Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue chez les Alréens

AURAY

  Retour page d'accueil        Retour Canton d'Auray  

La commune d' Auray (bzh.gif (80 octets) An Alre) est chef lieu de canton. Auray dépend de l'arrondissement de Lorient, du département du Morbihan (Bretagne). 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de AURAY

Auray vient, semble-t-il, du latin « aula regia » (cours royale).

L'origine d'Auray remonte à la préhistoire, et le pays d'Auray est une des régions qui possède la plus importante concentration de mégalithes. Le territoire d'Auray englobe deux anciennes paroisses : Saint-Gildas d'Auray et Saint-Goustan d'Auray. La ville haute d'Auray, siège de l'ancien château et de la paroisse (ancien prieuré de Saint-Gildas de Rhuys), occupe la rive droite du Loch (ou rivière d'Auray), tandis que la ville basse d'Auray, paroisse de Saint-Goustan, est dévolue au port : l'une et l'autre sont reliées par le pont de Saint-Goustan, attesté en 1295. Le fondateur du prieuré Saint-Gildas est certainement le duc de Bretagne qui donne la moitié de ses droits ducaux dans le port d'Auray, avec de nombreuses pièces de terre dans le voisinage. Au mois de mai 1189, la duchesse Constance confirme tous ces dons et y ajoute même une partie d'un pré qui touche aux douves du château (Rhuys. H. ).

Ville d'Auray (Bretagne).

Saint-Gildas d'Auray est un démembrement de l'ancienne paroisse de Brec'h (ou Brech). Saint-Goustan d'Auray est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Pluneret.

Une motte féodale est érigée par les Bretons au Vème siècle. Dès 1082, le cartulaire de Quimperlé mentionne le « Castrum Alrea ». En 1082, un acte concernant Locmariaker y est dressé, en présence du duc Hoël, qui alors y tenait sa cour avec plusieurs de ses barons (Pr. I. 456). Cette motte féodale, dressée sur un promontoire, entourée de fossés et surmontée d'une tour, est détruite par les normands, puis remplacée par un château équipé de remparts et édifié par le duc Arthur Ier de Bretagne en 1201 et démantelé en 1558 sur ordre d'Henri IV.

Ville d'Auray (Bretagne).

Dès le XIIème siècle, l'abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys installe un prieuré à Auray. Le fondateur du prieuré semble être un duc de Bretagne : c'est lui seul qui pouvait donner, comme il le fit, la moitié de ses droits ducaux dans le port d'Auray, avec de nombreuses pièces de terre dans le voisinage. Au mois de mai 1189, la duchesse Constance confirme tous ces dons et y ajoute même une partie d'un pré qui touchait aux douves du château (Rhuys. H.). En arrivant à Auray, les moines doivent s'occuper d'élever une église, qui est dédiée à saint Gildas, le fondateur de l'abbaye de Rhuys : des chapelles qu'elle renferme, on ne connaît que celle de Sainte-Madeleine et de Saint-Yves. Elle est à la fois prieurale et paroissiale.

Ville d'Auray (Bretagne).

A signaler aussi qu’au Moyen Age, près des hameaux du Reclus et de Kerléano, sont édifiés un prieuré dépendant de l'abbaye des bénédictines de Saint-Sulpice de Rennes et un monastère. Le prieuré porte d'abord le nom de Notre-Dame du Mont, à cause de la colline où il est assis, puis celui de Notre-Dame de Kerléano, à cause du village voisin. Ce prieuré est fondé par la duchesse Constance entre 1190 et 1194. L'acte de fondation est perdu, mais on sait par d'autres titres que la princesse donne l'emplacement du prieuré et un pré voisin, dit le pré du Comte, avec faculté aux religieuses d'y établir des hommes qui deviendront leurs sujets. En 1199, on trouve une nouvelle donation, ainsi libellée : "Constance, duchesse de Bretagne, comtesse de Richemont. Nous voulons notifier à tous qu'avec l'assentiment et la volonté spontanée de notre fils Arthur, en vue de la miséricorde et de l'amour de Dieu, nous avons donné et concédé, et par la présente charte, confirmé à Dieu et au prieuré de Notre-Dame d'Auray, à la prieure Gilette et aux autres religieuses qui y servent Dieu, sous la dépendance de Saint-Sulpice, trente quartiers de blé dans nos moulins d'Auray, dont la moitié en froment et la moitié en seigle, à livrer tous les ans par la main de notre fermier. Nous leur avons aussi donné dix livres de la monnaie d'Anjou, sur notre cohue d'Auray, à recevoir également tous les ans, de la main de notre fermier. Nous leur avons donné en outre notre terre de Kerguengoret (Kernouret en Crach), avec toutes ses appartenances, et nous leur avons accordé d'avoir une fois par an une corvée de la terre du Riche, pour faucher leurs prés. Nous avons donné tout cela, à condition que l'abbesse où le couvent de Saint-Sulpice ne pourra envoyer dans la maison une prieure, ou un prieur, ou une moniale, ni les en retirer, sans notre consentement ou volonté, autrement nous reprendrons tous nos dons, pour en faire ce que nous voudrons. Fait l'an du Seigneur 1199, au mois de février" (Rennes - Saint-Sulpice). Les religieuses quittent, semble-t-il, le prieuré du Mont vers 1242 pour rentrer à l'abbaye Saint-Sulpice de Rennes. Toutefois l'une des moniales de la maison conserve le titre de prieure.

Ville d'Auray (Bretagne).

C'est en 1364, et à Auray, que s'acheva le terrible conflit de la guerre de Succession entre les familles Montfort et Blois. Charles-de-Blois, duc de Bretagne, y fut tué et Bertrand Du Guesclin fait prisonnier." La surprise de Thomas de Dagworth par les gens de Raoul de Caours eut lieu près d'Auray au commencement d'août 1350, d'après les Grandes Chroniques (t. V, p. 494). La défection de Raoul de Caours ne fut pas due, comme l'a soutenu M. Luce (Bertrand du Guesclin, p. 97-99), à la concession faite par Edouard III au comte de Lancastre du monopole de la vente du sel en Poitou, mais à des différends survenus entre lui et Gautier de Bentelée au sujet de diverses possessions en Bretagne et en Poitou, différends que, dès le 20 octobre 1349, le roi d'Angleterre tranchait en faveur de Gautier de Bentelée et de Jeanne de Belleville, sa femme, veuve d'Olivier de Clisson (Rec. 0ff., Chancery, French Rolls, 23 Edw. III, m. 3) ". Un couvent fut fondé par Jean de Montfort sur le site de la bataille. Au XIIIème siècle Auray semble être un gros bourg, tiraillé entre l'Angleterre et la France jusqu’à l'union de la Bretagne à la France en 1532. Les Capucins, puis les Cordelières s'établissent à Auray en 1610 et 1632. Entre le XIIème et le XVIIème siècle, Auray compte trois établissements hospitaliers, parmi eux l'hôpital Saint-Julien et l'hôtel-Dieu Notre-Dame. Les religieuses hospitalières de la Miséricorde s'installent à l'hôpital Saint-Julien vers 1636. Les augustines s'installent à l'hôpital Notre-Dame en 1674.

Ville d'Auray (Bretagne).

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) " Notice historique sur la ville d'Auray. ".

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) " La bataille d'Auray (1364) ".

On trouve l'appellation St Guedas d'Auray dès 1427 et jusqu'en 1481.

Auray : rue du Château (Bretagne).

Note 1 : En 1631, Auray est le troisième port breton après Quimperlé et Hennebont, en particulier pour le commerce du grain. C'est de ce port que le 4 juillet 1632, embarque, à bord du bateau "l'Espérance en Dieu", Isaac de Razilly, pour aller reconquérir Port Royal en Arcadie. C'est aussi à Auray que débarque Benjamin Franklin, le 4 décembre 1776, pour solliciter de la France, des secours afin de mener à bien la guerre d'Indépendance. Enfin, Auray est le berceau de Georges Cadoudal et l'un des hauts lieux de la chouannerie bretonne.

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) " Benjamin Franklin débarque à Auray le 4 décembre 1776 ".

Halle et Foire d'Auray (Bretagne).

