un homme à cheval présenté par lui, que l'on devait ce chapeau. Ce seigneur avait droit de quintaine et de bouhours, le lundi de Pâques de chaque année, sur les gens de bas état qui s'étaient mariés dans la paroisse de Sévignac depuis le même jour de l'année précédente et qui y avaient couché la première nuit de leurs noces, dit un document de l'année 1507, mais cette dernière condition est omise dans les papiers de dates moins anciennes. La quintaine consistait en une course à cheval que l'on faisait trois fois « amont et aval la grande rue du bourg de Sévignac qui conduist de Saint-Eloy au lieu et manoir du Plesseix », et dans laquelle les coureurs devaient rompre contre un poteau, planté dans cette rue pour cet effet depuis un temps immémorial, deux gaules de bois, et non pas une seule comme dans la plupart des seigneuries. Cette rupture devait être faite à une longueur d'un pied et demi et quatre doigts d'après le procès-verbal de la quintaine de l'année 1586, mais à celle de deux pieds et demi d'après un aveu de 1787 ; la longueur exigée changea donc, paraît-il, dans l'intervalle de deux siècles. Les habitants du quartier de Rouillac étaient exemptés de la quintaine parce qu'ils fournissaient le chapeau de trois sortes de fleurs ; ceux du quartier des Alleux ne la couraient pas non plus le lundi de Pâques, mais ils la couraient sept jours après, le dimanche de Quasimodo, contre un poteau placé dans le village des Alleux. Ceux qui s'étaient mariés pour la deuxième fois devaient rompre de leurs gaules la moitié moins que ceux qui étaient à leur premier mariage, et ce jeu s'appelait alors non plus quintaine, mais bouhours. On pouvait s'exempter de la quintaine en payant cinq sols, pourvu qu'on se présentât en personne pour faire ce paiement ; et cette somme était réduite à deux sols six deniers pour ceux qui avaient déjà été mariés précédemment. Les coureurs de quintaine qui, dans les trois courses, ne brisaient pas leurs gaules à deux pieds et demi de longueur, ou qui n'avaient pas des gaules convenables, étaient obligés de payer sur le champ cinq sols au seigneur ou à ses officiers, et les coureurs de bouhours, qui ne brisaient pas leurs gaules à la longueur d'un pied et quart, payaient sur le champ deux sols six deniers. Ceux qui, les jours dits, ne comparaissaient pas avec chevaux sellés et bridés et avec des éperons, devaient payer chacun soixante sols un denier d'amende, en outre des cinq sols, s'ils devaient courir la quintaine ; et chacun trente sols en outre des deux sols six deniers, s'ils devaient courir le bouhours. Le jeu que M. Léon Gautier nomme behourd dans son livre sur la chevalerie, et qui était de l'escrime à cheval, ne semble pas être la même chose que ce bouhours, qui ne diffère de la quintaine que par la longueur du tronçon de la gaule. Le seigneur avait le droit de faire sur le champ la saisie-exécution des chevaux et harnois des défaillants, même pour cause de l'amende de cinq sols monnaie. Les nouveaux mariés depuis un an au plus pouvaient s'excuser de courir la quintaine, lorsqu'ils avaient eu un enfant mâle dans leur mariage, pourvu qu'ils le présentassent au seigneur ou à ses officiers au lieu où les quintaines devaient être courues. Le propriétaire de quelques héritages situés au quartier de Rouillac devait un chapeau de fleurs comme les jeunes mariés du même quartier. Parmi les redevanciers de la seigneurie du Plessix-Gautron on trouve Jean Urvoy, chef de nom et d'armes, seigneur du Clos Madeuc, demeurant en sa dite terre, paroisse de La Malhoure, pour une pièce de terre ; Christophe Le Berruyer sieur de la Fontaine ; Yves Chevré, sieur de Badouart ; Yves Benoist, tuteur des enfants de nobles gens Michel Stangier et Michelle de Lambilly, sa femme. Suivant un brouillon