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BRANDIVY |
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La commune de Brandivy ( Brandevi) fait partie du canton de Grand-Champ. Brandivy dépend de l'arrondissement de Vannes, du département du Morbihan (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de BRANDIVY
Brandivy vient du breton "brand" (colline).
Brandivy est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plumergat. L'abbaye de Lanvaux est construite grâce à l'appui du baron de Lanvaux en 1138 par l'abbé Ruaud et des moines cisterciens.
Brandivy est une ancienne trève de la paroisse de Grand-Champ. La baronnie de Lanvaux existait déjà au XIIème siècle, puisqu'en 1138, le baron de Lanvaux fonde "aux portes de son château" l'abbaye de Lanvaux qu'il confie à des moines cisterciens. En 1247, le baron de Lanvaux est emprisonné au château de Suscinio par le duc Jean Ier Le Roux, après avoir confisqué ses terres. En 1270 leurs terres sont restituées aux Lanvaux après que Geoffroi de Lanvaux ait juré de servir le duc. Cette trêve dure peu puisque, dès 1272, Alain Ier de Rohan combat Lanvaux au nom du duc. Les terres lui sont confisquées et sont en partie cédées aux chapelains de la chapelle Saint-Michel d'Auray le 6 février 1383 (deux cents livres de rente à prendre sur les revenus de la châtellenie de Lanvaux). En 1451, le duc Pierre II précise que la baronnie de Lanvaux est depuis longtemps réunie "au corps du duché de Bretagne". En décembre 1463, Lanvaux et son château sont donnés par le duc François II à André de Laval (sire de Lohéac et maréchal de France). En 1484, Louis de Rohan-Guémené est fait baron de Lanvaux.
Jusqu'à la Révolution, Brandivy dépend du comté de Largoët dans la sénéchaussée d'Auray. Brandivy est érigé en paroisse en 1802 et en commune le 4 juin 1862.
Note 1 : Brandivy est une ancienne trêve de Grand-Champ, limitée au nord par la Chapelle-Neuve et Moustoirac, à l'est par Grand-Champ, au sud par Plumergat, et à l'ouest par le Loc, qui la sépare de Pluvigner. Sa superficie est de 2524 hectares, en partie cultivés, et en partie occupés par des bois et des landes. En 1891, sa population est de 1162 habitants. Le bourg, situé sur le côté ouest du territoire, est à 8 kilomètres de Grand-Champ, et à 23 de Vannes. Les Celtes ont certainement habité ce pays : on trouve encore un menhir à un kilomètre au nord-est de Kergal, non loin de la grande route, et ailleurs quelques tumulus ou vestiges de dolmens ruinés. Les Romains y ont aussi passé, bien qu'aujourd'hui on ne signale aucune trace importante de leur séjour. Les Bretons émigrés ont occupé ce coin de terre vers le VIème siècle et y ont implanté leur langue, qui s'y parle encore aujourd'hui. A une date inconnue, ils élevèrent, sur l'une des collines pittoresques qui dominent le cours de la rivière du Loc, une chapelle, en l'honneur de saint Ivy ou Divy, moine et diacre breton, venu en Armorique vers 686. Ce lieu reçut naturellement le nom de Bré-Yvy ou Bré-Divy, ou colline d'Ivy, aujourd'hui Brandivy. Ce titulaire primitif a été remplacé plus tard par saint Aubin (Joseph-Marie Le Mené - 1891).
Note 2 : Liste non exhaustive des maires de Brandivy : ......, Denise Kervadec (2001-2014), Jean-Marie Fay (2014-2020), Pascal Hérisson (2020-...), etc ....