Note 2 : On ne sait pas au juste à quelle époque a commencé la commune d'Auray. On ne possède la liste de ses procureurs syndics, puis de ses maires, qu'à partir de 1605. Le Conseil ou la Communauté de ville se composait d'un nombre déterminé de fonctionnaires, d'ecclésiastiques, de nobles, de bourgeois et d'ouvriers. La présidence en appartenait au gouverneur de la ville, puis au sénéchal, et enfin au syndic ou maire. Les séances se tenaient dans l'auditoire de la sénéchaussée, au-dessus des halles ; ce n'est qu'en 1776 que l'on commença la construction de l'hôtel de ville actuel, où l'on voit briller les armoiries de la cité : « de gueules à une hermine passante d'argent, chapée de mouchetures, au chef de France ». La communauté avait le droit de se faire représenter aux Etats de la province ; elle y envoyait ordinairement le sénéchal et le syndic, ou au moins l'un des deux. Les syndics ou maires étaient nommés pour deux ans, mais ils pouvaient être réélus ; ils rendaient leurs comptes en sortant de charge. Les revenus d'Auray, comme ceux de toutes les villes, consistaient surtout dans les droits d'octroi. Ses charges embrassaient l'entretien du port, des pavés, des chemins... le traitement d'un régent, d'un professeur d'hydrographie, d'un médecin et de divers employés... Il n'était pas rare de voir surgir des tiraillements entre le corps de ville et la paroisse, ou des rivalités de préséance, dans les cérémonies publiques, entre la sénéchaussée et la commune (Voir de plus amples détails dans l'Annuaire du Morbihan de 1868). Le commerce d'Auray était jadis très florissant, et son port, d'un accès facile, lui permettait d'exporter une grande quantité de grains ; mais la prospérité croissante de Lorient lui porta un coup funeste, à partir surtout de 1730, parce que les familles riches et commerçantes la quittèrent, pour s'établir dans la nouvelle ville. C'est à Auray que naquit, le 14 juillet 1602, Pierre Le Gouvello de Keriolet, si célèbre par ses égarements et par son héroïque pénitence. Une ruelle y porte encore son nom. En 1790, Auray fut maintenue comme commune, et érigé en chef-lieu de canton et de district. Le canton comprit seulement Saint-Gildas et Saint-Goustan. Le district eut les mêmes limites que la sénéchaussée, moins Baden et Ploeren. En 1791, M. Brélivet, à la tête de son clergé, refusa courageusement le serment schismatique, et dès l'année suivante il dut se cacher, sans pouvoir empêcher la vente des biens de la fabrique, des chapellenies, des couvents, etc... C'est à Auray que furent détenues environ 35 religieuses depuis la fin de 1793 jusqu'au commencement de 1795. C'est à Auray que furent ramenés, en 1795, les prisonniers de Quiberon, avant d'être odieusement passés par les armes. Le chef des Chouans était alors Georges Cadudal, né au moulin de Kerléano, à deux pas d'Auray. Malgré sa bravoure il dut déposer les armes en 1796 et en 1800. A la suppression des districts, Auray passa dans l'arrondissement de Lorient ; et au remaniement des cantons en 1801, il gagna Crach, Locmariaquer, Plougoumelen, Pluneret et Plumergat. M. Deshayes, curé d'Auray de 1805 à 1821, répara dans cette ville les ruines accumulées par la révolution, concourut à la fondation des Frères de Ploërmel, des Frères de Saint-Gabriel, des Soeurs de Saint-Gildas-des-Bois, et mourut, en 1841, supérieur des Missionnaires de Saint-Laurent et des Filles de la Sagesse. En 1815, le 21 juin, les royalistes se trouvaient à Auray, quand ils y furent surpris et battus par les bleus. A l'insu des combattants, la défaite de Waterloo venait de ruiner l'Empire. C'est à Auray qu'est né le P. Arthur Martin, dont les travaux archéologiques sont si appréciés du monde savant. La commune d'Auray, qui n'avait alors qu'une superficie de 149 hectares, a été agrandie, en 1865, de 561 hectares, distraits de Brech et de Pluneret ; sa population est vers 1891 de 6392 habitants. Ces différents chiffres se partagent nécessairement entre les deux paroisses. Auray est à 18 kilomètres de Vannes et à 40 de Lorient. Il ne faut pas quitter la ville, sans visiter la promenade du Loc, et sans gravir les marches de son belvédère, d'où l'on jouit d'une vue délicieuse et variée (Joseph-Marie Le Mené - 1891).

Ville d'Auray (Bretagne).

Note 3 : Saint-Goustan est un simple faubourg d'Auray. Avant la Révolution, on l'appelait Saint-Goustan d'Auray, pour le distinguer de Saint-Goustan de Rhuys, mais depuis 1801 il est resté seul de son nom. « Située sur la rive gauche du Loc et sensiblement en face du château, qui s'élevait sur la rive droite, cette paroisse, démembrée de Pluneret à une date inconnue, inscrivait en tête de ses registres de baptêmes, mariages et sépultures, sa prétention d'être la première, c'est-à-dire la plus ancienne des deux paroisses qui se partageaient la ville d'Auray. Si elle s'est fondée sous le patronage du saint dont elle porte le nom, son origine ne saurait remonter plus haut que le milieu du XIème siècle, époque à laquelle mourut saint Goustan, religieux de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys... On est tenté de croire que l'abbaye s'est trouvée mêlée à sa fondation, à cause du patronage de saint Goustan, d'une part, et surtout des prétentions de l'abbaye jusque sur la fin du XVIème siècle au droit de présentateur ou de recteur primitif, d'autre part » (Luco, Pouillé). 

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

PATRIMOINE de AURAY

l'église Saint-Gildas (1623-1663), située place Gabriel-Deshayes et édifiée à l'emplacement de l'ancien prieuré de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys (cité en 1189), et détruite en 1620. Dès le commencement du XIIème siècle, l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuis avait à Auray un prieuré. L'église était à la fois prieurale et paroissiale et renfermait des chapelles dont on ne connaît que celle de Sainte-Madeleine et de Saint-Yves. L'ancien édifice, très altéré, fut entièrement rasé en 1620. La nouvelle église fut commencée en 1623 et consacrée le 22 septembre 1641 par Mgr Sébastien de Rosmadec, évêque de Vannes. La première pierre du nouvel édifice est posée en 1623 par Charles de Lorraine, duc de Guise. Les travaux de la nouvelle église sont conduits par Gilles Moussin ou Monsay (architecte à Auray). Le clocher de la tour carrée et l'aménagement intérieur ne furent achevés qu'en 1701. L'intérieur, lourd et massif, n'offre rien de remarquable mais il y a lieu de signaler le porche occidental, daté de 1636, surmonté d'une tour carrée avec un clocheton, où l'on voit la persistance de la décoration de la Renaissance, et le portail méridional, où les ordres superposés constituent un ensemble du meilleur effet. Le premier niveau du portail méridional offre une porte en plein cintre, le deuxième un cartouche (aujourd'hui effacé) et le troisième niveau une statue de Saint-Gildas. Une autre survivance à noter est l'emploi de l'arc brisé pour le percement des fenêtres. Les pignons du transept et du choeur datent de 1636. Le clocher-porche occidental est édifié entre 1644 et 1663 par François Cosnier (architecte à Vannes) : il est restauré et remanié en 1829 et en 1831-1837. La galerie et les statues des Prophètes datent de 1877 et sont l'oeuvre de Lebrun, sculpteur de Lorient. Sous le porche se trouvent les statues des quatre Evangélistes, oeuvre de De Ley (en 1838). Le retable du maître-autel, daté de 1657, en marbre tuffeau, est l'oeuvre, semble-t-il, d'Olivier Martinet (les statues d'origine, disparues, étaient l'oeuvre de François Delabarre, 1666-1668). Le tableau de l'Ascension (vers 1725) est l'oeuvre de Nicolas Brenet. On y trouve un gisant qui date du XIVème siècle. Les orgues, oeuvre d'Hubert Waltrin, datent de 1759-1761 et sont restaurés en 1860 par Heyer. La partie instrumentale compte aujourd'hui trois claviers manuels et un pédalier de 27 jeux ;

Eglise d'Auray (Bretagne). Eglise d'Auray (Bretagne).

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "L'histoire de la paroisse de Saint-Gildas d'Auray et ses recteurs"

