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CLISSON

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La commune de Clisson (pucenoire.gif (870 octets) Klison) est chef lieu de canton. Clisson dépend de l'arrondissement de Nantes, du département de Loire-Atlantique.

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CLISSON

Clisson vient du mot "Clisse" (treillis de branches).

Clisson est devenu bretonne au milieu du IXème siècle, sous le règne du roi breton Nominoé. Les premiers seigneurs de Clisson sont Gaudin et Guy de "Clichon" (d'origine germanique) mentionnés en 1040, puis Bernard (en 1075), Guillaume (en 1180) et Aimery (en 1200). Dans une charte, on cite le baron de Clisson et son fils qui combattirent à Bouvines en 1216. « Le nom de Clisson ne commence à paraître dans l'histoire qu'au XIème siècle. Guy de Clichon est nommé dans l'acte de fondation du prieuré de Chasteauceaux ; Baldric de Clizon l'est, à son tour, dans une donation de la duchesse Berthe, veuve d'Alain III. Le même Baldric figure dans la fondation du prieuré de Lyré. Gaudin de Clizon est cité comme témoin avec le comte Alain (Alain Fergent) et la comtesse Ermengarde, dans un acte de Marmoutier ; Geoffroi de Clizon, dans un acte de Saint-Florent ; Guillaume de Clichon, dans un acte de l'abbaye de la Chaume ; Aimeri de Clicion, dans un acte de Buzai. Enfin Guillaume de Clizon est qualifié de baron, dans l'acte de translation de l'abbaye de Villeneuve, par Guy de Thouars, en 1205. Ce même Guillaume dit le Vieux et Guillaume, son fils, étaient au nombre des chevaliers bannerets qui combattirent à Bouvines en 1216 » (Eugène de la Gournerie).

Ville de Clisson (Bretagne).

Guillaume de Clisson (appelé aussi Guillaume Le Jeune), attesté en 1217, est le fondateur du château de Clisson. Olivier III de Clisson, seigneur de Belleville et de Châteaumur est décapité à Paris, sur ordre du roi Philippe VI de Valois, le 2 août 1343. Son fils Olivier IV de Clisson (1336-1407) devient connétable de France du roi Charles VI, en 1380 en succession de Du Guesclin. A sa mort le château est transmis à Marguerite de Clisson qui convoite le titre de duchesse de Bretagne par son mariage avec le comte de Penthièvre, Jean de Blois, fils du duc de Bretagne, Charles de Blois.

Clisson

Le château de Clisson était jadis le siège d'une puissante châtellenie couvrant 23 paroisses. Clisson passe ensuite entre les mains de la Maison de Bretagne. Le duc François II de Bretagne naît au château en 1435. Sa fille Anne devient duchesse de Bretagne et reine de France. De la châtellenie de Clisson relevaient jadis : la haute justice de Montbert, les commanderies et prieurés de Clisson, les seigneuries du Pallet, Fromenteau, La Regrippière, La Gohardière, La Batardière, La Sénardière, L'Oiselinière, La Courbejolière, ..... Le sire de Clisson était seigneur de la Collégiale Notre-Dame, et prééminencier des églises environnantes. La haute-justice s'exerçait en l'auditoire, sis entre le presbytère et la chapelle de la Madeleine : les fonctionnaires étaient les Bureau, Duboueix, Savariau, Burguerie et Lenormand du Buisson le grand-père de Sophie Trébuchet-Hugo.

Ville de Clisson (Bretagne).

Lors de la Révolution, dès le 10 mars 1793, des mouvements insurrectionnels eurent lieu dans le district de Clisson. En 1794, Clisson vécut la période la plus terrible de son histoire : l'incendie de 366 maisons et le massacre des habitants par les " Colonnes Infernales ". Cependant la cité martyre put renaître de ses cendres grâce à ses bienfaiteurs, les frères Cacault (l'un professeur, l'autre peintre) et le sculpteur Lemot.

Les religieux étaient très influents : les Templiers, Bénédictins, Cordeliers fondent à Clisson de puissantes confréries autour du château et de ses seigneurs. Au Moyen-Age, Clisson est une ville fortifiée importante comprenant 5 paroisses et 3 monastères. On compte 5 paroisses principales : la Madeleine, Saint-Gilles, Saint-Jacques, Notre-Dame et Trinité.

Ville de Clisson (Bretagne).

Note 1 : Olivier de Clisson épouse en 1328 Jeanne de Belleville. Leur fils, connétable de Clisson naît le 23 avril 1336 à Clisson. Ce dernier a de Marguerite de Rohan, châtelaine de Blain, deux filles : Béatrice, qui épouse un Rohan et fait souche à Blain, puis Margot dite "l'intrépide" qui hérite de la châtellenie de Clisson. Le domaine de cette dernière est saisi et revient à François II. C'est en la chapelle de la forteresse de Clisson qu'il épouse en 1472, Marguerite de Foix, la mère d'Anne de Bretagne. Plus tard, il y séjourne avec sa maîtresse Antoinette de Magnelais, cousine d'Agnès Sorel. L'aîné des bâtards, François dit d'Avaugour aura la baronnie en héritage. Le dernier baron époux d'une Charette de Montbert aura pour héritier en 1746, les Rohan-Soubise.

Note 2 : la ville de Clisson vit naître Astrolabe ou Astralabe ("preneur d'étoile" ou "tombé des étoiles"), fils d'Héloïse, future abbesse du Paraclet, et d'Abélard, l'éminent théologien, amants célèbres dont le tombeau, gracieuse chapelle néo-gothique, érigée au Père-Lachaise avec des pierres du Paraclet, est devenu un lieu de pèlerinages pour de nombreux couples d'amoureux. Abélard, né en 1079 au petit village de Pallet (entre Nantes et Clisson), est le fils de dame Lucie et de Bérenger. Il a comme frère et soeur : Raoul, Dagobert et Denise. Héloïse passe toute son enfance à Argenteuil et fait ses études au couvent des Bénédictines de ce village. Abélard rencontre Heloïse en 1118. Nul en mathématiques, l'un de ses maîtres, un certain Tirric, l'aurait traité de "Cambe-Cardum" ou "labelardum", c'est-à-dire "léche-lard" (terme utilisé à l'époque pour définir un bon à rien ou un crétin). Ce "labélard" est devenu par aphérèse "abélard". Vers 1120, Abélard prend l'habit religieux à l'abbaye de Saint-Denis. Heloïse, sur demande de son mari Abélard, prend le voile au couvent d'Argenteuil. En 1125, Abélard est élu abbé du monastère de Saint-Gildas-de-Rhuys. Chassé par les moines, il se retire ensuite au monastère de Clugny, d'où il passe au prieuré de Saint-Marcel de Châlons. Heloïse et ses compagnes s'installent au Paraclet et cette installation est confirmée en 1131 par une bulle du pape Innocent II qui octroie à perpétuité "le monastère du Paraclet à ses bien-aimées filles en Jésus-Christ". Heloïse devient la première abbesse du Paraclet et dirigera ses moniales durant 33 ans. Abélard décède le 21 avril 1142. Six mois plus tard Heloïse accueille au Paraclet la dépouille de son mari. Elle la fait déposer dans un vaste sarcophage, où 22 ans plus tard, elle ira le rejoindre, quand elle s'éteindra à son tour. Sous la Révolution, les restes d'Abélard et d'Heloïse sont transférés à Paris par les soins de l'archéologue Alexandre Lenoir. D'abord déposée au musée des Monuments Français, ils sont finalement inhumés à Père-Lachaise. C'est en 1817 qu'est édifié le mausolée.

Note 3 : les bienfaiteurs de Clisson sont les frères Cacault et le baron François-Frédéric Lemot (ou Lémot). Le nouveau Clisson a été construit, de 1798 à 1805, sous l'impulsion de deux nantais arrivant de Rome, Pierre et François Cacault. François Frédéric Lemot est né à Lyon en 1771 et entre presque enfant dans les ateliers de sculptures de Desoux. Grand prix de Rome en 1790, il alla étudier son art à Rome, à Naples et à Florence. De retour en France en 1795, il entre à l'Institut en 1805, et remplace Choudet comme professeur à l'Ecole des Beaux-Arts en 1810. Ses principaux chefs-d'oeuvre sont : - la statue de Numa Pompilius, pour la salle des Cinq-Cents, - la statue de marbre de Cicéron, pour la salle du Tribunal au Palais Royal, - le modèle en plâtre de Léonidas et le bas-relief en pierre de liais, pour le palais du Sénat, - les statues de Lycurgue et de Brutus, pour le corps législatif sous l'Empire, et un bas-relief à la tribune, - un monument bas-relief au fronton du Louvre, - les sculptures de l'Arc de triomphe de Châlons-sur-Marne, etc, .....