PATRIMOINE de BRANDIVY
l'église Saint-Laurent et Saint-Aubin (XVème et XVIIIème siècle), détruite par un incendie le 4 juillet 1728 et reconstruite en 1732. A la Révolution, l'église hérite d'une cloche et des stalles de l'abbaye de Lanvaux. Cette église a fait place en 1884 à une nouvelle église, oeuvre de l'architecte Maigné, sans caractère architectural et terminée le 22 décembre 1885. Les vitraux datent de 1886 et sont l'oeuvre de Laumonnier, de Vannes. Les plans de la flèche édifiée en 1902 sont l'oeuvre de J. Le Trouher. Le banc seigneurial porte les armoiries des familles Maillé et Anglade, ainsi qu'une devise "Bien faire et laisser dire". L'église abrite les statues de la Vierge (foulant aux pieds le serpent du mal), saint Laurent et saint Aubin. On y trouve une plaque commémorative de l'abbé Ruaud (1888), premier abbé de l'abbaye de Lanvaux (en 1138) et évêque de Vannes (en 1144) ;
Nota 1 : La trève de Brandivy est mentionnée dès le XVème siècle. On y faisait toutes les fonctions curiales, baptêmes, mariages et sépultures, comme l'atteste la collection de ses anciens registres remontant à 1618. L'église, brûlée en 1728, a été rebâtie en 1732, comme l'indiquait une inscription extérieure sur le mur du midi. Elle a été reconstruite en 1884. Les chapelles de frairies étaient : — 1. Saint-Laurent, au village de ce nom, à 4 kilomètres vers l'est, dépendant de Brandivy depuis 1862. — 2. Notre-Dame, au village de Brénédan, à un kilomètre vers le nord, mentionnée en 1447 et 1782, et actuellement ruinée. Il y avait, en outre, des chapelles privées à Kergal, à la Grandville, et à Saint-Derven. En 1790, à la création des communes, Brandivy demanda sa séparation de Grand-Champ, mais ne put l'obtenir. En 1802, à l'organisation du diocèse, on lui accorda une demi satisfaction, en l'érigeant en succursale. Enfin, une loi du 4 juin 1862 l'a complètement séparé de Grand-Champ, en l'érigeant en commune distincte (Joseph-Marie Le Mené - 1891).
la chapelle de Saint-Laurent (XVIème siècle), fondée par le seigneur de Kerberhuet dont le blason (" de gueules à trois macles d'or") est sculpté la porte Sud. Cette chapelle est restaurée aux XVIIIème et XIXème siècles ;
le calvaire de l'église paroissiale (1837), érigé le 2 juillet 1837 par le curé Carado ;
l'ancien château Fort de Lanvaux (XIème siècle), surnommé aussi "château de la Forêt", propriété de la famille Lanvaux. La baronnie de Lanvaux est une des familles les plus anciennes de Bretagne. En 1247, les barons de Lanvaux et de Craon lèvent les troupes contre le duc de Bretagne, Jean Ier. Le château est saisi dès 1238 par le duc Jean Ier, Le Roux, et réuni au duché de Bretagne. En décembre 1463, la baronnie passe entre les mains d'André de Laval, maréchal de France, puis, vingt ans plus tard, entre les mains de Louis de Rohan, seigneur de Guémené, qui est fait baron de Lanvaux, avec le droit de rétablir le château. Le château de Lanvaux, qui était en ruine depuis les guerres de la Ligue (vers 1593), est à nouveau reconstruit par les Rohan-Guémené. Au XVIIIème siècle, l'étang et les moulins de la Forêt sont afféagés au sieur de Penhouet, en Grand-Champ. Le 21 avril 1792, les restes du château, en ruine, sont vendus nationalement pour 9 089 livres à Charles Villemain, négociant à Lorient. Le tout est revendu le 15 juillet 1834 au roi Louis-Philippe, puis racheté, le 18 décembre 1852, par M. de Virel. Un arrêt du tribunal de Vannes, en date du 28 juillet 1864, l'adjuge à la commune de Brandivy ;