d'aveu, voici quelles étaient les prééminences de la seigneurie du Plessix-Gautron dans l'église paroissiale de Sévignac : le seigneur de cette terre était fondateur de l'autel de la Vierge, au haut duquel étaient les armes du marquis de Locmaria, qui, dans un temps, posséda le Plessix-Gautron. Dans un des souffles de la vitre qui était près de l'autel du côté de l'évangile, se voyait un écusson d'azur à six besants d'or 3, 2 et 1 ; l'on pourrait croire que ces armes étaient celles de la famille Gautron ; cependant, selon M. Pol de Courcy, cette famille portait d'azur à six coquilles d'argent 3, 2 et 1 ; je n'ai pas les informations nécessaires pour juger ce cas. Dans l'autre soufflet étaient les armes des alliances des anciens seigneurs du Plessix-Gautron. Le surplus de la vitre n'avait point d'armoiries. Vis-à-vis de cet autel de la Vierge se trouvait le banc de la seigneurie, près duquel il y avait cinq pierres tombales, dont trois étaient chargées d'écussons des anciens seigneurs du Plessix-Gautron. Le premier de ces seigneurs dont j'ai trouvé une trace certaine s'appelait Perrot Gautron et vivait en 1426 (Aveu rendu à Perrot Gautron, seigneur du Plessix, par Perrot Hamon, le 31 mars 1426). On voit ensuite dans la réformation de 1449 « Jean Gautron, chevalier, demeurant en son hostel noble et ancien du Chaucheix décoré de toutes les espèces de noblesse » ; mais on ne sait pas s’il est le même que le seigneur du Plessix, demeurant à son « hostel » du Plessix, qui n'est pas désigné par son nom patronymique. Ce qui peut faire présumer cette identité, c'est que, vingt-six ans plus tard, la réformation de 1475 montre Jean Gautron chevalier « demeurant en ses hostel et maison du Plessix et du Chaucheix, lieux nobles et anciens, avec beaux domaines et droits honorifiques ». Ce nom de Jean Gautron figure plusieurs fois dans cette réformation de la noblesse de Sévignac en 1475 et paraît, dans cette pluralité de mentions, dont on ne voit pas bien l'utilité, s'appliquer toujours à la même personne. Nous venons de le voir « demeurant en ses hostel et maison du Plessix et du Chaucheix » ; on trouve à la même page « Monsieur Jean Gautron demeurant au Plessix-Bataille, lieu noble de toute ancienneté » ; et « noble et puissant Jean Gautron chevalier seigneur du Plessix, demeurant à l'hostel et manoir noble et ancien, qui fut à écuyer Guillaume Durand ». M. Pol de Courcy dit dans son Nobiliaire que la famille Bataille posséda la seigneurie du Plessix, paroisse de Sévignac ; voilà pourquoi le Plessix-Gautron fut appelé d'abord le Plessix-Bataille, nom qu'il conserva, comme on vient de le voir, cinquante ans au moins après être devenu la propriété de la famille Gautron. Je ne sais si Perrot Gautron fut héritier de Guillaume Bataille, qui, selon M. de Courcy, trempa dans l'assassinat de Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, sur le pont de Montereau, ni même si ce Guillaume Bataille posséda la seigneurie du Plessix. Jean Gautron demeurait donc au Plessix-Bataille, mais il habitait aussi le Chauchix ; et l'on peut présumer que c'est ce dernier manoir qui avait appartenu à Guillaume Durand ; la même réformation nous apprend que c'est par sa mère, noble et puissante dame Robine Durand, qu'il hérita de Guillaume. Jean Gautron, lorsqu'il maria ses filles Guillemette et Annette, la première à Raoul d'Yvignac, la seconde à Jean Prigent, leur donna, en outre de leurs deniers dotaux, « quatre maisons nobles et deux tenues situées au lieu de la Greffe, qui fut à noble écuyer Guillaume Durand, seigneur de la Ville-au-Provost, lequel lieu est noble de toute antiquité ». Jean Gautron, qui avait une soeur nommée Marguerite et mariée à Rolland Le Borgne, fut père d'Olivier Gautron. La réformation de 1475 pour