Note 4 : On attribue à Olivier Ier ou le Vieil la construction du château dont nous admirons les restes, « chasteau petit de compris, dit d'Argentré, mais bien fort et de deffence, pour estre situé sur une haute roche, au pied de laquelle passe la rivière de Sèvre ». Ce serait également lui qui aurait fait entourer la ville de bonnes murailles. Plus tard, s'étant mis à la tête de la révolte des barons contre Jean le Roux, celui-ci fit raser ses forteresses, et, ne pouvant s'emparer de Clisson par les armes, il le saisit du moins par huissier. Les Preuves de dom Morice contiennent un arrêt du Parlement de Paris sur le fait de la saisie du château de Clisson, castro de Clicon. Cet arrêt, emprunté aux Olim, et daté de 1260, condamne Jean le Roux à répondre à la paix proposée par Olivier. Un accord s'ensuivit en 1261, lequel fit passer les domaines d'Olivier le Vieil à Olivier le Jeune, son fils, et soumit celui-ci à l'hommage envers le duc et au paiement de 4.000 livres. L'obligation souscrite pour cette somme est ainsi conçue : « A tous ceux qui ces présentes lettres verront et orront, Olivier de Clicon, eschuier, seigneur de Clicon, scachès que je dès a mon chier seingnor Jehan duc de Bretagne, quatre mil livres de la monoie corante de Nantes, par la convenance de la pes fete entre icelui duc, d'une partie, et monsor Olivier de Clicon mon père et moy d'autre partie, desquelles je suis tenu e ai gré à païer a icelui duc... mille livres dedans la Chandelour, etc. » (Dom Morice, Preuves, T. 1, col. 987).

Olivier II, ou le Jeune, avait pour mère Constance de Pontchâteau, veuve d'Hervé de Blain ; il est nommé le second, après le sire de Rais, dans l'assemblée générale des seigneurs bretons, tenue à Nantes par Jean le Roux, en 1275, pour le changement de la garde noble en rachat. Vers la même époque, nous voyons Katerine de Clisson épouser Alain, vicomte de Rohan.

Olivier III, fils d'Olivier II et d'Isabelle de Craon, fut décapité à Paris, le 2 août 1343, pour avoir quitté, disait-on, le parti de Blois dont il avait été un des plus énergiques soutiens, et tourné sa robe. Sa tête, envoyée en Bretagne, y fut pendue à l'une des portes de Rennes, suivant quelques historiens, de Nantes, suivant les autres. « Ce seigneur estoit vaillant, dit d'Argentré, et, toute sa vie, avoit esté au service de Charles de Blois et du party François et y avoit esté prisonnier ; mais la fin fut malheureuse ».

Un frère d'Olivier III, Amaury de Clisson, remplissait, dans le même temps, les hautes fonctions de tuteur du jeune Montfort, et un de ses parents, Garnier ou Gaultier de Clisson, pieux et hardi chevalier, dit Le Baud, défendait vertueusement Brest contre les troupes de ce même Montfort ; il tombait même navré de plusieurs playes sous leurs coups.

Olivier IV est resté à jamais célèbre sous le nom de connétable de Clisson. Il était fils d'Olivier III et de cette illustre Jeanne de Belleville, qui fut la troisième héroïne d'une guerre dans laquelle Jeanne de Flandre et Jeanne de Bretagne avaient déjà joué un si grand rôle. Ce fut Olivier qui eut la gloire de terminer cette lutte de vingt-trois ans, par la victoire d'Auray (29 septembre 1364). "La fut Jehan comme un Lyon - Frisque et fier, luy et Clisson" (Histoire de Jean IV, par Guillaume de Saint-André, Scolastique de Dol).

L'histoire du connétable de Clisson est d'ailleurs trop connue pour que nous la racontions ici. Il naquit le 23 avril 1336, très-vraisemblablement à Clisson, et décéda à Josselin, le 23 avril 1409. Clisson s'était marié deux fois, une première avec Béatrix de Laval et une seconde avec Marguerite de Rohan. Dom Morice cite une quittance de cette dernière où elle se qualifie ainsi : « Marguerite de Rohan, dame de Clicon et de Belleville, connetablesse de France, etc. ». Clisson ne laissa que deux filles, toutes les deux de son premier mariage. L'aînée, Béatrix, épousa le vicomte de Rohan et prit double part dans la riche succession paternelle. La cadette, Marguerite, eut dans son lot les ville, chasteau, chastellenie, fief et terre de Clisson, Bron, l'Epine-Gaudin, Chastoceaux, Palluau , etc., etc.

Marguerite avait été mariée par son père au comte de Penthièvre, héritier de Charles de Blois, dans des vues peu dissimulées de jalousie et d'ambition, et elle prit au sérieux les droits de la famille que l'épée du connétable avait détrônée dans les landes d'Auray. On sait le guet-apens qu'elle tendit au duc Jean V, après l'avoir invité à venir à l'esbat à Chastoceaux, où l'attendaient, disait-elle, belles chaces et esbattements. Ses trois fils, Olivier, Charles et Jean, étaient venus prier le duc en son château de Nantes. Nous crûmes, raconte Jean V, « que le convy fust pour bonne et loyale amour et à toutes bonnes fins, tant par les lignages et hommages (desdits de Blois) que par les amours et alliances que d'abondant (ledit Olivier) nous requeroit, et par les grandes familiarités que lui avions demontrées, comme de vouloir et souffrir aucunes fois coucher avec nous et en nostre lit, luy et ledit Charles son frère ».

Le duc se mit donc en route le 12 février 1420 et alla coucher à la ville du Loroux-Bottereau, où Olivier de Blois vint le trouver de nouveau le lendemain matin, pour le prier de se hâter. Il disait, raconte le duc, que les dames nous attendoient et que nostre viande se gastoit. Enfin, et pour faire court, dit d'Argentré, à peine le pont de la Divatte fut-il passé que le duc « fut saisi, mis sur un mauvais cheval, lié bras et jambes sous le ventre du cheval, son chapeau bandé sur les yeux.... De là enlevé, passa la ville de Clisson et, sans débrider, nuit et jour, fut mené prisonnier au château de Palluau, én Poictou, qui appartenoit auxdits de Penthièvre ». Au moment de traverser Clisson, Olivier de Blois, craignant les sympathies des habitants pour leur souverain, lui avait dit de bien se garder de crier ni faire aucune clameur, et que, s'il lui advenait de le faire où de se mettre en franchise, il l'irait quérir et prendre, fût-il entre les bras du crucifix. De Palluau Jean V fut conduit à Chastoceaux où Marguerite lui rappela, pour toute consolation, le verset du cantique : Deposuit potentes de sede. Traîné ensuite à Saint-Jean-d'Angély, à Bressuire et une seconde fois à Clisson, Jean se trouvait dans cette dernière forteresse, lorsque la fière Marguerite, assiégée dans Chastoceaux par l'armée bretonne, et ne pouvant plus tenir sans se rendre, prit le parti de le remettre en liberté (mai 1420).

Marguerite avait espéré, en délivrant elle-même le duc, sauver au moins sa chevance ; elle ne la sauva pas. Les biens des Penthièvre et des Clisson furent confisqués et réunis au domaine ducal. Clisson devint alors l'apanage de Richard de Bretagne, comte d'Etampes et frère de Jean V, qui avait partagé ses infortunes. Ce prince y fit sa résidence habituelle et y mourut. Son codicille est daté de Clisson, 3 juin 1438, deux heures après minuit. « Nous, Richard de Bretagne, de présent gisant au lit de maladie, sain de parole et de bon mémoire, nolant mourir intestat, etc. ». Ledit acte est signé et passé par Jehan Plumaugast, clerc notaire en la cour de Cliçon.

Peu de jours après, « le lundi de Pentecouste, qui fut le XIe jour du mois de juin, lisons-nous dans la Chronique Britannique, environ mesnuit, décéda M. Richart, seigneur d'Estampes et de Cliczon, et trepassa au chasteau de Cliczon, et fut amené par eau dudit lieu, le mercredy ensuyvant, joucques au port de la Fousse de Nantes ». Cette navigation lugubre nous prouve qu'au XVème siècle les bateaux pouvaient remonter la Sèvre jusqu'à Clisson, même l'été. Ils ne le peuvent aujourd'hui que jusqu'à Monnières.

Après la mort de Richard, Clisson fut souvent habité par François II, son fils, qui hérita, à la mort d'Arthur III, du duché de Bretagne. Ce prince était né à Clisson ; il aimait à y revenir, et la Prairie des Guerriers, sur le bord de la Moine, garde aujourd'hui encore. le souvenir de ses joutes chevaleresques. Ce fut dans la chapelle du château de Clisson que François épousa, le 27 juin 1472, sa seconde femme, Marguerite de Foix, fille du roi de Navarre, et qui devait être mère d'Anne de Bretagne.

La châtellenie de Clisson devint ensuite (oct. 1481) l'apanage de Charles d'Avaugour, fils naturel de François II et d'Antoinette de Maignelais ; et la famille d'Avaugour la posséda jusqu'en 1746, époque où elle passa aux Rohan-Soubise, qui ne l'ont perdue qu'à la Révolution.

A cette sèche nomenclature, nous devons joindre maintenant celle des rois et des princes les plus illustres qui reçurent l'hospi­talité à Clisson. Philippe-Auguste y vint en 1205 ; la reine Blanche et saint Louis, dit-on, en 1230 ; Charles VIII, en 1487, pendant que son armée assiégeait Nantes. Ce fut même là qu'il apprit la triste nouvelle de la levée du siège. Quatre ans après, il revint à Clisson avec Anne de Bretagne et y donna des fêtes splendides. Louis XII y avait passé pendant son exil de duc d'Orléans ; François Ier y passa à son tour ; Charles IX y parut en 1565 avec Catherine de Médicis ; et Henri IV, qui eût bien voulu y entrer, fut réduit à mesurer de l'oeil la hauteur de ses murailles.

