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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CORDEMAIS

Cordemais vient, semble-t-il, du gaulois Corbilo.

Cordemais, qui date, semble-t-il, des années 1040-1051, se trouve en bordure de la Loire et sa position semble se confondre avec celle de Corbilo, port gaulois du IIème siècle.

Une première église, dédiée à Saint-Jean, aurait été édifiée sur le territoire de Cordemais en 370 par l'évêque Eumélius, tandis que des documents historiques de 1051 mentionnent une deuxième église à l'emplacement de l'église actuelle. L'église Saint-Jean-Baptiste de Cordemais est mentionnée dès 1051 dans la donation de Matz à l'abbaye de Redon.

Le seigneur du lieu est alors Tutual de Cordemais. Vers 1050, sont mentionnées des rivalités entre Eschomar de Lavau, Tutual et les moines de Savenay pour la possession de terres. Les moines de Redon obtiennent un fief au nord de l'église. Sur ce terrain, ils bâtissent le prieuré de Saint-Samson qui va subsister jusqu'à la Révolution. Il n'en subsiste aujourd'hui qu'une croix et le pré voisin dans lequel se trouvaient jadis la chapelle et le cimetière, le tout encore entouré de murs appelés "murs aux moines".

Le château de Tutual devait se trouver sur la hauteur où l'on voit maintenant un calvaire à l'entrée de Cordemais. Cet édifice existait encore au XVIème siècle et appartenait à la famille d'Acigné qui avait tout à côté ses fourches patibulaire (situées à la Sénéchalais) et son moulin. Un autre château, appartenait à la famille des Rohan, c'était Guémené-Guingamp sur le sillon de Bretagne où l'on voyait encore quelques vestiges aux XIXème siècle au village de la Hurette.

Au point de vue féodal, Cordemais dépendait de la Vicomté de Donges et parmi les fiefs il y avait celui du Vicomte, ceux d'Acigné pour le bourg, de la Bessardaie et de la Mériais. On voit dans l'histoire les noms de ses seigneurs, dès l'an 1060 : Ristanet de Cordemais, Quimarhoc de Cordemais, Tutual de Cordemais, etc. Enfin, vers 1460,1a seigneurie de Cordemais devint la propriété de Jean V d'Acigné, dont le petit-fils, Louis d'Acigné, monta sur le siége épiscopal de Nantes en 1532.

Note 1 : liste non exhaustive des recteurs de Cordemais : Kermahi (de 1582 à 1608), Julien Cosson (de 1673 à 1701), Bouchaud de La Pignonerie (de 1746 à 1782), Thomas Châtelier (de 1782 à 1810), Gilles Moyon (de 1818 à 1852), ....

Note 2 : liste non exhaustive des maires de Cordemais : Benoiston, Jean Barais, Tournier père, Maujouan, Bessard, Tournier fils (en 1829 à 1843), Eugène Viaud, Vincent Magouet, Sotin de la Géraudière, Briand-Martinerie, Jean Simon, Mérot, Mabilais père et fils, Rousseau, Chevalier, Simon, ...

Voir Histoire de la paroisse de Cordemais

Voir Les frairies et quartiers de Cordemais

PATRIMOINE de CORDEMAIS

l'église Saint-Jean-Baptiste (1878-1883), édifiée sous le ministère du curé Pérais. L'église a subi plusieurs destructions : la foudre détruit le clocher en 1746 et un ouragan endommage l'église en 1747. A noter que les fonts baptismaux proviennent de l'ancienne église. En 1630, l'église est réparée. A l'intérieur de l'ancienne église, sous des voûtes en bois, il y avait jadis au moins quatre autels, deux retables du XVIIème siècle et plusieurs statues. Le 24 octobre 1729, est inhumé dans l'église le corps de l'écuyer Louis Poullain, seigneur de La Haie Mériais. Sous le choeur se trouvait jadis une crypte. En 1761, l'évêque en visite pastorale, Mgr de La Musanchère, ordonne de détruire l'autel de la nef, qui était trop dégradé, et d'enterrer les statues mutilées dans le cimetière. La cloche date du XVIème siècle. La peinture de saint Paul, œuvre d'Hagoneau, date de 1884. Le tableau de la Nativité de la Vierge date du XVII-XVIIIème siècle. De 1880 à 1882 sont placés les premiers vitraux. Dans la sacristie furent déposés jadis les trésors de l'église primitive : un calice du XVème siècle et une belle croix processionnelle ;

l'ancienne chapelle de Saint-Julien, située jadis au village de La Herguenais, au nord du bourg. On y venait en pèlerinage et l'on y célébrait baptêmes, mariages et sépultures. Son emplacement est aujourd'hui signalé par une croix en pierre datée de 1882. On y voyait jadis aussi à proximité une fontaine ;