l'ancienne abbaye de Lanvaux (1138), fondée en juillet 1138 par le baron Alain de Lanvaux en faveur des moines de Cîteaux. Le premier abbé, Ruaud, est élu évêque de Vannes en 1143 et décède en 1177. L'abbaye est dirigée par des abbés réguliers jusqu'en 1516 puis par des abbés commanditaires. L'abbaye possédait jadis une haute, moyenne et basse justice qui s'étendait sur les paroisses de Grand-Champ, Plumergat, Pluvigner, Plumelin et Moustoir-Ac. Au XVIIIème siècle, une maison abbatiale est construite à proximité du couvent. Il ne reste que quelques pans de mur de cette abbaye cistercienne fondée en 1138 et deux piliers du cloître que l'on peut dater du XVIIème siècle ;
Nota 2 : L'abbaye de Lanvaux est située dans la vallée du Loc, entre la rivière et la forêt, au milieu de belles prairies. Fondée au mois de juillet 1138, en faveur des moines de Cîteaux, elle fut généreusement dotée par Alain de Lanvaux et ses successeurs. La confiscation de la baronnie en 1238 vint malheureusement arrêter son développement, en sorte que ce monastère n'atteignit jamais la prospérité de Redon, ni même celle de Prières, soit pour le nombre des religieux, soit pour l'importance des propriétés, bien que le Duc lui eût donné quelques dépendances de la seigneurie. Son premier abbé, Rotald ou Rouaud, fut élu évêque de Vannes en 1143, mourut en odeur de sainteté en 1177, et fut inhumé dans le choeur de l'église abbatiale. Le choeur de cette église fut refait en 1488, et le tombeau de l'abbé subit des modifications, comme on l'a constaté depuis. Le cloître était au sud et donnait accès aux divers appartements. Cette maison eut des abbés réguliers jusqu'en 1516, elle passa ensuite tantôt à des commendataires, tantôt à des réguliers, et elle finit par des commendataires. La réforme, inaugurée à Prières, fut introduite à Lanvaux en 1661. Les abbés commendataires, n'étant pas moines, se firent construire, à quelques pas du couvent, une maison abbatiale, qui subsiste encore. Le monastère était habité exclusivement par les religieux, qui vivaient sous l'autorité immédiate d'un prieur. En 1593, la communauté comprenait six religieux et un novice. En 1790, il y avait cinq profès. L'abbaye avait une haute, moyenne et basse justice, qui s'exerçait à Pluvigner, à Bieuzy et à Plumelin. Elle eut même à soutenir, à ce sujet, un long et coûteux procès, contre Jean de Robien, maître à la Chambre des Comptes de Nantes. Ses propriétés, consistant surtout en tenues, étaient disséminées dans les paroisses de Grand-Champ, de Plumergat, de Pluvigner, de Plumelin, de Moustoirac, etc... Malgré le nombre des fermes, le revenu de l'abbé, en 1760, n'était que de 2,150 livres, le reste étant consacré aux charges de la communauté. Quand vint la révolution, les moines furent expulsés et leurs biens vendus. Pour ne parler ici que des environs du monastère, on vendit alors les moulins de Lanvaux, les tenues de la Forêt, des Granges, de Kernabusset, du Cordier, etc... Le couvent et son pourpris furent aliénés, le 15 décembre 1792, pour la somme dérisoire de 13,540 livres. Les bâtiments sont aujourd'hui (1891) complètement ruinés ; on a même fait passer par le cloître un bras du Loc, pour servir à une verrerie, puis à une fonderie, qui ne fonctionnent plus. La forme de l'église est presque méconnaissable ; on en a retiré en 1888, pour les transporter à Brandivy, les restes présumés du premier abbé et ceux d'autres personnes. Les stalles du choeur, partagées entre les églises de Grand-Champ et de Brandivy, sont aujourd'hui au Rest et à la Grandville. Celles-ci représentent l'histoire du Renard prêchant aux poules et enfin puni par elles. C'est un travail du XVIème siècle. Voici, pour finir, la liste des abbés connus : — 1. Rotald, abbé en 1138, mort le 26 juin 1177. — 2. Raoul I vivait en 1182, sous l'évêque Guéthenoc. — 3. Dérian vivait vers 1200. — 4. Eudon, mentionné dans des actes de 1205. — 5. Gestin fit confirmer, en 1224, la donation de Kerorguen. — 6. Lacune de 175 ans, et place pour 7 ou 8 abbés. — 12. Yves, « abbé du b. moustier de N.