la paroisse de Sévignac mentionne aussi Rolland Gautron, chevalier, sénéchal de Lamballe, de Laval, de Limoëllan, de Broons et du Bordage en Sévignac. C'est lui que le sire de Rieux, tuteur de la jeune duchesse Anne, prit en 1489 sous sa protection et sauvegarde, parce qu'il avait été bon et loyal sujet et serviteur du duc François II et de la duchesse Anne, et parce qu'il avait abandonné pour leur cause ses maisons et biens meubles et tous ses héritages dans ce pays occupé par les Français (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. III, col. 640). Mais ce Rolland ne fut pas seigneur du Plessix Gautron. Je reviens à ceux qui l'ont été. On trouve, en 1490, Raoul Gautron marié à Jacquette La Vache ; je ne sais s'il était fils d'un autre Raoul qui, selon M. de Courcy, fut tué à la bataille de Saint-Aubin du Cormier en 1488. Robert Gautron, fils de Raoul et de Jacquette La Vache, nous apparaît comme seigneur du Plessix, du Chauchix et de la Ville-au-Provost en 1496, sous la curatelle de sa mère jusqu'en 1520. Sa femme s'appelait Jeanne de Châteaubriant. La mort l'ayant atteint dans le mois de janvier de l'année 1546, pendant le cours d'un procès que lui avait intenté Françoise Couplière, dame de Quénar, celle-ci obtint du roi Henri II, le 25 janvier 1547, l'autorisation d'assigner sa veuve, douairière du Plessis-Gautron, pour continuer le procès (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. III. col. 1059). Jean Gautron, fils mineur de Robert, fut seigneur du Plessix de 1547 à 1549 et mourut. Michel Gautron, second fils de Robert, et mineur sous la tutelle d'Olivier Gautron, sieur de la Ville-Menguy, fut seigneur du Plessix, de la Ville-au-Provost et du Chauchix de 1550 à 1556, et peut-être un peu plus longtemps ; mais en 1558 le Plessix et la Ville-au-Provost se trouvaient appartenir à Adrienne Gautron, femme de François de Tréal. Celui-ci étant mort en 1568, sa veuve se remaria, l'année suivante, avec Rolland du Breil, capitaine de 50 hommes d'armes, chevalier de l'ordre du Roi. Cette dame vivait encore en 1579 ; mais en 1580 c'est son fils, Christophe de Tréal sieur de l'Adventure, de Beaubois et du Plessix qui lui succède. Les armes de la famille de Tréal sont de gueules au croissant burelé d'argent et d'azur. Christophe, qui avait un frère nommé François, posséda la seigneurie du Plessix-Gautron jusqu'en 1589 et probablement encore après ; mais je n'ai pas trouvé de papiers mentionnant le nom du seigneur dans l'intervalle qui sépare l'année 1589 de l'année 1600. On voit à partir de cette dernière date Françoise de Tréal, fille de Christophe, dame du Plessix, de Saint-Rieul et de Beaubois sous la tutelle de son oncle François. Mariée entre 1602 et 1608 à Jacques de Névet, qui fut tué aux Etats de Rennes par Guémadeuc en 1616, Françoise de Tréal résidait au manoir de Beaubois. Elle mourut en 1634 ou 1635. Son fils Jean, baron de Névet, vicomte de Pouldavy, fut seigneur du Plessix-Gautron en 1635 et 1636. De cette dernière date à 1642, les archives de la seigneurie ne fournissent aucun renseignement. Est-ce l'un de ces deux seigneurs qui fut le sujet de l'Elégie de Monsieur de Névet (Vicomte Hersart de la Villemarqué, Barzaz Breiz, Elégie de Monsieur de Névet) recueillie par le très regretté M. de la Villemarqué ? Ce qui me fait en douter, c'est que deux passages de ce chant nous représentent le personnage auquel il se rapporte comme étant avancé en âge : Portez avec vous l'extrême-onction, le vieux seigneur souffre beaucoup.