Voir L'église et les chapelles (Saint-Nicolas, Saint-Samson, Saint-Julien) de Cordemais.

le calvaire (1785) ;

la croix de Saint-Samson (XIème siècle), seul vestige du prieuré de Saint-Samson, établi à proximité de l'actuelle église Saint-Jean-Baptiste de Cordemais ;

le château de la Haie-Meriais (vers le XVème siècle). Le fief de la Haie-Meriais est mentionné dès 1427. Le puits date du XVème siècle. Propriété des familles de Coutance, de Sévigné, du Breil, Poullain de La Vincendière, Bedeau de l'Ecochère et Gellée de Prémion ;

l'ancien manoir de la Bessardais. Propriété successive des familles Montauban (seigneurs du Goust), Le Flo de Trémelo et Maisonneuve ;

la cure (XVème siècle), située avenue des Quatre-Vents. Cette cure appartient en 1600 à Mathurin Rabin, chanoine de l'église (aujourd'hui cathédrale) de Nantes. Il s'agit d'un logis avec tourelle carrée. Le bénitier date du X-XIème siècle ;

la maison (XVIIIème siècle), située à la Rivière ;

l'ancienne demeure des Chaux. Propriété de la famille Ollivier et de la famille d'Harembert ;

l'ancienne demeure de la Forgerie. Propriété des familles Poher et Moricaud de La Haie ;

l'ancienne demeure de la Haie des Bouillons. Propriété de la famille Bouschaud de La Pignonerie ;

6 moulins dont le moulin (XVème siècle) de La Herlais ;

A signaler aussi :

le mégalithe, situé au marais de la Roche ;

l'ancien prieuré de Saint-Nicolas-du-Port, édifié à proximité du port de Cordemais qui se trouvait au sud du bourg. C'était jadis un établissement prospère, quand en 1123, Robert de Cordemais, fils de Tutual, donna aux moines de Redon sa part dans les revenus du port, avant de se faire moine lui-même. Près de la chapelle était la maison claustrale et ses dépendances. Le prieuré tomba en décadence bien avant le port et en juillet 1779, l'évêque Mgr Frétat de Sara, lors d'une de ses visites pastorales, ordonna la restauration de la chapelle Saint-Nicolas dont il ne reste aujourd'hui que quelques pans de murs. A gauche de la chapelle sont les vestiges du logis du prieur (une des portes portait la date de 1682) ;

l'ancien prieuré de Languillières (ou L'Anguillère), ancienne possession de l'abbaye de Buzay ;