Comme forteresse, Clisson a, en effet, sa glorieuse histoire. A peine ses hautes tours étaient-elles construites que Jean-le-Roux vint les attaquer. Il avait rasé les autres forts et donjons d'Olivier le Vieux, et il lui tardait de lui enlever le plus beau fleuron de sa couronne. Mais tous ses efforts échouèrent contre cette masse aussi impénétrable que le rocher sur lequel elle était assise. Le connétable ajouta de nouvelles fortifications aux anciennes, tant au château qu'à la ville, et l'on reconnaît aujourd'hui encore, dans les ruines de Clisson, la main qui édifia la Tour du Connétable à Blain et le donjon de Fougères. Aussi, lorsque Clisson fut confisqué sur sa fille Marguerite, les partisans des Penthièvre se crurent-ils assez forts pour y tenir contre le duc. Ils y tinrent aucuns jours, et n'en sortirent qu'à la suite d'une composition et amnistie qui leur assura leurs vies et biens sauves, leva tout empêchement mis sur leurs meubles et héritages, révoqua les donaisons qui avaient pu en être faites, et leur remit leur cas, sous la simple condition de prêter bon et loyal serment au duc (Dom Morice, Preuves, T. II, col. 1049).

François II répara le château et les fortifications avec cette intelligence de l'art dont il a laissé de magnifiques preuves à Nantes ; mais il n'était pas encore dans le tombeau que son fils d'Avaugour livrait Clisson à Charles VIII. Pendant les guerres de la Ligue, Clisson fut assiégé par les calvinistes en 1588. « Les calvinistes s'approchèrent de Clisson, dit Travers, sans autre résultat que de brûler un peu de poudre » (Travers, T. III, p. 7). Le résultat fut plus grand que ne croit le bon abbé, non pas sans doute pour les huguenots, mais pour les ligueurs. Nous apprenons, en effet, de Crevain, qu'une entreprise était préparée à la Rochelle pour s'emparer du Croisic et de l'embouchure de la Loire, mais que cette entreprise manqua par infidélité d'un capitaine qui en trahit le secret. « Mauvais succès, ajoute-t-il, qui n'eût pas arrivé si l'armée eût levé l'ancre dès qu'elle fut prête, sans attendre la prise imaginaire de Clisson et l'approche des troupes contraires » (Crevain, p. 294). Les calvinistes étaient commandés par le roi de Navarre, Henri IV (Note : Le tome II des Lettres missives d'Henri IV en contient une du 16 septembre 1588, qui est datée de Gétigné. La paroisse de Gétigné s'étendait jusqu'au confluent de la Sèvre et de la Moine et comprenait même l'emplacement sur lequel fut bâti, au XVIIème siècle, l'hôpital de Clisson. Henri IV était donc sous les murs de la ville. Le 17 nous le trouvons à Tiffauges et le 18 de nouveau à Gétigné, qu'il ne quitta que le 20. Sa lettre du 16 était adressée à Durcot de la Roussière. « Monsieur de la Roussyère, lui disait-il, je vous ai espargné le plus que j'ay peu et vous ay laissé sejourner à la meson, lors des grandes courvées. Mais maintenant que je m'en vays pour charger l'armée des ennemys, je vous prie de vous rendre demain au soir à Mortaigne avec vos forces et avec vos armes.... Nostre voyage ne sera que pour quatre ou cinq jours au plus tard et ne sera infructueux. Si vous avez quelques gentilshommes de vos voisins qui veuillent venir, amenez-les quant et vous et asseurez-vous qu'eulx et vous serés les bien venus et reçus de vostre bien affectionné amy. HENRY »). Réduit à lever le siége, ce prince canonna Machecoul sans succès, et se rabattit sur Beauvoir, qu'il prit au bout de trois semaines.

Après la mort d'Henri III les seigneur et dame de Clisson se prononcèrent pour le Béarnais. Le duc de Mercœur résolut alors d'assiéger la place, et l'absence des Espagnols sur lesquels il avait compté, put seule le faire renoncer à son entreprise. Clisson servit, à cette époque, de prison au célèbre ligueur angevin Hurtault de Saint-Offange. De longs jours de paix suivirent ces luttes intestines.

Au XVIIème siècle, le château du connétable perdit une partie de son donjon, qui s'écroula ; mais le reste du vieux fort demeura intact, et ses grandes salles continuèrent d'être habitées jusqu'en 1789. Ce n'est, en définitive, ni le temps, ni le canon qui ont fait les ruines d'aujourd'hui ; c'est la torche incendiaire, c'est la furie de la destruction, qui ont signalé, au XVIIIème siècle, l'invasion républicaine comme elles signalèrent au IXème les invasions des Normands. Et ce n'est pas seulement le château qui fut brûlé, ce furent les maisons, les plus humbles cahutes. Clisson devint un désert. Les habitants, au reste, l'avaient bien mérité. Il existe, à la date du 3 avril 1792, une délibération de la commune, qui refuse d'emprisonner les prêtres [Note : Il n'y a aucun trouble, aucune agitation qu'on puisse leur reprocher, disent les signataires ; ce témoignage, ajoutent-t-ils, ne peut être une preuve d'incivisme. Il faut du courage pour témoigner en faveur d'hommes que la haine poursuit jusque dans le sanctuaire de la loi. (Verger, Archives curieuses de Nantes, t. V, p. 244)]. On montre au château un arbre dont les fortes racines plongent dans un puits comblé. Il le fut, en 1793, avec des corps vivants. Tous les Vendéens que les Républicains trouvèrent dans les souterrains du vieux fort y furent entassés (Note : Les Vendéens avaient occupé Clisson, le 15 mars, après une faible résistance. Ils avaient à leur tête un nommé Poëron, sacristain de Saint-Hilaire-de-Loulay, et ils prirent pour chef, une fois dans la ville, le chevalier Devieux, qui l'habitait. Au mois de septembre, l'année de Mayence entre à Clisson, sans coup férir, et ce fut lorsqu'elle y rentra, après Torfou (19 septembre), qu'eut lieu l'atrocité dont nous parlons. L'incendie de la ville et du château est de la même époque. Les Républicains tenaient à se venger, sans doute, de la défaite qu'ils venaient de subir. Et ce ne fut pas le dernier coup qui fut porté à Clisson. En 1794, les colonnes infernales y massacrèrent encore des femmes et des enfants) (Eugène de la Gournerie).

Château de Clisson (Bretagne).

Note 5 : L'histoire religieuse de Clisson se borne à quelques dates. Dans un accord entre Guillaume de Goulaine et les moines de Vertou, portant la date de mars 1189, nous voyons cité un prieur de Clisson, Petrus prior Clicii (Note : Clisson possédait deux prieurés, la Trinité et Saint-Jacques. Le curé primitif de l'un et de l'autre était abbé de Saint-Jouin de Marnes). Les données nous manquent ensuite jusqu'à l'époque du connétable qui adjoignit, par testament, un collège de chanoines à l'église paroissiale de Notre-Dame. « En nom de la Sainte-Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen. Sachent tous présens et à venir que je Olivier, sire de Cliczon et Belleville, considérant la fragilité de humaine nature qui, chacun jour, laboure, en tirant homme et femme à sa fin... Premièrement, je recommande mon âme à Dieu notredit père et créateur, à la benoiste et glorieuse Vierge Marie, à monsieur Saint Michel et à toute la devote compagnie de paradis.... Item veuil et ordonne que mon enterrement et obsèques soient faits et celebrez o (avec) le moins de pompe que faire se pourra, honnesteté gardée, et au plus de messes et de services qu'on pourra dire et celebrer.... Item, je veuil et ordonne qu'un collège de chanoines ou chappelains séculiers soit fondé en l'église Notre-Dame de Cliczon où il y ait déan (doyen), chanoines, chappelains, clercs et serviteurs en tel nombre et qui aient telles revenues comme les commissaires, qu'il plaira à nostre Saint Père le pape d'ordonner sur le fait d'icelle fondation, verront que les rentes, terres et revenues que je ordonne pourront sous-tenir, etc. » (Note : La Collégiale de Clisson comprenait une dignité, six prébendes et six demi-prébendes. Les prébendes étaient de 300 livres et les demi-prébendes de 200. Le doyen seul était logé. Les demi-prébendés n'avaient voix au chapitre qu'à défaut de prébendés eu nombre suffisant). Les fonds affectés à l'établissement de la Collégiale consistaient en la terre et châtellenie de Montfaucon. Les patronage et présentation des bénéfices étaient réservés au testateur et à ses hoirs. Olivier donnait, en outre, à l'église Notre-Dame, une image d'argent de la Vierge, du poids de vingt marcs ; il n'oubliait enfin ni les pauvres de Clisson, ni le capitaine de Clisson, Jehan de Lesnerac, ni enfin maître Jehan Reyrant, chargé par lui de poursuivre envers le pape la confirmation de sa Collégiale et d'un couvent de frères meneurs qu'il ordonnait être fondé à Cliczon. Ce testament est daté du 5 février 1406.