— Le vieux seigneur, à ce qu'on dit, est au lit, malade. Or Jacques de Névet, marié à Françoise de Tréal postérieurement à l'année 1602, puisque à cette date les archives nous montrent cette demoiselle sous la tutelle de son oncle, ne devait pas être vieux lorsqu'il fut tué en 1616 ; j'avoue que ce n'est qu'une conjecture parce qu'il est possible qu'il se fût marié tard ; mais ce qui me paraît être une raison d'un plus grand poids, c'est que, s'il s'agissait de lui, l'élégie devrait faire mention du meurtre dont il fut victime. Jean de Névet ne paraît pas non plus être mort vieux, puisque, son père et sa mère s'étant mariés postérieurement à 1602, ce n'est plus lui qui est seigneur du Plessix-Gautron dès 1642. On rencontre à cette date pour la première fois comme dame de cette seigneurie Claude de Névet, mariée à Vincent du Parc, chevalier de l'ordre du Roi, marquis de Locmaria, du Guérand, etc., maréchal des camps et armées de Sa Majesté. Elle paraît être morte en 1695. De son mariage naquirent : 1° Louis-François du Parc, qui devint ce marquis de Locmaria et de Guérand, meurtrier du clerc de Garlan et beau danseur, dont le nom restera dans la mémoire des hommes, grâce à Madame de Sévigné (Mme de Sévigné. Lettre du 5 août 1671) et à M. de la Villemarqué (Vicomte Hersart de la Villemarqué, Barzaz-Breiz, Le marquis de Guérand) ; 2° Joseph-Gabriel du Parc, comte de Locmaria, qui succéda à sa mère comme seigneur du Plessix-Gautron, et qui mourut en 1713 ; 3° Marie-Thérèse du Parc, demoiselle de Locmaria ; je ne sais s'il y en eut d'autres. Joseph-Gabriel du Parc ne paraît pas avoir laissé d'enfant, puisqu'il eut pour héritier son neveu Jean-Marie-François du Parc, chef de nom et d'armes, chevalier, marquis de Locmaria et du Guérand, fils unique et seul héritier du fameux marquis de Guérand Louis-François du Parc. Marie-Thérèse du Parc fut la tutrice de son neveu Jean-Marie-François, qui, après la mort de cette tante, était encore mineur, et était près du Roi, servant son quartier en qualité de mousquetaire. Nous le trouvons, en 1724, à l'Académie de la Guérinière, à Paris, rue de Vaugirard. C'est lui qui plus tard, en 1742, vendit la seigneurie du Plessix-Gautron à François-Marie du Rocher de Saint-Riveul, dont le fils la posséda après lui jusqu'à la Révolution (Joseph Janvier).
Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 22 nobles de Sévignac :
Guillaume AGAN (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Bertrand BARDOUL, notaire en 1480 (20 livres de revenu) : excusé ;
Raoul COUPLIERE, sr de Quenar (100 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Gilles DE BROON de Broondineuc (1000 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d'ordonnance ;
Gilles DE KERSALLIOU de Lymouellan (1200 livres de revenu) : comparaît comme homme d'armes ;
Jehan DE LAUNAY (10 livres de revenu) : défaillant ;
Guillaume DE ROUILLAC (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Guillaume DU BOAISJOSSES (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Guillaume DU MARGARO du Margaro (700 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d'ordonnance ;
Pierre DURANT (80 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Olivier GAULTERON (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Raoul GAULTERON : défaillant ;
Guillaume GAULTERON, sr du Plessis (300 livres de revenu) : comparaît comme homme d'armes ;
Richard GUEDE (60 livres de revenu) : comparaît revêtu d'une robe ;
Olivier LE BERRUYER, sr du Margaro (120 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Roland LE BORGNE, sr de Pengaure (100 livres de revenu) ;
Pierre LE LEVROUX (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Olivier MONTELET (5 livres de revenu) : défaillant ;
Olivier PHILIPPES (5 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Jehan ROLLAND (30 livres de revenu) : défaillant ;
Guillaume ROUVERAYE (5 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan VIEUXVILLE : défaillant ;
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