ANCIENNE NOBLESSE de CORDEMAIS

La châtellenie de Cordemais : La seigneurie de Cordemais dans la paroisse de même nom remontait au XIème siècle ; en 1051 vivait un guerrier « militaris vir » nommé Tutual de Cordemais, qui donna une partie du bourg et de l'église de Savenay à Perennèse abbé de Redon et en reçut un excellent cheval en signe de gratitude (Cartulaire Rotonense, 380). Tutual de Cordemais eut trois fils qui furent les bienfaiteurs du prieuré de Saint-Nicolas du Port à Cordemais (nota : ce prieuré avait été fondé par un certain Guimarhoc, fils de Ristanet, qui pourrait bien avoir été le premier seigneur de Cordemais) ; l'un d'eux Robert y prit même l'habit religieux. L'aîné appelé Main de Cordemais eut lui-même deux fils, Philippe et Olivier qui firent don au prieur de Saint-Nicolas du Port d'un péage de quatre sous qu'ils avaient coutume d'exiger des hommes de ce monastère. Enfin vers 1170 on trouve Bernard, fils de Graphion de Cordemais et petit-fils de Tutual, abandonnant aux moines de Saint-Nicolas du Port toutes les coutumes qu'il pouvait avoir en Cordemais (Bibliothèque nationale, Blancs-Manteaux, XLV, 534). A partir de cette époque l'on perd de vue les seigneurs de Cordemais. « Ils étaient certainement dès les temps les plus anciens sous la suzeraineté des seigneurs de la Roche-en-Savenay ». On voit, en 1130, Eudon, seigneur de la Roche, confirmer les donations faites par Tutual et ses fils. Aussi au XVIIIème siècle les seigneurs de la Roche contestaient-ils encore au seigneur de Cordemais les prééminences dans l'église de cette paroisse (Merlet, Revue de Bretagne et de Vendée, 1893, II, 249). Il est probable qu'à l'extinction de la famille seigneuriale de Cordemais les barons de la Roche-Bernard, seigneurs de la Roche-en-Savenay, retirèrent féodalement la châtellenie de Cordemais qui appartenait en 1370 à Catherine de la Roche-Bernard, femme de Renaud de Thouars, seigneur de Pouzauges (nota : cette dame avait reçu en dot la baronnie de la Roche en Savenay). Cordemais vint ensuite aux mains de Béatrice de Thouars, dame de Quintin, puis en celles de son frère et héritier Miles de Thouars, seigneur de Pouzauges qui en fit aveu en 1414. Mais en 1440, Guy comte de Laval et baron de la Roche-Bernard, rendit à son tour aveu pour Cordemais. En 1465, Jean III sire d'Acigné fournit au duc de Bretagne le minu de cette même châtellenie de Cordemais tombée en rachat par le décès de Louise de Rohan dont venait d'hériter sa femme Béatrice de Rostrenen (Archives d'Ille et-Vilaine, E, fonds de Laillé). Ce seigneur d'Acigné et de Cordemais mourut vers 1497 et sa veuve en 1501. Son successeur fut Jean IV, sire d'Acigné, marié en 1487 à Gillette de Coëtmen ; il rendit aveu pour Cordemais en 1501 et décéda le 8 septembre 1525. Il est probable que vers cette époque la famille d'Acigné vendit la châtellenie de Cordemais aux Grimaud, seigneurs de Procé en Sucé. Le 20 décembre 1539, Françoise Ferron, veuve de N. Grimaud, seigneur de Procé, fit hommage au roi, tant en son propre nom qu'au nom de François Grimaud, son fils aîné, pour sa terre et châtellenie de Cordemais, et lui rendit aveu l'année suivante. Ce François Grimaud, seigneur de Cordemais en 1549, épousa Renée de la Chapelle et vendit en 1557 sa châtellenie de Cordemais à Jean de Langle, conseiller au Parlement de Bretagne et à Jeanne Guéheneuc sa femme. Ceux-ci en firent hommage au roi le 13 juillet 1560 et lui rendirent aveu en 1579 (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, fonds de Laillé — Archives de la Loire Inférieure B, 1007 et 1008). Julien de Langle, fils du précédent, devint seigneur de Cordemais vers l'an 1600. Il épousa Yvonne Laurent, et laissa un fils nommé comme lui Julien de Langle, qui était en 1647 seigneur de Cordemais et époux de Marie de 1'Espinay. Ce dernier seigneur, décédé en juin 1675, fut père lui-même d'un troisième Julien de Langle, seigneur de Cordemais après lui, marié à Marie Gobert d'Orguenau. Du vivant de ce dernier, la châtellenie de Cordemais fut vendue judiciairement en même temps que les seigneuries de Langle et de la Biliaye en Saint-Etienne-de-Montluc que possédaient aussi les sires de Langle. Le tout fut adjugé le 23 mars 1691, pour 91 230 livres, à Charles de la Bourdonnaye, seigneur de Couëtion et à Anne Simon, veuve de Claude Le Lou, seigneur de la Renaudière. Le 17 avril 1694 les deux acquéreurs partagèrent leur acquisition : le plus gros lot, c'est-à-dire la châtellenie de Cordemais et la seigneurie de la Biliaye échurent à Mme Le Lou ; M. de la Bourdonnaye conserva Langle et les métairies des Haut et Bas Venets en Cordemais. Mais en 1698 Charles de la Bourdonnaye ayant acquis du roi les droits de supériorité et de prééminence en l'église de Cordemais, les unit à sa terre des Venets et prit le titre de seigneur de Cordemais, titre que continuèrent de porter ses descendants, quoiqu'ils ne possédassent point la châtellenie de Cordemais (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, fonds de Laillé — Archives de la Loire Inférieure B, 1007 et 1008). Quant à Mme Le Lou, elle ne conserva pas Cordemais, car cette châtellenie fut retirée le 26 mars 1700, sur Jean-Baptiste du Breil et Marie Goguet, seigneur et dame de Champcartier, par Jean-Gaston Le Lou, seigneur de la Motte-Glain et de la Haye-Mahéas, époux de Marquise Gabart (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, fonds de Laillé — Archives de la Loire Inférieure B, 1007 et 1008). Ceux-ci vendirent à leur tour le 15 juin 1720, le château de la Haye-Mahéas (en Saint-Etienne-de-Montluc) ainsi que la châtellenie de Cordemais à Pierre Dodun, receveur des finances à Bordeaux. Ce dernier, d'accord avec Suzanne de Vitry sa femme, revendit, le 20 juin 1725, les seigneuries de la Haye-Mahéas et de Cordemais, moyennant 200 000 livres à René Cochon de Maurepas qui épousa Reine-Marthe Desclos de la Fonchaye (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, fonds de Laillé). La fille de ceux-ci, Anne-Blanche Cochon de Maurepas, baptisée à Cordemais en 1733, épousa Louis, marquis de Coutance dont elle était veuve en 1775. Cette dame, dernière châtelaine de Cordemais, se trouvait en 1787 remariée à Antoine de Barruel-Beauvert (Merlet, Revue de Bretagne et de Vendée, 1893, II, 264).