Au XVIème siècle, les prédicants de la Réforme firent quelques tentatives sur Clisson, mais sans succès. Nous voyons bien, en juillet 1563, un enfant baptisé à Saint-Gilles, faubourg de Clisson, par Charles Boulanger, ministre d'Aigrefeuille ; mais Crevain, en rappelant ce baptême, ajoute tristement : « Aigrefeuille et Clisson sont des lieux où l'Evangile fut planté sans prendre racine, et aussitôt leur mémoire se trouve effacée ». (Histoire ecclésiastique de Bretagne, p. 109). Le jansénisme fut plus heureux ; il fit quelques prosélytes dans le clergé de Clisson et des paroisses environnantes. Un chanoine de Clisson, nommé Nesan, et les curés de Cugand et de Gétigné furent exilés pour leur opposition à la bulle Unigenitus, sous l'épiscopat de M. de Sanzai ; et ce fut à Clisson que vint chercher un refuge le célèbre Arnolet, curé de Saint-Nicolas de Nantes, qui s'était refusé à publier le mandement de l'évêque portant approbation du concile d'Embrun. Arnolet mourut à Clisson, en 1730. « Sa sépulture, dit Travers, fut honorée de la présence du clergé de l'endroit » (Histoire civile, politique, etc. T. III, p. 484).

Clisson comptait alors cinq paroisses et une commanderie de Malte. Les paroisses étaient Notre-Dame, la Trinité, Saint-Jacques, Saint-Gilles et Saint-Brice ; la commanderie était dédiée à la Madeleine. Ces cinq paroisses sont réduites aujourd'hui à deux, Notre-Dame et la Trinité, dont les églises sont loin d'être remarquables. Sur l'emplacement de l'église Saint-Gilles s'élève le monument en forme de temple, qui sert de sépulture aux frères Cacault. La Madeleine existe encore, mais abandonnée. Clisson possédait, en outre, un couvent de Cordeliers, — c'était ce couvent de Frères meneurs qu'avait fondé le connétable, — et une maison de Bénédictines attenante à l'église de la Trinité. Sur un entassement de rochers qui s'élève à pic le long de la Moine, les religieuses avaient fait construire un lieu de repos auquel elles avaient donné le nom de Souci­n'y-a. (Note : Lorsque ces religieuses furent chassées de leur convent : « Citoyennes, leur dit le maire, réjouissez-vous , nous venons vous rendre la liberté. — Nous n'avons pas besoin de votre liberté, répondirent-elles. — Vous n'en parleriez pas ainsi, reprirent les municipaux, si vous en connaissiez les douceurs. — Mon Dieu, Messieurs, dit l'abbesse, puisque la liberté a tant de charmes et que vous nous l'offrez si généreusement, accordez-la donc à vos femmes ; elles en profiteront probablement mieux que nous ». — Ce mot termina d'autant mieux la conversation que les interlocuteurs ne passaient pas tous pour très-libéraux en ménage. — Voir un très-intéressant récit de M. Charles Thenaisie, Le chevalier Devieux. — Revue de Bretagne, T. VII, p. 127). Sur le coteau opposé de la Moine, s'élève une chapelle à laquelle se rattache le souvenir d'un des hommes les plus célèbres et les plus vénérés du clergé de France, le pieux abbé Olier. Jean-Jacques Olier avait été investi, dès l'âge de dix-huit ans, du prieuré de Saint-Jacques de Clisson. Il y vint très-rarement ; mais en 1638, une indisposition l'y retint quelques semaines, et, souvent alors, dit son historien, « il se rendait à la chapelle de Notre-Dame-de-Toute-Joie, voisine de son prieuré, où la très-sainte Vierge semblait prendre plaisir à le combler de consolations » (Vie de M. Olier, T. 1, p. 195). On disait que cette chapelle avait été fondée par Olivier III, sur le lieu même où un messager lui avait appris deux bonnes nouvelles : une défaite des Anglais et la naissance de son fils le connétable. Le nom de Toute-Joie devait témoigner à jamais du bonheur qu'il éprouva alors comme Français et comme père. La chapelle de Toute-Joie était en grand respect dans le pays, et avant 1789, treize ou quatorze paroisses s'y rendaient annuellement en pèlerinage ; mais la Révolution l'incendia. Les lieux saints, même les plus humbles, allaient mal à des hommes qui, suivant le mot d'un poète du temps, Voulaient régénérer tout hors leur conscience (L'Ami des Lois, act. Ier, sc. 1er). Mais quand ils furent rentrés dans leur néant, une pauvre fille nommée Jeanne Favrot se voua à l'oeuvre de faire disparaître les ruines qu'ils avaient faites. Elle passait le jour assise près des murailles pantelantes de Notre-Dame-de-Toute-Joie, filant et quêtant pour le sanctuaire abandonné. Les marchés et les foires la trouvaient, en outre, la première au rendez-vous, chantant des complaintes et quêtant toujours. Quelques-uns se moquaient, mais la plupart donnaient, et la pieuse chapelle fut enfin rétablie. Elle est célèbre aujourd'hui encore par la dévotion des fidèles. Notre-Dame de Toute-Joie s'élève sur la route de Poitiers, au sommet de l'arête qui sépare la Sèvre de la Moine , et qui se trouve comprise, ainsi que la Garenne elle-même, dans la commune de Gétigné (Eugène de la Gournerie).

Note 6 : Instruction publique à Clisson. — Le maître d'école de Clisson, au XVème siècle, était dans la dépendance entière du seigneur, comme l'atteste la mention suivante, inscrite dans un livre d'inventaire : « Institution de maître d'école, en la ville de Clisson, pour l'exercice tant qu'il plaira au Duc » (Inventaire ms. des livres de la Chancellerie de 1461, f° 115). On parle du duc ici parce que nous sommes en 1461, et qu'à cette date le duc François II de Bretagne possédait la terre de Clisson, comme fils de Richard de Bretagne. Une autre indication que j'emprunte aux livres de la Chancellerie de Bretagne, nous apprend que le titulaire, maître Guillaume Marquier, fatigué de ses fondions, résigna son office de maître d'école en faveur de maître Pierre Dubois, et que ce dernier reçut l'investiture du duc, comme son prédécesseur (Livre de la Chancellerie de 1467, f° 164). Au XVIème siècle, il est question, non seulement en ville, mais dans les faubourgs, de plusieurs écoles qui sont sous une direction unique. Le vicaire général de l'Evêché apprenant que le dignitaire régent ne remplit pas toutes les obligations de sa charge, lui rappelle, en 1554, qu'une messe a été fondée à la collégiale de Notre-Dame, pour les écoliers, et qu'il est d'usage de les y conduire [Note : Injungitur primario et regenti scolarum presentis oppidi et suburbiorum ducere pueros quolibet die sabbati (Cahier de visites, Archives départementales, G 42)]. Au moment de la grande enquête instruite par l'Evêché, dans le diocèse, en 1683, il fut noté que Clisson possédait trois maîtres, dont un était diacre, les autres laïques et trois maîtresses. Dans la seule paroisse de la Trinité, la mieux partagée, on voyait Jean Blandin, qui montrait à lire en français et en latin, les demoiselles Françoise Domet et Jacquette Lefiebvre, qui enseignaient les filles, pendant que le diacre Grégoire Simon donnait des leçons de latin (Livre des visites du climat de Clisson, f° 452). La paroisse de La Madeleine, dépourvue de ressources, avait laissé tomber son presbytère et son école en ruines, dit le visiteur (Livre des visites du climat de Clisson, f° 420). Le personnel enseignant n'étant pas suffisant, le grand vicaire du diocèse écrivit aux directeurs de l'hôpital que le bien public exigeait d'eux des sacrifices, et leur représenta qu'en admettant dans leur établissement une fille dotée, capable de faire la classe, ils feraient une oeuvre méritoire. Mlle. Goguet se présenta de sa part, en offrant de s'entretenir et de payer 100 livres de pension (Livre des délibérations de l'hôpital, f° 118). Elle fut acceptée, le 10 février 1717, mais on ignore si elle conserva longtemps ses fonctions. La seule fondation qui ait eu en vue la création de l'école charitable est de 1760 ; elle émane de Françoise-Marie Duclos. Cette demoiselle, voulant stimuler le zèle des pères des pauvres, fit savoir qu'elle donnerait 500 livres, si l'hôpital voulait prendre une fille qui partagerait son temps entre le service des malades et l'instruction des enfants. Elle compta 560 livres et promit de payer une rente de 45 livres, de son vivant, et d'assurer, après son décès, une rente de 60 livres, puis d'ajouter un don de 300 livres, dès qu'on aurait trouvé un logement convenable pour l'ouverture d'une école. Charlotte-Claude Loiseau, fille de 26 ans, entraînée par cet exemple, qui prit les fonctions de maîtresse en 1761, fut aussi une bienfaitrice (Délibérations de l'hôpital). Dans le traité qu'elle passa avec l'Administration, on voit qu'elle se dépouille entièrement de son mobilier et qu'elle partage un capital de 800 livres par moitié entre l'hôpital et l'école. Ces deux demoiselles sont donc vraiment les fondatrices de l'école charitable de Clisson. J'aurais voulu joindre à leurs noms celui du bienfaiteur qui laissa des fonds pour nourrir et habiller les plus pauvres filles, je n'ai pu le découvrir. La déclaration de 1790 porte seulement que l'hôpital, est chargé de distribuer aux écolières 20 livres de pain par semaine et d'habiller chaque année celles qui sont le plus dignes de pitié (Déclarations de temporel du clergé et des hôpitaux, district de Clisson – Archives départementales, Q). (L. Maître).

Rohan et Clisson

Voir aussi  Ville de Clisson Notice sur la ville de Clisson.