Nota 1 : Non loin du château, les moines de Rhuys avaient fondé, dès la fin du XIème siècle, ou au commencement du XIIème, un prieuré sous le nom de Saint-Gildas. En 1189, la duchesse Constance, visitant l'abbaye, lui donna une partie d'un pré, qui touchait les fossés du château, et confirma tous les droits, revenus et propriétés, qui lui avaient été précédemment donnés dans le port et la châtellenie d'Auray. Un acte du 20 juin 1208, concernant les forestiers de Quiberon, fut passé à Auray « dans le cloître de Saint-Gildas ». Il y avait donc encore des moines dans ce lieu, ou du moins il y en avait eu précédemment. Le prieur était naturellement le chef spirituel, non seulement de la communauté religieuse, mais encore du noyau de fidèles groupés autour de l'église. Quand les moines rentrèrent à Rhuys, le prieur, ici comme ailleurs, conserva les avantages du recteur primitif, notamment la grosse dîme, et attribua une portion congrue au vicaire perpétuel, chargé de le suppléer. Les prieurs de Saint-Gildas d'Auray ont toujours pris possession de leur bénéfice dans l'église paroissiale, et le vicaire perpétuel a été jusqu'à la fin à la présentation de l'abbé de Rhuys. En 1756, le revenu net du prieuré était évalué à 700 livres, et celui du vicariat à 300. La paroisse relevait au spirituel du doyenné de Pou-Belz ou de Mendon, et quand le doyen faisait sa visite canonique, il portait le surplis et l'étole, et était reçu processionnellement au son des cloches ; le vicaire perpétuel lui présentait la croix, l'eau bénite et l'encens. Après la visite, le prieur ou son représentant lui payait 3 livres 4 sous, le fabrique de Saint-Gildas 10 sous, et le procureur de Notre-Dame 5 sous. Il y avait des cérémonies et des droits analogues pour la visite de l'archidiacre et pour celle de l'évêque. L'ancienne église, à la fois prieurale et paroissiale, était dédiée à saint Gildas, abbé de Rhuys. Elle était sans doute de style roman ; des chapelles qu'elle renfermait, nous ne connaissons que celles de Sainte-Madeleine, de Saint-Yves et de Guergelin, celle-ci accolée au choeur, du côté de l'évangile. Cet édifice, tombant de vétusté, fut rasé en 1620, et le service paroissial fut provisoirement transféré clans la chapelle de Notre-Dame. La nouvelle église, grâce à la générosité des habitants et à celle des seigneurs d'Arradon, d'Asserac, ... fut commencée en 1623 et consacrée, le 22 septembre 1641, par Mgr Sébastien de Rosmadec, évêque de Vannes. La tour ne fut en état de recevoir des cloches qu'en 1663 ; elle est carrée, et terminée par un clocheton de la renaissance, qui s'aperçoit de fort loin. L'église, de forme rectangulaire, est partagée en trois nefs par huit gros piliers ; l'ensemble de la construction est lourd et massif, mais le culte s'y développe à l'aise. Les chapelles de la paroisse étaient : — 1. Notre-Dame de Bethléhem ou du Cimetière, à quelques pas au sud de Saint-Gildas. C'était un édifice de style ogival, fondé probablement par un des anciens seigneurs de Kaer, et desservi par un chapelain spécial. Ses verrières étaient magnifiques, et sa tour, surmontée d'une flèche en pierre, atteignait une hauteur de 215 pieds et servait d'amer aux navigateurs. Le tout a été stupidement démoli après la révolution, et le cimetière environnant a été transformé, en promenade publique. — 2. Le Saint-Esprit, construit, dit-on, par le duc Jean II, à la fin du XIIIème siècle, était richement doté, et régulièrement desservi par quatre chapelains. Cet établissement, qui appartenait dès le XVIème siècle à l'ordre hospitalier du Saint-Esprit, de Montpellier, fut donné en 1773 à l'ordre de Saint-Lazare, et en 1777 à l'Hôpital général d'Auray, en réservant une rente de 700 livres au Séminaire. La révolution a confisqué les biens (Semaine religieuse, 1887, p. 279) ; et la chapelle du Saint-Esprit, si remarquable par les dimensions gigantesques de ses fenêtres, a été convertie en caserne : « C'est tout à la fois une profanation et un acte de vandalisme, que le besoin d'une garnison ne saurait excuser ». — 3. Notre-Dame-de-l'Hôpital ou de l'Hôtel-Dieu, mentionnée dès 1465 dans une inscription de sa façade, et restaurée en 1627. Elle était ordinairement desservie par le régent ou maître d'école d'Auray. Les bâtiments de l'hôpital furent reconstruits en 1651, et le soin des malades fut confié, en 1674, aux religieuses Hospitalières de la Miséricorde de Jésus, qui s'y dévouent encore à la fin du XIXème siècle. Cet hôtel-Dieu avait deux maisons succursales, l'une à Saint-Goustan, l'autre à Saint-Yves, derrière le Saint-Esprit sur le territoire de Brech. Quant à l'Hôpital général, inauguré en 1679, il a disparu à la révolution, et son emplacement est occupé vers 1891 par le presbytère. — 4. Sainte-Madeleine, près de la promenade actuelle du Loc, détruite au XVIIIème siècle : jadis siège d'une chapellenie. — 5. Saint-Michel, du côté de la rue Saint-Yves et du Coh-liorh, démolie depuis longtemps. — 6. L'Immaculée-Conception, dans la rue du Lait, affectée à la congrégation des hommes depuis 1679 et restaurée en 1890. En 1865, la chapelle de Saint-Julien, sur la route de Landévant, aujourd'hui détruite, et celle de Saint-Cado, au village du Reclus, ont été détachées de Brech et annexées à Auray. Les chapellenies étaient nombreuses. Dans l'église paroissiale seulement, on desservait celles de Saint-Julien, de Sainte-Madeleine, de Saint-Jacques, de Saint-Guénael, de Saint-Marc, de Sainte-Susanne, etc... On comptait au moins neuf confréries, à savoir : celles de la Sainte-Trinité, du Rosaire, de Saint-Joseph, de Saint-Jean, de Saint-Yves, de Saint-Roch, de Saint-Christophe ou des Portefaix, des Agonisants et des Trépassés. Pour desservir les fondations et exercer le ministère sacré, il y avait à Auray une communauté, ou une société de prêtres séculiers, nommés par le corps de ville, sur la présentation du Vicaire perpétuel. Les couvents étaient ceux des Capucins et des Cordelières. Les Capucins, arrivés ici vers 1610, eurent d'abord l'intention d'établir leurs cellules à côté de la chapelle de la Madeleine, mais vers 1620 ils choisirent un autre emplacement : ils y bâtirent un couvent et construisirent une chapelle, qui fut bénite en 1627. Cet établissement, confisqué et vendu par la révolution, a été racheté par la ville d'Auray, et affecté en partie à un asile. Les Cordelières, appelées ici pour l'instruction des filles, en 1632, bâtirent leur maison auprès de la promenade du Loc et sur les douves de l'ancien château. Leur couvent, saisi par la révolution, a été racheté en 1807 par les religieuses du Père-Eternel de Vannes, avec le concours de M. Deshayes, et consacré aux écoles et aux retraites. La chapelle renferme des stalles remarquables, provenant de la Chartreuse de Brech (Joseph-Marie Le Mené).

voir Ville d'Auray (Bretagne) Les Cordelières d'Auray

voir Ville d'Auray (Bretagne) L'histoire des Capucins d'Auray

Eglise d'Auray (Bretagne).

l'église du Père-Eternel, située place du Père-Eternel. Il s'agit d'une dépendance de l'ancien couvent des Cordelières. Les murs et le portail de la chapelle datent de 1640. La chapelle des Cordelières est construite peu après l'établissement des Cordelières à Auray en 1632. Elle est occupée vers 1930 par les religieuses du Père Eternel de Vannes. On y voit des belles stalles sculptées du XVIIème siècle, déplacées en 1835 et provenant de la Chartreuse de Brec'h (ou Brech) édifiée par Jean de Montfort en mémoire de sa victoire le 29 septembre 1364 sur les troupes de Charles de Blois (bataille sanglante qui aurait fait plusieurs milliers de morts) ;

l'église Saint-Sauveur (1469), restaurée au XIXème siècle, située rue saint-Sauveur. Eglise principale de la seconde paroisse d'Auray, paroisse Saint-Goustan, elle fut commencée vers 1469, comme l'indique une inscription sur un pilier de la nef. Un incendie ayant détruit le chœur à chevet plat en 1886, toutes les parties hautes de l'église furent intelligemment refaites.Le choeur a été reconstruit en 1886. Il n'y a qu'un seul bas-côté au Nord communiquant avec la nef par trois arcades, à cintre brisé, reposant sur des piliers carrés, dont les bases élevées servent de bancs. La décoration extérieure des portes et le réseau flamboyant des fenêtres de la nef et des croisillons indiquent bien la fin du XVème siècle. Les sablières sculptées de l'ancienne charpente ont malheureusement disparu. La nef et le portail ouest sont datés de 1640 ;

Nota 2 : Si la paroisse est sous le patronage de saint Goustan, l'église est sous le vocable de saint Sauveur. Cet édifice, en forme de croix latine, avec un bas côté au nord, est de style ogival du XVème siècle. On lit en effet sur un des piliers l'inscription suivante en caractères gothiques : L'an mil CCCC soixante ? furent commancés ces piliers... La porte occidentale est en cintre brisé, à plusieurs retraits et à colonnettes ; les fenêtres sont grandes et ornées de meneaux flamboyants. — Un incendie ayant détruit le choeur en 1886, la partie supérieure de l'église fut refaite et la nef rajeunie, grâce au dévouement du recteur, à la générosité des fidèles, et aux conseils de M. Brisacier. La consécration de l'édifice a été faite par Mgr Bécel, le 16 décembre 1888. Les autels latéraux, dédiés jadis à saint René et à saint Roch, le sont aujourd'hui à la sainte Vierge et à saint Joseph. Les chapelles de la paroisse sont : — 1° Saint-René, située sur le port, en face du pont, à la jonction de la rue Neuve et des deux rues qui mènent à l'église paroissiale ; elle n'existe plus. — 2° Notre-Dame de Lourdes, construction récente, dont les fenêtres sont ornées de vitraux peints. Les chapellenies étaient : — 1° Celle de Jésus de Nazareth, fondée à l'autel de Saint-Roch, par Perrine Gicquel, dame de Kerbourbon. — 2° Celle de Saint-Roch, fondée au même autel par la même dame, et chargée de deux messes par semaine. — 3° Celle de Saint-René, fondée en 1708 par le sieur de Kerlevarez, chargée de deux messes audit autel dans l'église paroissiale. — 4° Celle de Saint-Goustan, sur laquelle les renseignements font défaut. Le recteur de la paroisse, présenté jadis, paraît-il, par l'abbé de Rhuys, était, aux XVIIème et XVIIIème siècles, à la nomination du pape ou de l'évêque, suivant le mois de la vacance. Il ne jouissait d'aucune dîme, puisqu'il n'avait pas de campagne en dehors du bourg ; mais il jouissait de quelques droits particuliers, qui amélioraient un peu son maigre casuel. Saint-Goustan, pris sur Pluneret, faisait partie du territoire de Vannes, tandis que Saint-Gildas d'Auray, démembré de Brech, faisait partie du doyenné de Pou-Belz ou de Mendon. En 1790, Saint-Goustan fut absorbé par la commune d'Auray et partagea son sort pendant la Révolution. Son recteur, Vincent Le Cam, refusa le serment en 1791, dut se cacher l'année suivante et mourut en 1799. Avant de mourir, il put voir la vente de son presbytère et de son jardin, de la chapelle de Saint-René et de plusieurs maisons appartenant à la fabrique. Au rétablissement du culte, en 1802, Saint-Goustan resta uni à la commune d'Auray, mais il redevint paroisse distincte. En 1891, sa population est de 1095 habitants (J-M. Le Mené).