-D. de Lanvaulx », en 1400. — 13. Jean Griouard rendit aveu en 1409 et 1411. — 14. Guillaume Nepvou, mentionné en 1427 et le 12 septembre 1430. — 15. Jehan, cité dans un acte du 25 juin 1439. — 16. Yves du Manheis, pourvu en 1445, vivait encore en 1453. — 17. Raoul Estiennot, mentionné en 1455, vivait encore en 1470. — 18. Thomas de Kervernier, mentionné en 1474, mourut en 1491. — 19. Olivier Mello vivait en 1492 et 1499. — 20. Thomas II, mentionné dès 1503. — 21. Pierre Héligon, mentionné en 1510, mort en 1516. — 22. Jean Ordreneau, bénédictin, pourvu en 1518. — 23. Jean de Coetnéant, mentionné en 1530. — 24. Bertrand de Broel, cité en 1535, mort en 1549. — 25. Pierre Marigo, élu en 1549. — 26. Pierre Daniélo, archidiacre, mentionné en 1552 et 1556. — 27. Guillaume Textoris, abbé com. en 1557 et 1562. — 28. Jean de Coetlagat, pourvu en 1565. — 29. Nicolas Brissonet, mentionné en 1571, mort en 1592. — 30. Louis Le Clerc, nommé en 1592. — 31. Charles des Boues de Rancé, cité en 1600, dém. 1605. — 32. Jean Le Cauchois, pourvu en 1605, mort vers 1614. — 33. Jean Auffray, recteur de Pluvigner, pourvu en 1614. — 34. Melchior Roussel, recteur, pourvu en 1640 mort en 1680. — 35. Claude-Philippe de Caurel de Tagny, 1680, mort en 1695. — 36. Mathurin des Champs, 1695, résigne en 1712. — 37. Henri-Bernard de Volvire, 1712-1717. — 38. Jean-Jacques de Gomer de Luzancy, 1717-1734. — 39. Guillaume M. du Breil de Pontbriant, 1735 mort en 1767. — 40. François Guillot de Montjoie, 1767, mort en 1779. — 41. Louis-Régis de Bérard de Montalet-Alais, 1780-1782. — 42. Jean-Baptiste de la Villéon, 1783 mort en 1783. — 43. François-Charles Chevreuil, pourvu en 1784, résigne en 1786. — 44. Jean-Bapt. M. de Corsin, 1786, dépouillé en 1790 (Joseph-Marie Le Mené - 1891).
Voir " L'ancienne abbaye de Lanvaux".
le manoir de Kergal (XIV-XVème siècle). Siège de l'ancienne seigneurie de Kergal, et propriété en 1400 de Pierre de Lantivy, sieur de Talhouët. Puis, propriété successive des familles Danielo (1552 à 1557), Le Crossec, Lantivy (en 1634 et jusqu'en 1765). Pierre Danielo, abbé de Lanvaux, décide d'agrandir le manoir entre 1552 et 1557 : deux tours sont alors érigées, l'une construite à l'arrière et détruite au début du XIXème siècle, l'autre tour orne la façade Renaissance. Une des lucarnes (XVIème siècle) possède un fronton triangulaire qui porte les armes de son premier propriétaire. Le manoir possède une chapelle privée. Depuis 1974, il est la propriété de la famille Le Gloanic ;
le château de la Grandville (XIV-XVème siècle), encore surnommé le château de Kermeur. Propriété successive des familles Guého (de 1280 à 1558), Guyon (vers 1500), Arradon (en 1558 et jusqu'en 1630), Bidé (du XVIIème au XXème siècle) et Curverville. L'édifice est formé de deux corps de logis en "L" avec une tour octogonal, au centre. Le château est agrandi au XIXème siècle. Il possédait autrefois une chapelle privée. Du Guesclin y aurait passé la nuit du 28 septembre 1364, veille de la bataille d'Auray ;
le manoir de Saint-Derven. Siège d'une ancienne seigneurie ayant appartenu successivement aux familles Grignon, Maillé et Robien. Il possédait autrefois une chapelle privée ;
la fontaine des sabotiers, située à La Granville. Les sabotiers s'y installaient autrefois pour fabriquer les sabots ;
le lavoir communal, situé au Nord de Brandivy, à proximité de l'ancienne fontaine Notre-Dame-des-Neiges. Ce lavoir est accolé à une fontaine christianisée ;
la mairie (1828). Il s'agit à l'origine du presbytère de la paroisse de Brandivy, édifié par l'abbé Carado, curé de Brandivy, avec les matériaux de l'ancienne chapelle de Brénédan. La porte d'entrée porte la date de 1828 ;