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

PATRIMOINE de CLISSON

l'église Saint-Jacques (XI-XIIème siècle), située rue du Docteur-Dubouex. C'est la paroisse du faubourg de Saint-Jacques, réunie à la fin du XIIIème siècle à la paroisse voisine de Sainte-Brice. Il s'agit en fait d'un ancien prieuré bénédictin du XIème siècle dépendant de Saint-Jouan-de-Marnes. Le prieuré proche de l'église a été transformé en une chapelle moderne par les Rousseau-Pelloutier et la légende parle de "trésors" qui seraient enfouis en ce lieu saint. Cette église, qui servait de relais pour les pèlerins sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, est édifiée sous le vocable de Saint-Jacques-le-Majeur (apôtre d'Espagne). Le cahier de doléances des habitants de Clisson a été rédigé dans cette église le 29 mai 1789. Son abside, son transept et son clocher romans ont été détruits au cours du XIXème siècle. Seule subsiste la nef (transformée en maison d'habitation) qui date de la fin du XIIème siècle. La charpente date de 1583 et conserve des poutres traversières moulurées, engoulées par des crocodiles. Son abside est légèrement déviée vers la gauche par rapport à l'axe du monument. L'édifice a perdu sa façade originale lors de la restauration de 1867 (laquelle a fait disparaître une grande porte en plein cintre ornée, de chaque côté, de trois colonnes trapues à chapiteaux sévères, et couronnée de trois arceaux). L'édifice actuel présente une jolie porte en arc-brisé et des faces latérales soutenues par cinq contreforts plats. Les quatre ouvertures de la face sud sont plus étroites et plus anciennes. La face nord, outre des ouvertures plus grandes et de tailles différentes, montre une porte en plein-cintre et une pierre tombale portant les traces d'un dessin en creux : une épée et un bouclier. On y voit quelques vieilles pierres tombales. Au XVIIIème siècle, l'église était réputée fort belle. Au fond du choeur, le grand autel, dédié à Saint Jacques, portait sa statue monumentale. Dans la nef se trouvait l'autel des agonisants. La maison du prieur située près de l'église, était déjà en ruines au XVIIème siècle ;

Eglise de Clisson (Bretagne).

 

Eglise de Clisson (Bretagne).

l'église Sainte-Madeleine-du-Temple (XII-XVème siècle), restaurée au XVème siècle et en 1867. Il s'agit d'une ancienne possession de la commanderie du Temple introduite en Bretagne en 1142. Cette commanderie dépendait de celle de Mauléon (diocèse de Maillezais, en Poitou). A noter qu'une aumône, dite de la comtesse, était jadis, au XIVème siècle, distribuée aux pauvres trois fois par semaine au " temple de Clisson ". Une avant-nef, construite au XVème siècle, appartenait jadis à la paroisse de la Madeleine, alors que l'édifice roman restait la possession des Templiers. La commanderie de Clisson, à l'exception du sanctuaire des Templiers, est détruite en 1794 par les colonnes infernales. Un élégant campanile à deux baies cintrées ne garde que le souvenir du clocher d'antan. L'abside était jadis couverte de vieilles peintures sur ciment encore discernables vers 1900. On y voyait la figure du Christ avec des légendes en caractères gothiques. Il y avait un grand autel dédié à Sainte Madeleine dans le choeur et deux autels latéraux pour Saint Jean Baptiste et Saint Sébastien. Une chapelle latérale, aujourd'hui complètement ruinée, communiquait jadis avec la nef romane par une ouverture grossièrement obstruée : il s'agit de la chapelle Sainte Marguerite, lieu de pèlerinage vénéré encore vers 1850. La nef romane était pavée de pierre tombales et la deuxième nef servait pour les inhumations des laïcs. Il y avait aussi un cimetière exigu tout autour. Actuellement la chapelle de la Madeleine est la propriété de la ville de Clisson ;

Voir aussi  Ville de Clisson La léproserie de la Madeleine de Clisson.

Chapelle de Clisson (Bretagne).

 

Chapelle de Clisson (Bretagne).

l'église de la Trinité (XI-XIXème siècle), restaurée au XIXème siècle. L'église de la Trinité a dû être érigée en paroisse au XVIème siècle. Mention est faite en 855 quand Gislard, évêque de Nantes, cède son évêché à Actard avec les doyennetés de Clisson et de Retz. Au XIIème siècle on y trouve des moines de l'ordre de Saint Augustin, plus tard des bénédictins de Saint Jouin de Marnes, puis ensuite des soeurs bénédictines de Vertou. Il s'agit de l'ancien prieuré dépendant de l'abbaye bénédictine Saint-Martin de Vertou. L'église devient paroissiale en 1428. L'édifice est formé d'une nef de cinq travées avec bas-côté et transept. Du premier édifice roman du XIIème siècle, il ne reste que deux arcades basses, à gauche du choeur, et l'absidiole du bras nord du transept. La nef et le transept sont du XIIème siècle, la voûte du bras sud est plus ancienne. Le chœur date du XVIIème siècle, époque de l'installation des religieuses bénédictines. Pour assister aux offices sans voir les fidèles qui sont dans la nef, les religieuses font élever une salle communiquant par une arcade avec le choeur, le long du bras sud du transept. Au fond du choeur, à la place du buffet d'orgue actuel, il y avait un autel au-dessous du beau retable du XVIIème siècle actuellement masqué. A cette époque le choeur et la nef ne sont pas voûtés, mais seulement couvert d'un plafond lambrissé. Les soeurs se sont réservées aussi le bras sud du transept, fermé par une cloison de planches, pour leurs inhumations. La façade romane de l'église a été détruite lors de la réfection du XIXème siècle. Seule la tour carrée de la croisée du transept a échappé aux réfections. A la place de son toit plat, elle avait autrefois une flèche aiguë en charpente. Les voûtes de la nef et des bas-côtés sont postérieures à 1867. Le retable, aux colonnes de marbre rouge surmontées de chapiteaux corinthiens, date du XVème siècle ;

Chapelle de Clisson (Bretagne).

l'église Notre-Dame (1887-1888), œuvre de l'architecte René Ménard. Olivier de Clisson, décédé en 1407, fonde dans cette église un Collège composé de six chanoines, six semi-prébendés, six chantres et quatre enfants de choeur, en donnant des terres pour assurer cette fondation. Les chanoines, dirigés par un doyen, devaient accompagner le seigneur de Clisson dans tous ses déplacements et assurer, chaque jour, une messe, à tour de rôle, dans la chapelle du château. L'église primitive était lambrissée, avec, dans le choeur, le cénotaphe d'Olivier de Clisson et un grand vitrail représentant des cavaliers armés, en prière. Un petit clocher de charpente surmontait la nef en son milieu. Il fallait monter par un escalier, passant entre la voûte de briques et le toit pour aller sonner, à la main, les deux cloches. Tout autour de la nef, à l'intérieur, étaient rangées de vieilles statues de saints. Sous l'Empire, on transporta à Notre-Dame, le bel autel de l'église de la Trinité. On restaura l'église en allongeant un peu sa nef et en accolant, à son flanc sud, une tour carrée capable de porter une cloche. L'ancien édifice disparaît en 1886 et au bout de deux ans (donc en 1888) est remplacé par un édifice élevé sous la direction de l'architecte Ménard (ou Mesnard). L'église actuelle est en fait édifiée sur le site de l'ancienne Collégiale où étaient enterrés les seigneurs de Clisson et détruite pendant les guerres de Vendée. Le collégiale de Notre-Dame comprenait un doyen et cinq chanoines logés à la cure. Les cinq travées sont délimitées par des colonnes corinthiennes. Le clocher date de 1887-1888. Les fresques (vers 1950), qui représentent l'Assomption de la Vierge, sont l'œuvre de Georges Lusseau ;

Voir aussi  Ville de Clisson La Collégiale de Notre-Dame de Clisson. 

de l'ancienne église Saint-Gilles et Saint Brice, il ne subsiste que le cimetière, dominé par le Temple de l'Amitié et la colonne Henri IV. La famille d'Avaugour auraient, dit-on, fait démolir la vieille église car elle gênait la vue de leurs fenêtres. Il s'agit d'une ancienne église paroissiale, entourée jadis de son cimetière. Le sculpteur Lemot a remonté sur les murs de l'ancienne église en ruine, un temple de style grec dont la façade est tournée à l'opposé du cimetière et où il aurait fait transporter les dépouilles de ses amis protestants François (1742-1805) et Pierre Cacault (décédé en 1810), inhumés à leur mort, dans le jardin de la Garenne (information donnée dans l'édition 1843 du Dictionnaire de Bretagne par Ogée) ;

la chapelle Notre-Dame de Toutes-Joies, située sur la route de Poitiers et restaurée au XIXème siècle. Il s'agit d'un ancien centre de pèlerinage local et régional. Olivier de Clisson l'aurait érigée, dit-on, en souvenir de la naissance de sa fille et d'une victoire contre les Anglais. Elle a été entièrement reconstruite en 1890. L'ancienne chapelle possédait une large nef et deux petits transepts surbaissés couverts en ardoises. Sur les murs étaient accrochés des ex-votos de cire, des tableaux de voeux de petits navires et même des oeufs d'autruche. Détruite à la Révolution, la chapelle a été relevée grâce au zèle de Jeanne Favreau ;

Chapelle de Clisson (Bretagne).