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "L'histoire de la paroisse de Saint-Goustan d'Auray et ses recteurs"

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "L'église Saint-Sauveur et Notre-Dame-de-Lourdes"

l'église Charles de Blois (1930), oeuvre de l'architecte Guy Caubert de Cléry et située place Léon-Chevassu. Le pape Urbain V ordonne dès 1371 une enquête en vue de la canonisation de Charles de Blois. Il est canonisé en 1376, mais ce n'est que le 14 décembre 1904 que Charles de Blois est admis au nombre des bienheureux ;

la chapelle de la commanderie hospitalière du Saint-Esprit (XIII-XIVème siècle), située Place du Four-Mollet et érigée à l'emplacement d'un simple oratoire fondé en 1269 par le duc Jean Ier. Cet oratoire est érigé en chapellenie (de quatre chapelains) par Jean II, fils du duc Jean Ier, et s'affilie en 1282 à l'Ordre hospitalier des Chevaliers du Saint-Esprit (ordre créé à Montpellier au XIIème siècle et supprimé en 1762). La maison des Hospitaliers du Saint-Esprit fut donnée en 1773 à l'ordre de Saint-Lazare, et en 1777 à l'hôpital général d'Auray. La chapelle a été, au cours du XIXème siècle (en 1831), transformée en caserne militaire. C'est un édifice rectangulaire du XVIème siècle, dont la nef de cinq travées communique avec les bas-côtés par de grandes arcades brisées reposant sur des faisceaux de colonnettes. L'unique porche, au Sud, est voûté d'ogives. Les baies en tiers-point, de grandes dimensions (celle du fond du chœur a 6 mètres sur 12 mètres) ont été bouchées, et la belle charpente en berceau brisé a été mutilée. L'édifice, dont les grands travaux de restauration se sont terminés en 1994, a été restitué à la commune d'Auray en 1923 ;

Eglise d'Auray (Bretagne) devenue caserne.

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "La Collégiale du Saint-Esprit d'Auray"

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "La Commanderie hospitalière du Saint-Esprit d'Auray"

la chapelle de l'hôpital ou chapelle de la Miséricorde ou chapelle Sainte-Hélène (XV-XVIIème siècle), située rue Clemenceau. Elle est encore appelée la chapelle Notre-Dame-de-l'Hôpital. Construite dès 1465, elle fut restaurée en 1627 et au début du XXème siècle. Son beau portail occidental à triple archivolte en arc brisé, flanqué de contreforts simples et adhérents, est surmonté d'une tour carrée avec clocheton du XVIIème siècle. Elle possède un joli porche en façade, ainsi qu'un beau mobilier en bois sculpté composé d'un retable, d'un autel latéral et de stalles. En 1674, les augustines s'installent à l'hôpital Notre-Dame pour y soigner les pauvres et leur cloître est alors situé derrière la chapelle de la Miséricorde ;

la chapelle Saint-Cado ou la chapelle du Reclus (XVIème siècle). Edifiée à la fin du XVIème siècle, au village du Reclus, c'est un édifice rectangulaire dont la décoration, surtout au portail occidental, procède à la fois du style flamboyant et du style de la Renaissance. Les rampants des pignons sont décorés d'animaux sculptés. De chaque côté de la nef, près de l'autel, des colonnes engagées semblent attendre une arcade. La charpente a été refaite vers le début du XXème siècle. Confisquée en 1904, la chapelle est achetée ensuite par la famille Cadoudal. D'après certains historiens la chapelle du Reclus [fut] aussi sous l'invocation de Notre-Dame de Bonnes Nouvelles, celle que l'on évoque pour le retour des marins, ceci en souvenir du temps où la mer remontait jusqu'à l'anse aujourd'hui envasée du Poulben. En fait le port de Saint Goustan - qui a remplacé celui du Reclus, le Poulben en procurant l'accès - et ses maisons environnantes auraient été construits aux XIVème et XVème siècles avec les pierres tirées des maisons du Reclus. On dit que ces constructions remontaient souvent au temps des Romains. C'est sans doute correct car le chemin pentu du Gaillac, courant le long de la chapelle de Saint Cado, est qualifié d'ancienne voie romaine. Dans le temps la rivière du Reclus, aujourd'hui réduite à un ru, constituait une sorte d'aber avant que ses eaux eaux soient captées au niveau de la gare d'Auray. S'agissant de la chapelle de Saint Cado telle qu'on la voit aujourd'hui dans son style cornouaillais, elle résulte de la restauration entreprise au XVIème siècle d'un édifice tombé en ruines. Celui-ci remonterait, dit-on, au XIIème siècle (J.M. Le Dressay) ;

la chapelle expiatoire du Champs-des-Martyrs (1829), édifiée par Caristie en l'honneur des fusillés de Quiberon ;

Ville d'Auray (Bretagne) : champ des martyrs.

la chapelle Saint-Avoye, édifiée en 1554 pour Guillaume Lestrelin de Kerisper par le maître-maçon Pierre Blanchard. La charpente date de 1560 (oeuvre de Henri Le Meilleur). Le jubé (vers 1580) est l'oeuvre de Bizeul. La statue de sainte Avoye date du XVIème siècle. Le siège du célébrant date du XVIIème siècle. Le banc seigneurial date du XVIème siècle ;

Chapelle Sainte-Avoye d'Auray (Bretagne).

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "Sainte Avoye et Saint-Avé."

l'ancienne chapelle de la Madeleine, aujourd'hui disparue et située jadis dans le quartier de la Madeleine, réservé aux lépreux. Cette chapelle se situait jadis à la bifurcation des routes d'Auray et de Sainte-Anne-d'Auray et remonte à une certaine antiquité. En 1302, Mgr Henri Tors, évêque de Vannes, fit reconstruire la chapelle de Sainte-Marie-Madeleine, au faubourg de Vannes, sur l'emplacement d'un autre sanctuaire tombé en ruine: "Ecclesia seu basilica beate Marie Magdalenc Venietensis, quam de novo construi et edificari fecimus, in suburbio Venetensi, ubi basilica ad honorem ejusdem sancte alias edificata, diruta erat et omnino destructa". L'évêque de Vannes non content d'avoir élevé cette chapelle, qu'il appelle pompeusement église et même basilique, voulut y attacher un chapelain, auquel il donna à perpétuité la moitié de ses terres de Kerbélec en Theix, plus une somme de cinquante livres de monnaie courante, pour acquérir des dîmes ou d'autres revenus, et enfin la moitié des oblations qui seraient faites au maître-autel et le tiers de celles qui seraient faites aux deux autels latéraux, et au tronc de la chapelle. Le reste des oblations étant réservé pour l'entretien de l'église. En retour, le chapelain devait célébrer trois messes par semaines, à savoir : une le lundi, pour les défunts, une autre le mercredi, pour le salut du peuple, et une troisième le samedi, en l'honneur de la très sainte Vierge, avec mémoire de sainte Marie Madeleine à chacune des messes. Tous ces détails nous sont fournis par l'acte de fondation de la chapellenie, dressé sur parchemin, le jeudi, au lendemain du synode de la Pentecôte (14 juin), de l'an 1302, et scellé du sceau de l'évêque et du sceau du chapitre. La chapelle aurait été restauré par Pierre Gicquel qui obtint du Saint-Siège, le 30 avril 1685 pour sept ans, un bref d'indulgence plénière, pour tous les fidèles "contrits, confessés et communiés", qui visiteraient sa chapelle le 22 juillet fête de sainte Marie Madeleine. Elle a été endommagée par une tempête en 1717 et avait à cette époque "71 pieds de longueur intérieure et 24 pieds de largeur, sans compter les murs". Dès le 29 octobre 1689, il fit renouveler cette concession pour une nouvelle période de sept ans. La chapelle est vendue nationalement, le 14 décembre 1793, au prix de 900 livres ;

l'ancienne chapelle de l'immaculée Conception. Construite en 1679 et restaurée en 1890. Elle est mentionnée en 1930 ;

l'ancienne chapelle des Capucins. Construite en 1627, elle est affectée vers 1930 à un asile et mentionnée en 1930 ;

Chapelle des Capucins d'Auray (Bretagne).