Châtellenie d'ancienneté la seigneurie de Cordemais portait communément aux XVIème et XVIIème siècles le nom d'Acigné-en-Cordemais, en souvenir des sires d'Acigné qui l'avaient jadis possédée. Cette châtellenie s'étendait en Cordemais, Saint-Etienne-de-Montluc et Vigneux (Vigneux-de-Bretagne). Elle relevait directement du roi pour la plupart de ses fiefs ; mais elle relevait aussi, pour quelques parties, de la Roche-en-Savenay, notamment pour son bailliage appelé Fief-Eder comprenant le bourg et l'église de Cordemais. Le manoir-seigneurial, chef-lieu de la châtellenie, s'élevait au bourg même de Cordemais sur une éminence où se dresse aujourd'hui un calvaire. Depuis bien longtemps il n'en reste plus aucune trace, mais il y a quelques années on voyait à côté un moulin qui avait conservé le nom de moulin d'Acigné. Nous savons aussi que les fourches patibulaires à quatre piliers de la châtellenie n'étaient pas éloignées de ce moulin et apparaissaient au bord du chemin de Cordemais à Saint-Etienne (Merlet, Revue de Bretagne et de Vendée, 1893, II, 264).

Les aveux rendus par les seigneurs de Cordemais ne nous apprennent rien de bien intéressant. Nous y voyons que ces seigneurs jouissaient d'une haute justice, de certains droits sur les bateaux apportant du sel par la Loire et des coutumes de deux foires tenues au bourg de Cordemais et au port de Saint-Nicolas les jours de la Nativité et de la Décollation de Saint-Jean-Baptiste. Ils avaient aussi des moulins et pressoirs banaux, un sergent féodé exempt d'impôts, un colombier et une « garenne à connils », un pilori avec son carcan près du cimetière paroissial, dans l'église de Cordemais un banc et un enfeu proche du sanctuaire avec droit de prières nominales et de fondation à cause du Fief-Eder (Merlet, Revue de Bretagne et de Vendée, 1893, II, 264), etc. Les derniers seigneurs de Cordemais habitaient au XVIIIème siècle le manoir de la Haye-Mahéas en Saint-Etienne-de-Montluc, mais ils possédaient aussi en Cordemais l'ancien manoir, devenu métairie, de la Blandinaye (abbé Guillotin de Corson).

Le Fief-au-Vicomte, en Cordemais, devait au vicomte de Donges quinze sols monnaie, payables à Noël au sergent de ladite vicomté, « à l'issue de la grand'messe du point du jour, célébrée en l'église du Temple, à la sortie de ladite église ; et sont tenus, dit l'acte, ceux qui doivent ladite rente, de conduire et mener le sergent receveur de ladite église en une maison honneste, audit lieu du Temple, en laquelle il y ait pain et vin à vendre, et luy doivent donner là à dîner, celuy jour, à poulets bouillis et rostis, à luy et à son homme, la serviette blanche sur l'épaule, estant assis à la table près du feu, et administrer pain et vin du meilleur, et le traiter de manière compétente à le rendre du tout à son plaisir, et le desfrayer du tout à leurs dépens, sans qu'il lui en couste aucune chose ».

Voir Les fiefs et leurs propriétaires à Cordemais

(à compléter)

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