la chapelle de Recouvrance (XVIème siècle), située sur la route de Torfou. C'était jadis un lieu de pèlerinage où l'on venait prier une image de la Vierge, en albâtre, vestige d'un retable ancien détruit à la Révolution ;

l'ancienne chapelle Saint-Antoine. Cette chapelle est jointe à une ancienne aumônerie située à Clisson et fondée en 1434, près du vieux pont gothique sur la rivière de Moine, par Richard de Bretagne, frère du duc Jean V et seigneur de Clisson, afin de soigner les pauvres atteints du " mal des ardents " ou " feu de Saint Antoine ". Cette chapelle richement ornée, est choisie par le duc François II pour son second mariage avec Marguerite de Foix. En 1683, elle menaçait ruine et l'hôpital était désert ;

les trois croix de Lorette. Sur la rive de la Moine, proche du viaduc, existait jadis une chapelle que des anglais détruisirent. Le duc de Clisson éleva trois croix dédiées à Notre-Dame de Lorette à l'emplacement de la chapelle disparue ;

la croix (1888), située sur le pont de la Ville. Cette croix provient de l'église Notre-Dame ;

le château (XII-XVIIème siècle), fondé par Guillaume de Clisson et mentionné en 1217. L'enceinte primitive date du XII-XIIIème siècle : elle se présente à cette époque sous la forme d'un polygone irrégulier flanqué de tours cylindriques. Le XIVème siècle voit l'exhaussement d'un châtelet constitué de tours semi-circulaires qui s'écroulèrent au XVIIème siècle. Le seconde enceinte, édifiée à partir de 1466, est achevée par la famille d'Avaugour au XVIème siècle : il s'agit d'une enceinte flanquée de grosses tours d'artillerie et construite à l'initiative de François II, duc de Bretagne. Vers la fin du XVIème siècle, sont construits les trois bastions terrassés à orillons sur le front sud. Le roi de France, futur Henri IV, tente en vain de l'assiéger en 1588. Il devient ensuite la propriété de Charles de Soubise qui le néglige, le donjon du château s'écroule en 1746. En 1748, peu après le décès du dernier d'Avaugour, il y eut vente de meubles, de peintures, de tapisseries et de "trésors". Les "garennes" du château étaient le rendez-vous de chasse des familles Descasaux, Darguistade, Despinoze, Devieux et Hallouin de La Pénissière. Lors des guerres de Vendée, le château est incendié par les colonnes infernales de Kléber et Canclaux. C'est sous la Révolution que le château de Clisson est en partie détruit. Le château qui tombait en ruines (avec ce qui en dépendait : La Roche, Gast, L'Etang, Le Chiron, La Basse-Hérie, ....) est racheté en 1804 ou 1807 par le sculpteur Lemot. Le donjon-porte date du XII-XIVème siècle. La tour Saint-Louis date du XIIIème siècle : elle doit son nom au roi de France Louis IX dont la venue au château de Clisson est confirmée en 1230. La canonnière à pare-éclats date du XVème siècle. Les fortifications datent du XIV-XVIème siècle. Le donjon date du XIVème siècle. Les deux tours maîtresses sont l'œuvre d'Olivier III de Clisson : elles sont restaurées en 1939. La porte principale du château date du XVème siècle. L'échanguette date du XVIème siècle. La barbacane date du XVème siècle (on l'appelle encore la Cour des Ormes). Les prisons des hommes et des femmes datent du XVème siècle. La demi-lune (dernier ouvrage ajouté au château de Clisson) date du XVIème siècle. Ses murs ont donné l'hospitalité à Philippe-Auguste en 1205, à Saint-Louis et Blanche de Castille en 1230, à Charles VIII et à François Ier ;

Château de Clisson (Bretagne).

Note : on conserve des "aveux" de 1522, 1544, 1556 aux Archives du Département. Celui de 1689 dit "le château a double fossés et douves, murs à l'entour, tours, pont-levis et autres fortifications d'éperons. Le tout contenant en édifices, cours et jardins, dix journaux de surface".... "La ville de Clisson est circuitée de murs, tours et fossés en laquelle enceinte est la paroisse de Notre-Dame. La ville a cinq faubourgs formant les paroisses Saint-Jacques, Saint-Gilles, Saint-Brice, la Madeleine du Temple et la Trinité".

Château de Clisson (Bretagne).

Voir aussi  Ville de Clisson Le château et les fortifications de la ville de Clisson.

le porche du couvent des Cordeliers (XV-XVIIème siècle). Les Cordeliers ou Frères mineurs s'établissent à Clisson en 1410 grâce à Marguerite de Clisson, fille du Connétable, en exécution du testament de son père Olivier de Clisson. Ce couvent devient un centre administratif en 1790 (sous la Révolution). Il est incendié et détruit en 1793-1794 lors des guerres de Vendée. Il ne subsiste qu'une partie de la façade de la chapelle et une porte ornée de moulures du XVIème siècle. Le couvent et la chapelle auraient été reconstruits au XVIème siècle et au XVIIème siècle par la famille d'Avaugour. Il est acquis d'abord nationalement par la famille Digne pour 12.000 fr puis passe aux hommes de loi Paviot, propriétaires également de l'Epinay jadis aux Despinose. Il a pour dernier propriétaire M. Morellet, ancien préfet, décédé en 1964. La chapelle se composait jadis d'une grande nef et d'un bas-côté. Le couvent était construit tout au tour d'une tour carrée dans la chapelle formait un côté. Une statue de sainte Bonaventure, placée dans une niche au-dessus de la porte d'entrée, était vénérée par les mères de famille. L'enclos des Cordeliers, incendié en 1793, est aujourd'hui une belle propriété où l'on conserve, derrière le grand portail, quelques arcades de l'ancien cloître ;

Chapelle de Clisson (Bretagne).

la Garenne-Valentin (XVII-XIX-XXème siècle), édifiée sur l'emplacement de l'ancien couvent des bénédictins de la Trinité. Ce domaine est acquis en 1807 par Jacques-Charles Valentin, ami de Frédéric Lemot. Le logis principal est édifié en 1810-1811. L'ancien clocher de l'église du couvent subsiste toujours : il a été transformé en 1812. Le mur-pignon sud du logis date de 1811. Le pavillon des Rochers date de 1819. La porterie et la Grange datent de 1816-1817. Cet édifice abritait jadis une collection d'oeuvres d'art aujourd'hui dispersée. Cette galerie d'art est détruite en 1902 ;

la porte (XVIème siècle), située rue des Halles et vestige de l'ancienne enceinte urbaine de Clisson. Cette porte était jadis précédée d'un fossé et l'on accédait à la ville de Clisson par la grande porte munie d'un pont-levis à deux bras, ou par la poterne pour les piétons. Elle est flanquée de deux tourelles de guet en brique et granit. Il s'agit de l'une des trois portes qui fermaient la ville. Cette porte date de 1592, à l'époque des guerres de la Ligue. Elle est due à Charles d'Avaugour, comte de Vertou et seigneur d'Avaugour, un fidèle de Henri IV ;

la halle (XV-XVIII-XIXème siècle), attribuée au duc de Bretagne François II. Le côté sud de la halle est élargi au XIXème siècle. Un auditoire de Justice se trouvait autrefois au bas de l'édifice. Avant 1790, la halle servait de succursale aux églises paroissiales ;

le presbytère (1843) situé place de la Trinité et édifié par Paul Mechinaud, architecte à Clisson, sur un terrain donné par la famille Valentin ;

le Temple de l'Amitié (XIXème siècle), édifié par l'architecte Mathurin Crucy au cimetière Saint-Gilles. Ce temple est construit sur les fondations de l'ancienne église paroissiale Saint-Gilles, achetée avec le cimetière en 1808 par Lemot ou en 1809 par Pierre Cacault. Le transept est ajouté après 1844. Lemot se fait enterrer avec sa famille dans le mausolée qui est couvert en 1823. En 1873, les descendants Lemot cèdent une partie du cimetière à la commune de Clisson ;

la colonne Henri IV (XIXème siècle), œuvre du sculpteur François Frédéric Lemot. Cet édifice évoque le lieu de campement des troupes d'Henri III de Navarre sur le coteau Saint-Gilles ;

l'Obélisque, situé dans la Garenne Lemot, terminé en août 1804. Il s'agit d'une oeuvre de Mathurin Crucy ;

le Temple de Vesta, situé dans la Garenne Lemot, commencé en 1819 et achevé en juillet 1823. L'ouvrage est attribué à Mathurin Crucy ;

la halle aux grains (1821-1822), située rue du Minage et occupée actuellement par le Syndicat d'initiative ;

l'hôtel de Ville (1841-1842). Il s'agit de l'ancien Hôtel de France édifié par Victor Vincent, hôtelier, et vendu le 2 juillet 1868 ;

la Salle d'Asile (1853-1854). Une aumônerie est fondée en 1434 par Richard de Bretagne. Un autre hôpital est créé en 1687 dans le faubourg Saint-Jacques par la ville de Clisson et l'hôpital Saint-Antoine y est annexé en 1697. Vers 1697, cette aumônerie est transformée en hôpital (" hôpital Général de Clisson ") qui est détruit en 1793, puis reconstruit en 1811-1812 par l'architecte nantais Mathurin Pecot ;

2 moulins à eau dont le moulin du Jardeaux et le moulin du château (XVIII-XXème siècle). Le moulin du château est incendié en 1793 et vendu comme bien national. Il est acheté en 1817 par François Frédéric Lemot. Le moulin Plessart, situé sur la rive gauche de la Sèvre, à hauteur du Bain de Diane de la Garenne Lemot, est acheté en 1921 par Lemot à monsieur Marsson et reconstruit à l'Italienne par Lemot Fils ;