l'ancienne chapelle de Kerléano. Il s'agit d'une chapelle funéraire, en rotonde, élevée au début du XIXème siècle, où reposent les cendres de Georges Cadoudal et de Mercier-la-Vendée. Elle est mentionnée en 1930 ;

le couvent (la Chartreuse) fondé par Jean de Montfort en mémoire de sa victoire le 29 septembre 1364 sur les troupes de Charles de Blois (bataille sanglante qui aurait fait plusieurs milliers de morts). Il s'agit d'une fille de la Chartreuse de Nantes. " Ce monastère a remplacé un édifice élevé en l'honneur de Saint Michel par Jean IV de Montfort au lieu même où se décida entre de Blois et lui le sort de la bataille d'Auray, en 1364. En 1480, sur l'initiative du dernier duc François II, le Pape Sixte IV supprima la Collégiale au profit des pères Chartreux qui agrandirent et développèrent les bâtiments vers l'an 1620 ; une partie du grand cloître de cette époque, bordée de 23 cellules extérieures existe encore. Au XVIIIème, siècle, les constructions menaçant ruine, on dut refaire à nouveau la chapelle, le réfectoire et la bibliothèque (les 3.000 volumes que contenait celle-ci se trouvent à l'Hôtel de Ville d'Auray). Vendu comme bien national en 1791, le couvent fut racheté en 1814 par deux prêtres. En 1823 (ou 1829), une chapelle funéraire fut élevée contre l'église pour recevoir les ossements des 227 émigrés fusillés, non loin de là, en 1795, au champ dit « des Martyrs » au milieu de cette chapelle aux murs revêtus de marbres, un mausolée en marbre blanc, orné de bas-reliefs et de sculptures, recouvre le caveau où sont entassés les ossements des victimes. Le Champ des Martyrs est à 1.500 mètres de là. A courte distance du champ, se voit une croix de pierre indiquant le lieu où Charles de Blois expira. ". Les bâtiments datent du XVII-XVIIIème siècle. Les vitraux sont l'oeuvre de Gérard Lardeur (en 1971). On y trouve le mausolée des fusillés de Quiberon, oeuvre de Caristie, en 1829. Lemaistre, vicaire de la Chartreuse d'Auray, meurt le 1er septembre 1676. Guillaume et Jacques Bothrel (ou Botherel) sont cités comme sous-prieurs. On mentionne encore les moines Gilles Duval, Pierre Du Tronchay et Maurice Thoribe ;

Chapelle sépulcrale de la Chartreuse à Auray (Bretagne).

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "L'histoire des Chartreux d'Auray."

Voir aussi   Ville d'Auray (Bretagne) "Mathurin Léon, chartreux d'Auray, guillotiné à Lorient en 1794."

la croix de Saint-Fiacre (1809), située au Quai-Neuf. Elle est le dernier vestige d'une ancienne chapelle détruite au XVIIIème siècle. Au sommet figurent deux scènes : d'un côté, la Crucifixion, et, de l'autre, le Christ entouré de la Vierge et de Catherine d'Alexandrie ;

l'ancienne maison prieurale de Saint-Gildas, située jadis près de l'église. Elle possédait un cloître, car un acte du 20 juin 1208, fut passé à Auray "dans le cloître de Saint-Gildas". Lorsque les moines rentrent à Rhuys, le prieur conserve le titre de recteur primitif et la jouissance de la dîme, dont il laisse une partie au vicaire perpétuel chargé de le remplacer auprès des habitants d'Auray. Après avoir ainsi cédé la cure, les prieurs réguliers sont bientôt supplantés au prieuré par des séculiers, qui prennent le titre de prieurs commendataires et qui se maintiennent presque sans interruption jusqu'à la Révolution. Voici les noms de la plupart des titulaires : Yves du Quirissec (mentionné en 1503), Jean Allain (en 1560), Pierre Allain (pourvu en 1569), Fr. Martin Rochet (en 1581), Cosme Roger (en 16..), Louis du Creux (en 1615), Divers prétendants (en 1619 et en 1629), Jean Baptiste Framery (en 1676), Jean Clénet (en 1703), Claude Le Pelletier (en 1721), François de Castellane (en 1743), N. de Castellane, évêque de Lavaur (en 17..), Jean Baptiste Nicolet, chanoine de Lavaur (1783-1791). Pour payer les taxes considérables mises sur les bénéfices au XVIème siècle, il faut aliéner en 1563 deux parcelles de terre situées sur le Loc, et en 1577 trois autres parcelles dépendant du prieuré. En 1756, le revenu net du prieuré est évalué, après les charges payées, à 700 livres. Le 28 décembre 1679, le prieur commendataire de Saint-Gildas d'Auray avoue tenir : "1°- Les maisons, jardins et cour du d. prieuré, contenant en tout environ deux journaux de terre, situés près de l'église.. et affermés dix escus (30 livres) ; 2°- Une autre maison et jardin derrière, contenant environ trois quarts de journal, payant 4 chapons et 4 gerbes ; 3°- La dixme sur les terres adjacentes à la ville d'Auray, valant communes années 15 perrées ; 4°- Le droit immémorial de prendre un escu sur chaque navire portant vin, entrant au havre d'Auray ; 5°- Un pré contenant environ un journal et un quart, sur le chemin qui conduit à Saint-Goustan ; 6°- Sept pièces de terre, sous pré, pâture ou lande, disséminées dans le voisinage de la ville ; 7°- Une pièce de terre chaude, contenant environ six journaux et demy, près du moulin à vent des Chartreux ; 8°- Quatre pièces de terre, contenant chacune environ un journal, sur le chemin de Pluvigner ; 9°- Quatre autres pièces de terre, d'un journal environ chacune, situées près de la croix du Loc ; 10°- Une autre pièce en lande, contenant environ trois journaux, située au d. lieu du Loc ; 11°- Une pièce de terre en lande, contenant environ six journaux, située près de la fontaine du Loc ; 12°- Une pièce de terre en pasture, appelée la Justice, contenant demy journal, près de la mer. Toutes les quelles terres cy-dessus (2-12) tient à ferme et à titre de métairie Louis Bogard, boucher, pour en payer au d. prieur, par chacune année, 12 perrées et demy de froment, 12 perrées et demy de seigle, et six escus valant 18 livres par argent" (Prieuré d'Auray, H). En 1774, le revenu brut est de 1 221 livres, mais les charges montant à 461 livres 10 sous, le revenu net est réduit à 759 livres 10 sous. En 1790, le revenu total est évalué à 1 009 livres 12 sous, la charge à 138 livres 16 sous, ce qui réduit le revenu net à 810 livres 10 sous. La maison du prieuré, sa cour et son jardin, sont vendus, le 4 juillet 1791, à M. Moulnier pour 2 400 livres. Une autre maison, jardin et terres sont adjugés, le 20 juillet 1792, à Clair Tanguy pour 4 375 livres. Le champ dit Parc-en-Escop est vendu à M. Drogard pour 3 650 livres, le pré Pasco, à M. Secondat, pour 2 200 livres, trois pièces de terre sont adjugées au sieur Michel pour 2 525 livres, et un verger à M. Cauzique pour 990 livres (J. M. Le Mené) ;

l'ancien prieuré Notre-Dame de Kerléano, dépendant jadis de l'abbaye Saint-Sulpice de Rennes et aujourd'hui disparu. Il est fondé, semble-t-il, entre 1190 et 1194 par la duchesse Constance, duchesse de Bretagne. En 1242, le duc Jean Ier intervient dans la dotation du prieuré du Mont "... La duchesse Constance, dit-il, ayant donné aux moniales une rente sur la cohue et sur les moulins d'Auray, nous avons retiré cette rente, et nous avons donné en échange 42 livres 10 sols de revenu annuel, sur notre minage des grains et cuisson des pains de la ville de Rennes. Nous avons concédé et confirmé, par la présente charte, les autres donations de la dite Constance, faites aux religieuses, savoir, le pré du Comte, la tenue de Kerguengoret avec ses appartenances et la journée de corvée, pour doter un chapelain, qui célébrera l'office divin dans le d. lieu du Mont, et qui sera nommé par l'abbesse, et nous voulons que ces biens servent désormais au chapelain, sans contestation et non obstant les chartes de la dite Constance, que les moniales nous ont rendues. Fait à Sucinio, le jeudi de Pâques, l'an du Seigneur 1242" (Ibid.). Il résulte de cette pièce que les religieuses ont dû quitter le Mont vers 1242, pour rentrer à l'abbaye Saint-Sulpice de Rennes. A la tenue de Kerguinouret s'ajoute ensuite une tenue à Kerléano, une autre au Grannec, et une autre au Guéric en Crach. Parmi les prieures de Kerléano on peut citer : Guillemette Le Prévost (pourvue en 1502, démissionnaire en 1516), Gabrielle de Morais (pourvue en 15.., démissionnaire en 1550), Bonaventure de Villeneuve (pourvue en 1550), Marguerite du Couédor (pourvue en 15.., morte en 1570), Marguerite de Montbourcher (pourvue et démissionnaire en 1570), Michelle de la Haye (pourvue en 1570, démissionnaire en 1580), Perrine de Boisjourdan (pourvue en 1580), Jeanne de Launay (pourvue en 15.., démissionnaire en 1601), Marguerite de la Chapelle (pourvue en 1602, démissionnaire en 1607), Marguerite Pitart (pourvue en 1607, vivante en 1644), Anne Tuffin de la Roirie (pourvue en 1663, démissionnaire en 1724), Thérèse Anne Tuffin (pourvue en 1724). Tous les biens sont confisqués par la Révolution. Le 22 août 1791, MM. Joublet et Cauzique restent adjudicataires des tenues de Kerguinouret pour 3 100 livres, du Grannec pour 4 150 livres, et du Guéric pour 4 050 livres. La tenue de Kerléano en Brech est vendue, le même jour, à Louis Cadoudal, édificier, pour 1 425 livres ; remise en vente, elle est acquise par le même, le 23 décembre 1797, pour 6 700 livres en assignats dépréciés. Georges Cadoudal ou Cadudal, le fameux chef des Chouans, est né à Kerléano en 1771, et c'est là que sa famille lui élève un monument en forme de chapelle circulaire (J. M. Le Mené) ;