A signaler aussi :
la motte féodale de La Forêt (moyen âge) ;
la stèle des martyrs (XXème siècle) ;
la découverte de trois haches polies en dolérite, au village de La Forêt (époque néolithique) ;
la découverte d'un habitat de pierres sèches, près des villages de Port-Guennec, Kerlande et Cordier ;
ANCIENNE NOBLESSE de BRANDIVY
A 3 kilomètres au nord-est de Brandivy, s'élevait le château de Lanvaux, entre l'étang et le bois de ce nom. Son emplacement subsiste encore, entouré de talus énormes et de douves profondes. La baronnie de Lanvaux était, suivant d'Argentré, un démembrement du comté de Vannes. En 1138, Alain de Lanvaux fonda, à un kilomètre à l'ouest de son château, l'abbaye de Notre-Dame de Lanvaux, et la dota largement. Un siècle plus tard, en 1238, Olivier, baron de Lanvaux, époux d'Adelice d'Hennebont, se révolta contre le jeune duc Jean I ; mais il fut battu, dépouillé de ses fiefs et enfermé à Sucinio. La baronnie ainsi confisquée resta unie au domaine ducal. Le noyau de cette seigneurie, comprenant l'emplacement du château, l'étang et la forêt, ayant été de nouveau érigé en baronnie, fut donné par le duc François II, en 1464, à André de Laval, seigneur de Lohéac, et, en 1485, à Louis de Rohan-Guémené qui le transmit à ses descendants. Rentrée dans le domaine de l'Etat, cette propriété a été définitivement aliénée à l'époque de la révolution. (H. I. 996. — Pr. III, 480, 523, 972). Quant aux dépendances de la baronnie primitive, c'est-à-dire aux nombreuses tenues qui lui appartenaient, et à la juridiction sur les tenanciers, elles servirent à doter, en 1383 et 1385, les Chapelains de Saint-Michel-du-Camp, et en 1480 les Chartreux, leurs successeurs. Ceux-ci les gardèrent, sauf une interruption en 1563, jusqu'à la révolution française. La juridiction toutefois fut cédée par les Chartreux, en 1514, aux Gibon du Grisso, et par ceux-ci, en 1660, aux seigneurs de Largoet : ce qui a permis à ces derniers de prendre parfois le titre de Barons de Lanvaux, sans y avoir un droit rigoureux.
Les autres seigneuries du quartier étaient :
1. Fetenio, au sud-est du bourg, aux Rosambo, Le Gouvello, Rougé.
2. La Grandville, aux Guého, Aradon, Bidé.
3. Le Guern, vers le nord, aux Daniélo, Cleguennec.
4. Kergal, vers le nord, aux Lantivy, puis aux Le Flô.
KERGAL. Seigneurie et manoir en la paroisse de Brandivy, évêché de Vannes. Elle relevait prochement et noblement du duché de Rohan aux devoirs de foi et hommage, rachat et autres droits seigneuriaux, et comprenait, en 1682, « les lieu, maison et methairie noble de Quergal, avec toutes ses appartenances, prés, prairies, rabines, hommes et subjectz » (Dénombrement du duché de Rohan du 22 décembre 1682. Archives Nationales, P. 1684, p. 233). Olivier d'Aradon en était seigneur en 1482. Marie Daniélo, nièce de Pierre Daniélo, abbé de Lanvaux, qui embellit, de 1552 à 1557, le manoir de Kergal, porta cette seigneurie en dot à Pierre Le Crossec, seigneur de la Guitonnière. Jacques Le Crossec était seigneur de Kergal en 1589. Michel Le Crossec, seigneur de Kergal, eut deux filles, Anne et Jacquette. Cette dernière épousa, en 1634, Michel de Lantivy, seigneur du Faouëdic, paroisse de Plaudren, et lui apporta Kergal qui, au XVIIIème siècle, passa par alliance aux du Vergier du Pou et ensuite aux Le Flô. En 1717, François Le Flô de Trémelo, sr. de Kerleau, et dame Olive de la Haye, son épouse, demeuraient en leur maison noble de Kergal. Le manoir de Kergal existe encore. « Bâti à une petite distance de Pont-er-Gal, dit monsieur l'abbé Guilloux, ce manoir en a peut-être tiré son nom. Divers aveux du XVIIème siècle signalent la maison et manoir de Quergal avec ses jardins, vergers, bois de futaye, taillis, pourprix, etc. L'étang se trouvait à