A signaler aussi :

le pont Saint-Antoine (fin du XVème siècle), chevauchant la rivière Moine et passage obligé sur la route Nantes-Poitiers. Ce pont possède deux arches en arc brisé de dimensions inégales et une pile unique ;

le pont de la Ville ou de la Vallée (XVème siècle), édifié sur la Sèvre par le duc François II afin de relier les faubourgs de la Trinité et de Saint-Antoine à l'ancienne cité de Clisson. Ce pont possède six arches de portée inégale et cinq piles massives ;

l'ancien musée de Cacault, commencé en 1799 et achevé en 1804. Il surplombait le coteau Henri IV et renfermait 1400 tableaux (dont 120 toiles de grands maîtres) et 76 pièces de sculptures, des vases précieux, des tables antiques, des cheminées en marbre. On y admirait des statues du siècle d'Auguste et de l'ancienne Rome. 164 volumes in-folio contenant 10 646 gravures étaient classés. Le musée est ensuite transféré le 27 janvier 1810 par décret de l'Empereur, en la ville de Nantes ;

l'ancien Prieuré de la Trinité est acheté en 1809 par Jacques Charles Valentin, percepteur à Clisson, à M. Mechinaud, chirurgien. L'édifice est ensuite transformé en maison à l'Italienne par Valentin, qui y avait rassemblée une importante collection de tableaux. Des constructions de Valentin, il subsiste une treille formée de piliers, un petit corps d'entrée, un porche-portique, des corps secondaires adossés au choeur de l'église et un pavillon isolé dans la Garenne ;

l'ancien hôtel du Cheval-Blanc, puis de la Poste, puis ancienne gendarmerie. L'édifice est reconstruit dans les années 1840-1850 à l'Italienne sous le nom d'hôtel de la Poste ;

le Prieuré. Il s'agit d'une des grandes propriétés de Clisson, reconstruite au début du XIXème siècle, par la famille Duboueix. On y voit une charmante chapelle à l'Italienne ;

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ANCIENNE NOBLESSE de CLISSON

La châtellenie de Clisson : Clisson est une jolie petite ville, avec les ruines d'une belle forteresse, située sur la frontière de la Bretagne, du côté du Poitou. C'était une très ancienne seigneurie dont les possesseurs apparaissent dès la première moitié du XIème siècle : Guy de Clisson vers 1038 et Bernard de Clisson en 1043. On trouve ensuite successivement, mais sans qu'on puisse en former une généalogie régulière, Baudry de Clisson en 1075, Gaudin de Clisson en 1104, Guillaume de Clisson en 1118, Aimery de Clisson en 1189. Dans une charte de 1205, ce dernier est qualifié de baron ; il avait un fils de même nom que lui, et l'un et l'autre combattirent à Bouvines en 1216. Avec Olivier Ier, dit le Vieux, commence la série suivie des sires de Clisson. Il épousa Constance de Pontchâteau et guerroya longtemps contre les ducs de Bretagne Pierre Mauclerc et Jean Le Roux. On dit qu'il se croisa en 1218 et qu'il fit à son retour de Terre-Sainte rebâtir son château de Clisson. — Olivier II, dit le Jeune, s'unit à Isabelle de Craon qui lui survécut ; il vivait encore en 1294. — Olivier III, fils du précédent accusé par Philippe VI d'avoir trahi la cause de Charles dé Blois, fut arrêté dans un tournoi par ordre de ce roi qui lui fit trancher la tête à Paris le 2 août 1343 (Levot, Biographie bretonne, I, 358). Il avait épousé en 1320 Blanche de Bouville, puis vers 1328 Jeanne de Belleville, veuve du baron de Châteaubriant ; celle-ci vengea courageusement son mari et a été chantée en beaux vers de nos jours par Emile Péhant. Du second mariage d'Olivier III, sire de Clisson, naquit un héros, Olivier IV, l'illustre connétable de Clisson dont la vie appartient à l'histoire de France. Son sceau en 1381 porte les armoiries de sa famille : De gueules au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or, avec cette légende : S. OLIVIER SIRE DE CLISSON ET DE BELLEVILLE. Né le 23 avril 1336, vraisemblablement à Clisson, le connétable mourut à Josselin le 23 avril 1407 ; il y fut inhumé dans l'église Notre-Dame-du-Roncier où l'on voit encore son magnifique tombeau. Il s'était marié deux fois, d'abord avec Béatrice de Laval, puis avec Marguerite de Rohan ; il ne laissa que deux filles, issues de sa première union : Béatrice qui épousa le vicomte de Rohan, et Marguerite femme du comte de Penthièvre, héritier de Charles de Blois. Cette dernière eut en partage plusieurs seigneuries à la tête desquelles se trouvait la châtellenie de Clisson (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, II, 818). On connaît le guet-apens que tendit au duc Jean V l'ambitieuse comtesse de Penthièvre et comment elle fit prisonnier ce prince. Le duc se trouvait enfermé au château de Clisson quand Marguerite de Clisson fut obligée par le soulèvement des barons et du peuple de Bretagne de rendre la liberté à son suzerain (mai 1420). A la suite de cet attentat les biens des Penthièvre furent confisqués et Clisson devint l'apanage de Richard de Bretagne, comte d'Etampes et frère de Jean V, dont il avait partagé l'infortune. Ce prince fit à Clisson sa résidence ordinaire et y mourut le 11 juin 1438 : son corps fut amené en bateau à Nantes et inhumé dans la cathédrale de cette ville (De la Gournerie, Revue de Bretagne et de Vendée XVII, 254). La châtellenie de Clisson fut laissée en douaire à Marguerite d'Orléans, veuve de Richard de Bretagne, et leur fils François II, duc de Bretagne, vint, souvent habiter le château de Clisson où il était né. Ce fut même dans la chapelle de cette forteresse que François II épousa, le 27 juin 1472, Marguerite de Foix qui devait être la mère d'Anne de Bretagne. En octobre 1481, François. II donna Clisson à son fils naturel, François Ier, baron d'Avaugour, qu'il avait eu d'Antoinette de Magnelais. Ce seigneur épousa en 1495 Magdeleine de Brosse, dite de Bretagne, descendante de Charles de Blois. Leur fils François II, baron d'Avaugour, s'unit à Magdeleine d'Astarac, rendit aveu pour Clisson en 1522 et donna le jour à François III, baron d'Avaugour époux en 1537 de Charlotte de Pisseleu, qui rendit lui-même aveu pour Clisson en 1544. Ce dernier seigneur étant mort sans enfants, le 14 juillet 1549, Clisson échut à son frère Odet d'Avaugour, comte de Vertus, destiné à l'église et pourvu déjà de l'évêché de Saintes. Odet rentra dans le monde et fit hommage au roi pour Clisson en 1549 ; il épousa Renée de Coësmes, dont il eut Charles d'Avaugour son successeur. Charles, baron d'Avaugour et comte de Vertus, prit le nom de Bretagne, s'unit à Philippette de Saint-Amadour, dame de Thouaré, et fit hommage au roi pour sa Châtellenie de Clisson en 1586 ; il mourut en 1608. Son fils, Claude Ier de Bretagne, baron d'Avaugour, né au château de Thouaré en 1584, épousa en 1609 Catherine Fouquet et mourut à Paris le 6 août 1637. Il laissait deux fils qui furent successivement après lui, seigneurs de Clisson : Louis de Bretagne, baron d'Avaugour, habitant ordinairement le château de Clisson et mort en 1669 sans enfants de ses deux unions avec Françoise de Lude et Françoise de Balzac — et Claude II de Bretagne, comte de Goëllo, époux de Judith Le Lièvre de la Grange, qui fit au roi en 1674 la déclaration de sa châtellenie de Clisson et décéda le 7 mars 1699 (Archives de Loire Inférieure, v. Clisson). Armand de Bretagne, baron d'Avaugour et comte de Vertus, fils du précédent, fit aveu au roi pour Clisson dès le 18 août 1699, mais mourut sans postérité le 12 janvier 1734. Sa succession fut recueillie par son frère Henri-François de Bretagne, comte de Goëllo, qui fournit au roi le minu de sa châtellenie de Clisson le 15 novembre 1734. Ce seigneur épousa d'abord N... d'Aligre qu'il perdit en 1738, puis le 15 août 1745 Marie-Madeleine Charette de Montebert, veuve de Louis de Sérent. Dernier de sa race, le baron d'Avaugour mourut sans enfants le 2 septembre 1746 et sa veuve convola en troisième noces avec Anne baron de Montmorency (Archives de Loire Inférieure, v. Clisson). Le prince de Soubise, Charles duc de Rohan, hérita de Clisson en qualité de petit-fils de Marie de Bretagne, mariée en 1628 à Hercule de Rohan, duc de Montbazon. Ce grand seigneur mourut à Paris le 4 juillet 1787 ; quoiqu'il eut contracté trois mariages, il ne laissait qu'une fille mariée en 1701 à son cousin Henri-Louis de Rohan, prince de Guémené (Levot Biographie bretonne, II, 754) ; ceux-ci furent les derniers seigneurs de Clisson.