les contreforts du château d'Auray (XIII-XVème siècle), situés sur les rampes du Loch et édifiés par le duc Arthur en 1201. L'édifice est mentionné pour la première fois en 1082, à propos de la fondation du prieuré de Locmariaker, dont l'acte est confirmé au château d'Auray, apud castrum Alrae, par Hoel, comte de Bretagne, qui y tient sa cour avec de nombreux barons. Le même prince se trouve encore au dit château, quand il donne l'église de Landugen et d'autres biens à l'abbaye de Quimperlé (D. Morice Pr. I. 456, 431). En fait, le premier château qui est le berceau de la famille d'Auray (fondue dès le XIème siècle dans la Maison de Bretagne), est partiellement détruit en 1175. Ce château primitif devait se composer d'une motte féodale, surmontée d'une grosse tour carrée, et entourée d'une vaste cour, avec talus, palissades et douves profondes. Les douves bordaient la rue actuelle du Château d'un côté, et la promenade du Loc de l'autre (la rivière pouvait pénétrer dans les parties basses des douves). Le château est ensuite investi puis repris par Eudon de Porhoët et le duc Geoffroi II. En effet, en 1168, Henri II, roi d'Angleterre, s'empare d'Auray sur le comte Eudon de Porhoët, et fait fortifier le château. Il perd cette place en 1173, mais il la recouvre peu après et la transmet ensuite à son fils Geoffroi II, époux de la duchesse Constance. Cette princesse, en 1189, donne au prieuré d'Auray une partie d'un pré qui lui appartient, et qui touche aux douves du château du côté nord. A l'ouverture de la guerre de succession, en 1341, le château d'Auray est commandé par Geoffroi de Malestroit et Yves de Trésiguidy, qui se laissent gagner au parti de Jean de Montfort. Le château est occupé alors par Jean de Montfort (en 1341), puis repris par Charles de Blois (malgré la vigoureuse résistance d'Henri et d'Olivier de Spinefort) qui s'y maintient jusqu'en 1364, date où Jean IV de Montfort l'assiège et s'en empare à nouveau. Charles-de-Bois meurt aux pieds de ce château. C'est là que le duc laisse sa femme Jeanne Holland, en 1373, durant son voyage à Bordeaux, et c'est là qu'il revient la chercher, l'année suivante, pour l'emmener dans son comté de Richemont. En 1378, le château lui est enlevé par Olivier de Clisson, mais il lui est rendu en 1381, lors de la pacification générale. En 1399, après la mort de Jean IV, on fait un inventaire sommaire, des armes de ce château. On y voit figurer des arbalètes, des traits ou viretons en quantité, un grand canon de fer sur le portail et un autre canon sur la grande tour. On y mentionne également la chambre de Monseigneur le duc, la salle des parements, la salle à manger, la chapelle et une petite chambre voisine ; il faut y ajouter des logements nombreux, des écuries et autres édifices accessoires. Voici le texte de l'inventaire fait au château d'Auray en 1399 : "Sachent touz qui ces lettres verront ou orront que je Jéhan de Malestroit, seigneur de Kaer, cognoys avoir eu et receu à ma main de Madame la duchesse, comme aient la garde et gouvernement de Mgr le duc son filz, de Perronnelle Aldremche, femme de Antoine Riec, naguères garde et capitaine d'Auray, et ce Henri Le Parisi, lieutenant du d. Antoyne, les artilleries et choses qui ensuyvent, en la présence de Mgr de Malestroit, mon père, et de Henri Le Grant, secrétaire de ma d. dame, assavoir est : - 1 canon de fer, assis en son siège, garni de ses apparailz sur la grande tour ; - item environ VIII cenz viretons ferrez et defferez, qui ne sont pas empannez, - item en la chambre Mgr, que Dieu pardoint, en une casse de boais IIII cenz IIII vingt XII viretons ferrez ; - item en celle chambre une table, II petites formes, II brichez et un dressouer ; - item en la chambre de parement, VII brichez, II dressouers et une forme ; - item en la salle, VIII belles tables, I grant dais et VIII formes ; - item II braz d'un engin, I moulin entier à braz pour moudre blé, II meules à braz ; - item en une petite chambre léz la chapelle, une forme, IIII brichez, une petite table ; - une bouète de léton pour un grant canon ; - item VII fers pour prisonniers ; - une arbalaistre rompue ; - item sur le portal I grant canon de fer ; - item une pochée de poudre de canon ; - item II cassettes de boais ; environ III mille VIII cenz XL pilez de fer ; - une grand pot de couévre, et une pièce d'un autre pot de couèvre ; - item au susain estage du portal, une table, VI brichez et IIII bancs ; - item dedans un tonnel, environ VII quartes d'uille. Des quelles choses et artillerie desurdites je doy respondre à ma dite damme ou d. nom et a mon d. seigneur le duc. Donné à Nantes, soubz mon signet, le XVIème jour de décembre, l'an mil IIIc IIIIxx dix et neuf" (Nantes, Arch. dép. Orig. parch.). Des travaux sont entrepris au début du XIVème siècle par Geoffroy de Kerdreis, capitaine de la place. Les fortifications sont renforcées sous le règne du duc Jean IV. C'est dans ses murs que le 30 octobre 1442, le duc François Ier épouse Isabeau d'Ecosse (fille de Jacques, roi d'Ecosse), alors que sa cousine Jeanne, future reine de Sicile, y naît. La bénédiction nuptiale est donnée par Jean Validire ou de Saint-Léon, évêque de Vannes. C'est dans le même lieu que se trouve détenu en 1448 Guillaume de Blois ou de Bretagne, comme otage de la soumission des comtes de Penthièvre. En 1477, la correspondance secrète entre le duc François II et le roi d'Angleterre ayant été livrée au roi de France Louis XI, le duc fait arrêter le traître, qui avoue son crime : il est jugé à Nantes, puis enfermé au château d'Auray, cousu dans un sac et noyé la nuit dans les douves (Borderie. IV. 492). Peu après, le chancelier Guillaume Chauvin, poursuivi par la haine acharnée du trésorier Landais, est dépouillé de ses biens et enfermé au château d'Auray. Le commandant de la place le traitant avec trop de ménagements, Landais le fit enlever secrètement et transférer au château de l'Hermine à Vannes, où il meurt trois ans après, le 5 avril 1483. En 1487, le château est investi par les Français. Avec les ducs de Bretagne finit le rôle du château. Les rois de France, héritiers des ducs, n'ayant aucun besoin de cette forteresse, la laisse tomber en ruines. Une ordonnance du roi Henri II, du 16 mars 1558, renouvelée par François II, le 13 mars de l'année suivante, permet au sieur Sourdeval de démolir le château et l'enceinte, et d'employer les matériaux aux fortifications de Belle-Ile-en-Mer. En la même année 1560 un commissaire de la Chambre des Comptes vend son emplacement au plus offrant et dernier enchérisseur. Tout le terrain situé au midi de l'ancienne motte féodale est encore disponible en 1632, quand les religieuses Cordelières demandent à la communauté de ville l'autorisation de s'y établir, pour y tenir une école de filles. Elles l'obtiennent, bâtissent une maison et une chapelle sur la partie occidentale du terrain, et convertissent le reste en jardin et en verger jusque vers le Loc. Cet établissement, confisqué et vendu pendant la Révolution, est racheté en 1807 par les religieuses du Père-Eternel de Vannes, pour y tenir des écoles et des retraites. A signaler aussi qu'en 1648, pour faire face à la menace française, des corvées sont instaurées qui obligent la population à entretenir les douves et les murailles ;