l'ouest du manoir, dans une pièce nommée Er Visclen. Une moitié de l'édifice paraît appartenir à la fin du XIVème siècle ou au commencement du XVème, et l'autre moitié à la Renaissance. Dans la partie ancienne, les fenêtres ont la forme carrée longue. Toutes devaient être, dans le principe, divisées par des croix en pierre ; quelques-unes le sont encore. Les fenêtres des combles sont surmontées de frontons triangulaires ornés de crochets, avec animaux sculptés à la base. L'un des frontons se termine par une statuette. Au centre de ce fronton, apparaît une petite accolade garnie de crosses et renfermant des armes. Une tour qui renferme l'escalier se trouve du côté opposé à la façade principale. Rien d'ailleurs qui ressemble à une forteresse, à l'exception des solides grillages qui abritent les fenêtres du rez-de-chaussée ». « Lorsque Pierre Daniélo résolut d'agrandir le manoir de Kergal, il ne manqua pas de suivre, pour l'exécution de ce dessein, le genre d'architecture usité de son temps. Les fenêtres du rez-de-chaussée et des chambres conservent la forme carrée longue et des grillages protègent celles du rez-de-chaussée ; mais des pilastres décorent celles des chambres et un fronton circulaire muni, de crochets couronne la lucarne. Celle-ci est à plein cintre et ornée de pilastres qui supportent leur entablement... La tour constituait encore à cette époque, pour toute maison seigneuriale, un appendice indispensable. Aussi l'abbé de Lanvaux n'eut garde de l'oublier. Il en érigea même deux, l'une à pans coupés et l'autre de forme cylindrique dont il flanqua les angles du nouvel édifice, à l'est. La première est toujours intacte ; la seconde a été abattue au commencement de notre siècle, après avoir perdu sa toiture en plomb que les Chouans, paraît-il, employèrent à faire des balles. Dans chacune des tours fut placé un escalier en pierre pour le service des appartements. Au total, ce manoir est encore un bijou d'architecture, malgré les dégradations inhérentes à l'état d'abandon dans lequel il est laissé ...... D'après une déclaration faite, le 18 mai 1690, au sénéchal du Roi par Jean Naël, procureur de René de Lantivy, ce dernier ne donnait à la seigneurie de Kergal qu'une valeur de 600 livres de rente. Anne de Lantivy l'afferma, le 26 mars 1704, à Jean Gaspart pour 1.400 livres. J'ignore à quelle date précise le manoir a été abandonné par les châtelains. Ce doit être de 1726 à 1742 ; à cette dernière date on y voit des fermiers et, à la première, des seigneurs » (Revue historique de l'Ouest de novembre 1891, p. 794, article sur Kergal). La famille de Lantivy a possédé deux autres terres du nom de Kergal : l'une en la paroisse de Kergrist, l'autre en celle de Noyal-Pontivy, évêché de Vannes. Dame Anne Gourmil, douairière du Lyé, était propriétaire de Kergal en Kergrist, le 27 septembre 1666. Messire Jérôme-François de Lantivy du Rest, conseiller honoraire au parlement de Bretagne, était seigneur de Kergal en Noyal-Pontivy en 1765 (Théodore Courtaux, 1899).
5. Le Scouéh, près du bourg.
6. Saint-Derven, aux Grignon, Maillé, Robien.
7. Trémer, au sud-est, aux Gouvello, ... Montmorency-Laval.
(de Joseph-Marie Le Mené).
LA GUITONNIÈRE. Seigneurie, probablement en Brandivy. Passée aux Lantivy, en même temps que Kergal, par le mariage en 1634 de Mathieu de Lantivy avec Jacquette Le Crossec, dame desd. lieux. Une ferme du même nom faisait partie de la seigneurie de l'Isle-Tizon, au Maine, appartenant également aux Lantivy (Théodore Courtaux, 1899).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464 et du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence d'aucun noble de Brandivy. Brandivy dépendait autrefois de Grand-Champ.
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