Châtellenie d'ancienneté la seigneurie de Clisson offrait cette particularité qu'elle s'étendait partie en Bretagne et partie en Poitou. Sa haute juridiction comprenait, en effet, vingt-trois paroisses : Notre-Dame, la Trinité, Saint-Jacques, Saint-Gilles et Saint-Brice de Clisson, Gorges, Aigrefeuille, Saint-Lumine, Montebert, Monnières, Mouzillon, Vallet, Saint-Hilaire-du-Bois, la Bernardière, la Bruffière (note), Cugand, Boussay, Gétigné, Saint-Hilaire-de-Loulay, Treize-Septiers, la Boissière, la Guyonnière et les Landes-Genusson. Or de ces paroisses une douzaine se trouvait sur les marches de la Bretagne et du Poitou ; dans quatre : la Bruffière, Cugand, Gétigné et Boussay sises dans les « Marches communes », le seigneur de Clisson partageait avec celui de Tiffauges les droits de lods et ventes ; dans les huit autres paroisses certains droits de juridiction étaient inégalement partagés entre le sire de Clisson et quelques seigneurs poitevins ; de ces paroisses, Saint-Lumine, Saint-Hilaire-du-Bois et la Bernardière étaient « paroisses avantagées à la Bretagne », tandis que Saint-Hilaire-de-Loulay, Treize-Septiers, la Guyonnière, les Landes-Genusson et la Boissière étaient « paroisses avantagées au Poitou » (Déclaration de Clisson en 1699). De la châtellenie de Clisson relevaient la haute justice de Montebert, les commanderies du Temple et de Saint-Antoine de Clisson, la collégiale de Clisson, les prieurés de Saint-Jacques et de la Trinité à Clisson, les seigneuries de Boisbenoit, Fromenteau, la Bastardière, l'Eraudière, la Gohardière, la Courbejollière, le Pin-Sauvage, la Pénissière, etc., plusieurs cures et dix-sept chapellenies et enfin partie des abbayes de Villeneuve et de Geneston. Les possesseurs des maisons nobles de la Bazillière, de la Lozangère et du Pré-Guillard devaient, chacun et chaque année, le jour de la mi-août une paire de gants blancs au sire de Clisson. Le commandeur du Temple de Clisson lui devait « un besant d'or valant 25 sols monnoye » ; — le seigneur du Pin-Sauvage en Cugand « quatre poires d'angoisse à Noël » (nota : d'après M. de la Borderie [Annuaire de la Bretagne 1861, p.185], ce devoir féodal avait pour origine quelque faute commise envers le sire de Clisson par le seigneur du Pin-Sauvage) ; — le seigneur de la Bourdonnière « une paire d'éperons dorés à la Pentecoste » ; — le commandeur de Saint-Antoine de Clisson « une aiguille d'argent à toute mutation de Commandeur » ; — le propriétaire de la Trignaye en Cugand « un chevreau à Pasques », celui du Tail en Gétigné, « un mouton à l'Ascension », et celui de la Haute-Rebourgère « un porc d'un an à la Saint-Michel » (Déclarations de Clisson en 1544 et 1679). Il était encore dû au seigneur de Clisson de nombreuses rentes en argent, grains et volailles, — sur le pressoir du Plessix-Roux une pipe de vin, — sur cinq autres pressoirs cinq sommes de vin — et sur les briqueries de Monnières un millier et demi de tuiles chaque année (Déclarations de Clisson en 1544 et 1679).

note sur La Bruffière : La paroisse de la Bruffière, autrefois comprise dans les limites du diocèse de Nantes, sur les marches du Poitou, est une de celles qui fut inscrite sur la liste des générosités de Mlle. Bras de la Bourdonnaie. Sur son testament du 25 mars 1708, elle porta une somme de 2.066 livres à l'intention des petites écoles de garçons qu'elle voulait fonder à la Bruffière, en indiquant expressément que le maître serait à la nomination des prêtres de la communauté de Saint-Clément de Nantes (Minutes du notaire royal Lebreton, de 1708). Les fonds furent employés à l'extinction de deux constitutions de rentes dont les habitants voulaient se libérer promptement. Par délibération du 29 septembre 1715, la paroisse s'imposa une somme égale en vue de reconstituer le capital et la plaça à constitut le 19 juillet 1716 sur la dame de Marbeuf. Quand celle-ci remboursa son emprunt, la paroisse se servit encore des fonds pour solder un arriéré d'impôt et consacra le reste à la construction de l'aile droite de l'église. On avait bien arrêté, le 25 novembre 1720, que les 2.066 livres de la fondation seraient levées sur les feux de la paroisse, mais on ne se hâtait pas de dresser ce rôle spécial. En 1748, l'Evêque, s'étant fait rendre compte des écoles et reconnaissant qu'elles avaient été absolument négligées, s'en plaignit vivement et obligea les paroissiens à prendre une décision. Les héritiers de Mlle. de la Bourdonnaie, eux aussi, avaient le droit d'élever la voix et ils se disposaient à poursuivre la restitution de la somme léguée. Pressés de tous les côtés et convaincus, d'ailleurs, des avantages que les enfants auraient à retirer de la création d'une école, les habitants de la Bruffière résolurent, le 9 mai 1751, de recourir immédiatement à la levée d'une cotisation. Un arrêt du Conseil du 7 septembre 1751 les autorisa à percevoir cet impôt, et les enfants de la Bruffière purent enfin jouir d'une façon régulière des leçons que Mlle. de la Bourdonnaie avait voulu leur assurer (Archives d'Ille-et-Vilaine, G 1317) (L. Maître).

Le sire de Clisson était seigneur, patron et présentateur du doyen et des chanoines de la collégiale Notre-Dame de Clisson, fondée en 1406 par le connétable Olivier de Clisson ; il était prééminencier des cinq églises paroissiales et des églises priorales de la même ville de Clisson. Il avait un sergent féodé et un four banal à Vallet, un capitaine et un droit de guet à Clisson, — le droit de tenir également à Clisson deux marchés par semaine, les mardis et vendredis, et six foires par an aux jours de Saint-Antoine, la Mi-Carême, l'Ascension, Saint-Jacques ou la Magdeleine, Saint-Lucas et Saint-André ; — une prévôté et un droit sur le sel apporté à Clisson ; mais le prieur de Saint-Jacques et le seigneur du Pin-Sauvage levaient une partie de cette imposition parce qu'ils étaient obligés d'entretenir « les pavé et chemin par où vient ce sel depuis la porte de ville jusqu'au douet de la. Nourice » (Déclaration de Clisson en 1699).

L'Aveu de Clisson en 1699 décrit « le chasteau de Clisson auquel il y a double fossé et douves, murs à l'entour, tours, boulevards, pont levis et autres fortifications d'éperons, le tout contenant en édifices, cours et jardins dix journaux de terre.... la ville de Clisson, circuite et environnée de murs, tours, boulevards et fossez, portes et ponts levis, en laquelle ville est située l'église et paroisse de Nostre-Dame .... au joignant de ladite ville quatre fauxbourgs, scavoir : le faubourg et paroisse de Saint-Jacques, le faubourg et paroisse de la Trinité appelés la Vallée, le faubourg et les paroisses de Saint-Gilles et de Saint-Brice, enfin le faubourg de la Magdeleine du Temple ». Outre le château de Clisson le domaine de la châtellenie comprenait : les halles de Clisson avec l'auditoire et sa prison, — les moulins et fours banaux de Clisson et de Vallet, — quinze étangs formés par la rivière de Sèvre, — les garennes de Gétigné entre la Sèvre et la Moine, — les bois et prairies de Chesnone en Cugand, — le manoir seigneurial de la Roche et les métairies nobles de la Gaignerie, la Turelière et la Bourdellière en Gétigné, — les terre et maison nobles de la Pironnière en Gorges, etc. (Déclaration de Clisson en 1699). Le château de Clisson a une glorieuse histoire : bien des rois de France y reçurent l'hospitalité. Philippe-Auguste y vint en 1205, la reine Blanche et saint Louis en 1230 ; Charles VIII une première fois en 1487 et une seconde quatre ans plus tard avec Anne de Bretagne. Louis XII et François Ier y passèrent ; Charles IX y parut en 1565 accompagné de Catherine de Médicis, et Henri IV essaya vainement d'y entrer pendant la guerre de la Ligue. « Au XVIIème siècle le château du connétable de Clisson perdit une partie de son donjon qui s'écroula, mais le reste de la vieille forteresse demeura intact et ses grandes salles continuèrent d'être habitées jusqu'en 1789. Ce n'est, en définitive, ni le temps ni le canon qui ont fait les ruines d'aujourd'hui ; c'est la torche incendiaire, c'est la furie de la destruction signalant au XVIIIème siècle l'invasion républicaine. Et ce n'est pas seulement le château qui fut brûlé, ce furent les maisons, les plus humbles cahutes. Clisson devint un désert. On montre au château un arbre dont les fortes racines, plongent dans un puits comblé : il le fut en 1793 avec des corps vivants : tous les Vendéens que les républicains trouvèrent dans les souterrains du vieux fort y furent entassés ». « Aujourd'hui le calme est revenu à Clisson et si l'antique forteresse est démantelée, si ses portes sont sans herses, ses tours sans plateformes, elles élèvent du moins toujours leur masse rougeâtre que reflètent les eaux limpides de la Sèvre. A la dignité grandiose de l'art et des souvenirs se joint maintenant cette dignité mélancolique que les monuments comme les hommes empruntent à la vieillesse et au malheur » (De la Gournerie, Revue de Bretagne et de Vendée, XVII, 257) (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

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