Nota 3 : Comme beaucoup d'autres villes, Auray (en breton Alrai) a pris naissance à l'ombre d'un château féodal. Ce château, construit sur les bords escarpés du Loc, fut le berceau de la famille d'Auray, qui se partagea de bonne heure en plusieurs branches. La branche aînée parait s'être fondue dès le XIème siècle dans la maison de Bretagne, car à partir de cette époque le château d'Auray appartint constamment aux Ducs. Une branche cadette s'établit à Kermadio, en Pluneret, et a subsisté jusqu'à la fin du XVIème siècle ; une autre branche passa en Normandie au XVème siècle et y existe encore en 1891. Un acte du Cartulaire de Quimperlé, relatif au prieuré de Locmaria-Ker, fut dressé en 1082 au château d'Auray, en présence du duc Hoel, qui alors y tenait sa cour, avec plusieurs barons de ses états. Ce prince y était encore, quand il donna la terre de Landugen, en Duault, à Sainte-Croix. Le château, reconstruit, dit-on, par le duc Arthur Ier, en 1201, était commandé, à l'ouverture de la guerre de succession, en 1341, par Géoffroi de Malestroit et Yves de Trésiguidy, qui se laissèrent gagner au parti de Jean de Montfort. Repris l'année suivante par Charles de Blois, malgré la vigoureuse résistance d'Henri et d'Olivier de Spinefort, il resta en son pouvoir jusqu'en 1364, on la victoire se prononça pour Montfort. Le duc Jean IV y laissa, en 1373, sa femme Jeanne de Hollande, qu'il revint chercher, l'année suivante, pour l'emmener dans le comté de Richemont. Le château d'Auray lui fut enlevé, en 1378, par Olivier de Clisson, mais il lui fut rendu à la paix de 1381. C'est dans ce château, que le duc François Ier épousa, en 1442, la princesse Isabeau d'Ecosse, dont le mariage fut bénit par Jean Validire ou de Saint-Léon, évêque do Vannes. En 1487, les Français, ayant envahi la Bretagne, assiégèrent Auray et réduisirent la garnison à capituler. Durant toutes ces guerres, le château avait beaucoup souffert, et après l'extinction des ducs il tomba en ruines. Une ordonnance du roi Henri II, de 1558, prescrivit de le démolir et d'employer les matériaux aux fortifications de Belle-Ile. Il n'en reste que quelques substructions et quelques arcades ogivales du côté de la rivière. Auray cessa dès lors d'être une place forte, car la ville n'eut jamais d'enceinte murée ; ses défenses ne consistaient qu'en barrières, placées aux différentes entrées. Les habitants ayant embrassé le parti de la Ligue catholique, la ville fut surprise, le 1er septembre 1589, par le marquis d'Asserac, qui exigea une somme de 10,000 livres, pour empêcher le pillage. En 1597, la garnison espagnole, qui devait la protéger, lui extorquait à son tour des vivres et de l'argent ; néanmoins, l'année suivante, les habitants trouvèrent encore 2,000 écus, pour aider le roi à renvoyer les Espagnols de Blavet (Port-Louis). La châtellenie d'Auray se vit adjoindre successivement, au point de vue judiciaire, la châtellenie de Quiberon et celle de Belle-Ile. En 1564, elle devint le siège d'une sénéchaussée royale, qui porta le nom de « Cour d'Auray et de Quiberon ». Elle s'étendait de la rivière d'Etel jusqu'aux portes de Vannes, et depuis Belle-Ile jusqu'à Pluvigner inclusivement ; elle comprenait donc les paroisses de Baden, Ploeren, Plougoumelen, Pluneret, Plumergat, Pluvigner, Landévant, Landaul, Brech, Mendon, Locoal, Belz, Erdeven, Quiberon, Le Palais, Sauzon, Bangor, Locmaria, Plouharnel, Carnac, Plœmel, Crach, Locmariaquer, Saint-Gildas et Saint-Goustan ; total : 25 paroisses. A Auray, l'auditoire ou la salle d'audience était au-dessus des Halles. C'est là que s'exerçaient aussi les juridictions seigneuriales de Largoet et de Kaer (Joseph-Marie Le Mené - 1891).

Nota 4 : Lieu de la Bataille d'Auray, en 1364. " Déjà, dans la notice sur le monument des Martyrs, on a indiqué ce lieu pour avoir servi de champ de bataille, durant la guerre de la succession au duché, à l'époque du XIVème siècle. Alors le Château d'Auray était une place forte qu'ambitionnait de posséder chacun des partis belligérans. Dans l'année 1364, il était occupé par une garnison du parti de Charles de Blois. Une trève avait eu lieu en 1362, à Châteauneuf-de-la-Nouë, près de Saint-Malo, à laquelle on ne tint pas ; la suspension d'armes à Évran n'eut aussi pour résultat qu'un projet d'accord, soumis au jugement des rois de France et d'Angleterre ; il conduisit à se rendre de part et d'autre pardevant le prince de Galles, gouverneur de la Guienne ; mais les mêmes prétentions, soutenues d'un côté comme de l'autre, ne permirent point d'accommodement. Montfort vint mettre le siège devant le château d'Auray, avec sept à huit mille hommes, tant Bretons qu'Anglais ; bientôt Charles de Blois accourut pour le faire lever. Le premier en face d'une armée ennemie plus nombreuse que la sienne, se porta en avant, à la distance d'une demi-lieue en-deçà d'Auray ; il assit son camp sur une plate-forme élevée, défendue par un coteau presque inaccessible. Il s'était placé vis-à-vis de son ennemi, et en observait les mouvemens ; ce lieu paraît avoir été l'emplacement où, depuis, fut bâtie la chapelle de Saint-Michel-du-Champ. L'armée breto-française descendit des hauteurs qu'elle occupait d'abord, à l'égard du marais ; elle se rangea en bataille, et sembla provoquer celle breto-anglaise ; mais Jean Chandos, le chef anglais, très-renommé dans ce siècle de Chevalerie, qui avait assisté à la bataille de Poitiers, où l'impétueuse valeur des Français avait conduit le roi Jean à sa perte, s'attendait à une seconde représentation de cette sanglante journée. Il dirigeait, par ses conseils, l'ardente jeunesse du comte de Montfort, impatient de combattre. Satisfait de sa position avantageuse, il fit faire défense au son de la trompette, à qui que ce fût, d'attaquer l'ennemi. Cependant, la veille de la bataille, un Anglais du nom de Walter-Huet obtint de faire un défi ; il s'avança vers l'ennemi, et demanda s'il y avait quelqu'un du côté de Charles de Blois qui voulût donner un coup de lance ; un Breton nommé Hervé, de Cargoët, se présenta, et du premier coup renversa par terre son antagoniste. Il pouvait disposer de son cheval et de ses armes, mais il les lui remit pour, dit-il, qu'il s'en servit le jour de la bataille. Beaucoup de noblesse française figurait sur ce terrain ; le duc de Bourgogne avait été invité par le roi de France à s'y rendre, ce qu'il ne put faire ; mais il y envoya les comtes d'Auxerre, de Joigny, le chevalier le Vert, frère du comte de Châlons, et nombre d'autres seigneurs. Après avoir passé deux jours en présence de son ennemi, et faisant montre de l'attendre, l'armée de Charles de Blois se mit en mouvement, la lance haute et bannières déployées ; tout porte à croire, qu'elle se dirigea en droite ligne vers le camp de Montfort. Des dissertations critiques ont paru sur la marche de Charles de Blois, sans qu'on sache absolument à quoi s'en tenir. Peut-être n'a-t-on pas assez réfléchi sur une particularité de cette affaire, que voici : L'histoire dit qu'après avoir passé le ruisseau, les chevaliers mirent pied à terre et se debarrassèrent de leur cuissart, ce qui donne à penser que voyant devant eux un coteau escarpé qu'ils devaient gravir, ils en reconnurent l'inutilité, ainsi que celle de leurs chevaux. Tel est, ce me semble, le seul motif qui put les déterminer à se séparer d'objets si précieux dans un combat de ce tems, et ce qui sert de preuves à l'opinion que cette armée suivit la direction indiquée. Si cette explication est reconnue vraie, alors on voit que ce qui est devenu, depuis, le Champ des Martyrs se trouvait sur leur passage ; c'était de là qu'il fallait partir, pour monter, l'on peut dire, à l'assaut. La résistance dut être grande et le terrain jonché de morts. Un écrivain contemporain a dit de ce combat : Le sang courait à grands ruisseaux, - N’est nul qui le cueille à grands vaisseaux, - Était la place toute couverte, - Perdu avait sa couleur verte. Rien ne put arrêter l'ardeur des Français. Ils parvinrent au sommet de cette forteresse naturelle ; alors un combat sur un terrain égal dut avoir lieu ; on y fit des prodiges de valeur de part et d'autre. La victoire paraissait se déclarer pour Charles de Blois, mais Chandos avait placé une réserve qui la décida en faveur de l'heureux comte de Montfort ; son compétiteur au duché resta sur le champ de bataille, et Duguesdin, qui désirait la mort, après cet événement, eut la douleur d'être fait prisonnier. Pour faciliter l'intelligence des positions respectives, on a supposé le château d'Auray dans son ancienne situation, par rapport à la ville de ce nom, où l'on en voit encore les ruines. De là on vient au camp de Montfort, vers l'endroit où est aujourd'hui la Chartreuse, dont le clocher sert de signe de ralliement, quoiqu'il n'existât pas alors. Le petit temple est sur le lieu du Champ des Martyre, tandis que, de ce côté-ci du marais, sur le devant du dessin, on voit figurer par trois lignes l'armée de Charles de Blois. On n'a point eu l'intention de décrire la bataille d'Auray, ce qui demandait un beaucoup plus grand développement. On s'est borné à caractériser la localité historique. En faisant coïncider cette narration avec les observations faites sur le terrain, peut-être sera-t-on parvenu à préparer à d'autres les voies, pour, à l'aide de la peinture, faire un tableau véridique d'un sujet historique, mais plutôt affaire de parti que bataille rangée. Cette journée mit fin aux dissensions civiles de la Bretagne, et son indépendance fut plus assurée. Le duc Jean IV, reconnu duc par le roi de France, lui fit hommage, mais non lige, c'est-à-dire que son duché ne pouvait être confisqué pour cause de rebellion, vu qu'il n'avait jamais fait partie de la monarchie française. Les rois de France n'ayant pas donné de souverains à la Bretagne, la mouvance était différente des autres provinces. Si cette bataille eût été gagnée par Charles de Blois, les choses se seraient passées bien différemment, pour l'indépendance du pays ". (Maudet de Penhouët, 1829).

voir Ville d'Auray (Bretagne) Le château d'Auray

le manoir de Kerdrain (XVème siècle), situé rue Louis-Billet. Propriété de la famille de Villiers (XVIème et XVIIème siècles) et des familles Pezron, puis Moëlien (au XIXème siècle) ;

le manoir de Kerléano. Maison natale de Georges Cadoudal, célèbre chef chouan (1771-1804). Une chapelle du XIXème siècle, placée non loin de l'habitation, a reçu les restes de Cadoudal en 1853. Propriété successive des familles Cadoudal et Simonet ;

Manoir de Kerléano à Auray (Bretagne).

 

Manoir de Kerléano à Auray (Bretagne).

le manoir de Ker-Loch, propriété de la famille Givry ;

le manoir ou château de Moncan (vers 1636, 1658 ou 1688), situé rue Abbé-Joseph-Martin et édifié à l'emplacement d'une ancienne léproserie par Jean Marin de Moncan (époux de Françoise Le Gouvello), dont la famille conserve le lieu jusqu'en 1781. Il devient ensuite la propriété successive des familles Gouvello, Toussaint, Kerviler, Brisay, Martin de Kergurioné, Martin (en 1914), et Riou. Le manoir sert provisoirement d'hôpital en 1918 ;

Manoir de Moncan à Auray (Bretagne).

le manoir de Talhouët-Salo (1840), situé à Kerplouz. Le manoir actuel se dresse sur une ancienne seigneurie nommée Talhouët-Salo, propriété de sieur Jehan d'Ust (en 1448), d'Olivier Le Gouvello (en 1621), et de la famille de Moncan. Le manoir actuel, nommé encore château de Kerplouz, est édifié en 1840 ou 1855 par le britannique Charles Talbot. Il possède une chapelle privée. Propriété successive du marquis de Durfort (en 1900), puis des Frères des Ecoles Chrétiennes de La Salle (en 1936) ;

la fontaine de la Madeleine (XVIème siècle), située avenue de la Madeleine. L'ouvrage comporte deux niveaux ;

la fontaine Chazelles (1821), située au Quai Martin. Elle est édifiée à l'initiative du comte de Chazelles, préfet du Morbihan ;

les maisons (XVème, XVIème et XVIIème siècles), situées rue du Petit-Port et en granit et pans de bois ;

la corderie de Rolland (XVIIème siècle), propriété de la famille Caillo, puis de Anne Guillevin et Joseph Renaud ;

les maisons du Port (XVIème siècle), situées rue Saint-René et en granit et pans de bois ;

le pavillon (XVI-XVIIème siècle), situé rue Philippe Vannier. Le propriétaire est Louis Champoign au XVIIème siècle. Cette maison prend, au XVIIIème siècle, le nom de "Pavillon d'En-Bas" ;

la maison Kerroux (XVIème siècle), située aux n° 17-19, rue Clemenceau. Une inscription sur un linteau indique la date de sa construction ;

la maison (XVIème siècle), située à l'angle des rues des Fèves et Jardin ;

les maisons (XVI-XVIIème siècle), situées aux n° 1, 2, 3 place de la République. La place de la République abrite un ensemble de maisons à colombage ou à pans de bois ;

la maison « gareau » (1608), située au n° 16-17, rue du château. Cette maison à pan de bois porte une inscription gravée qui donne le nom de ses premiers propriétaires "En mai 1608, Georges Gareau et sa femme m'ont fait faire" ;

Vieille maison d'Auray (Bretagne).

l'hôtel de Kerdrain (XVIIème siècle), situé au n° 20, rue Louis-Billet et édifié par la famille Pezron de Penlan. L'édifice passe ensuite entre les mains du capitaine de vaisseau René de Moëlien, lors de son mariage avec Julie Pezron ;

la maison Le Thiés (1620) en pan de bois , située au n° 1, rue Barré. C'est dans cette maison à colombage que se trouvait jadis l'Auberge du Cheval Blanc ;

la maison en pan de bois (XVIème siècle), située au n° 21, rue Alexandre-Jardin. Elle est ornée de nombreuses sculptures ;

Vieille maison d'Auray (Bretagne).

l'hôtel-Dieu (XVIIème siècle), situé rue Clemenceau. Le portail et le clocher datent de 1465. Les bâtiments ont été reconstruits en 1651-1652 par l'architecte François Crosnier. Dès 1636, messire Le Gouvello fait appel aux religieuses hospitalières de la Miséricorde, de Vannes. La Révolution disperse les soeurs qui reviennent à nouveau le 3 décembre 1804 ;

l'hôtel de Trévégat (XVIIème siècle), situé au n° 21, place de la République. On y voit les armoiries de la famille du Plessis de Grénédan ;

la tour du Loch (XVII-XVIIIème siècle). Elle a été reconstruite avec des pierres provenant du château ;

la maison du Parlement (début du XVIIIème siècle), située au n° 21, rue du Château ;

l'hôtel de Ville (1776-1782), situé au n° 100, place de la République et édifié par l'ingénieur Jean Detaille de Keroyant et l'entrepreneur Lorho ;

la prison royale (1788), située au n° 8, rue du Jeu-de-Paume et oeuvre de l'ingénieur Jean Detaille de Kerroyant ;

le mausolée de Cadoudal (XIXème siècle), situé à Kerléano (village natal de Georges Cadoudal, chef royaliste exécuté en 1804) sur l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à Notre-Dame. Le chantier, qui a démarré en 1825, est interrompu en 1828-1830, puis repris par Joseph Cadoudal (son frère) en 1848. La dépouille de Georges Cadoudal y est transférée en 1853 ;

le port de Saint-Goustan. Les travaux qui donnèrent à Saint-Goustan, le port d'Auray, son aspect actuel, débutèrent vers 1614 par la construction des deux quais qui enserrent la rivière. Le quai Franklin est édifié à partir de 1630 ;

Port d'Auray (Bretagne).

le pont de Saint-Goustan (XVème siècle), édifié vers 1464 à l'emplacement d'un ancien pont daté de 1295. Le parapet porte la date de 1707. Il a subi maintes réparations en 1665, en 1752 et en 1982 ;

le pont de Toul-er-Goug (1859-1861), sur le Loch ;

le pont de la Terre Rouge (1865), situé rue de la Terre-Rouge ;

le pont des Frères (1865), situé avenue Wilson ;

le tribunal (1908), situé au n° 103, place de la République, à l'emplacement où se trouvaient jadis les anciennes halles d'Auray, détruites en 1905 ;

Château de Kermadio à Auray (Bretagne).

 

Château du Sablon à Auray (Bretagne).

 

Manoir du Pratel à Auray (Bretagne).

 

A signaler aussi :

les anciens halles (XVIème siècle), ayant servi jadis aussi d'auditoire de justice et détruites en 1905 ;

Halles d'Auray (Bretagne).

 

Ville d'Auray (Bretagne).

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

ANCIENNE NOBLESSE de AURAY

A la réformation de 1427, on comptabilise la présence de plusieurs nobles d'Auray : François Le Denere, Jouhan Gauvaign, Allain Magadou, Pierre de la Chambre, Ollivier Gelouart, Jehan Hancart, Perrot Le Barbier.

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464, on comptabilise la présence d'un seul noble d'Auray :

Jehan PERRO : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une vouge et d'une épée ;

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence de 21 nobles d'Auray :

Ollivier du QUIRISSEC (400 livres de revenu) ;

Jehanne de GUERRANDE, remplacé par Guillaume Chero ou Cherouvrier ;

Jehan LE MAIGNAN, remplacé par son fils Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

La veuve Guillaume KERUER ;

Jehan GEFFROY (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine ;

Eon LE ROUGE (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan LE BLEIZ (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Geffroy ESTRILLART ;

Geffroy PARTENAY : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Ollivier CHEROUPVRIER (110 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

François CHRESTIEN, remplacé par Henry Beauvan : comparaît en archer ;

Valance CHEROUPVRIER ;

Pierre CHRESTIEN (15 livres de revenu) ;

Les héritiers Jehan KERGOURIO (20 livres de revenu), remplacé par Jehan Le Bihan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan LE BIHAN : défaillant ;

Henry CADIO (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan LE GOVELLO (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Pierre GAUVAIN (10 livres de revenu) : décédé ;

Pierre KERGOURIOU, remplacé par Pierre Beten : porteur d'une brigandinne, comparaît en archer ;

Jehan LE TRODERAN, remplacé par son fils Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Henry LE SAUX (10 livres de revenu) et ses frères archers : défaillants ;

© Copyright - Tous droits réservés.